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au moment où les Autrichiens se disposaient à se porter sur la Murg. La gauche de l'ennemi occupait les hauteurs de Rothensole, et défendait ces positions avec une artillerie nombreuse, et des corps d'élite qui avaient ordre de tenir jusqu'à la dernière extrémité. Les Français l'attaquèrent avec impétuosité; mais leurs efforts eurent peu de succès; quatre fois ils furent repoussés; enfin une cinquième charge, faite par une colonne des troupes fraîches de la réserve, enfonce les Autrichiens, les met en déroute, leur tue beaucoup de monde et leur fait douze cents prisonniers. Pendant ce temps, le général Desaix attaquait l'ennemi au village de Malsch; il s'en empara d'abord, mais il fut obligé de l'évacuer à son tour. Les efforts des deux armées se réunirent sur ce point, et le village fut pris et repris jusqu'à trois fois. On se battit de ce côté jusqu'à lix heures du soir. Les Autrichiens restèrent maîtres du village, et les Français conservèrent les hauteurs et es bois. La gauche de l'armée française f'avait obtenu aucun résultat décisif; nais le prince Charles, en apprenant es succès obtenus par le général Saints yr à l'aile droite, se décida à abanonner ses positions, et à se retirer or Dourlach et Carlsruhe.

ETOILE, bourg du département de la rôme, à quatorze kilomètres de Vance. Son origine est inconnue; on sait alement que pendant les guerres de la odalité et les troubles religieux, c'éit une des meilleures places du Valennois, qui fut prise et reprise plusieurs is. Louis XI habita dans le château Etoile pendant son long séjour en auphiné. A la mort de ce prince, la blesse du pays s'y rassembla pour cher de ressaisir la puissance féodale nt elle avait été dépouillée. Mais le ateau fut assiégé par le gouverneur de province, et sa reddition entraîna la ine des révoltés. Sous François Ier et ari II, Diane de Poitiers fit restaurer embellir cette habitation qu'elle affecnnait beaucoup. On sait qu'elle avait tume d'ajouter à son titre de duesse de Valentinois celui de dame Etoile. Des établissements industriels apent aujourd'hui l'emplacement du âteau.

Des murailles à moitié démolies entourent encore le bourg qui est bâti sur le penchant d'une colline. Il a 3,000 habitants.

ÉTOILE (ordre de), institué par le roi Jean en 1350. Les chevaliers portaient, indépendamment d'un collier, une étoile blanche sur un émail rouge, avec cette devise: Monstrant regibus astra viam. La charte de la fondation de cet ordre est datée de Saint-Christophe en Hallate, abbaye du diocèse de Senlis. On peut considérer cet ordre comme s'étant éteint vers 1460, bien que jusqu'à la fin du siècle dernier il subsistât dans trois chevaliers à la tête du guet, l'un de Paris, l'autre de Lyon, et le troisième d'Orléans.

ÉTRANGERS EN FRANCE (état des). On distinguait anciennement en France deux sortes d'étrangers : les uns qu'on nommait Épaves ou Aubains, étaient ceux qui avaient quitté le diocèse où ils étaient nés, pour aller s'établir dans un autre (V. AUBAINS, AUBAINE, ÉPAVE); les autres, qu'on appelait Mescri ou Mesconei, étaient ceux dont on ignorait la véritable patrie.

Les peuples de l'antiquité traitaient cruellement les étrangers. Ceux qui, en France, venaient se perdre au milieu de l'anarchie féodale, n'étaient pas accueillis avec plus de douceur.

Quand les Francs s'établirent dans les Gaules, l'ancienne administration romaine venait de subir de grandes modifications. Depuis plus d'un siècle, les invasions successives des barbares avaient troublé l'ordre public; les principales institutions subsistaient cependant, et la loi salique ne changea rien à ce qu'avait réglé la loi romaine.

