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<< avait complétement cessé son feu; les bombardes seules «< continuaient de tirer sur elle. A huit heures, ne voulant « pas qu'elles dépensassent inutilement leurs munitions « dans l'obscurité, je leur fis aussi le signal de cesser le << feu.

« Vers huit heures et demie un canot parlementaire se « dirigea de la forteresse vers la Néréide, portant deux « officiers mexicains. L'un d'eux, le colonel Manuel Ro«driguez de Cela, me dit qu'il était envoyé par le maré<< chal de camp don Antonio Gaona, commandant la fora teresse, pour me demander une suspension d'armes, << afin de retirer de dessous les décombres un grand nom«bre de blessés qui s'y trouvaient ensevelis encore vivants.

« Je répondis que la suspension d'armes avait lieu de « fait, puisque je venais de faire cesser le feu, mais qu'elle << ne pouvait durer que quelques heures, et que j'exigeais « une capitulation, dont je dictai immédiatement les ter«mes. Le colonel n'était point autorisé à traiter d'une ca«<pitulation le général même commandant la forteresse << ne pouvait, disait-il, capituler qu'avec l'autorisation du « lieutenant général Rincon, dont il était obligé de pren<< dre les ordres; il demandait le temps nécessaire pour le << consulter.

« J'accordai jusqu'à deux heures du matin, et je fis ac<< compagner les officiers mexicains jusqu'à la forteresse « par MM. Mengin, chef de bataillon du génie, et Page, « lieutenant de vaisseau, attaché à mon état-major. Ces << messieurs furent reçus à la barrière par le général << Gaona, qui s'excusa de ne pouvoir les admettre, à une «telle heure de la nuit, dans l'intérieur de la place; et la « conférence s'ouvrit sur la banquette qui borde le fossé.

« A peine avait-elle commencé, qu'arriva de Vera-Cruz « l'ancien président, le général Santa-Anna, accompagné « de plusieurs officiers supérieurs; il venait s'informer de « la situation de la forteresse. Sa présence interrompit « l'entretien du général Gaona avec mes officiers, qui re<< vinrent à bord, à onze heures du soir, sans avoir rien «< conclu.

« Je pris alors le parti d'écrire au général Rincon pour «<lui faire comprendre l'impossibilité dans laquelle il se << trouvait de défendre la ville de la Vera-Cruz du côté de << la mer, après que la forteresse serait réduite, et je lui «offris une capitulation honorable. A deux heures du ma<< tin le colonel mexicain de Cela se présenta de nouveau à

« bord de la Néréide: il m'apportait un message verbal « du général Gaona, qui reconnaissait la nécessité d'une << capitulation pour la forteresse, mais qui se défendait de « traiter sans l'autorisation du général Rincon.

« A trois heures j'expédiai à Vera-Cruz mon chef d'état« major M. Doret, et le lieutenant de vaisseau Page, avec << ordre de presser le général Rincon et de lui faire signer « une capitulation. Au point du jour la Gloire vint re« prendre le poste d'embossage qu'elle avait occupé la « veille, sur l'avant de la Néréide. J'avais aussi appelé la « Médée et la Créole, pour le cas où les Mexicains tente<<<<raient de renouveler le combat: ces deux navires vin<< rent s'embosser par le travers de la batterie rasante de <<< l'est.

<< A huit heures les officiers que j'avais envoyés à Vera« Cruz pour traiter avec le général Rincon n'étaient pas « encore de retour. J'écrivis à M. Doret de signifier au gea néral Rincon que si la capitulation n'était pas signée « dans une demi-heure, j'ouvrirais mon feu sur la ville. « Quelques instants après M. Doret arriva il n'avait pas << reçu ma lettre, et ne m'apportait de capitulation signée « que pour la forteresse d'Ulloa seulement. Le général «Rincon avait refusé de s'engager pour la ville; mais <« l'officier porteur de ma lettre, n'ayant plus trouvé << M. Doret chez le général Rincon, avait fait connaître <<< verbalement la substance de mon message au général, « qui m'envoya aussitôt deux officiers chargés de traiter « avec moi. La convention relative à la ville fut donc con« clue, à quelques légères modifications près, dans les « termes que j'avais moi-même offerts.

