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il avait, dans cette seconde position, 8 ou 9,000 hommes et 12 pièces de canon. Environ 1,500 hommes, formant la réserve, occupaient le fort d'Abouqyr.

Toute sa cavalerie consistait en 2 ou 300 chevaux appartenant aux officiers qu'on avait formés en pelotons pour fournir des gardes aux postes avancés et une escorte à Mustapha-Pacha.

L'escadre était mouillée à deux lieues dans la rade.

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Le 7 thermidor (25 juillet), à la pointe du jour, l'armée se mit en mouvement, l'avant-garde, commandée par Murat, ayant sous ses ordres 400 hommes de cavalerie, et le général Destaing avec trois bataillons et deux pièces de canon..

La division Lannes formait l'aile droite, et la division Lanusse l'aile gauche. La division Kléber, attendue dans la journée, était destinée à former la réserve. Venait ensuite le parc, couvert pár un escadron de cavalerie.

Le général Davoust, avec 2 escadrons et 100 dromadaires, eut ordre de prendre position entre Alexandrie et l'armée, tant pour assurer la communication avec cette place que pour faire facè aux Arabes dans le cas où ils feraient quelque mouvement hostile.

Menou devait, à la pointe du jour, se trouver à l'extrémité de la barre de Rosette à Abouqyr, au passage du lac Madhieh, pour canonner tout ce que l'ennemi aurait dans le lac, et lui donner de l'inquiétude sur sa gauche.

Après deux heures de marche, l'avant-garde

se trouva en présence de l'ennemi. Bonaparte arrêta les colonnes et donna ses derniers ordres.

Lannes, avec 1,800 hommes, fit ses dispositions pour attaquer la gauche de l'ennemi; Destaing, avec un pareil nombre de troupes, se disposa à attaquer la droite. Murat, avec toute la cavalerie et une batterie légère, se partagea en trois corps, la gauche, la droite et la réserve. Les tirailleurs de Lannes et de Destaing s'engagèrent avec les tirailleurs ennemis. Les Turcs maintenaient le combat avec succès; mais Murat, par un mouvement rapide comme la pensée 1, ayant pénétré par une belle plaine de 400 toises, qui séparait les ailes de l'ennemi, dirigea sa gauche sur les derrières de leur droite, et sa droite sur les derrières de leur gauche, coupant ainsi las communication de la première ligne ennemie avec la seconde. Les troupes turques perdirent alors contenance et voulurent se reployer sur leur deuxième ligne, mais la cavalerie les sabra, les culbuta et les jeta dans le lac Madieh et la mer. Ils y périrent tous ».

- Ce succès coûta peu et donna l'espérance de forcer la seconde ligne de l'ennemi. Le général en chef se porta en avant, avec le chef de brigade du génie Crétin, pour la reconnaître. La gauche était la partie la plus faible.

'Lettre de Bonaparte au Directoire, du 9 thermidor.

⚫ On lit dans Gourgaud, tome II, page 334, que ce corps était de 9 à 10,000 hommes. Suivant la lettre de Bonaparte au Directoire et la relation de Berthier, il n'y avait à cette première ligne que 3,000 hommes.

CHAP. XIV. 395 Le général Lannes eut l'ordre de former ses troupes en colonnes, de couvrir de tirailleurs les retranchemens de la gauche des ennemis, et, sous ła protection de toute son artillerie, de longer le lac, de tourner les retranchemens et de se jeter dans le village. Murat, avec toute sa cavalerie, se plaça en colonne serrée derrière Lannes pour répéter la même manoeuvre qu'à la première ligne, et dès que Lannes aurait forcé les retranchemens, se porter sur les derrières de la redoute de la droite des Turcs. Crétin, qui connaissait parfaitement les localités, lui fut donné pour diriger sa marche. Destaing fut destiné à faire de fausses attaques pour attirer l'attention de la droite de l'ennemi. VTs 251 si 2k

,

Toutes ces dispositions furent d'abord couronnées par les plus heureux succès. Lannes força les retranchemens au point où ils joignaient le lac, se logea dans les premières maisons du village. L'ennemi fut poursuivi jusqu'à la redoute, centre de sa seconde ligne. Cette position était très-forte; la redoute était flanquée par un boyau qui fermait à droite la presqu'ile jusqu'à la mer; un autre boyau se prolongeait sur la gauche, mais à peu de distance; le reste de l'espace était occupé par l'ennemi qui était sur des mamelons de sable et sous des palmiers.