Il n'y avait à cette époque que deux classes d'hommes: les Francs et les Gaulois. Les barbares ou étrangers étaient tous égaux. L'étranger qui déclarait devant le comte vouloir vivre sous la loi salique, était estimé à l'égal d'un Franc, et son origine se perdait dans la loi qui le protégeait. « Le meurtrier d'un Franc, << ou de tout autre étranger (barba« rum), vivant sous la loi salique, sera, << dit cette loi (*), condamné à payer deux « cents sous. » La loi pénale ne faisait

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donc aucune distinction entre les indigènes et les étrangers. La loi civile n'était pas plus sévère : tous, quelle que fût leur origine, les esclaves eux-mêmes après leur affranchissement, étaient également admissibles à tous les emplois publics.

Mais bientôt, à l'espèce d'organisation créée par la conquête, succéda une effroyable anarchie. Il n'y eut plus alors, dans les campagnes du moins, que deux classes d'hommes, les serfs et les grands, tout-puissants dans leurs domaines. La législation romaine, la législation barbare elle-même, étaient tombées en désuétude; il n'y avait plus d'autre loi que la volonté des grands. Malheur alors à l'étranger; il courait à chaque instant le risque d'être dépouillé de tous ses biens, et traité avec la dernière rigueur. Les juifs surtout, les seuls marchands qui existassent alors, étaient traqués comme des bêtes sauvages; il n'y avait point de supplices que l'on n'inventât pour leur arracher le peu d'or qu'ils pouvaient posséder. Ce fut en vain que Dagobert et ses successeurs essayèrent de protéger les étrangers. Les ordonnances par lesquelles ils condamnèrent à cent soixante sous celui qui tuerait, blesserait, frapperait, ou vendrait un étranger (*), ne furent point observées, et le sort de ces malheureux alla toujours en empirant jusqu'au règne de Charlemagne. Ils se ressentirent alors de la réorganisation de l'empire ce prince les protégea, les secourut, et réprima les vexations des seigneurs envers eux. « Il fut, disent les chroniques de Saint-Denis, plains de grand charité vers étrangers gens et vers pèlerins meismement, si grand cure avoit d'eulz recevoir; tant en menoit et si souvent que la multitude ne sembloit pas être à charce el palais tant seulment mes par tous le royaume de France (**). »

« Nous voulons, dit-il dans une « lettre adressée à Ossa (***), que les pè« lerins et les commerçants étrangers

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<< trouvent dans notre royaume und « protection toute paternelle. Si quel << ques-uns d'entre eux sont injustemen « opprimés, qu'ils s'adressent à nous, «<et nous leur rendrons justice. » consulte, dans une autre lettre, le page Léon, sur les châtiments qu'il doit fliger au clergé, dont les vexations sent sur les étrangers. Il enjoint an évêques de les punir, ut cesset murna populi (*).

Mais cette protection ne fut que pœ sagère; elle finit avec Charlemag Sous ses successeurs, les étrangers retrouvèrent, comme par le passe, proie des grands. Continuellement tot turés, dépouillés, ils ne surent biet plus à qui s'adresser pour obtenir tice. Un seul parti leur restait celu de se mettre sous la protection des con porations religieuses ou des grands se gneurs. Ceux-ci les réduisirent, pour ainsi dire, à l'état de serfs, les obl gèrent à leur payer des redevances pleš ou moins fortes, suivant la coutum du lieu. S'ils épousaient des persones d'une autre condition que la leur, san le consentement du seigneur, ils éta Condamnés à payer une amende conse dérable; et ils devaient, pour obtent ce consentement, acquitter le droit for-mariage (voy. ce mot), droit équivalait à la moitié ou au tiers biens. Ils ne pouvaient tester que qu'à cinq sous, n'avoir d'autres her tiers que leurs enfants légitimes, défaut desquels leur succession appar tenait au seigneur.

Cependant les rois finirent par pr dre les étrangers sous leur protection et ils publièrent, à cet effet, plusie ordonnances; saint Louis alla m jusqu'à déclarer que le roi était le tecteur spécial des étrangers. S «< cuns aubains, dit-il dans les Établ « sements, müert, sans hoir, ou sa lignage, le roi est hoirs ou li sird « sous qui il müert, el cuer del chi « Mes aubains ne püet faire autre « gneur que le roy (**). » Cependant seigneurs gardèrent longtemps enc le droit d'hériter des étrangers qui

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(*) Voyez Baluze, Capitulaires, t. I, p. (**) Établissements de saint Louis, d liv. 1er.

