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«Nos échelons faisaient leur retraite en échiquier par << bataillon dans le silence le plus profond; on les voyait «<sous le feu de quatre-vingts pièces de canon manœu« vrer comme à l'exercice, s'arrêter souvent et présenter << des rangs toujours pleins, parce que les braves se ser«raient, quand l'un d'eux était frappé.

« Bonaparte s'y porta plusieurs fois pour donner au gé« néral Desaix (1) le temps de prendre la position qui lui « était désignée. Il était six heures du soir; Bonaparte ar« rête le mouvement de retraite dans tous les rangs; il les « parcourt, s'y montre avec ce front serein qui présage << la victoire, parle aux chefs, aux soldats, et leur dit que « pour des Français c'est avoir fait trop de pas en ar«<rière, que le moment est venu de faire un pas décisif en « avant: Soldats, ajouta-t-il, souvenez-vous que mon habi«tude est de coucher sur le champ de bataille.

« Au même instant il donne l'ordre de marcher en << avant; l'artillerie est démasquée; elle fait pendant dix << minutes un feu terrible: l'ennemi étonné s'arrête, la << charge est battue en même temps sur toute la ligne.

« La division Desaix, qui n'avait pas encore combattu, << marche la première à l'ennemi..... Une légère éléva«<tion de terrain couverte de vignes dérobait à ce général << une partie de la ligne ennemie : impatient, il s'élance « pour la découvrir; l'intrépide neuvième légère le suit à a pas redoublés : l'ennemi est abordé avec impétuosité, la << mêlée devient terrible; plusieurs braves succombent, et << Desaix n'est plus : son dernier soupir fut un regret vers la << gloire, pour laquelle il se plaignit de n'avoir pas assez « vécu (2). »

837. BATAILLE DE MARENGO (14 juin 1800).

Aquarelle d'après BAGETTI, par M. PASQUIERI.

838. BATAILLE DE marengo (allÉGORIE) (14 juin 1800).

Par Antoine-François CALLET en 1804.

« Les Autrichiens surpris s'arrêtent ébranlés : la division « Desaix, passée aux ordres du général Boudet, charge << avec impétuosité l'ennemi.... A peine a-t-elle poussé et mis a en retraite les Autrichiens, que le général Bonaparte (3)

(1) Voir la note p. 533. (2) Relation de la bataille de Marengo, par le général Alex. Berthier, etc., p. 29–32. (3) Voir la note p. 531.

Partie centrale.
1er étage.
Galerie
des Aquarelles.
No 140.

Aile du Nord.

1er étage. Salle no 78.

Aile du Midi.
R.-de-chaussée.
Salle
de Marengo.
No 74.

<< ordonne à la cavalerie qu'il avait conservée en réserve « de passer au galop par les intervalles, et de charger << avec impétuosité cette formidable colonne de grena<<< diers.

« Cette manœuvre hardie s'exécute à l'instant, avec autant « de résolution que d'habileté. Le général Kellermann (1) << se porte au galop hors des vignes, se déploie sur le flanc «gauche de la colonne ennemie, et par un quart de con<< version à gauche lance sur elle la moitié de sa brigade, « tandis qu'il laisse l'autre moitié en bataille pour contenir « le corps de cavalerie ennemie qu'il avait en face, et lui « masquer le coup hardi qu'il allait porter.

«Les ennemis furent repoussés sur tous les points, et « l'armée autrichienne profita de la nuit pour repasser les << ponts; les Français, au milieu de leurs sanglants trophées, «bivouaquent sur la position qu'ils occupaient avant la ba<< taille.

« Les Autrichiens eurent dans cette journée quatre mille << cinq cents morts, huit mille blessés et sept mille prison«niers; ils perdirent douze drapeaux et trente pièces de ca

« non.

«Les Français eurent onze cents hommes tués, trois mille << six cents blessés et neuf cents prisonniers (2). »

839. CONVENTION APRÈS LA BATAILLE DE MARENGO (15 juin 1800).

DOUZE PLACES FORTES REMISES a l'armée FRANÇAISE.

Par M. Michel-Martin DROLLING en 1837.

