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pour annuler, par un seul acte, toutes ces ridicules dotations et affectations, et pour les faire rentrer dans le domaine national. La législation est que tout ce qu'a fait en ce genre le gouvernement provisoire est nul; et que les choses doivent être remises sur le pied où elles étaient avant l'entrée des Français en Piémont. Mais cette législation ne peut être appliquée que par un décret; et il faut, pour rendre ce décret, connaître exactement tout ce qui a été fait, afin de pouvoir, s'il y a lieu, approuver les dispositions qui pourraient mériter de l'ètre. Je désire que l'état des affectations et dotations me soit remis vers le 15 vendémiaire prochain. Si vous n'avez pas dans vos bureaux tous les documents nécessaires, envoyez quelqu'un en Piémont pour les recueillir; mais recommandez à cette personne le plus grand secret; la moindre publicité mettrait tout le pays en mouvement, et il faut que le décret arrive sans qu'on s'y attende. NAPOLÉON.

Archives de l'Empire.

8009. · A M. FOUCHE.

Aix-la-Chapelle, 23 fructidor an XII (10 septembre 1804).

Le rapport intitulé l'endée, préparatifs de guerre civile, m'a paru intéressant. Ne perdez point de vue ces différentes traces et suivezles avec le plus grand soin.

Il ne faut cependant vexer aucunement mesdames Lescure et Larochejaquelein. Le mari de l'une et le frère de l'autre ont fait la guerre avec un tel talent militaire qu'ils auront une page dans l'histoire, et ils conserveront quelque attachement dans le pays. Je ne connais point le caractère de ce Larochejaquelein; mais l'union de ces deux noms est assez intéressante pour chercher à se les attacher. Voyez le parti qu'il est possible d'en tirer, et faites-moi connaître l'âge et le caractère de l'homme et de la femme.

Archives de l'Empire.

8010. A M. FOUCHÉ.

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NAPOLÉON.

Aix-la-Chapelle, 23 fructidor an XII (10 septembre 1804).

Monsieur Fouché, Ministre de la police générale, je désire savoir où en est l'affaire des deux espions d'Abbeville. J'avais ordonné que les deux matelots convaincus d'espionnage avec la croisière anglaise, et qui sont en ce moment dans les prisons d'Abbeville, fussent traduits devant une commission militaire et fusillés sur la côte de

Dieppe et du Tréport. Je n'entends point parler de cela, et les peuples croient à l'impunité.

Archives de l'Empire.

NAPOLEON.

8011. AU MARECHAL BERTHIER.

Aix-la-Chapelle, 23 fructidor an XII (10 septembre 1804). Mon Cousin, les casernes des villes de Marseille, Bordeaux, Lyon, Nantes, la Rochelle, Bruxelles, Anvers, Bruges, Turin, Verceil, etc., et en général de toutes celles qui ne sont pas de véritables places de guerre, doivent, à commencer de l'an XIII, être mises à la disposition de ces villes, entretenues et réparées par elles. Tel était l'ancien usage; c'est d'ailleurs le seul moyen de pourvoir à cette dépense. Faites donc dresser un relevé des casernes, magasins, etc., existant dans les villes de l'empire autres que les véritables places de guerre. Ajoutez à ce relevé toutes les notions que vous aurez recueillies sur le montant de la dépense d'entretien de ces casernes et bâtiments. Joignez-y un projet de décret par lequel il sera statué qu'à dater du 1er vendémiaire prochain ces villes doivent tenir en état non-sculement les casernes, mais encore les lits, fournir les draps, etc. Par ce moyen, les frais de casernement et des lits militaires seront diminués de moitié. On ne peut, en général, se dissimuler que ces villes ne soient très-riches aujourd'hui, et il vaudra mieux les charger de ces réparations, qui les intéressent, puisqu'elles désirent avoir des garnisons sans loger les troupes chez les habitants, que de prendre sur leurs revenus pour pourvoir à cette dépense.