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«C'était à midi que la forteresse devait nous être re«mise; mais elle n'a qu'une seule porte, à laquelle on ar

rive par un quai fort étroit, dont l'accès se trouvait obs«trué par les chaloupes canonnières mexicaines coulées «bas dans le combat de la veille. D'ailleurs l'encom«<brement des blessés mexicains était tel, que, malgré les « efforts des officiers qui commandaient les embarcations « de l'escadre, l'évacuation ne put être terminée qu'à « deux heures après midi.

« Je fis alors occuper la forteresse par les trois compaagnies d'artillerie de la marine et l'escouade des mineurs « embarqués sur les frégates. Lorsque le pavillon de France «fut hissé, tous les navires de l'escadre le saluèrent de

« vingt et un coups de canon, et les équipages sur les veragues, de trois cris de vive le roi (1) ! »

Aile du Nord.

1193. COMBAT DE LA VERA-CRUZ (5 décembre 1838). Pavillon du Ro

1° DÉPART DES EMBARCATIONS.

2o ATTAQUE DU FORT
TAINE LAINÉ.

Par M. Pharamond BLANCHARD en....

DE LA CONCEPTION PAR LE CAPI

Par M. Pharamond BLANCHARD en 1840.

30 ATTAQUE DU FORT DE SANTIAGO PAR LE CAPITAINE

PARSEVAL.

Par M. Pharamond BLANCHARD en 1840.

40 ATTAQUE DE LA PORTE-DE-MER PAR Mgr LE PRINCE

DE JOINVILLE.

Par M. Pharamond BLANCHARD en 1840.

MAISON DU GÉNÉRAL ARISTA PAR

5o ATTAQUE DE LA
MET LE PRINCE DE JOINVILLE.

Par M. Pharamond BLANCHARD en....
L'amiral Baudin, dans un second rapport, raconte
ainsi les événements qui ont amené la prise de la Vera-
Cruz par les Français:

« Le 4 j'étais avec la plus grande partie de l'escadre aux « mouillages de l'ile Verte et de Pajaros, lorsque, dans « l'après-midi, le capitaine comte de Gourdon, du brick a le Cuirassier, stationné dans le port de Vera-Cruz, me << donna avis que de nouvelles troupes mexicaines entraient « dans la ville, et que beaucoup de nos compatriotes, crai«gnant de mauvais traitements par suite de cette violation « de la capitulation, demandaient à se réfugier dans la for

<<< teresse.

« Je partis sur-le-champ dans mon canot pour Vera« Cruz, en faisant signal au brick l'Alcibiade d'appareiller « de l'île Verte, et d'aller mouiller devant la ville, afin d'y << renforcer la station, qui déjà se composait du Cuirassier, « de la Créole et de l'Eclipse.

« A quatre heures après midi, au moment où j'entrai « dans le port, je reçus une lettre de l'ancien président de « la république, le général Santa-Anna. Il m'annonçait sa << nomination au commandement général du département (1) Moniteur du 9 février 1839.

1er étage.

« de Vera-Cruz, en remplacement du général Rincon, et le « refus du gouvernement mexicain de donner son approa bation à la convention relative à la ville de Vera-Cruz. «La lettre du général Santa-Anna contenait un exemplaire << imprimé du décret du 30 novembre, par lequel le pré«<sident Bustamente déclarait la guerre à la France.

« Je répondis au général Santa-Anna que la convention << relative à la Vera-Cruz, se trouvant violée de son fait, acessait d'ètre obligatoire pour moi; je l'avertis d'ail<<< leurs qu'il eût à s'abstenir de toute vexation ou de tout <<< abus de pouvoir envers les Français établis dans l'étendue « de son commandement.

« J'allai à la forteresse: un grand nombre de nos na<<tionaux s'y étaient réfugiés avec leurs familles.

