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Paris, le 27 octobre 1808.

Réponse de l'empereur à une députation de plusieurs départemens d'Italie.

J'agrée les sentimens que vous m'exprimez au nom de mes peuples du Musone, du Metauro et du Tronto. Je suis bien aise de les voir heureux dans leur nouvelle situation. J'ai été témoin des vices de votre ancienne administration. Les ecclésiastiques doivent se renfermer dans le gouvernement des affaires du Ciel. La théologie, qu'ils apprennent dans leur enfance, leur donne des règles sûres pour le gouvernement spirituel, mais ne leur en donne aucune pour le gouvernement des armées et pour l'administration.

Nos conciles ont voulu que les prêtres ne fussent pas mariés, pour que les soins de la famille ne les détournassent pas du soin des affaires spirituelles auxquelles ils doivent être exclusivement livrés.

La décadence de l'Italie date du moment où les prêtres ont voulu gouverner et les finances et la police et l'armée.

Après de grandes révolutions, j'ai relevé les autels en France et en Italie; je leur ai donné un nouvel éclat dans plusieurs parties de l'Allemagne et de la Pologne. J'en protégerai constamment les ministres.

Je n'ai qu'à me louer de mon clergé de France et d'Italie. Il sait que les trônes émanent de Dieu, et que le crime le plus grand à ses yeux, parce que c'est celui qui fait le plus de mal aux hommes, c'est d'ébranler le respect et l'amour que l'on doit aux souverains. Je fais un cas particulier de votre archevêque d'Urbin. Ce prélat, animé d'une véritable foi a repoussé avec indignation les conseils, comme il a bravé les menaces de ceux qui veulent confondre les affaires du Ciel, qui ne changent jamais, avec les affaires de la terre, qui se modifient selon les circonstances de la force et de la politique.

Je saurai faire respecter en Italie comme en France les droits des nations et de ma couronne, et réprimer ceux qui voudraient se servir de l'influence spirituelle pour troubler mes peuples et leur prêcher le désordre et la rébellion. Ma couronne de fer est entière et indépendante comme ma couronne de France. Je ne veux aucun assujétissement qui en altère l'indépendance.

Les sentimens que vous m'exprimez, et qui animent mes peuples du Musone, du Metauro et du Tronto me sont connus. Assurez les que constamment ils peuvent compter sur les effets de ma protection, et que la première fois que je passerai les Alpes, j'irai jusqu'à eux.

Vittoria, le 9 novembre 1808.

Premier bulletin de l'armée d'Espagne.

Position de l'armée française au 25 octobre: le quartiergénéral à Vittoria.

Le maréchal duc de Conegliano, avec la gauche, bordant l'Aragon et l'Ebre : son quartier-général à Rafalla.

Le maréchal duc d'Elchingen son quartier - général à Guardia.

Le maréchal duc d'Istrie : son quartier-général à Miranda oocupant le fort de Pancorba par une garnison.

Le général de division Merlin, occupant avec une division. les hauteurs de Durango, et contenant l'ennemi, qui paraissait vouloir tomber sur les hauteurs de Mondragon.

Le maréchal duc de Dantzick étant arrivé avec la division Sébastiani et Leval, le roi jugea à propos de faire rentrer la division Merlin.

Cependant l'ennemi ayant pris de l'audace, et ayant occupé Lérin, Viana et plusieurs postes sur la rive gauche de l'Ebre, le roi ordonna au maréchal duc de Conegliano de

marcher sur lui. Le général Watier, commandant la cavalerie, et les brigades des généraux Habert, Brun et Razout, marchèrent contre les postes ennemis ; l'ennemi fut culbuté partout dans la journée du 27; douze cents hommes armés dans Lerin voulurent d'abord se défendre, mais le général de division Granjean ayant fait ses dispositions pour les attaquer, les culbuta, fit prisonnier un colonel, deux lieutenans-colonels, quarante officiers et les douze cents soldats : ce sont les troupes qui faisaient partie du camp Saint-Roch. Dans le même temps le maréchal duc d'Elchingen marchait sur Logrono, passait l'Ebre, faisait à l'ennemi trois cents prisonniers, le poursuivait à plusieurs lieues de l'Ebre, et rétablissait le pont de Logrono. Par suite de cet événement, le général espagnol Pignatelli, qui commandait les insurgés, fut lapidé

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Les troupes du traître la Romana, et les Espagnols prisonniers en Angleterre, que les Anglais avaient débarqués en Espagne, et les divisions de Galice, formant une force de trente mille hommes, de Bilbao, menaçaient le maréchal duc de Dantzick, qui, emporté par une noble impatience, marcha à eux dans la journée du 31, et les culbuta de toutes leurs positions, au pas de charge: les troupes de la confédération du Rhin se sont distinguées, principalement le corps de Bade.

