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'BOUTS-RIMÉS. Ce jeu d'esprit, qui consiste à remplir, avec plus ou moins d'à-propos, des rimes choisies d'avance et souvent bizarres, doit son origine à un mauvais poëte du dix-septième siècle, nommé Dulot, qui en fut, à vrai dire, l'inventeur malgré lui. Plusieurs centaines de sonnets, disait-il en se lamentant, lui avaient été dérobés, et il les regrettait fort, quoiqu'ils ne fussent que des sonnets en blanc; car, ajoutait-il, son habitude était de toujours commencer par les rimes. Ce procédé sembla si singulier, que les beaux esprits du temps s'en emparèrent et en firent un jeu littéraire. Sarrasin, auteur du même siècle, a écrit un poëme intitulé: Dulot vaincu ou la défaite des bouts-rimés. Les bouts-rimés étaient encore assez en vogue à la fin du dernier siècle, et partageaient, avec la charade, l'énigme et le logogriphe, le privilége d'amuser les lecteurs du Mercure de France. Le marquis de Montesquiou leur devait même une partie de la grande célébrité dont il jouissait à la cour de Monsieur, frère de Louis XVI. On ne fait plus maintenant de bouts-rimés, et ceux même qui ont eu le plus de vogue, sont aujourd'hui ensevelis dans un oubli mérité.

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BOUVARD (Alexis), né le 27 juin 1767, dans le haut Francigny, au pied du mont Blanc, vint à Paris, en 1785, et se livra à l'étude des mathématiques et de l'astronomie. Il fut admis provisoirement à l'observatoire, en 1793, et fut nommé astronome adjoint, en 1795, époque de l'organisation définitive de cet établissement. Il devint, en 1804, membre titulaire du bureau des longitudes. Entre autres travaux distingués, on lui doit le calcul des éléments paraboliques de huit comètes qu'il a découvertes. Il a travaillé au grand ouvrage de la Mécanique céleste du marquis de Laplace, qui, connaissant son habileté, lui avait entièrement abandonné les recherches de détail et les calculs astronomiques. La publication de Nouvelles Tables des planètes Jupiter et

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Saturne, livrées à l'impression en 1808, lui valut une mention honorable au concours décennal. Il a donné, dans le volume de Tables astronomiques, publié en 1821, Paris, in-4°, par le bureau des longitudes, une seconde édition de ces tables, augmentée, ainsi qu'il l'avait promis, de celles d'Uranus. La découverte d'Uranus date seulement de l'année 1781; sa révolution est de quatre-vingt-quatre ans; quand on en composa les premières tables, pour l'usage des astronomes, on n'avait que huit années d'observations: M. Bouvard a trèshabilement fait tourner à l'avantage de la science les observations plus nombreuses qui ont été faites depuis, et il a donné à son travail un haut degré de précision. M. Bouvard a enrichi de notes l'ouvrage de l'astronome arabe Ebn-Iounis, traduit par M. Caussin, et chaque année il donne, dans I Annuaire du bureau des longitudes, des tables du plus haut intérêt, telles que celles des plus grandes marées, etc. Ce savant fait partie de l'Académie des sciences, depuis 1803.

BOUVARD (Charles), né à Montoire, près de Vendôme, en 1572, embrassa la carrière médicale. Nommé professeur au Collège de France, en 1625, il fut ensuite chargé de la surintendance du Jardin des plantes. En 1628, il devint premier médecin du roi Louis XIII. S'il faut en croire la Houssaie, Bouvard traitait les maladies de ce prince avec une singulière vigueur dans un an, il lui aurait fait prendre deux cents médecines, autant de lavements, et l'aurait fait saigner quarante-sept fois. Un pareil traitement n'était pas de nature à donner au roi l'énergie dont il manquait; et si le fait est vrai, on serait porté à croire que Richelieu ne tolérait ce régime debilitant que parce qu'il y trou vait son compte.