Le logement de la gendarmerie coûte un million de loyer. Il convient de se débarrasser aussi de cette dépense, et de faire loger aussi la gendarmerie au compte des communes et des départements. Il est nécessaire pour cela d'avoir un état, dressé par départements, de ce que coûtent les loyers de la gendarmerie pour les maisons qui appartiennent à des particuliers, et les réparations des maisons nationales affectées à ce service. Je désire avoir ces états avant huit ou dix jours.

Archives de l'Empire.

NAPOLÉON.

8012. AU MARECHAL BERTHIER.

Aix-la-Chapelle, 23 fructidor an XII (10 septembre 1804).

Mon Cousin, le dépôt du 30° régiment de ligne a douze conscrits de l'Yonne qui sont estropiés. Ils ont déclaré n'avoir pas été passés

en revue par le général de brigade commandant le département, qui est cependant du conseil de recrutement. Ce général est d'autant plus coupable qu'il n'a rien à faire. Écrivez-lui une lettre de mécontentement, que vous ferez circuler aux autres généraux de la division, pour leur rappeler qu'il faut que les conscrits qui partent soient en état de servir.

Archives de l'Empire.

NAPOLÉON.

8013. AU MARECHAL BERNADOTTE.

Aix-la-Chapelle, 23 fructidor an XII (10 septembre 1804).

Mon Cousin, l'aide de camp colonel Gérard m'a remis la médaille que vous avez fait frapper avec le produit des mines de Hanovre. J'agrée avec plaisir les sentiments que vous m'exprimez.

Profitez de l'automne pour améliorer l'instruction, surtout celle des états-majors. Faites commander les bataillons par les aides de camp et adjoints pour qu'ils se forment.

Comm. par le Gouvernement de S. M. le roi de Suède.

NAPOLÉON.

8014. AU VICE-AMIRAL DECRÈS.

Aix-la-Chapelle, 23 fructidor an XII (10 septembre 1804). Monsieur Decrès, Ministre de la marine, j'ai lu avec attention votre lettre du 17. Il me paraît convenable que les garnisons de la flottille 'ne changent qu'à la pointe du jour, avant la distribution des rations.

La proposition de faire des masses pour les hamacs est tout à fait inadmissible; ce serait un moyen de dépenser le double. Il faut faire un règlement pour que les hamacs soient consignés par les garnisons sortantes aux garnisons qui les relèvent, et qui en seront responsables si elles les abîment.

La ration de marine consiste en pain, en viande et en légumes; la ration de la guerre est la même à Boulogne; je ne conçois donc pas pourquoi celle de la marine coûte 19 sous et celle de la guerre 10 sous. Il me paraîtrait plus simple d'ordonner qu'à dater du 1er vendémiaire les vivres seront fournis sur les bâtiments des ports de rassemblement, depuis la Somme jusqu'à Ostende, par les administrations de terre et au compte de la guerre, pour toutes les troupes embarquées ou non. Cette mesure serait plus simple et rendrait inutile une grande partie de vos établissements et employés.

Je suppose, ce dont je ne suis pas parfaitement sûr, que la ration

est la même pour la marine et pour la guerre. Il me semble avoir entendu dire à des soldats qu'ils étaient mieux traités au camp qu'à bord, parce que la viande y était meilleure.

Une seconde dépense que vous pourriez économiser dans les ports de réunion serait celle des hôpitaux de la marine; on peut les supprimer et arrêter que la marine ne fera aucun service de santé, lequel sera fait par les ambulances et les hôpitaux de l'armée de terre. Nous avons là du matériel pour 100,000 hommes en pleine campagne, c'est-à-dire pour panser, en vingt-quatre heures, 6 à 7,000 hommes. Il est donc inutile qu'il y ait un grand nombre d'officiers de santé de mer. Le personnel de la marine est peu de chose sur la flottille, comparativement à l'armée de terre; c'est le comble de la folie d'y avoir deux administrations; la plus forte doit servir à la plus faible.

