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» meurée intacte, et la nation libre et puis»sante, tandis que celles qui l'environnent, dépouillées de leurs plus précieux pri» viléges, sont réduites à la plus complète » servitude je suis consolé par la seule » pensée que nos services ont contribué à >> tirer l'Angleterre du péril imminent dont » elle était menacée; et je me plais à croire » qu'on persévérera avec force et con>> stance dans le même système ; les hommes » changent, mais les mesures resteront les >> mêmes >>.

Après cette manifestation, lord Darnley ayant consenti à l'ajournement de sa motion, au 20 mars, le comte de Radnor demanda que pour ce jour-là, il fût fait une expresse convocation ou appel nominal de tous les membres de la chambre : lord Grenville, soutenu par lord Mulgrave, repoussa cette proposition, qui ne pouvait manquer de jeter l'alarme dans le pays, en donnant à la discussion trop d'importance et de solennité. Il fallait, disait le comte de Clare, éviter de traiter dans ce moment des affaires

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des catholiques; la véritable situation de l'Irlande n'était pas assez connue; la question religieuse n'était plus que le prétexte et le masque de la rébellion'; un grand nombre d'individus n'y mettaient tant d'instance, que dans l'espérance d'une entière subversion, et d'un partage plus égal de la propriété : les paysans irlandais, par exemple, croyaient fermement que lorsque l'émancipation serait accordée, ils ne payeraient plus aucune redevance, et qu'il serait alloué dix acres de terre à chaque famille enfin les opinions étaient si diverses dans cette contrée, et les passions si violentes, qu'on devait redouter l'effet d'insinuations vagues et prématurées; une étincelle pouvait allumer un incendie. qu'un déluge de sang n'éteindrait peut-être pas...

Le comte de Radnor ne se désista point de sa demande de l'appel de la chambre, et fut soutenu par lord Moira, qui déclara qu'il était nécessaire de convaincre le peuple, que la chambre des pairs était résolue à faire son devoir, et qu'elle ne craignait pas de regarder

en face le danger qui menaçait la patrie; tous ces efforts furent inutiles et la question de l'appel mise aux voix fut rejetée.

On voit par la chaleur de ces premiers débats dans la chambre des pairs, quelle était à cette époque, en Angleterre, l'agitation des esprits. Si l'on cherche à se rendre raison de la force que conservait le ministère de M. Pitt, lorsque les événemens et les résultals de sa politique avaient démenti son système, lorsqu'il s'avouait lui-même vaincu, on trouvera la raison de cette influence personnelle, non dans sa dextérité à manier les passions et les intérêts privés, mais bien dans cette perspicacité qui lui faisait démêler ct servirle véritable intêrêt de sa patrie. Nous avons déjà plusieurs fois rendu justice à cet illustre ennemi de la France; nous allons trouver dans la discussion qui s'ouvrit à la chambre des communes sur le changement de ministres, une nouvelle occasion de confirmer notre opinion. On trouverait difficilement dans l'histoire du parlement impérial, une circonstance plus propre à faire connaître,

la

non-seulement les talens et le caractère des hommes publics, mais encore la liberté, latitude des discussions publiques, sur les affaires extérieures et intérieures du pays, et le jeu, la force et l'élasticité des ressorts de ce. gouvernement.

Le jour même où lord Grenville fit cette communication à la chambre des pairs, l'orateur des communes, M. Addington, exposa à la chambre les motifs qui le déterminaient à lui offrir la démission de sa charge. Sa ma-. jesté l'appelant à des fonctions publiques incompatibles avec celles qu'il exerçait, il exprimait dans sa lettre sa reconnaissance, ses regrets, et sa résolution de rester fidèle aux principes politiques d'après lesquels il avait toujours réglé sa conduite. Sir William Pulteney, l'un des plus anciens membres de la chambre, fit un bel et juste éloge de M. Addington, en disant, « que la conduite » de l'orateur avait été telle, qu'elle lui avait » procuré un grand nombre d'amis et pas >> un seul ennemi ». M. Pitt fit alors connaître que l'intention du roi était que la

chambre nommât un nouvel orateur; il fit proposer par lord Hawkesbury, le procureurgénéral sir John Mitford, qui fut agréé; et peu de jours après, la chambre vota à l'unanimité des témoignages d'approbation et des remercîmens à M. Addington.

Les choses étaient en cet état vers la fin de février, lorsque l'ordre du jour appela la proposition que la chambre se formât en comité de subsides; M. Harrisson s'y opposa par cette considération, qu'au moment où la chambre était appelée à voter un emprunt de vingt-huit millions sterling, il n'y avait à la tête des affaires publiques aucune personne réellement responsable de l'emploi qui devait en être fait; qu'il était évident que M. Pitt avait cessé de conserver son caractère officiel ; qu'il importait, avant de voter les subsides, de savoir si ceux auxquels cet argent serait confié, étaient résolus de persévérer dans ce système d'ambition quiavait épou vanté l'Europe, et avait fait à l'Angleterre un ennemi du monde entier la concession prématurée de subsides, au moment où les

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