Les disputes de Bouvard avec la Faculté de Paris avaient assez mal disposé l'opinion publique à son égard. On l'a accusé de s'être servi de son pouvoir pour tenir la Faculté dans sa dépendance, et il paraît

qu'une fois, entre autres, il mit empêchement à ce qu'on y soutînt une thèse, contraire à son opinion, sur les eaux de Forges qu'il avait prescrites au roi. Sa faveur à la cour n'en fut pas ébranlée; il y jouissait de grandes prérogatives, et avait obtenu le droit de siéger en robe de conseiller d'État. Il mourut le 22 octobre 1658.

BOUVART (Michel-Philippe), médecin, naquit à Chartres, le 11 janvier 1717. Recu docteur à la faculté de Reims, en 1730, Bouvart retourna à Chartres pour y pratiquer la médecine sous les auspices de son père, jusqu'en 1736, époque où il s'établit à Paris. Deux ans après, il se fit recevoir docteur de la faculté de cette ville, où il devint un des premiers praticiens. En 1743, l'Académie des sciences l'admit au nombre de ses associés. La faculté de médecine le proposa comme professeur des écoles, et en 1747, il ouvrit son cours de physiologie par un discours latin qui fut fort applaudi. La même année, il remplaça Burette à la chaire de médecine du Collège de France, où il obtint les plus grands succès. Sa santé s'étant altérée, et se trouvant d'ailleurs chargé de trop de travail, il se démit, en 1756, de cette dernière place, et en même temps de celles de médecin de l'hôpital de la Charité et des Enfants-Trouvés. Par les mêmes motifs, il fut empêché d'accepter la place de premier médecin du roi, qui lui fut offerte après la mort de Senac; il n'en continua pas moins à jouir de l'estime du roi et des princes, qui le consultèrent plusieurs fois. Il reçut, en 1768 et 1769, des lettres de noblesse et le cordon de Saint-Michel, faveurs que, dit-on, il n'avait point sollicitées. Il mourut, après plusieurs années de souffrances, le 19 janvier 1787.On lui reprochait un caractère difficile, une grande propension à la mo. querie, et d'avoir abusé de la supériorité que sa réputation lui donnait sur ses confrères, envers lesquels il affectait un dédain insultant. Cette disposition d'esprit l'engagea souvent dans d'interminables controverses, et le porta

à combattre des remèdes qu'il aurait sans doute approuvés de sang-froid: l'inoculation, par exemple, dont il fut l'adversaire par un sentiment d'hostilité contre Tronchin. Cependant il était d'une probité scrupuleuse, et le trait suivant montre qu'il savait obliger. Appelé auprès d'un banquier qui souffrait d'une maladie dont l'origine paraissait inexplicable, Bouvart finit par deviner que c'était une affection purement morale, qui avait pour cause première des embarras financiers. Un billet de trente mille francs, telle fut la seule ordonnance qu'il déposa sur la cheminée du malade, en disant: « Cette fois, je suis sûr d'avoir trouvé le remède. » Il ne s'était pas trompé; ia santé du malade revint avec le rétablissement des affaires du banquier.

BOUVENS (l'abbé de), né, vers 1750, à Bourg en Bresse, émigra en Allemagne d'abord, puis en Angleterre, par suite de son refus de prêter le serment que l'on exigeait des ecclésiastiques à l'époque de la révolution. Ce fut lui qui prononça, en 1804, l'oraison funèbre du duc d'Enghien, dans la chapelle de Saint-Patrice, à Londres, en présence des princes de la maison de Bourbon. Si nous avons cité ici le nom de l'abbé de Bouvens, c'est moins pour son éloquence qui n'était pas de premier ordre, que parce que cette oraison funèbre est suivie d'une Notice historique sur le duc d'Enghien, notice pleine de partialité, mais qui peut être utilement consultée.

BOUVERT, lieutenant, chargea à trois reprises à la tête de quatre cents cavaliers, contre un carré de quinze cents Autrichiens, au combat d'Arlon, en 1793. Il parvint à disperser les ennemis, les tailla en pièces; mais il reçut vingt-huit blessures. « La France les a comptées, lui écrivit à ce sujet Vergniaux, président de la Convention nationale.