« Le soir même de la bataille de Marengo, Bonaparte (3) «fit des dispositions pour enlever la tête de pont et passer «la Bormida de vive force. Le lendemain 15 juin, à la « pointe du jour, la fusillade était déjà engagée aux avant« postes, lorsqu'un parlementaire annonça que le général « Mélas (*) demandait à faire passer un officier de son état<< major chargé de propositions; celui-ci fut conduit au « quartier général français. Après une première conféarence, le général en chef Berthier(3), muni de pleins pou<«<voirs pour traiter avec M. de Mélas, se rendit à Alexan

(1) François-Étienne Kellermann, alors général de brigade, depuis lieutenant général, duc de Valy et pair de France. (2) Relation de la bataille de Marengo, par le général Alex. Berthier, etc., p. 32-35. (3) Voir la note p. 531. (4) Idem p. 656. (5) Idem p. 466.

« drie, et revint quelques heures après présenter, à l'ac«ceptation du premier Consul, la capitulation connue «sous le titre de Convention entre les généraux en chef des « armées française et impériale en Italie (1). »

Il y eut suspension d'hostilités entre les deux armées jusqu'à la réponse de la cour de Vienne. Les châteaux de Tortone, d'Alexandrie, de Milan, de Turin, de Pizzighettone, d'Arona, de Plaisance, la place de Coni, les chateaux de Ceva, Savone, la ville de Gènes et le fort Urbain furent remis à l'armée française. Enfin l'armée autrichienne dut se retirer sur Mantoue.

840. REPRISE DE GÊNES PAR L'ARMÉE FRANÇAISE (16 au 24 juin 1800).

Par Jean-François HUE en 1804.

«Le général Suchet (2), qui, peu de jours avant la bataille a de Marengo, avait porté son avant-garde au delà d'Ac«qui, jusqu'à Castel-Spino, à la vue d'Alexandrie, était si «près de communiquer avec la gauche de l'armée du pre«mier Consul (3), et de prendre part à l'action, que le géné«ral Mélas (*) avait détaché une forte division de cavalerie, « pour observer ses mouvements. Aussitôt après la conven<«tion d'Alexandrie, il fut chargé de reprendre possession « de Gênes, que les Anglais auraient voulu retenir, et «qu'ils n'abandonnèrent qu'avec dépit. Ils n'entendaient << point être liés par les concessions du général Mélas; et «pour assurer l'exécution des clauses stipulées, telles que <«la remise des magasins et la conservation de l'artillerie de «la place, il ne fallut rien moins que la fermeté du géné<<<<ral Suchetet la droiture du général autrichien le prince de « Hohenzollern (3), qui montra autant de loyauté dans cette «pénible circonstance qu'il avait montré de valeur dans <«<les combats du blocus de Gènes (6). »

L'armée française prit possession de cette ville le 24 juin.

Aile du Nord. 1er étage. Salle no 78.

841. MARCHE DE L'ARMÉE FRANÇAISE EN ITALIE PENDANT Partie centrale. LA CAMPAGNE de marengo (1800).

1er étage. Galerie

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No 140.

Aquarelle par Joseph-Pierre BAGETTI. des Aquarelles.

(1) Précis des événemens militaires, par le comte Mathieu Dumas, etc., t. III, p. 328. (2) Louis-Gabriel Suchet, général de division, depuis duc d'Albufera, maréchal et pair de France. (3) Le général Bonaparte, voir la note p. 531. (4) Voir la note p. 656. 5) Idem p. 617. 6 Précis des événemens militaires, par le comte Mathieu Dumas, etc., t. IV, p. 3.

Partie centrale.
R.-de-chaussée.
Salle no 25.

842. MARCHE DE L'ARMÉE FRANÇAISE EN ITALIE PENDANT LA CAMPAGNE DE MARENGO (1800).

Aquarelle d'après BAGETTI, par M. Justin OUVRIÉ en 1837.

L'armée de réserve formée à Dijon, avait été dirigée à marches forcées sur Genève, dans les derniers jours d'avril 1800. Le général Berthier (1), commandant en chef, y était le 1er mai, et le premier Consul (2), qui avait quitté Paris le 6, y arriva le 8.

Les troupes françaises, ayant immédiatement reçu l'ordre d'entrer dans le Valais, s'étaient mises en mouvement du 15 au 18. L'armée, ayant le premier Consul à sa tête, passa le grand Saint-Bernard dans les journées du 18 au 20 mai. Bonaparte arriva le 20 au bourg Saint-Pierre et le traversa le même jour.

