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pendant le siége, et on en trouva treize mille dans les hôpitaux.

Le duc de Montebello (Lannes), qui commandait le siége, n'avait pas voulu accorder de capitulation; il avait seulement fait connaître les dispositions suivantes aux assiégés :

«La garnison posera les armes, le 21 à midi, à la porte de Portillo; après quoi elle sera prisonnière de guerre : les hommes des troupes de ligne qui voudront prêter serment au roi Joseph, et entrer à son service, pourront y être admis. Dans le cas où leur admission ne serait pas accordée par le ministre de la guerre du roi d'Espagne, ils seront prisonniers de guerre et conduits en France. La religion sera respectée. Les troupes françaises oceuperont, le 21 à midi, le château; toute l'artillerie et toutes les munitions leur seront remises; toutes les armes seront déposées aux portes de chaque maison, et recueillies par les alcades de chaque quartier.

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Le même jour, une députation du clergé et des principaux habitans partit pour Madrid, où elle devait faire acte de soumission.

On considérait alors la campagne de 1808 comme terminée. Presque toute l'Espagne était pacifiée ou paraissait sur le point de l'être. Le roi Joseph formait son gouvernement et avait même des troupes espagnoles à son service.

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Il est probable que sans la guerre d'Autriche, les Anglais, entièrement chassés de la péninsule, auraient bientôt, par leur départ, fait tomber les armes des mains du petit nombre d'insurgés qui s'obstinaient encore à résister; mais pour faire face à ses nouveaux ennemis, Napoléon fut obligé de rappeler d'Espagne un grand nombre de ses soldats, et notamment ceux de sa garde. Cet affaiblissement de l'armée française qui se trouvait au milieu d'eux, encouragea les Espagnols à reprendre les armes au commencement de 1809, mais ne leur assura pas la victoire; ils furent, au contraire, tus dans presque toutes les rencontres. L'armée d'Andalousie, grossie d'une multitude de paysans, étant venue attaquer le général Sébastiani à Ciudad-Réal, le 27 mars, fut complètement défaite, et réduite à fuir à travers les montagnes de Sierra-Moréna, laissant aux mains de ses ennemis, quatre mille prisonniers, sept drapeaux et huit pièces de canon. Le général Milhaud et le chef d'état-major Bouillé furent désignés dans les rapports comme ayant puissamment contribué à la vietoire. Le duc de Bellune écrasait au même moment les réserves de Séville, de Badajoz et de l'Andalousie que le général espagnol Cuesta était parvenu à réunir. Il leur prit vingt mille hommes, trente pièces de canon et neuf drapeaux. Les généraux Villate, Bordessoult, Latour - Maubourg,

Ruffin, Lasalle et le colonel Meunier se distinguèrent particulièrement dans cette action.

Le duc d'Elchingen (le maréchal Ney) et le général Bonnet firent une expédition brillante dans les Asturies.

Le premier étant parti, le 19 mai, de Lugo, avec le 25o. régiment d'infanterie légère, les 21o. et 59°. de ligne, le 3o. de hussards, le 25°. de dragons, huit pièces d'artillerie, 200 mille cartouches et du biscuit pour sept jours, occupa successivement le Val-Pedroso, Navia-de-Suarna, Tormaler, Cangas-de-Timo, Salas et Comellana. Il passa ensuite la Narcea, força le pont de Pennaflor que défendaient 1 200 Espagnols et deux pièces de canon, entra dans Oviedo, et parvint à atteindre, près de Luarca, une partie de l'armée insurgée de Galice sur laquelle il obtint un avantage signalé. S'étant, après tout cela, joint au duc de Dalinatie, ils remportèrent collectivement un grand nombre de victoires.

Au passage de la Narcea, un jeune officier d'artillerie, nommé Gorse, se jeta à la nage tout vêtu, et s'exposa à périr lui-même pour sauver un maréchal des logis. M. Messenari, capitaine des carabiniers du 25. régiment, en fit autant pour quatre soldats.

Les voltigeurs d'avant-garde de la petite armée du duc d'Elchingen, étaient commandés par le

chef de bataillon Villars: cet officier montra la plus rare intrépidité pendant toute l'expédition.

Le général Bonnet culbuta, de son côté, les corps de Ballasteros et de Marquesito, quoique quatre fois plus forts que le sien, et délivra, à Saint-Ander, six cents Français, qui, prisonniers des Espagnols, enduraient, de leur part, toutes sortes de mauvais traitemens.

A peu près dans le même temps, le général Suchet, commandant les troupes françaises en Aragon, y faisait non moins glorieusement respecter ses armes. Le 15 juin, il défit le général Blake, lui tua deux mille hommes et lui en prit sept cents, ainsi que vingt-cinq pièces de canon et trois drapeaux.

Après l'affaire d'Oporto, le duc de Dalmatie était resté, avec sa petite armée, dans le nord du Portugal. Des troupes, nouvellement débarquées, étant venues renforcer les Anglais, il fallut battre en retraite devant eux. Dans la poursuite qu'ils firent de l'armée française, ils étaient commandés par sir Arthur Wellesley (aujourd'hui le duc de Wellington) en personne. Le duc de Dalmatie leur échappa à travers les montagnes, par une retraite qui fut citée, dans le temps, avec une juste admiration.

On ne tarda point à apprendre que l'armée anglaise s'était dirigée par Thomar et Abrantès. Le duc de Bellune, qui l'observait, avertit un peu

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plus tard, que, le 20 juillet, elle venait de faire sa jonction entre le Tage et le Tiétar, avec l'armée espagnole de Cuesta, ce qui la portait à environ soixante-trois mille hommes.

La division Sébastiani se réunit au duc de Bellune, et l'on ne tarda pas à voir encore arriver sur ce point le roi don Joseph avec le reste de l'armée française. Ce prince se trouva ainsi à la tête de quarante mille hommes environ.

Le 26, il battit Cuesta, qui s'était détaché de l'armée anglaise, afin de tâcher de se réunir à Vénegas,

Le 28, on se trouva en présence avec l'armée anglaise, à laquelle Cuesta s'était rallié. Cette armée avait pris position, sa droite appuyée à Talavera, et sa gauche à la montagne qui forme le contre-fort du bassin de Tiétar. On en vint bientôt aux mains. Les avantages de cette journée furent balancés, et chacun des deux partis s'attribua la victoire. Des témoins oculaires ont prétendu que vers le soir l'armée anglaise commençait à s'ébranler et allait tomber en déroute, quand le roi don Joseph fit cesser l'attaque. L'armée française coucha sur le champ de bataille. Mais, vers la nuit, plusieurs corps se retirèrent vers l'Alberche ; un corps prit la route de Tolède attaqué par Vénegas, et un autre celle de Madrid menacé par le même général espagnol. Sir Arthur Wellesley, de son côté, étant instruit que le duc de Dalmatie

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