<< Pendant quelques heures le général Santa-Anna avait « paru vouloir leur interdire la sortie de la ville : leur <<< empressement à la quitter n'avait été que plus grand. Ils

avaient d'ailleurs appris que des forces mexicaines con<< sidérables devaient l'occuper, et déjà une partie de ces <<< forces était entrée la terreur était dans la population << mexicaine et étrangère de Vera-Cruz, qui s'attendait à << voir la ville devenir le théâtre d'un combat.

«En traitant huit jours avant avec le général Rincon << j'avais bien pu ménager l'orgueil mexicain et m'abstenir << d'exiger le désarmement de Vera-Cruz: le caractère ho«norable du général Rincon était une garantie; d'ailleurs « je ne voulais pas humilier trop profondément le Mexique << au moment où je lui offrais la paix. Mais le caractère de << haine et de fureur que le gouvernement mexicain s'effor«çait d'imprimer à la guerre ne me permettait plus de << laisser entre les mains de la garnison de Vera-Cruz des << armes dont elle aurait pu être tentée de faire un usage « imprudent. Il me répugnait de tirer sur la ville et de la « détruire le seul moyen de la sauver était de la désar<<< mer; j'en formai la résolution.

« A neuf heures du soir j'expédiai à tous les navires de « la division mouillés entre les récifs de l'île Verte et de << Pajaros l'ordre de se préparer à effectuer une descente << le lendemain, à quatre heures du matin. Chacun des « commandants reçut une copie du dispositif d'attaque.

« Le 5, à l'heure indiquée, les chaloupes et grands ca<<nots, portant les compagnies de débarquement formées << des équipages de la division, se trouvaient réunis dans « le plus grand silence aux postes que je leur avais assi

« gnés, le long du bord de nos navires mouillés dans le a port de Vera-Cruz. Malheureusement une brume très« épaisse avait empêché quelques embarcations de rallier : « de ce nombre étaient celles de la Néréide, qui portaient « une partie des échelles d'escalade, des pétards pour enfoncer les portes, et d'autres objets nécessaires à l'attaque.

« J'attendis inutilement jusqu'à cinq heures et demie; << enfin, le jour étant sur le point de paraître, je donnai « l'ordre de départ à six heures moins un quart. Les em«barcations formées sur trois colonnes avaient pris terre << sur la plage de Vera-Cruz, à la faveur de la brume, sans « être aperçues. Le débarquement s'effectua dans un ordre « parfait, chacun des commandants marchant à la tête du « détachement de son équipage.

«La colonne de droite, commandée par le capitaine « Lainé, de la Gloire, suivi du capitaine Le Ray de la « Médée, escalada le fort de la Conception armé de treize << canons de vingt-quatre et de deux mortiers, s'en empara, « et, poursuivant sa route le long des remparts, délogea « successivement l'ennemi des premier, deuxième et troi« sième bastions du côté de la porte de Mexico. Une partie « de la garnison s'enfuit précipitamment par cette porte. « Les canons furent encloués, jetés par-dessus les rem« parts, et les affûts détruits à coups de hache.

«La colonne de gauche, commandée par le capitaine « Parseval, de l'Iphigénie, ayant sous ses ordres le ca<< pitaine Turpin, de la Néréide, se partagea en deux sec«tions l'une, dirigée par les capitaines Ollivier, du Cy«clope, et Saint-Georges, de l'Eclair, pénétra dans la ville « en enfonçant la poterne du Bastrillo; l'autre, ayant le << capitaine Parseval à sa tête, appliqua des échelles au mur, « et enleva à l'escalade, sans beaucoup de résistance, le « fort de Santiago, armé de vingt-huit canons du calibre « de vingt-quatre pour la plupart, et de deux mortiers.

«Le capitaine Parseval s'empara ensuite du premier « bastion à gauche vers la porte de la Merced, armé de huit << bouches à feu; puis, laissant une partie de son monde « dans ce bastion et dans le fort de Santiago pour garder « l'artillerie, il s'avança le long des remparts pour en faire « le tour et opérer sa jonction avec la colonne de droite, « conformément à mes instructions.

« Pendant que le débarquement s'effectuait sous le fort, « à droite et à gauche de la ville, la colonne du centre dé

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