BOUVET (Claude-Pierre), né à Dôle en 1759, fut à vingt-sept ans nommé professeur à l'université de droit de Dijon. Lors du procès de Louis XVI, il s'offrit en otage, et demanda à être l'un des défenseurs de ce prince. Arrêté en

suite comme suspect, il fut remis en liberté après le 9 thermidor. Il présida, pendant l'an iv et l'an v, l'administration centrale du département du Jura, et fut ensuite successivement maire de Dôle pendant dix ans, député de cette ville au Corps législatif, dont il fut vice-président, et procureur général de la cour impériale de Besançon. Nommé membre de la chambre des députés en 1814, il s'y fit remarquer par l'indépendance de ses opinions et l'impartialité de sa conduite. Il alla reprendre, pendant les cent jours, ses fonctions de procureur général, et les continua sous la seconde restauration, jusqu'au 18 mars 1816, époque où il fut envoyé à Limoges en la même qualité. Enfin, une ordonnance royale le rappela, en 1820, à Besançon, comme président honoraire de la cour royale.

BOUVET (François-Joseph, baron), vice-amiral, naquit, en 1753, à Lorient fils d'un capitaine de vaisseau de la compagnie des Indes, il s'embarqua, à douze ans, sur la flotte commandée par le bailli de Suffren, et fit avec ce grand amiral les campagnes de l'Inde. En 1782, il fut élevé au grade d'enseigne de vaisseau, et, en 1793, à celui de capitaine de frégate. Il se distingua dans les diverses expéditions qui lui furent confiées, et se trouva aux fameux combats des 10, 11 et 12 prairial an 11. Lorsqu'en 1797, l'amiral Morard de Galles sortit de nos ports, à la tête de l'escadre destinée à opérer une descente en Irlande, Bouvet, devenu contre-amiral, avait le commandement d'une de ses divisions, et il fut chargé bientôt après, par suite d'un événement fortuit, du commandement en chef. Il ne négligea rien pour le succès de l'entreprise, mais la fortune lui fut contraire, et le Directoire le destitua; injustice d'autant plus douloureuse pour lui, qu'il avait tout fait dans cette circonstance pour soutenir l'honneur national. Bonaparte, devenu premier consul, lui rendit de l'activité, et le chargea de conduire à sa destination le général Richepanse, nommé gouverneur de la Guadeloupe.

Il remplit ensuite successivement, durant plusieurs années, les fonctions de commandant de la marine à Brest et celles de préfet maritime. Destitué pendant les cent jours, il fut nommé, en 1816, vice-amiral; mais on le mit à la retraite dix-huit mois après.

BOUVET (Joachim), jésuite, né au Mans, fut l'un des premiers missionnaires envoyés en Chine, par Louis XIV, avec une mission scientifique.

Colbert, après avoir relevé l'industrie française, après l'avoir mise au niveau de tous les progrès que les arts avaient faits dans les autres contrées de l'Europe, avait conçu le projet de l'enrichir des procédés usités chez les peuples de l'Asie. A cet effet, il avait résolu d'envoyer à la Chine un certain nombre de missionnaires instruits, dont les relations devaient faire connaître à l'Europe ce pays, sur lequel on n'avait encore que des notions inexactes. La mort du grand ministre empêcha l'exécution de ce projet; mais Louvois, son successeur, le reprit; et, le 3 mars, six missionnaires jésuites, les pères Fontanay, Tachard, Gerbillon, Lecomte, Visdelou et Bouvet, munis d'instructions détaillées du ministère et de l'Académie des sciences, et pourvus de tous les ins truments nécessaires aux observations, s'embarquèrent à Brest pour la Chine, où ils abordèrent le 23 juillet 1687, Appelés aussitôt à Pékin, ils eurent la faculté de se disperser dans l'empire, excepté les pères Gerbillon et Bouvet, que l'empereur retint auprès de lui, et qu'il prit pour maîtres de mathématiques. Ce furent ces deux missionnaires qui dirigèrent la construction de l'église et de la résidence des jésuites à Pékin.