Pendant ce temps l'avant-garde, sous les ordres du général Lannes (3), livrait le combat d'Aoste, s'emparait de cette ville, entrait à Châtillon le 19 mai et faisait occuper les défilés de la Cluse le 20 mai.

Le 21 l'armée passe sous le fort de Bard, prend possession de la ville, et le premier Consul traverse les défilés d'Albaredo. On assiége et on prend la ville d'Ivrée le 21 mai.

Le combat de la Chiusella et de Romano eut lieu le 26 mai.

Le général Lannes entra à Chivasso le 27, tandis que le corps du général Moncey, détaché de l'armée d'Allemagne, arrivait par le Saint-Gothard à Bellinzona, en tête du lac Majeur. Pendant que les troupes commandées par le général Murat (*) passaient la Sesia, le Tésin, et livraient le combat de Turbigo, un autre corps de troupes sous les ordres du général Lecchi (5) passait également le Tésin à Sesto-Calende le 1er juin.

Le premier Consul, ayant fait son entrée à Milan le 2 juin, ordonna l'investissement de la citadelle.

L'armée dans la journée du 6 juin passe alors le Pô sur plusieurs points à Crémone, à Plaisance, à Belgiojoso, et le premier Consul établit le quartier général à Pavie, d'où il dirigea le général Lannes sur Casteggio. Le 8 juin Bonaparte livre la bataille de Casteggio, fail ensuite déboucher

(1) Voir la note p. 466. (2) Le général Bonaparte, voir la note p. 531. (3) Voir la note p. 583. (4) Idem p. 612. (5) Idem p. 676.

ses troupes par San-Giuliano, et le 13 il attaque le village de Marengo dont il s'empare.

Enfin le même jour, l'armée autrichienne, qui avait pris position sous Alexandrie, derrière la Bormida, passa cette rivière, et la bataille de Marengo se livra le 14 juin.

L'armée française, par suite de la convention d'Alexandrie en date du 15 juin, prend possession des villes et forts de Gênes, Tortone, Alexandrie, Milan, Turin, Pizzighettone, Arona, Plaisance, Coni, Ceva, Savone et Urbain.

843. BATAILLE DE HOCHSTETT (19 juin 1800).

Par M. Hippolyte LECOMTE en 1838.

L'armée d'Allemagne, après avoir passé le Rhin et livré les batailles d'Engen, de Moeskirch, de Biberach, le combat de Stockach et celui de Memmingen, forcé l'armée autrichienne à se retirer sur la rive gauche du Danube et dans le camp retranché d'Ulm, s'était avancée jusqu'au delà de l'Iller. Cet heureux début de la campagne promettait de plus décisifs avantages. Mais le général Moreau (1) ayant détaché de son armée douze mille hommes de troupes d'élite, demandés par le premier Consul (2) pour renforcer l'armée de réserve en Italie, se vit alors contraint d'arrêter sa marche et de se borner à conserver les positions qu'il occupait dans l'Allemagne. Cependant, « l'ar«mée française subsistait difficilement; elle avait épuisé <«<les ressources du pays compris entre le Danube et le « Tyrol; celles de la Haute-Souabe avaient été détruites ou « dévorées dès l'ouverture de la campagne : la Suisse n'en << pouvait fournir que de très-faibles et trop éloignées, tandis «que l'armée autrichienne était au contraire abondamment « pourvue. Ses magasins à Ulm étaient alimentés par le du<< ché de Wurtemberg, le haut Palatinat, la Bavière et même « par la Bohême, dont les convois ne pouvaient être in« quiétés. Le général Moreau, jugeant bien que dans ce « système de temporisation prescrit au baron de Kray (3), << la balance allait pencher en faveur de celui qui pourrait << subsister le plus longtemps sur son terrain, hâta l'exé«cution du plan qu'il avait conçu.

« Passer le Danube au-dessus de Donawert, couper la << ligne d'opérations de l'armée autrichienne, la forcer, en

(1) Voir la note p. 509. (2) Le général Bonaparte, voir la note p. 531, (3) Voir la note p. 656.

Aile du Nord. 1er étage.

Salle no 78.

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