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les septième et neuvième, sous le commandement du maréchal Oudinot, outre un très-nombreux corps de cavalerie.

Entre deux et trois heures de l'après-midi, pendant que le feld-maréchal Blucher reconnoissoit la position de l'ennemi dans la ville, il a été frappé à la jambe par une balle, Elle a traversé sa botte, mais très-heureusement, ne lui a pas fait grand mal. Le colonel Valentine, de l'état-major, a été blessé au même instant. Le prince Schubatoff, le jeune, général de cosaques, a été aussi blessé dans la journée; mais en général la perte a été légère. Environ deux cent vingt tués et blessés.

Le feld-maréchal Blucher a bivouaqué cette nuit avec son armée, dans la position prise durant la matinée.

J'ai l'honneur, etc.

H. LowE, colonel.

Le 23 février, à neuf heures du matin.

P. S. L'ennemi est encore de l'autre côté de la rivière ; mais en apparence il n'est pas en grande force. Le pont sur la Seine a été entièrement détruit par les troupes de notre côté.

H. LowE, colonel.

No. XXXVII.

Bulletin relatif à l'évacuation de Troyes, le 25 février 1814.

Le mouvement sur la rive droite de la Seine annonce par le dernier bulletin fut opéré à la vue de l'ennemi

dans la journée du 23. On ne garda que Troyes sur la rive opposée; sur la route de Sens on avoit placé la division légère du prince Maurice de Lichtenstein, soutenue par le troisième corps d'armée commandé par

le comte de Giulay.

Dès la veille, l'ennemi avoit fait paroître de grandes masses de cavalerie sur les hauteurs de Pavillon sans hasarder une attaque, parce que la position imposante de notre cavalerie, commandée par le baron de Frimont, mit des obstacles à tous ses desseins. Une foible attaque qu'il tenta vers le soir sur la route de Grez fut vivement répoussée.

Le 24, toute la force de l'ennemi se déploya sur les hauteurs de Troyes; nos avant-postes rentrèrent dans les faubourgs; seulement sur la route de Sens il y eut un combat animé avec notre cavalerie, qui maintint l'ancienne gloire de nos armes, et repoussa toutes les attaques de l'ennemi. A la nuit tombante, l'ennemi avoit occupé les faubourgs de Troyes, qu'on lui avoit abandonnés. Il tenta contre la ville trois assauts qui furent repoussés par la bravoure du général Volkmann et de sa brigade: il fit même poursuivre par de la cavalerie l'ennemi dans sa retraite, et lui causa beaucoup de mal. Enfin l'ennemi proposa, pour l'évacuation de la ville, une convention qui ne pouvoit plus avoir de prix pour nous (1), puisque l'armée étoit déjà entrée dans ses

(1) Extrait des nouvelles de l'armée française, publiées dans le Moniteur du 27 février 1814.

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« Le 23, nos troupes investissoient Troyes de tous côtés ; un » aide-de-camp russe est venu aux avant-postes pour demander

positions au-delà du fleuve, et Troyes fut abandonné à l'ennemi le lendemain à six heures du matin.

Le comte Giulay et la division Lichtenstein se portèrent sur Bar-sur-Seine. Ils furent suivis par quelques corps de cavalerie ennemie, qui cependant n'osèrent pas attaquer sérieusement ces corps réunis.

Pendant que cela se passoit sur la Seine, le feldmaréchal Blucher, en faisant un mouvement rapide vers la Marne, avoit commencé déjà l'exécution du grand plan d'après lequel l'offensive doit à l'avenir avoir lieu avec vigueur et en grandes masses. Il passa l'Aube à Baudemont sur trois ponts de bateaux pour attaquer le maréchal Marmont, qui le 24 étoit encore à Sézanne.

No. XXXVIII.

Décret daté du quartier-général impérial, à Troyes, le 24 février.

Napoléon, empereur des Français, roi d'Italie, protecteur de la Confédération du Rhin, médiateur de la Confédération Suisse, etc. etc., avons décrété et décrétons :

» le temps d'évacuer la ville, sans quoi elle seroit brûlée. » Cette considération a arrêté les mouvemens de l'empereur. » La ville a été évacuée dans la nuit, et nous y sommes > entrés ce matin. »

Art. rer. Il sera dressé un état des Français qui sont au service des puissances alliées, ou qui, sous quelque titre que ce soit, ont accompagné les armées enneinies dans l'invasion du territoire de l'empereur, depuis le 20 décembre 1813.

2. Les individus qui seront portés sur cet état seront traduits sans délai, et toute autre affaire cessante, devant nos cours et tribunaux pour y être jugés et condamnés aux peines portées par la loi, et leurs propriétés confisquées au profit des domaines de l'Etat, conformément aux lois existantes.

3. Tout Français qui aura porté les décorations des ordres de l'ancienne dynastie dans les villes occupées par l'ennemi, et durant son séjour, sera déclaré traître, jugé comme tel par une commission militaire, et condamné à mort. Ses propriétés seront confisquées au profit des domaines de l'Etat.

NAPOLEON.

Un autre décret, de la même date, destitue de son emploi le baron Caffarelli, préfet du département de l'Aube; un autre décret nomme à sa place M. Roderer, préfet du département du Trasimène, et un autre ordonne que pour le présent ses fonctions seront remplies par M. Flau.

No. XXXIX.

Copie d'une lettre du comte François d'Escars.

Vesoul, le 22 février 1814.

Son altesse royale, MONSIEUR, est arrivé à Vesoul en Franche-Comté, le 22 février. Nous avons été reçus des villes et des villages aux acclamations de tout le peuple, et aux cris de Vive Louis XVIII et les Bourbons! On a été enchanté de notre prince, qui a été parfait. Les vieillards, les femmes, les enfans, baisoient ses mains et ses habits. Le bonheur étoit peint sur tous les visages. Ils étoient si touchés de l'affabilité de MONSIEUR, que des larmes de joie couloient de tous côtés. Les vieillards et les femmes disoient : « Nous mourrons contens, puisque nous avons le bonheur de nous retrouver sous nos anciens maîtres, qui ont toujours été dans notre cœur. » D'autres disoient : « Je vous donne mon coeur, car le monstre ne nous a laissé que cela. >>

En arrivant ici, ç'a été bien autre chose. La population de la ville n'est que de cinq mille âmes. Ils sont tous venus hors de la ville, au-devant de nous et demandé " que nous puissions entrer à pied, afin de mieux voir le prince. La noblesse est parfaite dans toutes les provinces. Les gentilshommes arrivent de toutes parts, annoncent que tous les paysans de leurs communes sont à leurs ordres, et demandent à marcher pour leur souverain légitime. Il nous est arrivé, aujourd'hui, un émissaire de l'Alsace, demandant aux puissances de lever une légion à cocarde

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