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patient de recouvrer ses États, était à la tête de l'armée des alliés. Il eut recours à une ruse de guerre pour engager le combat avec avantage, et fondit sur les Bourguignons à l'improviste. L'attaque fut si brusque et si vive qu'il passa sur les premiers rangs ennemis et pénétra dans le camp du duc de Bourgogne. La déroute causée par la terreur qu'il y répandit fut presque aussi soudaine qu'à Granson. Une partie de l'armée vaincue se noya dans le lac. Le duc de Bourgogne ne put sauver ni bagage, ni artillerie, et s'enfuit, accompagné seulement de quelques cavaliers. Les vainqueurs profitèrent de l'état de pénurie où se trouvait leur ennemi pour attaquer la Lorraine; c'était un témoignage de reconnaissance pour le général à qui ils devaient leur dernière victoire. La place de Nancy tomba en leur pouvoir. Le duc de Bourgogne accourut, et y mit le siége (1477). Il s'y entêta avec une poignée d'hommes que les maladies mettaient pour la plupart hors de combat. Les ennemis prirent l'offensive; il les attendit de pied ferme avec son incorrigible obstination. Sa faible infanterie ne put résister aux Suisses, et s'enfuit. On chercha longtemps, après le combat, ce que le duc était devenu; il n'était point au nombre des fuyards, personne ne l'avait vu tomber dans la bataille; mais le page d'un seigneur italien assura qu'il avait été tué, et indiqua le lieu où son corps devait être. On l'y trouva en effet, nu, couché sur le ventre, le visage attaché aux glaçons du marais. Son corps portait trois blessures. Le duc de Lorraine le fit transporter à Nancy; on l'exposa sur un lit de parade, et René, prenant la main du mort, lui dit : « Vo âme << ait Dieu, vous nous avez fait moult « de maux et de douleurs. >>

Ainsi devait périr cet homme violent et aveuglé par l'orgueil, tout animé des passions du moyen âge, et dont la valeur et l'ambition féodales ne pouvaient mettre un obstacle durable à la formation de la nationalité française.

BOURGOGNE (Louis, duc de), petitfils de Louis XIV et père de Louis XV, naquit à Versailles le 6 août 1682, et mourut subitement le 18 février 1712, dans le cours de sa trentième année.

Il est peu de princes dont l'éducation ait été l'objet d'autant de soins : à l'âge de sept ans, Louis XIV lui donna pour gouverneur le vertueux duc de Beauvilliers, et pour précepteur l'immortel Fénelon, auquel fut adjoint l'abbé de Fleury, en qualité de sousprécepteur. Pour lui, Fénelon écrivit ses fables, ses dialagues et son Télémaque; pour lui encore, la Fontaine composa quelques-uns de ses derniers chefs-d'œuvre. A

gné la religion,près lui avoir enseimorale, l'histoire et les belles-lettres, on ne négligea rien pour l'initier aux mystères de la politique. Dans ce but, l'archevêque de Cambrai, toujours animé du plus ardent patriotisme, conçut le plan d'une vaste enquête sur l'état de la France, et fit demander à tous les intendants du royaume des informations détaillées sur les antiquités de chaque province, sur les anciens usages et les anciennes formes de gouvernement des pays réunis à la couronne (*). Après son éloignement des affaires, Fénelon ne cessa pas d'avoir les yeux fixés sur son élève, auquel, de temps en temps, il parvint à adresser d'admirables lettres. Le marquis de Saint-Simon profita de l'intimité que le duc de Beauvilliers avait aidé à établir entre lui et le jeune prince, pour l'entretenir souvent de ses plans de réforme. Enfin, le grand roi, qui avait toujours tenu son fils en dehors de toute participation aux affaires de l'Etat, initia lui-même son petit-fils aux secrets du gouvernement, et donna aux ministres l'ordre de travailler avec lui. Il était difficile assurément de faire plus pour l'héritier de la couronne. Aussi, tous les partis plaçaient-ils en lui les plus belles espérances, lorsqu'il mourut avant l'âge, du même mal qui, six jours auparavant, avait enlevé l'ai

