Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

» l'étendue de la 17° division, sont mis immédia>>tement sous ses ordres et tenus de le reconnaître » en cette qualité.

"

>> Tous les citoyens lui prêteront main forte à la première réquisition.

D

4°. Le général Bonaparte est appelé dans le » sein du conseil pour y recevoir l'expédition du présent décret et y prêter serment. Il se con» certera avec la commission des inspecteurs des » deux conseils.

[ocr errors]

» Le présent décret sera, de suite, transmis » par un messager au conseil des cinq-cents et au » directoire exécutif; il sera imprimé, affiché et envoyé dans toutes les communes de la république par des courriers extraordinaires.

A ce décret se joignait une proclamation du conseil des anciens au peuple français.

« Le conseil des anciens use du droit qui lui » est délégué par l'article 102 de la constitution, » de changer la résidence du corps-législatif.

» Il use de ce droit pour enchaîner les factions qui prétendent subjuguer la représentation na» tionale, pour vous rendre la paix intérieure.

[ocr errors]

>> Il use de ce droit pour ramener la paix exté»rieure que vos longs sacrifices et l'humanité » réclament.

» Le salut commun, la prospérité commune, » tel est le but de cette mesure constitutionnelle '; » il sera rempli.

[ocr errors]

'Ils invoquent la constitution au moment de l'anéantir!

[ocr errors]

>> Et vous habitans de Paris, soyez calmes; dans peu » la présence du corps-législatif vous sera rendue.

[ocr errors]

» Français! les résultats de cette journée feront

bientôt foi si le corps-législatif est digne de pré>> parer votre bonheur et s'il le peut.

» Vive le peuple par qui et en qui est la république ! >>

Signe Lemercier président, Delneufcour, Chabot, Delecloy secrétaires.

Le député Cornet fut chargé ou se chargea luimême de porter au général le décret qui venait de lui livrer la force armée. En entrant dans son hôtel de la rue Chantereine, nommée alors rue de la Victoire, il en trouva la cour et les appartemens remplis de militaires, et, bien avant le décret, tous les chefs de corps venaient prendre l'ordre chez lui.

Bonaparte, dès huit heures du matin, avait réuni à déjeuner tous les chefs militaires. Ceux qu'il avait admis au secret de la conspiration s'emparèrent de ceux qui l'ignoraient, et ces derniers s'étonnèrent, hésitèrent et finirent par se laisser séduire. Bernadotte seul eut la force de résister aux instances pressantes de Bonaparte et de lui déclarer qu'il n'était pas venu pour seconder son entreprise; il se retira.

Bonaparte reçut le décret comme on reçoit une chose attendue, partit pour les Tuileries, se rendit dans le jardin où se trouvait réunie toute la force armée de Paris, prononça un discours où il traita de factieux et d'auteurs de tons les maux de

[ocr errors]

la France, ceux qui résisteraient à sa volonté ; il fallait, disait-il, les réduire à l'impuissance de nuire. Puis il fit prêter le serment aux corps de troupes, se rendit au palais des Tuileries et parut à la barre du conseil des anciens, escorté d'un nombreux état-major. « Là, au lieu de prêter le serment dans la forme voulue par la constitution, Bonaparte se » livra à de vaines déclamations, à d'indécentes >> menaces contre ceux qui s'opposeraient à l'ordre qu'il a résolu d'établir...... il trace le tableau de » la république qu'il prétend substituer au gou>> vernement directorial. Nous le voulons ainsi » s'écrie-t-il audacieusement; nous l'aurons; je » le jure en mon nom et en celui de mes compa)) gnons d'armes.

[ocr errors]
[ocr errors]

» Tous les généraux s'écrient après lui: Je le jure, je le jure 1!»

Bientôt les murs de Paris furent couverts de deux proclamations de Bonaparte : voici la première adressée aux soldats:

[ocr errors]

Soldats, le décret extraordinaire du conseil des » anciens est conforme aux articles 102, 103 de » l'acte constitutionnel. Il m'a remis le commande»ment de la ville et de l'armée.

[ocr errors][ocr errors]

» Je l'ai accepté pour seconder les mesures qu'il

1

va prendre, et qui sont toutes
et qui sont toutes en faveur du
peuple.

» La république est mal gouvernée depuis

Mémoires de Gohier, t. I, p. 249, 250.

T. V.

8

[merged small][merged small][ocr errors]

la liberté française de la part d'un guerrier qui avait servi sa cause avec tant de zèle, avec tant de succès. Telles furent, ou à peu près, les discours que tint Lucien aux députés probes et faibles dont l'influence et les talens étaient nécessaires à ses projets: il fit briller, aux yeux des intrigans, des ambitieux, une perspective de fortune. Soit parce qu'il crut ne pas en avoir besoin, soit parce qu'il craignit d'être repoussé et dénoncé, il ne s'adressa point à cette majorité du corps-législatif, composée de députés anciens et nouveaux, plus distingués par leur probité, leur expérience, leur jugement et la fermeté de leur caractère, que par leurs talens oratoires.

Lucien, président du conseil des cinq-cents, était aussi parvenu à séduire ou maîtriser les membres des commissions des inspecteurs des deux conseils, le président du conseil des anciens et quelques autres membres.

De son côté, son frère Napoléon caressait les hommes de tous les partis, royalistes, terroristes, leur promettait son appui et recherchait l'amitié des généraux; il n'eut pas de peine à s'attacher les intrigans. Dans leurs conciliabules secrets, il fut résolu que l'appareil de la force militaire s'unirait aux manœuvres secrètes pour opérer le mouvement désiré.

Le 15 brumaire, une fête fut donnée par le corpslégislatif aux généraux Moreau et Bonaparte: on unissait ces deux généraux pour diviser l'atten

« ZurückWeiter »