Le maréchal duc de Dantzick poursuivit l'ennemi, l'épée dans les reins, toute la journée du premier novembre, jusqu'à Guenès, et entra dans Bilbao. Des magasins considérables ont été trouvés dans cette ville; plusieurs Anglais ont été faits prisonniers. La perte de l'ennemi a été considérable en tués et blessés ; elle l'a été peu en prisonniers. Notre perte n'a été que d'une quinzaine de tués et d'une centaine de blessés. Tout honorable qu'est cette affaire, il serait à désirer qu'elle n'eût pas eu lieu. Le corps espagnol était dans une position à être enlevé.

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Sur ces entrefaites, le corps du maréchal Victor étant arrivé, fut dirigé de Vittoria sur Orduna. Dans la journée du 7, l'ennemi renforcé de nouvelles troupes arrivées de Saint-Ander, avait couronné les hauteurs de Guenès. Le maréchal duc de Dantzick marcha à eux et perça leur centre. Les cinquante-huitième et trente-deuxième se sont distingués. Si ces événemens se fussent passés en plaine, pas un ennemi n'eût échappé; mais les montagnes de Saint-Ander et de Bilbao sont presque inaccessibles. Le duc de Dantzick poursuivit toute la journée l'ennemi dans les gorges de Valmaseda.

Dans ces dernières affaires, l'ennemi a perdu en hommes tués, blessés et prisonniers, plus de trois mille cinq cents à quatre mille hommes.

Le duc de Dantzick se loue particulièrement du général de division Leval, du général de division Sebastiani, du général hollandais Chassey, du colonel Lacoste, du vingt-septième régiment d'infanterie légère, du colonel Bacon, du soixante-troisième d'infanterie de ligne, et des colonels des régimens de Bade et de Nassau, auxquels S. M. a accordé des récompenses.

L'armée est abondamment pourvue de vivres ; le temps est très-beau.

Nos colonnes marchent en combinant leurs mouvemens. On croit que le quartier-général part cette nuit de Vittoria.

Burgos, le 12 novembre 1808.

Deuxième bulletin de l'armée d'Espagne.

Le duc de Dantzick est entré dans Valmaseda en poursuivant l'ennemi.

Dans la journée du 8, le général Sebastiani découvrit sur une montagne très-élevée, à la droite de Valmaseda, l'ar

rière-garde des insurgés; il marcha sur-le-champ à eux, les culbuta, et fit une centaine de prisonniers.

Cependant, la ville de Burgos était occupée par l'armée d'Estramadure, formée en trois divisions: l'avant-garde composée des gardes wallonnes et espagnoles et du corps d'étudians des universités de Salamanque et de Léon, formant plusieurs bataillons; plusieurs régimens de ligne et des régimens de nouvelle formation, formés depuis l'insurrection de Badajoz, portaient cette armée à environ vingt mille hommes.

L'empereur ayant donné le commandement de la cavalerie de l'armée au maréchal duc d'Istrie, donna le commandement du deuxième corps au maréchal duc de Dalmatie. Le 10, à la pointe du jour, ce maréchal marcha à la tête de la division Mouton, pour reconnaître l'ennemi. Arrivé à Gamonal, il fut accueilli par une décharge de trente pièces de canon ce fut le signal du pas de charge. L'infanterie de la division Mouton marcha soutenue par des salves d'artillerie. Les gardes wallonnes et espagnoles furent culbutées à la première attaque. Le duc d'Istrie, à la tête de sa cavalerie, déborda leurs ailes; l'ennemi fut mis en pleine déroute; trois mille hommes sont restés sur le champ de bataille, douze drapeaux et vingt-cinq pièces de canon ont été pris, trois mille prisonniers ont été faits; le reste est dispersé. Nos troupes sont entrées pêle-mêle avec l'ennemi dans la ville de Burgos, et la cavalerie le poursuit dans toutes les directions.

Cette armée d'Estramadure, qui venait de Madrid à marches forcées, qui s'était signalée pour premier exploit, par l'égorgement de son infortuné général, le comte de Torrès, toute armée de fusils anglais, et spécialement soldée par l'Angleterre, n'existe plus. Le colonel des gardes wallonnes et un grand nombre d'officiers supérieurs ont été faits prisonniers. Notre perte a été très-légère; elle consiste en douze ou

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