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TRENNES. On peut assigner une le origine à l'usage si répandu en ice de distribuer des cadeaux le 1er ier; on peut le faire remonter, soit strenæ des Romains, soit à la distrion des fragments du gui, cérémonie ce jour-là, terminait toujours, chez Gaulois, la fête où se récoltait la te sacrée. Aussi ces présents obline portent-ils point partout leur d'étymologie latine. Dans le pays train, qui fut si longtemps le siége ruidisme, on les appelle encore les lan. Les vestiges des coutumes ieuses par lesquelles nos ancêtres guraient l'année nouvelle, se sont conservés dans plusieurs provinAujourd'hui, comme au temps des les, on peut encore entendre redans les campagnes de la Picarde la Guienne, de la Bretagne, le Au qui l'an neuf! (Voy. ce mot.) quelques localités voisines de Bordes jeunes gens, bizarrement vont en troupes, au jour de l'an,

Voyez l'ordonnance de Philippe le n 1301.

couper des branches de chêne dont ils se tressent des couronnes; et ils reviennent en entonnant des chansons qu'ils appellent guilanus.

Sous la première race on était dans l'usage de se travestir le premier jour de l'an. On se couvrait alors de peaux d'animaux, surtout de peaux de cerfs et de vaches. On n'avait garde de prêter quoi que ce fût à son voisin, pas même du feu. Chacun dressait à sa porte des tables abondamment chargées de vian des et d'autres aliments destinés aux passants; on y mêlait aussi des présents sur lesquels on avait fait des conjurations, pour détourner sur ceux qui s'en empareraient les malheurs dont on pouvait être soi-même menacé. Ces dons perfides s'appelaient étrennes diaboliques.

L'Eglise essaya d'extirper les usages bizarres ou superstitieux du 1er janvier par tous les moyens qui étaient en son pouvoir: mais elle employa vainement les canons de ses conciles et les foudres du saint-siége (voy. Conciles, année 586). Exilées un moment de la France par le zèle fanatique de quelques évêques, les étrennes se réfugierent en Espagne; poursuivies encore par le concile de Tolède, elles se réfugièrent en Orient; et de là, chassées une troisième fois, elles revinrent dans l'Occident pour ne plus le quitter.

Avant la révolution, les fêtes du 1er janvier étaient pour la cour une grande affaire: on se ruinait en somptueux cadeaux. Quant aux étrennes domestiques, on cite la singulière recette du cardinal Dubois, qui disait régulièrement chaque année à son intendant : Monsieur, je vous donne ce que vous m'avez volé. Les dépenses nécessitées par une pareille loi sociale avaient du reste et ont encore leur bon côté. L'économiste politique y voit une impulsion puissante donnée au commerce.

ÉTRUSQUES (guerre des Gaulois contre les). La nation des Étrusques, qui devait succomber sous les armes des Romains, commença à ployer sous les efforts des Gaulois, dont les irruptions répétées furent aussi fatales à la civilisation de ce pays que le furent depuis, au monde romain, celles des peuples barbares du nord de l'Europe.

La première expédition des Gaulois en Italie (celle des Bituriges et de leurs alliés) enleva aux Étrusques tout le pays compris entre l'Oglio à l'est, le Po au midi, et les Alpes au nord et à l'ouest; la seconde (celle des Cenomani), la troisième (celle des Libui), enfin, la quatrième (celle des Salluvii), les expulsérent de toutes les provinces qu'ils possédaient au nord du Pô et entre les embouchures de ce fleuve; la cinquième et avant-dernière fut celle des Boii et des Lingones; elle eut lieu vers l'an 394 avant J. C.

ÉTUDIANTS. Le nom d'écolier servait autrefois à désigner tous ceux qui fréquentaient les établissements d'instruction publique, quel que fût le degré ou la nature de l'enseignement qu'ils recevaient. Aujourd'hui, on se sert, pour désigner les jeunes gens qui suivent les cours d'enseignement supérieur, et particulièrement les élèves des écoles de droit et de médecine, du terme étudiant.

