Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

vention préalable de Copenhague, qui en avait été la suite, avaient déconcerté le projet des trois puissances maritimes du nord, dopposer une ligue à la tyrannie de l'Angleterre. Les Anglais continuaient de violer tous les droits des neutres; ils disaient que, puisqu'ils avaient pu attaquer et prendre la frégate la Freya, la conduire en Angleterre avec son convoi, sans que, malgré cet événement, le Dänemarck eût cessé d'être allié et ami de l'Angleterre, la conduite de la croisière anglaise avait été légitime; et que le Dänemarck avait par cela même reconnu le principe qu'il ne pou vait convoyer ses bâtiments. Néanmoins, cette dernière puissance était loin d'approuver l'insolence des prétentions de l'Angleterre. Prise isolément et au dépourvu, elle avait cédé; mais elle espérait qu'à la faveur des glaces, qui allaient fermer le Sund et la Baltique, elle pourrait, agissant de concert avec la Suède et la Russie, faire reconnaître les droits des puissances neutres. La Suède était indignée de la conduite du cabinet de St.-James; et quant à la Russie, nous avons déjà fait connaître ses motifs de haine contre les Anglais. Le traité du 30 septembre entre la France et l'Amérique, venait de proclamer de nouveau les principes de l'indépendance des mers; l'hiver était arrivé; le czar se déclara ouvertement pour ces principes, que, dès le 15 août, il avait proposé aux puissances du nord de recon

naître.

Le 17 novembre 1800, l'empereur Paul ordonna, par un ukase, que tous les effets et marchandises anglaises, qui étaient arrêtées dans

ses états, par suite de l'embargo qu'il avait mis sur les navires de cette nation, seraient réunis en une masse, pour liquider tout ce qui serait dû aux Russes par les Anglais. Il nomma une commission de négociants qu'il chargea de cette opération. Les équipages des bâtiments furent considérés comme prisonniers de guerre, et envoyés dans l'intérieur de l'empire. Enfin, le 16 décembré, une convention fut signée entre la Russie, la Suède et le Dänemarck, pour soutenir les droits de la neutralité. Peu après la Prusse y adhèra. Cette convention fut appelée la quadruple alliance. Ses principales dispositions sont: 1o le pavillon couvre la marchandise; 2° tout bâtiment convoyé ne peut être visité; 3o ne peuvent être considérés comme effets de contrebande, que les munitions de guerre, telles que canons, etc.; 4o le droit de blocus ne peut être appliqué qu'à un port réellement bloqué; 5o sout bâtiment neutre doit avoir son capitaine et la moitié de son équipage de la nation, dont il porte le pavillon: 60 les bâtiments de guerre de chacune des puissances contractantes protègeront et convoyeront les bâtiments de commerce des deux autres; une escadre combinée sera réunie dans la Baltique, pour assurer l'exécution de

cette convention.

Le 17 décembre, le gouvernement anglais ordonna la course sur les bâtiments russes; et le 14 janvier 1801, en représailles de la convention du 16 decembre 1800, qu'il appellait attentatoire à ses droits, il ordonna un embargo général sur tous les bâtiments appartenant

aux trois puissances, qui avaient signé la convention.

Aussitôt qu'elle avait éte ratifiée, l'empereur Paul avait expédié un officier au premier consul, pour la lui faire connaître. Cet officier lui fut présenté à la Malmaison, le 20 janvier 1801, et lui remit les lettres de son souverain. Le même jour, parut un arrêté des consuls, qui défendit la course sur les bâtiments russes. Il n'y fut pas question des bâtiments danois et suédois, parce que la France était en paix avec ces puissances.

Le 12 février, la cour de Berlin fait connaitre au gouvernement anglais. qu'elle accéde à la convention des puissances du nord. Elle le somme de révoquer et de lever l'embargo mis en Angleterre sur les bâtiments danois et suédois, en haine d'un principe général; distinguant ce qui est relatif à ces deux puissances, de ce qui est relatif à la Russie seule.

Le ministre de Suède en Angleterre remet, le 4 mars, au cabinet britannique, une note, dans laquelle il donne connaissance du traité du 16 décembre 1800. Il s'étonne de l'assertion de l'Angleterre, que la Suède et les puissances du nord veulent innover, tandis qu'elles ne soutiennent que les droits établis et reconnus par toutes les puissances dans les traités antérieurs, et notamment par l'Angleterre ellemême, dans ceux de 1780, 1783 et 1794. Une convention pareille lia la Suède et le Dänemarck; l'Angleterre ne protesta pas, et même resta spectatrice des préparatifs de guerre de

ces

nces pour soutenir ce traité. Elle ne

prétendit pas alors que ce traité et ces préparatifs fussent un acte d'hostilité; aujourd'hui elle se conduit autrement; mais cette différence ne vient pas de ce que les puissances ont ajouté à leurs demandes; elle n'est que la suite d'un principe maritime que l'Angleterre a adopté et voudrait faire adopter dans la présente guerre. Ainsi, une puissance, qui s'est vantée d'avoir pris les armes pour la liberté de l'Europe, médite aujourd'hui l'asservissement des mers.

S. M. Suédoise récapitule les offenses impunies, que les commandants des escadres anglaises se sont permises, même dans les ports de la Suède, les visites inquisitoriales que les croiseurs anglais ont fait subir aux navires suédois, l'arrestation des convois en 1798, l'outrage fait au pavillon suédois devant Barcelonne, et le déni de justice dont se sont rendus coupables les tribunaux anglais. S. M. suédoise ne cherche pas à se venger, elle ne cherche qu'à assurer le respect dû à son pavillon. Cependant, en représailles de l'embargo mis par les Anglais, elle en a fait mettre un sur les navires de ceux-ci dans ses ports. Elle le levera, lorsque le gouvernement anglais donnera satisfaction sur l'arrestation des convois en 1798, sur l'affaire devant Barcelonne, et enfin sur l'embargo du 14 janvier 1801.

Lateneur de la convention du 16 décembre, fait assez voir qu'il n'est question, pour la Suéde, que des droits des neutres, et qu'elle reste étrangère à toute autre querelle. Le ministre danois termine en demandant ses passeports.

Lord Hawkersbury répondit à cette note, que S-M. britannique avait fait connaître plusieurs fois son droit invariable de défendre les prineipes maritimes, qu'une expérience de plusieurs années avait fait connaitre comme les meilleurs, pour garantir les droits des puissances belligérantes. Rétablir les principes de 1780, est un acte d'hostilité dans ce temps-ci. L'embargo sur les bâtiments suédois, sera maintenu, tant que S. M. suédoise continuera à faire partie d'une conféderation tendant à établir un systême de droits incompatible avec la dignité; l'indépendance de la couronne d'Angleterre, les droits et l'intérêt de ses peuples. L'on voit, par cette réponse de lordHawkersbury, que le droit, que réclame l'Angleterre est postérieur au traité de 1780. Il faudrait donc qu'il citât les traités, par lesquels, depuis cette époque,, les puissances ont reconnu les nouveaux principes de la Grande - Bretagne sur les

neutres.

§. IX.

La guerre se trouvait ainsi déclarée entre l'Angleterre d'une part, la Russie, la Suède, le Danemarck, de l'autre. Les glaces rendaient la Baltique impraticable; des expéditions anglaises furent envoyées pour s'emparer des colonies danoises et suédoises, dans les Indes occidentales. Dans le courant de mars 1800, les iles de Ste.-Croix, St.-Thomas, St.-Bartholomé tombèrent sous la domination britannique.

29 mars, le prince de Hesse, comman

« ZurückWeiter »