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Nous verrons, dans la quatrième époque de cette histoire, les funestes effets de la journée du 18 fructidor, sur les mœurs, sur les lois, sur la constitution, sur les destinées de la France; mais, avant de terminer celle-ci, nous devons parler de l'influence qu'elle eut sur l'esprit des soldats.

En appelant les armées à son secours, le directoire se mit à leur discrétion; et nous verrons qu'avant deux ans il en sera la victime.

Dans cet intervalle il eut souvent l'occasion de reconnoître sa faute, mais il avoit perdu le pouvoir d'en arrêter les suites.

C'est une erreur commune à tous les gouvernants sans génie, de croire qu'en payant plus libéralement les soldats ils en seront mieux servis.

Le second des Scipions donna 25 sous de gratification à ses soldats après la prise de Carthage, et en resta l'idole. Antoine donna 2,500 francs aux siens avant la bataille d'Actium, et il en fut abandonné.

Jamais les soldats prétoriens, même sous l'empire des Gordiens, ne recurent une si haute paye que les soldats de la garde du directoire, après le 18 fructidor.

Aussi les prétoriens, dans leur plus grande licence, ne montrèrent jamais plus d'insolence que les soldats dont nous par

1797.

1797.

lons. Il faut citer un fait à l'appui d'une imputation aussi extraordinaire.

Le 25 nivose an 5, c'est-à-dire quatre mois après le 18 fructidor, trente soldats entrèrent à dix heures du soir dans le salon de Garchi, fameux glacier de la rue de Richelieu; c'étoit l'heure où, à la chute du spectacle, le salon étoit le plus brillant. Sans nulle dispute préliminaire, sans avoir été offensés en aucune manière, les trente soldats tombèrent à coups de sabre sur les tables, sur les garçons de café, sur les hommes, sur les femmes brisant tout, prenant hardiment ce qu'ils ne brisoient pas, mettant en fuite ceux qu'ils n'avoient pas blessés, et se retirant tranquillement au milieu de la garde qu'on étoit allé chercher, et qui s'ouvrit pour les laisser passer.

Le lendemain 26, le député Beraud dénonça le fait au conseil des cinq-cents, et le peignit des couleurs que l'indignation lui suggéra. Il ne dissimula ni les craintes qu'il inspiroit, ni le nom des auteurs qu'on soupçonnoit. Il accusa notamment Sottin, ministre de la justice, comme un de ceux dont il importoit le plus d'examiner la conduite.

Cet acte de vigueur auroit dû ranimer celle de l'assemblée ; mais la voix de l'orateur se perdit dans les airs: aucun senti

ment ne répondit au sien. Lorsqu'il eut 1797. fini, le président proposa froidement, et, avec le même sang-froid, l'assemblée décida qu'on feroit demander, par un message au directoire, des renseignements sur un fait public, authentique, et sur lequel il ne restoit pas le moindre doute dans l'esprit de ceux qui en avoient entendu la dénonciation.

:

Les choses en restèrent là pendant deux jours le troisième jour, le directoire daigna faire savoir aux conseils que l'aventure dénoncée par Beraud n'étoit qu'un accident très-ordinaire, un simple résultat de rixes élevées entre des républicains et des royalistes, et de plus une juste punition infligée à ceux-ci par ceux-là. (Texte du message.)

FIN DU TOME PREMIER.

Suite de la guerre de la Vendée,
Caractère de cette guerre,

Guerre étrangère,

Puissance du comité de salut public,

Constitution de 1793,

Mort de Marat,

Charlotte Corday,

Soulèvement dans les provinces du midi,

Siége de Lyon,

Les princes françois,

Vains efforts des émigrés,

Armées républicaines,

Loi des suspects,
Procès de Custines,

68

ibid.

78

80

84 86

87

91

93

ΙΟΙ

102

105

106

110

Procès de la reine,

III

Procès des girondins,

Gouvernement révolutionnaire,

120

123

Massacres juridiques,

124

Prise de Toulon,

131

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Bataille de Fleurus,

Troisième schisme dans la convention,

20 prairial 1794, fête à l'Étre-suprême, ibid.

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