Le P. Bouvet revint en France, en 1697, et apporta au roi, de la part de l'empereur Kang-hi, quaranteneuf volumes chinois. La bibliothèque royale n'en possédait que quatre, lesquels avaient été trouvés parmi les manuscrits du cardinal Mazarin. Louis XIV remit au P. Bouvet, pour l'empereur, un recueil complet de ses estampes, magnifiquement relié ; et peu

après, ce religieux, accompagné de dix nouveaux missionnaires, repartit pour la Chine, où il arriva en 1699. Il mourut à Pékin, en 1732, après avoir travaillé longtemps à la grande carte de l'empire, levée par les jésuites, d'après les ordres de Kang-hi. BOUVET (Pierre-François - HenriÉtienne), né à l'île de Bourbon, le 28 novembre 1775, est un des capitaines de vaisseau qui ont fait le plus d'honneur à la marine française, pendant la révolution et sous l'empire. Avant l'âge de douze ans, Bouvet s'embarqua sur les vaisseaux du roi comme volontaire; il était aspirant en 1792, à bord de l'Arethuse, frégate amirale dans la campagne de la Méditerranée, sous les ordres de l'amiral Truguet. Lors de la funeste campagne de Saint-Domingue, Bouvet montait le Redoutable en qualité de lieutenant de vaisseau et d'adjudant du contre-amiral qui portait le même nom que lui. Il contribua, avec ce général, à la soumission de la Guadeloupe, qui s'était révoltée contre le capitaine général nommé par le gouvernement consulaire. Après plusieurs campagnes dans les mers du Sud, où il déploya une rare intrépidité, il fut chargé, par le capitaine général de l'île de France, d'une croisière avec un petit bâtiment de l'espèce connue, à la côte de Malabar, sous le nom de Patnar, et que le général Decaen avait surnomme l'Entreprenant. Quoique cette embarcation ne fût armée que d'un seul canon de huit et n'eût que quarante hommes d'équipage, le capitaine Bouvet parcourut sur son patnar une grande partie de la côte de Malabar, sut se dérober aux poursuites des bâtiments de guerre de l'ennemi, et fit plusieurs prises sur son commerce. Il termina sa croisière par un fait d'armes très - remarquable. Ayant rencontré un paquebot anglais qui se rendait à Bassora, il l'attaqua; et bien que ce bâtiment fût armé de dix caronades, et eût à bord un détachement de troupes en outre de son équipage, montant à soixante-dix hommes, il parvint à s'en emparer. Ce brillant succès retentit dans la mer de

l'Inde, et les journaux anglais euxmêmes donnèrent de grands éloges à la valeur du capitaine Bouvet. Une partie du produit de cette campagne fut employée à construire un brick de douze canons de douze, qui remplaça le patnar, en conservant le nom de l'Entreprenant. Avec un bâtiment de cette force, le capitaine Bouvet put tenter davantage, et sa seconde croisière fut beaucoup plus fructueuse que la première. Indépendamment de l'objet principal de la course, la destruction du commerce anglais, le capitaine Bouvet avait été chargé par le général Decaen d'une mission dont le but était à la fois politique et militaire. Il s'agissait de sonder les dispositions du gouvernement des Philippines envers la France, dispositions que l'invasion de l'Espagne par nos armées avait pu rendre hostiles. Le capitaine Bouvet alla, en conséquence, se présenter devant Manille, expédia un canot avec des dépêches pour le gouverneur espagnol, et s'avança avec son brick sous pavillon parlementaire dans la baie de Caveto. Cependant, au mépris du droit des gens, il fut canonné par une corvette anglaise et divers bâtiments espagnols et manillais. Dédaignant de riposter, et conservant son pavillon de parlementaire, Bouvet regagna le large. Toutefois il résolut de venger sur le commerce manillais l'insulte qu'il avait reçue, et il y réussit à un tel point que le gouverneur espagnol se vit forcé d'obtempérer à sa sommation, et de lui renvoyer son canot avec l'équipage d'un autre bâtiment français qu'il avait retenu prisonnier, et traité de la manière la plus inhumaine. Les prises riches et nombreuses qu'il fit procurèrent au gouverneur de l'île de France les matériaux et l'argent nécessaires pour réparer une division de frégates que la pénurie des magasins de la marine impériale retenait dans une inaction forcée. On put même réarmer une frégate portugaise et une corvette anglaise, qu'avait capturées le capitaine Duperré, et qui, jointes à la fregate la Bellone, formèrent une seconde division que l'on envoya en