On mit des canons en position au village et le long de la mer pour battre la droite de l'ennemi et la redouté. Les bataillons de Destaing et Fugières, avec la 18., attaquèrent à la droite et au

centre; la cavalerie attaqua à la gauche, chargea à plusieurs reprises avec impétuosité, sabra les Turcs qui se trouvaient devant elle, et les força de se jeter à la mer. Le chef de brigade Duvivier fut tué dans une de ces charges poussées au-delà même des fossés de la redoute.

Le général en chef envoyait ou conduisait luimême des renforts d'infanterie pour appuyer et renouveler les attaques,

a

La 18. marcha aux retranchemens; l'ennemi sortit en même temps par sa droite; les têtes de colonnes se battaient corps à corps. Les Turcs cherchaient à arracher les baïonnettes; le fusil en bandoulière, ils ne se servaient plus que du sabre et du pistolet. La 18°. arriva enfin, jusqu'aux retranchemens; mais elle fut arrêtée par le feu de la redoute. Généraux, officiers et soldats faisaient des prodiges de valeur. Fugières, blessé à la tête, continua de combattre et eut le bras gauche emporté par un boulet. Le chef de brigade du génie Crétin fut tué; l'adjudant-général Leturcq le fut aussi dans les retranchemens, au moment où il s'y précipitait pour y entraîner les soldats. Le chef de brigade Morangiez fut blessé. La 18. fut obligée de se retirer sur le village, laissant sur le terrain une vingtaine de braves.

Les Turcs s'élancèrent alors de leurs retrancheinens pour couper la tête aux morts et aux blessés. Lannes saisit cet instant et fit attaquer la redoute de vive force par sa gauche. La 22., 69. et un bataillon de la 75°. sautèrent dans le

la

fossé et furent bientôt sur le parapet et dans la redoute; 'le chef de bataillon Bernard de la 69°. et le capitaine de grenadiers Baille y entrèrent les premiers, tandis que la 18. s'était élancée de nouveau au pas de charge sur la droite de l'ennemi.

Murat, qui suivait tous les mouvemens, et qui était constamment aux tirailleurs, profita de ce moment pour ordonner à un escadron de charger et de traverser toutes les positions de l'ennemi jusque sur les fossés du fort. Par ce mouvement, exécuté avec autant d'impétuosité que d'à-propos, toute retraite fut coupée à l'ennemi à l'instant où la redoute était forcée. Sa déroute fut complète; la cavalerie le sabra de toutes parts; cependant, à l'aide du village, un certain nombre de Turcs parvint à se jeter dans le fort; tout le reste, frappé de terreur, se précipita dans la mer, se noya, ou fut fusillé et mitraillé '. Le rivage où, un an auparavant, les courans avaient apporté les cadavres anglais et français, était en entier couvert de cadavres turcs sur lesquels les soldats firent un grand butin en argent et en choses de prix. Murat pénétra dans la tente de Musta

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On lit dans Gourgaud, tome II, page 336, que 3 ou 4,000 Turcs furent jetés à la mer; suivant la relation de Berthier, ils étaient 10,000. Un moment auparavant, il dit qu'il n'y en avait dans cette seconde ligne qu'à peu près 7,000. Il est certain que c'est dans cette seconde ligne, que se trouvait le gros de l'armée turque, et que c'est là par conséquent qu'elle éprouva la plus grande perte.

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Lettre de Bonaparte au Directoire, du g thermidor.

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