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brigade Salm, de la division Hardy, prit position au Poteau, en avant de la Coupeà-Pintade; et la division Rochambeau pénétra dans la Ravine-à-Couleuvres.

Toussaint s'était resserré dans cette forte position, qu'il avait fait retrancher. Il y avait réuni ses gardes, formant un corps de quinze cents grenadiers, tirés des différentes demibrigades; douze cents hommes choisis sur les meilleurs bataillons de son armée, quatre cents dragons, et environ deux mille cultivateurs armés, répandus çà et là dans les mornes escarpés qui entourent et dominent la Ravine-à-Couleuvres. Tous les passages étaient obstrués, tous les accès entravés par de forts abattis.

Le général Rochambeau fit sur-le-champ ses dispositions pour attaquer les retranchemens. Les troupes de Toussaint firent une résistance opiniâtre; il fallut se battre corps à corps. Enfin Toussaint se vit forcé d'évacuer sa position retranchée, après avoir laissé huit cents de ses meilleurs soldats sur le

champ de bataille; il se retira en désordre sur le bourg de la Petite-Rivière.

Le 24 février, le général en chef arriva aux Gonaïves. Ayant été informé que le général Debelle n'avait pu forcer Maurepas, il ordonna au général Desfourneaux de marcher avec sa division sur le Gros-Morne; au général Rochambeau, de se porter au pont de l'Ester, et de pousser des reconnaissances sur la gauche, pour avoir des nouvelles du général Boudet et de la retraite de Toussaint. Par suite de ces dispositions, le général en chef apprit dès le lendemain que le géné ral Boudet occupait Saint-Marc; il résolut, dès ce moment, de marcher de sa personne sur les derrières de Maurepas. Il détacha le général Hardy avec cinq compagnies de grenadiers et huit cents hommes tirés de sa division, et les dirigea sur le Gros-Morne; il prit avec lui cent hommes de sa garde, et s'avança jusqu'à deux lieues du Gros-Morne dans la nuit du 26; il en avait prévenu le général Debelle; l'attaque devait avoir lieu le 28; au point du jour, la position de Mau

repas était désespérée : aussitôt qu'il eut connaissance du mouvement du général Leclerc avec ses deux divisions, il envoya au général Debelle des députés offrir sa soumission aux conditions portées dans la proclamation du gouverneur; elle fut acceptée. Maurepas conserva son grade, et reçut l'ordre de venir avec ses troupes joindre le quartier-général au Gros-Morne,

"Le 27 février, le général Leclerc retourna aux Gonaïves, et se mit à la poursuite de Toussaint et de Christophe. Voici quelles furent ses nouvelles dispositions.

Il porta la division Debelle sur le BasEster, la división Rochambeau plus haut sur la même rivière, et la division Hardy sur le revers des montagnes, à la même hauteur. If donna à ces généraux des instructions dont l'objet était la réunion de leurs trois divisions aux Verrettes. Il ordonna au général Desfourneaux de reprendre position sur les hauteurs de Plaisance, afin de protéger et de surveiller toute la province du Nord. Il répartit les troupes noires de Maurepas entre

les divisions Desfourneaux, Debelle et Hardy, et renvoya Maurepas au Port-de-Paix, pour en prendre le commandement. Après ces dispositions, le général en chef s'embarqua aux Gonaïves, pour aller au Port-au-Prince avec le général Dugua et les officiers de son étatmajor, afin de faire coopérer la division Boudet à l'attaque qu'il méditait de faire sur les Verrettes.

Le théâtre de la guerre était alors tout entier dans la province de l'Ouest.

Le 4 mars, la division du général Debelle se mit en mouvement, et dans la soirée elle prit position au bourg de la Petite-Rivière. Pendant ce temps, le général Rochambeau marchait à travers les montagnes, à hauteur du général Debelle, comme le général Hardy à la gauche, et à hauteur du général Rochambeau.

Les trois divisions devaient, le lendemain, se réunir aux Verrettes, où le général en chef arrivait du côté de l'ouest.

Le général Debelle rencontra le matin, près de la Petite-Rivière, un corps de Noirs

commandé par Dessalines; il marcha droit à eux, et les poursuivit si vivement qu'il arriva presque en même temps sur le morne et sous le fort de la Créte-à-Pierrot, où Dessalines prit position, appuyant sa droite à un bois très-fourré, et sa gauche au fort. Malgré le feu plongeant de l'artillerie de la Créte-à-Pierrot, les troupes attaquèrent avec vigueur, et forcèrent les Noirs à rentrer dans le fort et dans les bois. Le général Debelle fut grièvement blessé, ainsi que le général De

vaux.

Pendant ce temps, le général Rochambeau rencontrait les débris du corps de Toussaint en position sur la montagne des Cahos, à la hauteur de la Crête-à-Pierrot; il les attaqua, leur tua quatre à cinq cents hommes, les mit dans une déroute complète, et continua son mouvement sur les Verrettes, ainsi que le général Hardy.

Ces deux divisions restèrent jusqu'au 10 mars, aux Verrettes, où le général en chef vint les rejoindre. Il se porta le lendemain sur la Créte-à-Pierrot avec la division

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