(*) Voyez Aug. Thierry, Récits des temps mérovingiens, t. I, p. 50 et suivantes.

mable princesse Adélaïde de Savoie, sa femme, et, vingt jours plus tard, emporta son fils aîné, le duc de Bretagne. Le duc d'Orléans, depuis régent de France, et la duchesse de Berri, l'un et l'autre de mœurs dissolues, furent accusés par la rumeur publique de la mort de ces trois membres de la famille royale. Saint-Simon lui-même attribue le trépas de la duchesse de Bourgogne à une tabatière empoisonnée, qui lui avait été donnée par un duc dont il a cru devoir taire le nom. Mais, si étrange que paraisse encore aujourd'hui ce sinistre événement, si opportun qu'il ait été pour l'ambitieux duc d'Orléans, de pareils soupçons ne doivent pas être accueillis sans les preuves les plus certaines.

Ce qu'aurait fait le duc de Bourgogne, s'il était monté sur le trône, personne ne saurait l'affirmer. Les uns, et c'est le plus grand nombre, prétendent qu'il aurait réalisé des merveilles; suivant les autres, il n'eût été qu'un fort mauvais prince. Cette diversité d'opinions, choquante en apparence, est néanmoins motivée par les changements brusques que son naturel n'a que trop souvent présentés. Né avec un caractère altier et des passions d'une violence extrême, il s'amenda peu à peu, et, cédant aux nobles efforts de son entourage, il devint doux, affable, studieux, plein de piété, modeste et presque timide. Tel il était, du moins, lorsqu'à dixhuit ans il sortit des mains de son illustre précepteur. Mais il y eut toujours une lutte intérieure entre son naturel de prince et la seconde nature que l'éducation lui avait faite. Tant que Fénelon ne le quitta pas, la seconde nature fut la plus forte; Fénelon une fois parti, les passions innées, vainement combattues par des scrupules religieux et par une dévotion monacale, cherchèrent à reprendre le dessus et ne réussirent malheureusement que trop.C'est ce dont il est facile de se convaincre par le portrait qu'a tracé, dans son style original et plein de verve, le marquis de Saint-Simon, un des personnages qui l'ont approché de plus

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près et qui lui ont porté le plus d'attachement: « Ce prince naquit terrible, <«< et sa première jeunesse fit trembler: «< dur et colère jusqu'aux derniers em« portements et jusque contre les cho<< ses inanimées; impétueux avec fu<< reur, incapable de souffrir la moindre résistance, même des heures et des éléments, sans entrer dans des fou«gues à faire craindre que tout ne se rompît dans son corps; opiniâtre à l'excès, passionné pour toute espèce « de volupté, et des femmes, et, ce qui est rare à la fois, avec un autre penchant tout aussi fort. Il n'aimoit « pas moins le vin, la bonne chère, la «< chasse avec fureur, la musique avec ravissement, et le jeu encore, où il «< ne pouvoit supporter d'être vaincu, « et où le danger avec lui étoit ex<< trême; enfin, livré à toutes les passions et transporté de tous les plaisirs; souvent farouche, naturel«<lement porté à la cruauté; barbare en << railleries et à produire les ridicules << avec une justesse qui assommoit. De <«< la hauteur des cieux, il ne regardoit « les hommes que comme des atomes <«< avec qui il n'avoit aucune ressem<< blance, quels qu'ils fussent. A peine << messieurs ses frères lui paroissoient<< ils intermédiaires entre lui et le << genre humain. L'esprit, la pénétra<< tion brilloient en lui de toutes parts: jusque dans ses furies, ses réponses « étonnoient. Ses raisonnements ten« doient toujours au juste et au pro« fond, même dans ses emportements.»