Quant aux couvertures, ordonnez également que, dans les ports de rassemblement, elles seront fournies par la guerre, hormis les hamacs, dont la guerre ne se sert point. Les soldats, en s'embarquant, porteraient leurs couvertures. Ordonnez que celles de la marine qui sont dans les ports de rassemblement ou sur les bâtiments qui se rendent dans ces ports, entrent dans la comptabilité des magasins de l'armée de terre.

Indépendamment de ces dispositions, il y a encore d'autres objets sur lesquels vous pouvez économiser beaucoup d'argent et où vous mettrez beaucoup de simplicité. En parcourant la flottille, j'y ai vu une nuée d'agents comptables; il y a aussi dans l'armée de terre une nuée d'agents qui ne font rien et qui attendent d'ètre de l'autre côté. Je paye donc aujourd'hui des appointements à une grande quantité d'employés qui me sont inutiles ici, et je paye à la marine des employés qui me sont utiles aujourd'hui et qui ne feront rien en Angleterre. Vous voyez que les fonctions des uns finissent où commencent celles des autres. Il faut que la marine ne se mêle ni des vivres ni des hôpitaux dans les ports de rassemblement. Je ne parle point de Dunkerque ni de Flessingue, qui contiennent des bâtiments de la grande armée navale.

Ces idées méritent d'être approfondies; présentez-moi un projet de décret après les avoir bien pesées et méditées. Vous simplifierez par là le service et ferez disparaître toute concurrence. La flottille par elle-même n'est rien; elle n'existe que par l'armée de terre. Ce qui continuera à appartenir à la marine sera la réparation des bâtiments et la solde des équipages, l'une et l'autre ne pouvant être faites que par la marine.

Quant à l'idée de diminuer de moitié les garnisons, il y a beaucoup d'inconvénients, dont le moindre est celui d'avoir l'air d'anéantir la flottille.

La terre, payant la solde, donnerait des gratifications aux officiers embarqués. Si la garnison change tous les quinze jours, je voudrais que nécessairement l'officier y restàt le mois; on fixerait alors la gratification par mois, ce qui donnerait les moyens de la réduire un peu. Il faudrait, par des règlements généraux et non par décision des commandants de port, déterminer le traitement de chaque commandant de bâtiment. Si vous y comprenez les frais de table, ils sont trop payés. S'ils n'ont pas de ration, c'est une faute; il faut la leur donner, car il est impossible dans de petits bâtiments d'empêcher de prendre des rations; il faut les bien traiter, mais non ridiculement. La flottille a été considérée jusqu'ici comme d'expédition; il faut la considérer désormais comme établissement fixe, et dès ce moment porter la plus grande attention à tout ce qui doit être immuable, en la régissant par d'autres règles que l'escadre. Nous avons des capitaines de vaisseau de guerre et de frégate entretenus; il faut avoir aussi un certain nombre de capitaines de bateaux, comme on avait des capitaines de brûlots. Cette organisation offrira un prétexte pour diminuer les traitements et leur donner un état fixe. Vous ne serez d'ailleurs jamais embarrassé de ces hommes, parce qu'on peut leur donner une fonction de leur grade sur les vaisseaux de ligne, en cas que la flottille ne soit pas armée. Quant à la flottille d'Ostende, elle devra être traitée comme celle de Boulogne. En général, la flottille est administrée sur de fausses maximes, car elle l'est par les règles des escadres; or rien ne se ressemble moins.

Archives de l'Empire.

8015.

DÉCRET.

NAPOLÉON.

Aix-la-Chapelle, 24 fructidor an XII (11 septembre 1804).

NAPOLÉON, Empereur des Français, à tous ceux qui les présentes verront, salut :

Étant dans l'intention d'encourager les sciences, les lettres et les arts, qui contribuent éminemment à l'illustration et à la gloire des nations;

Désirant non-seulement que la France conserve la supériorité qu'elle a acquise dans les sciences et dans les arts, mais encore que le siècle qui commence l'emporte sur ceux qui l'ont précédé;

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