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L'Ambigu,

ου

VARIÉTÉS LITTÉRAIRES ET POLITIQUES,

RECUEIL PÉRIODIQUE,

Publié le 10, 20, et 30 de chaque Mois,

PAR

M. PELTIER.

VOL. XXXII.

Peltier exclamat: Per magnos, Brute, deos te

Oro, qui reges consuéris tollere, cur non

Hunc Regem jugulas? operum hoc, mihi orede, tuorum est.

HOR. Sat. VII. lib. I.

A LONDRES:

De l'Imprimerie de VOGEL Ct SCHULZE, No. 13,
Poland-Street, Oxford-Street.

ON SOUSCRIT CHEZ M. PELTIER,

No. 7, Duke-Street, Portland-Place.

Le Prix de la Souscription est de Cinq Guinées par An.

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L'Ambigu,

OU

VARIÉTÉS LITTÉRAIRES ET POLITIQUES.

No. CCLXXX.-Le 10 Janvier, 1811.

OUVRAGE NOUVEAU.

Remarques rapides sur le Caractere et la Composition de l'Armée Russe, suivies d'une Esquisse des Campagnes de Pologne pendant les Années 1806 et 1807, par Sir ROBERT WILSON, Aide-decamp du Roi, Chevalier de l'Ordre Militaire de Marie-Thérese, &c. &c. &c.

CET ouvrage honore le caractere de Sir Robert Wilson, comme il prouve son esprit d'observation et ses connaissances militaires. Venger la nation russe de l'accusation de barbarie, et son gouvernement de celle de despotisme; prouver qu'en général celui-ci est éclairé et paternel, et que l'autre a un esprit public qui doit la faire estimer et qui la destine à jouer un grand rôle dans la délivrance de

l'Europe; donner sur l'armée russe des détails qui prouvent non-seulement son courage indomptable, mais son esprit de discipline et de patriotisme, et les progrès heureux de son organisation militaire, telle est la tâche que Sir Robert Wilson s'est imposée et qu'il a remplie de la maniere la plus satisfaisante et la plus louable, C'est à la fois une idée philantropique et sociale que celle qui a animé cet écrivain; il a senti qu'il était utile de dissiper les fausses notions que des observateurs moroses ou superficiels ont répandnes sur le peuple russe; de démontrer qu'il appartient à la civilisation européenne par ses mœurs, ses habitudes, son industrie et son esprit public; enfin d'annoncer aux puissances subjuguées, aux nations qui combattent pour leur indépendance, qu'il existe un peuple courageux et puissant qui est digne d'entrer dans la lutte établie entre la liberté et la tyrannie; qui, peu éloigné de l'époque où son gouvernement s'est consolidé, où ses mœurs sont devenues plus analogues à celles de la société enropéenne, a encore son énergie native, sans offrir des traces repoussantes de son ancienne barbarje, et sera d'autant plus disposé à combattre pour la cause de l'ordre social, qu'il ne connaît de la civilisation que les bienfaits qui rapprochent et unissent les homines, et non les rafinements qui les corrompent.

Sir Robert Wilson a cru aussi devoir repousser les insinuations impérieuses que, depuis quelque temps, on s'est plu à répandre contre le caractere de l'empereur Alexandre. Il a voulu prouver, et nous croyons qu'il y a réussi, que ce prince avait des qualités qui devraient non-seulement lui mériter P'estime des hommes impartiaux, mais exciter l'espoir de l'Europe; et que si ses relations avec Enonaparté ont pendant quelque temps donné à sa conduite une direction douteuse, elles n'ont pu dépraver ni détruire en lui les principes et les opinions qui

f'ont rendu plusieurs fois le défenseur généreux des puissances attaquées par ce brigand.

Enfin, en rendant un compte rapide des campagnes de Pologne, en 1805 et 1807, Sir R. Wilson s'est attaché à montrer dans tout leur éclatia bravoure, l'intrépidité des troupes russes, leur constance au milieu des plus cruelles privations, leur ardeur au milieu des plus grandes fatigues, et à dévoiler les fautes militaires de Buonaparté, les mensonges indécents auxquels il a recours pour pallier ses revers, ainsi que les circonstances malheureuses qui ont empêché les Russes de profiter de leurs succès. Cette partie de son ouvrage renferme des actes d'héroïsme, de persévérance et de patriotisme qui ne sont surpassés par aucun trait de l'histoire ancienne ou moderne.

Nous donnerons de cet ouvrage un extrait aussi étendu que nous le permettent les bornes de ce journal, avec la certitude que nos lecteurs nous sauront gré de leur faire partager les jouissances qu'il nous a procurées, et avec le regret de ne pas pouvoir le donber en entier.

"En lisant, dit Sir R. Wilson, la narration française officielle des campagnes de 1806 et de 1807, ainsi qu'un ouvrage publié dernierement sur le caractere, les coutumes et les mœurs des Russes, j'ai senti naître un vif désir d'entreprendre la défense d'une brave nation, malgré l'interruption malheureuse qui est survenue dans les relations amicales qui subsistaient entre les gouvernements russe et britannique..... Les intérêts de l'Angleterre et de la Russie sont inséparables; et tandis que nous sommes obligés de regretter l'adoption d'une politique qui est opposée à ce principe, il est imprudent d'aliéner de nous les affections d'un grand peuple par des remarques qui ont un caractere d'aigreur, pour ne rien dire de plus, et surtout lorsque le militaire de

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