Le jeune homme, quand on lui donne ce nom, n'appartient plus au collége, mais n'est pas encore membre de la société politique. Il a terminé ses études classiques, mais il lui reste à faire son éducation professionnelle. Un intervalle immense sépare la condition dans laquelle il entre, de celle d'où il sort. La liberté dont jouit l'étudiant contraste singulièrement avec la discipline à laquelle était soumis l'écolier. Le passage, malheureusement, se fait d'une manière brusque et sans préparation. Le règlement l'oblige à assister quelques heures par jour à des cours publics, et laisse à sa raison le soin de régler l'emploi du reste de son temps. Mais, loin de sa famille, sans guide, à l'âge où les passions livrent leurs plus rudes assauts, l'étudiant a bien de la peine à se soustraire aux séductions qui l'entourent et le pressent de toutes parts. Aussi, sur les cinq ou six mille élèves des écoles de droit et de médecine de Paris, combien n'y en a-t-il pas qui consomment, dans de foiles ou coupables dissipations, les années destinées à l'étude, et souvent les économies laborieusement acquises par toute une famille! Cependant, arrive l'époque des examens; le quartier latin, séjour des

étudiants à Paris, cesse alors de retenti du bruit des orgies; quelques nuit d'étude rachètent plus ou moins impar faitement les journées trop nombreuse données au plaisir. Les degrés sont enfli obtenus, puis, quittant la capitale, l'etu diant, devenu licencié en droit où doe teur en médecine, s'en va exploiter dan sa province les plaideurs ou les malades

Il existe peu de rapports entre l'éto diant français et celui d'au delà đi Rhin. On ne trouve pas, parmi la po pulation de nos facultés, cette gothiqu organisation, ces mœurs rudes et pé dantes à la fois des universités d'Alle magne. L'étudiant français ne cherch point à faire un corps à part dans l'Étal Il s'efforce, au contraire, de se fondr dans la société, et, quand l'ambition s'éveille chez lui, pour l'arracher à l'en traînement de passions moins nobles il se montre plus jaloux de paraîtr comme citoyen, sur la scène du monde que d'y faire, comme étudiant, jove un rôle à l'université.

ÉTUVES, ÉTUVEURS. C'est le nom que, pendant tout le moyen âge et us qu'au dix-septième siècle, on donna au bains chauds et à ceux qui en faisaienti service. Dès les temps les plus anciens on trouve des étuves établies à Paris e dans les autres villes de France. A treizième siècle, elles étaient fort mul tipliées dans la capitale; les étuven y faisaient, tous les matins, annonce dans les rues, par des crieurs, que leur fourneaux étaient prêts. Guillaume d la Villeneuve, dans son poëme Crieries de Paris, a signalé cet usage Oiez c'on crie au point du jor: Seignor, qu'or vous alez baingnier Et estuver sans délacer;

Li bains sont chaut; c'est sans mentir d'impasses de Paris ont conservé le Un assez grand nombre de rues de ces sortes d'établissements (*.. q

(*) Telles sont : la rue des Vieilles-Et Saint-Martin, aussi appelée rue Geoffro Bains; la rue des Vieilles-Étures-SainiHuchette, aujourd'hui rue du Chat qui pe noré; la Ruelle des Étuves, pres la rue de l'impasse des Étuves, rue Marivaux; la m de l'Arche-Marion, appelée jadis l'Eture a femmes, etc. Le rôle de la taille imposée an habitants de Paris en 1292, nous appr qu'à cette époque cette ville renfermait viag

six étuves.

n'étaient pas les mieux famés de la ville. Car, sans compter les périls qu'en se levant au cri matinal des étuveurs, on pouvait courir dans les rues obscures, les bains devenaient fort souvent des rendez-vous de débauches. Le Livre des métiers d'Étienne Boileau contient, sous le titre des Estuveurs (LXXIII), les statuts suivants :

Que nuls ne crie, ne face crier leurs estuves jusques à temps qu'il soit jour, * pour les périlz qui peuvent avenir en ceus qui se lièvent audit cri.

