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françaises fut donné le 14 juin; les insurgés se rendirent maîtres de la flotte française retirée à Cadix depuis le combat de Trafalgar.

Les Portugais, aigris contre le général Junot, instigués par les Anglais, se soulevèrent à Oporto: les provinces du nord du Portugal imitèrent leur exemple; tout fut en feu dans la Péninsule.

Le 28 juin, le maréchal Moncey se présenta devant Valence à la tête de quinze cents hommes. Il y fut battu et obligé de se retirer avec perte. Le 14 juillet, le maréchal Bessière donna la bataille de Medina del Rio-Seco. Elle fut très-sanglante. On dit qu'il y pér t vingt-sept mille Espagnols.

Le 19 juillet, le général Dupont donna la bataille de Baylen, bataille qui dura jusqu'au 22. Ce général, cerné par des forces très-supérieures, fut réduit à demander une capitulation. Deux mille Français étaient déjà tombés sous les coups de l'ennemi, quatorze mille mirent bas les armes, et, et, la capitulation n'ayant pas été ratifiée par la junte, les Français prisonniers furent relégués sur des pontons où la plupart périrent de misère, ou dévotement massacrés par le fanatisme espagnol: dans la suite quinze cents d'entre eux parvinrent à s'évader '.

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Ces malheureux prisonniers furent dirigés sur les côtes de l'Andalousie; mais, à peine arrivés à leur destination, une partie d'entre eux fut massacrée par les gens du peuple, non moins fanatiques que cruels, dit l'auteur d'une relation

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L'affaire de Baylen fut fatale à la cause de Napoléon, et prouva à ses ennemis que les troupes françaises n'étaient pas invincibles. Le général Dupont fut arrêté par ordre de cet empereur et traduit devant la haute-cour impériale; mais les événemens de 1814 le rendirent à la liberté. Ce fut après cet échec mémorable que Joseph Bonaparte arriva à Madrid et occupa le trône d'Espagne.

En Portugal le sort des armes fut peu favorable aux Français. Une armée anglaise débarqua le 31 juillet à Leiria, à trente lieues de Lisbonne. Cette armée, commandée par Arthur Wellesley (Wellington), se composait de quatorze mille Anglais, de plus, cinq mille autres commandés par le général Spencer, et de six mille Portugais; ce qui formait un total d'environ vingt-six mille combattans, tandis que le général Junot n'en avait pas dix mille à leur opposer. Le général Laborde, avec six mille hommes, résista aux Anglais avec beaucoup de courage dans les combats de Rolica et de Vimiera, et exécuta sa retraite en bon ordre. Le 30 août, Junot, général en chef, signa avec le général anglais une convention au village de Cintra ; il fut arrêté que les troupes françaises évacueraient

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⚫ intitulée : Évasion des prisonniers français détenus à bord » du ponton la Vieille-Castille, en rade de Cadix. Ces furieux, associant les cérémonies de la religion aux actes de la plus révoltante barbarie, se faisaient accompagner par des prêtres et précéder de la croix pour aller égorger nos malheureux prisonniers.

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le Portugal, que la rivière de Sizundra formerait la ligne de démarcation entre les deux armées, que les Français ne pourraient, dans aucun cas, être prisonniers de guerre, et que toute l'artillerie de calibre français, ainsi que les chevaux, seraient transportés en France.

Voilà pour le Portugal. L'Espagne soutenait son insurrection avec beaucoup d'ardeur, et combattait avec des succès divers; elle s'était fortifiée par une partie du corps espagnol que Napoléon avait employé dans ses expéditions, et que commandait le général de La Romana. Celui-ci, instruit des malheurs de sa patrie, trompa la surveillance de Bernadotte, sous les ordres duquel il se trouvait, dans les îles du Danemarck, et à huit cents lieues de l'Espagne. Il parvint, avec la plus grande partie de sa division, à s'embarquer sur des vaisseaux anglais, et vola au secours de son pays. Cet événement diminua les forces de l'empereur et augmenta celles de ses ennemis.

Cependant, l'Autriche, excitée par l'Angleterre, ordonnait des levées extraordinaires de troupes, et semblait se préparer à soutenir une nouvelle guerre. Napoléon, le 8 septembre, conclut avec la Prusse une nouvelle convention qui assujettit la cour de Berlin à n'avoir, pendant dix ans, que quarante mille hommes de troupes ; qui porte que les places fortes de Glogau, Stettin et Kustrin, auront des garnisons françaises, entretenues aux dépens de la Prusse jusqu'au parfait paiement des contributions

qui lui étaient imposées, et dont les arrérages s'élevaient à cent quarante millions.

Napoléon voulut aussi s'assurer de la Russie, et après avoir fait rendre un sénatus-consulte du 10 septembre 1808, qui met à la disposition du gouvernement cent soixante mille conscrits, il eut, le

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du même mois, une entrevue avec l'empereur Alexandre à Erfurth, où accoururent en foule les rois et les autres souverains de la façon de Napoléon, et où les deux empereurs vécurent, pendant dix-huit jours, dans la plus grande intimité; ils convinrent d'adresser de concert, le 12 octobre, une lettre au roi d'Angleterre pour l'engager à conclure une paix qui devenait nécessaire aux intérêts de tous les partis, de toutes les puissances. Le ministère anglais répondit, comme à son ordinaire, d'une manière évasive, que le roi d'Angleterre, ayant pris des engagemens avec les rois de Portugal, de Sicile et de Suède, et avec le gouvernement espagnol actuel, il doit leur être permis de prendre part à la négociation à laquelle Sa Majesté britannique est invitée, Après l'échange de quelques notes diplomatiques, cette négociation fut rompue.

Napoléon, rassuré du côté da nord de l'Europe, revint à Paris, et, le 26 octobre, il fit l'ouverture du corps législatif par un discours dans lequel il annouce qu'une partie de son armée marche contre les forces que l'Angleterre a débarquées dans les Espagnes; il se félicite de ce que les Anglais, renonçant

à la protection des mers, ont l'imprudence de présenter enfin leurs armées sur le continent. « L'em

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>> pereur de Russie et moi nous nous sommes vus » à Erfurth, dit-il; nous sommes d'accord et inva»riablement unis pour la paix comme pour la >> guerre. » Il termina son discours par cette prophétie qui ne s'accomplit pas : Bientôt mes aigles planeront sur les tours de Lisbonne.

Pour renforcer son armée d'Espagne, Napoléon retira plusieurs troupes françaises de la Prusse, et fit au roi la remise de vingt millions sur ses contributions de guerre; puis il envoya à l'armée de Joseph soixante mille hommes de troupes aguerries, et se rendit lui-même en Espagne où il prit le commandement en chef. Son premier exploit fut, le 10 novembre, la prise de Burgos, dirigée par le maréchal Soult, où les Espagnols perdirent près de trois mille hommes. Le 10 et le 12 du même mois fut livré le combat d'Espinosa, combat très-funeste aux Espagnols; on 'assure que vingt mille des leurs furent tués ou faits prisonniers, avec perte de cinquante canons. Le 16, le maréchal Victor s'empara de Santander. Le 23 novembre, le combat et la victoire de Tudela et la prise du Sommo-Sierra, poзte formidable, ouvrirent à l'armée française les portes de Madrid. Le 4 décembre suivant, après un léger combat où le général Bruyères fut tué et le général Maison blessé, cette capitale se rendit. Napoléon reçut la soumission des habitans et fit des proclamations.

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