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Saint-Simon parle des miracles qu'avait opérés l'éducation sur le duc de Bourgogne; il dit que grâce aux soins de ses directeurs, puis Dieu aidant, quand le prince eut atteint sa dix-huitième année, l'œuvre fut accomplie, et de cet abîme sortit un prince affable, doux, humain, modéré, patient, modeste, pénitent, et, autant et quelquefois au delà de ce que son état pouvait comporter, humble et austère pour soi. Mais la peinture qui précède et qui s'applique évidemment à l'homme fait confirme ce que nous avons déjà dit, et montre combien l'éloignement de l'archevêque de Cambrai avait été fu

neste à son royal élève. Il y a plus indépendamment de ses mémoires, SaintSimon a laissé un Discours sur monseigneur le duc de Bourgogne, du 25 mai 1710, adressé à M. le duc de Beauvilliers, qui l'avait demandé; le prince avait alors vingt-neuf ans, et, comme toujours, l'écrivain avait de lui l'idée la plus favorable : cependant il résulte de la lecture de ce discours, que si le duc de Bourgogne était bien pénétré des principes de la religion et de la morale, il avait l'esprit rétréci par la dévotion; qu'il répétait sans cesse des refrains d'enfant, qu'il aimait à étouffer des mouches dans l'huile, à faire fondre de la cire, à remplir de poudre des crapauds vivants pour jouir de l'explosion du malheureux animal; qu'il lui échappait au dehors trop de mouvements peu dignes de l'âge et du rang. Il aimait avec passion la duchesse de Bourgogne, qu'il avait épousée en 1697; mais, pour ce qui le concernait lui-même, il ne savait pas contenir les jeunes dames du palais de la duchesse dans les bornes du respect qu'elles lui devaient, et dont nulle gaiété n'excuse qui en sort ni qui l'endure. L'arrangement de ses journées était tel, que sa vie s'écoulait dans son cabinet ou parmi une troupe de femmes, chose d'autant plus surprenante, dit Saint-Simon, qu'il n'y étoit pas porté par ses plaisirs. Voilà, certes, bien des ombres au tableau. La manière peu brillante dont le duc de Bourgogne s'acquitta de ses fonctions de généralissime de l'armée d'Allemagne en 1701, et de celle de Flandre en 1702, ne donne pas non plus une haute idée de sa capacité militaire. Il est vrai qu'il n'était réellement qu'en second sous les ordres du duc de Vendôme; il faut ajouter pour son excuse qu'il n'avait encore appris la guerre que dans les livres, qu'il débuta au moment de nos revers, et qu'il se trouva en présence de terribles rivaux. Près de Nimègue, il déploya du courage dans un combat de cavalerie, et en 1703 on lui fit honneur de la prise de Brisach, que les manœuvres de Villars avaient forcé de capituler, En réalité, il se distin

guait dans les camps plutôt par sa piété que par ses conceptions stratégiques. Ayant été forcé un jour d'établir son quartier général dans un couvent de religieuses, il en eut de grands scrupules, et écrivit à ce sujet à Fenelon qui le rassura. C'est ce qui explique comment un de ses menins osa lui dire: «< Monseigneur, je ne sais si vous « aurez le royaume du ciel; mais pour « celui de la terre, le prince Eugène et Malborough s'y prennent mieux que « vous.» Ses démêlés avec le duc de Vendôme contribuèrent autant que sa dévotion aux revers de nos armées. Il faut convenir aussi que Louis XIV avait commis une grande faute en choisissant un pareil moment pour lui faire commencer son apprentissage, et en opposant à la coalition triomphante une armée avec deux chefs et par conséquent sans général.

Il est difficile, d'après tout ce qui précède, de s'expliquer l'engouement national dont le duc de Bourgogne était l'objet. Ce qui peut le faire comprendre, c'est la nature des idées politiques dont il était ou passait pour être le partisan. Qu'il eût un système bien arrêté, cela est d'autant plus douteux, qu'il paraissait imbu lui-même de principes assez peu homogènes, et qu'il avait puisé ses inspirations, pour ainsi dire, à deux sources différentes. Ainsi Fénelon s'était attaché à lui inspirer avant tout l'amour du peuple et le sentiment de l'égalité; tandis que le marquis de Saint-Simon, renchérissant encore sur les préjugés aristocratiques du comte de Boulainvilliers, réveillait sa morgue de grand seigneur, et voulait lui faire prêter les mains à une espèce de restauration de la féodalité et à une résurrection de la caste nobiliaire. Pour la politique aussi bien que pour le reste, il y avait anarchie dans son âme. Sa première pensée, en prenant les rênes de l'État, c'eût été de tirer Fénelon de son exil, et de lui donner la haute main dans les affaires publiques. C'est ce qu'il aurait pu faire de plus beau, et cette douce perspective devait beaucoup plaire à la France. Mais aurait-il longtemps résisté aux