Que nuls ne soustiengne en leurs ■ mesons bordiaus de jour ne de nuit, mesiaus ne mesèles (lépreux, lépreuses), ne autres genz diffamez de nuit. Que nuls ne chauffe estuves en jour ⚫de dimanche ne en jour de feste... * Et paiera chascune personne pour soy estuver (pour prendre un bain de rapeur) deus deniers, et se il se baigne, il en paiera quatre deniers. »

On trouve des dispositions semblables dans les registres manuscrits de la chambre des comptes, où se trouvent des extraits des ordonnances relatives aux métiers: « Aucuns estuveurs, y * est-il dit, qui tiendra estuves à hommes ne pourra faire chauffer icelles ⚫ pour femmes, ne au contraire, celui qui en tiendra pour femmes, etc., sous peine de XL sous parisis d'amende. Item, aucuns estuveurs ne laissera ou soufrera b...... Item, ne * soufrera aucun enfant masle au-dessus de l'âge de VII ans aller aux estuves de femmes à peine de X sous * d'amende.» (Ordonn. de 1498.)

Les mêmes désordres avaient nécessité, dans les provinces, les mêmes précautions; ainsi, les magistrats de Dijon avaient été forcés, en 1409, de défendre aux étuveurs de recevoir, aux mêmes jours, les hommes et les femmes dans leurs établissements. Les hommes ne purent alors aller aux étuves publiques que le mardi et le jeudi; le lundi et le mercredi étaient réservés aux femmes ; * et si, est-il dit dans le règlement, * quelqu'un se veuille bouter avec les ⚫ femmes à force, il paiera 60 sols d'a⚫ mende. >>

Cependant, malgré ces règlements, les étuves n'en furent pas moins des lieux de plaisirs, et quelques prédica→

teurs du seizième siècle, Maillard et autres, les signalèrent, en termes assez cyniques, comme contribuant à la corruption des mœurs, et reprochèrent aux femmes de les fréquenter. C'est vers cette époque que les étuveurs furent incorporés dans la maîtrise des barbiers-perruquiers, et prirent le nom de barbiers-étuvistes.

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Sauval, qui écrivait en 1660, a dit, tome II, p. 650 : « Vers la fin du siècle passé, on a cessé d'aller aux étuves. « Auparavant, elles étoient si commu<< nes, qu'on ne pouvoit faire un pas << sans en rencontrer. » Des maisons de bains plus honnêtes succédèrent alors aux étuves. Quant à l'étymologie du mot étuve, on la trouve dans stuba, stuffa, qui, en basse latinité, avait le même sens, et qui, lui-même, venait de l'allemand Stube (poêle.)

Eu, Augum, Auga, Alga-Castrum, ville de l'ancienne Normandie, aujourd'hui chef - lieu de canton du département de la Seine-Inférieure. Des restes d'une voie militaire conduisant d'Amiens ou même de Soissons à Eu, une ancienne porte flanquée de deux grosses tours, les ruines d'un temple, et plusieurs tombeaux, attestent que c'était déjà, sous la domination romaine, une ville considérable. Cependant, Frodoard, écrivain du neuvième siècle, est le premier auteur qui en fasse une mention expresse. Les annalistes anglais l'appellent Ou et Ouve, dénomination qui paraît avoir précédé celle d'Eu.

Les habitants d'Eu et de Tréport étaient, au temps de Louis XI, de formidables marins. On lit, en effet, dans les Mémoires de Comines (*), que les armateurs de la première de ces villes enlevèrent, en 1470, un vaisseau flamand, et qu'ils étaient assez hardis pour s'attaquer aux bâtiments anglais qui transportaient des troupes à Calais. Édouard, pour se débarrasser de ces hardis corsaires, fit courir le bruit qu'il allait s'emparer de leur ville pour y passer l'hiver. Louis XI le crut, et ne trouva pas d'autre moyen de prévenir le danger que de faire mettre le feu à cette ville, ce qui fut exécuté le 18 juillet 1475. Il n'en resta que les églises et

(*) Livre 1, ch. 7.

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