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Quand les successeurs de Charlemagne » perdirent la suprême puissance, Hugues Ca» pet tenait les deux clefs du royaume ; on lui » déféra une couronne qu'il était seul en état » de défendre.

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>> Nous sommes dans les mêmes circonstan»ces. Qu'on ne se trompe pas, en regardant » comme une révolution, ce qui n'est qu'une conséquence de la révolution. Nous passe»rons d'un gouvernement au même gouver>>nement, si ce n'est qu'avec un titre plus con» forme à notre grandeur, plus analogue à ce» lui dont les autres peuples ont décoré leurs » chefs, il acquerra la force de la perpétuité, » et la sécurité de l'avenir, autant qu'il est au pouvoir des hommes de s'en rendre maître, de sages précautions.

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Le discours du tribun Carion Nisas renferme beaucoup de ces vérités confirmées par l'expérience des siècles et les traditions de l'histoire ; il est fort de logique, non de cette logique scolastique qui s'épuisait sur des questions oimais de celle employée par nos pre

seuses

miers publicistes.

» L'hérédité, dit-il, éteint les ambitions, » car elles y sont impuissantes; menage l'orgueil, car nul ne peut, pour-ainsi dire, ac»cuser de son exclusion que le ciel même.

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» La plus parfaite hérédité est la plus simple,

» celle qui écarte le plus soigneusement jus» qu'à l'ombre du choix et de la préférence;

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puisqu'enfin ce qu'on veut éviter sur-tout par » l'hérédité, ce sont les inconvéniens et les dangers plus ou moins grands de tous les » genres d'élections.

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» C'est ainsi que la loi salique, plutôt vi» vante dans les cœurs qu'écrite dans les livres, » selon l'expression de nos historiens, a été >> tant de fois une loi de salut pour le peuple français.

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» Et comme dans toutes les sociétés vicillies » et éclairées, une révolution, ou plutôt le » résultat d'une révolution, quand il n'est pas » la perte de la liberté publique et de l'indépendance de l'Etat, n'est autre chose que » le retour aux anciens principes, avec des » moyens nouveaux, nous sentons aujour» d'hui la nécessité de ressusciter ce pacte an»tique, et d'en faire une nouvelle applica» tion ».

L'orateur, après avoir démontré, jusqu'à l'évidence, que la famille des Bourbons, famille entièrement dégénérée, était devenue, par l'oubli de tous ses devoirs, inutile à notre gloire, funeste à notre repos, ennemie de nos loix, étrangère à nos mœurs; et que la France, en la répudiant, avait usé d'un droit déjà confirmé par des exemples tirés de son histoire continue ainsi :

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Dans la fermentation de toutes les passions généreuses qu'une grande révolution exalte » sans mésure, et dans une nation aussi forte, » il devait sans doute se former, se montrer » enfin un homme digne d'elle. L'évènement » était infaillible, l'époque était incertaine. » Enfin il a paru.

» Vous n'attendez pas que je vous parle ici » de sa personne et de sa gloire.

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Que sont les bornes d'une opinion de quel» ques minutes pour embrasser cette vaste re» nommée, pour caractériser cette supériorité » si grande et si incontestable, que le plus vain » ne trouve pas même qu'il y ait du mérite à » la reconnaître.

» Je remarquerai seulement qu'il réunit au » même point la gloire civile et la gloire mili» taire, concours rare, mais condition indis» pensable; il fallait attendre jusqu'à ce qu'elle >> fût remplie.

» On le compare à Charlemagne, et je suis » étonné de la persévérance de cette compa» raison éternelle.

» A dieu ne plaise que je veuille déprécier » un grand conquérant et un grand législa>>teur; mais Charlemagne devait la moitié de »sa force et de sa grandeur à l'épée de Char» les Martel et à celle de Pépin.

» Celui-ci doit tout à lui-même et à la géné

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» ration qui a combattu, servi, commandé » administré avec lui, et c'est par ce caractère >> sur-tout qu'il nous plaît et qu'il nous con» vient. C'est par ses propres travaux et ceux » de ses compagnons et des concitoyens qui » lui défèrent l'Empire, qu'il a aggrandi cet empire même, en dix années, de plus de > provinces que la dynastie entière à laquelle » il va succéder, n'en avait su recouvrer en plusieurs siècles ».

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L'orateur répond ensuite aux craintes vraies ou simulées que certains hommes affectent de répandre sur le nouvel ordre de choses; il réfute les préjugés, les objections et le silence même de ceux que ces opinions étonnent encore et qui se refusent à partager les sentimens émis par la partie la plus éclairée de la

nation.

Plusieurs autres orateurs furent entendus; ils parlèrent dans le même sens que le tribun Carion Nisas > et appuyèrent la motion du citoyen Curée.

Le tribun Carnot, qui leur succéda à la tribune, émit une opinion contraire à celles de ses collègues ; et, dans un discours préparé, développa les causes qui le faisaient pancher plutôt pour une république que pour une monarchie. Voici l'extrait de ce discours qui fut réfuté victorieusement par plusieurs de ses collègues.

L'orateur, après un préambule dans lequel il annonça qu'il mettrait dans son opinion autant de modération qu'en avaient mis ceux des tribuns qui avaient parlé en faveur de la motion du tribun Curée ; qu'il abandonnait l'examen de sa conduite, depuis la révolution, à, tous ceux qui seraient tentés d'envenimer ses sentimens ; il aborde la question, et demande si c'est une récompense à accorder à Bonaparte que de lui offrir le sacrifice de la liberté, et si ce ne serait pas anéantir l'ouvrage de Bonaparte lui-même e, que de faire de la France son patrimoine particulier.

Il rappela qu'ayant voté contre le consulat à vie, il n'en avait pas moins été le premier à se conformer à l'ordre des choses établies, et à donner à l'autorité des marques de sa déférence. Il se livra ensuite à l'examen de la forme de gouvernement qu'il s'agissait d'établir. Il cita plusieurs exemples de l'histoire romaine, et en tira les conséquences que le gouvernement d'un seul n'était rien moins que le gage assuré de sa tranquillité et de sa stabilité. Il appliqua la même conséquence à l'histoire de France, où des dissentions intestines et des troubles civiles existèrent si souvent sous le régime de princes faibles ou indignes de gouverner,

Bonaparte pouvait, continua Carnot,

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