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croisière. Le commandement de la frégate portugaise, la Minerve, fut donné au capitaine Bouvet, qui sut tirer parti d'un équipage numériquement trèsfaible, et d'ailleurs composé d'hommes de toutes nations et de toutes couleurs, la plupart sans aucune expérience de la mer. La division Duperré dont il faisait partie ayant donné chasse à trois vaisseaux anglais de la compagnie des Indes, Bouvet les joignit le premier, les attaqua seul, et les avait presque entièrement réduits, quand les autres bâtiments de la division le rallièrent. C'est au retour de cette croisière, en août 1810, qu'eut lieu le célèbre combat du Grand-Port, où deux frégates françaises combattirent quatre frégates anglaises, dont trois furent detruites et la quatrième prise. La blessure que reçut le capitaine Duperré pendant l'action fit passer le commandement au brave Bouvet, qui consomma la destruction de la division anglaise. Sa conduite, dans cette affaire, lui valut le grade de capitaine de vaisseau. Peu de jours après, il reprit la mer, montant la frégate même qui venait d'être capturée, et à laquelle on avait composé à la hâte un équipage. Avec cet armement improvise, il réduisit en très-peu de temps une frégate anglaise montée par un capitaine habile, qui, avec son équipage, avait cent hommes d'élite de la garnison anglaise de Bourbon, et quantité de volontaires qui avaient voulu assister en amateurs à la prise de la frégate française. Leur attente fut cruellement trompée. Le spectacle horrible que présentait leur frégate fit dire à l'officier que Bouvet avait envoyé à son bord, aussitôt qu'elle s'était rendue : « Commandant, ce que «je viens de voir me fait saigner le << cœur; les hommes sont pilés comme << dans un mortier. »

On cite une foule d'autres traits remarquables du capitaine Bouvet, que le retour des Bourbons condamna malgré lui au repos. Il avait pris part à treize combats, dont dix sous son propre commandement, sans que jamais la fortune eût trahi son courage. Depuis sa retraite, qu'il prit à quarante

cinq ans, encore dans toute sa force, il s'est retiré à Saint-Malo. On a de lui des Observations sur la marine, Paris, 1821, in-8°.

BOUVET DE CRESSÉ (Auguste-JeanBaptiste) naquit à Provins en 1772, Après avoir servi quelques années dans l'armée de terre, il s'enrôla au commencement de la révolution dans la marine, et devint chef de l'imprimerie de l'armée navale. Il se distingua surtout au combat qui eut lieu le 1er juin 1794 entre la flotte française sous les ordres de Villaret-Joyeuse et l'escadre anglaise commandée par l'amiral Howe. Voyant le vaisseau qui portait l'amiral français prêt à succomber sous les coups de cinq bâtiments ennemis, l'intrépide jeune homme, quoique déjà blessé et le bras en écharpe, conçoit l'espoir de le sauver; il s'élance aux cris de: Vive la république! gravit avec mille efforts, et malgré cing nouvelles blessures qu'il reçoit, jusqu'au pont du vaisseau, met le feu à une caronade de 36 et balaye le pont de la Reine-Charlotte, qu'il force, par cette action courageuse, à prendre la fuite à pleines voiles. En quittant le service, M. Bouvet de Cressé se livra à l'enseignement et établit une maison d'éducation à Paris. Il a publié de nombreux ouvrages, parmi lesquelles nous citerons seulement son Histoire de la catastrophe de Saint-Domingue, Paris, in-8°, 1824, et son Histoire de la marine, Paris, 2 vol. in-8°, 1824.

BOUVET DE LOZIER (AthanaseHyacinthe), né à Paris, en 1769, entra fort jeune encore au service, et suivit les princes dans leur émigration. Il fit avec eux les campagnes contre la France, se retira en Angleterre, lorsque l'armée de Condé fut dissoute, et passa avec le grade d'adjudant général dans les bandes royales de la Vendée. Impliqué dans l'affaire du 3 nivôse, où il figurait comme complice de Georges Cadoudal, il ne voulut pas supporter les débats du procès et chercha à s'ôter la vie. Il était près de rendre le dernier soupir, lorsqu'on arriva à temps pour le soustraire à la corde dont il s'était enlacé. Rap

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