séductions du parti de la noblesse? Le vieil homme se réveillant en lui n'aurait-il pas abandonné l'archevêque de Cambrai, qui lui-même n'aurait peutêtre jamais pu acquérir cette énergie pratique avec le secours de laquelle Richelieu a su régner tout en restant ministre? Ce sont là autant de problèmes. Ce qui est certain, c'est que le prince héréditaire prononca quelquefois de belles paroles et s'occupa d'utiles réformes. « Le pauvre peuple, dit-il un jour, doit être quelquefois consulté. Il se proposait de convoquer les états généraux, et même de créer des états particuliers pour arriver à une assiette équitable de l'impôt; ces différents corps auraient été choisis par des électeurs des trois ordres, et auraient été convoqués à des époques périodiques. On assure que telle est la substance des projets que Louis XIV trouva dans la cassette de son petitfils et s'empressa de jeter au feu. Instruit par les revers du grand roi, et, comme il arrive presque toujours, tombant d'un excès dans l'autre, il avait pour la paix une prédilection qui n'aurait pas été sans inconvénient, mais qui plaisait à un peuple épuisé par tant de sacrifices et surchargé d'impôts.

Nous avons essayé de montrer ce qu'il y avait de bien et de mal dans ce prince, dont Voltaire a fait un si pompeux éloge. Ce qui l'honore le plus, c'est son attachement profond pour l'archevêque de Cambrai, attachement qui ne s'est jamais démenti; c'est le respect dont il a toujours entouré la duchesse de Bourgogne, dont l'aimable douceur n'avait pas peu contribué à adoucir l'âpreté de son caractère; ce sont enfin ses efforts personnels pour triompher de ses passions, et les bonnes intentions avec lesquelles il paraît avoir abordé l'étude de questions politiques.

BOURGOGNE (théâtre de l'hôtel de). - Les confrères de la Passion, associés aux enfants de Sans-Souci, ayant dû quitter l'hôtel de Flandre, que François Ier faisait démolir, achetèrent, vers 1548, une grande partie du

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terrain de l'ancien hôtel des ducs de Bourgogne, dans la rue Mauconseil et y firent bâtir un théâtre. Leur nouveau privilége, concédé par arrêt du, 17 novembre 1548, leur interdisait la représentation des mystères sacrés, et leur enjoignait de se borner aux sujets profanes, licites et honnêtes. Se voyant peu peu abandonnée par le public, la confrérie, comme nous l'avons déjà dit à l'article ART draMATIQUE (t. Ier, pag. 370), loua, en 1588, la salle et son privilége à une troupe récemment formée. Une autre compagnie en prit possession en 1598, et en fut déclarée seule propriétaire, par arrêt du conseil de 1629.- Les principaux acteurs de ce théâtre, qui fut l'origine du Théâtre-Français, étaient, à cette dernière époque, Robert Guérin, dit Lafleur ou GrosGuillaume; Hugues Guérin, dit Fléchelle ou Gautier-Garguille; Boniface; Henri Legrand, dit Belleville ou Turlupin; Deslauriers, dit Bruscambille, tous acteurs burlesques; Pierre Lemesier, dit Bellerose, qui fut directeur de la troupe, et créa les principaux rôles des premières pièces du grand Corneille; Alison, qui jouait les servantes et les nourrices, dans un temps où les femmes ne montaient pas encore sur la scène; Jodelet, qui représenta le valet du Menteur; enfin la Beaupré, la première femme qui parut sur le théâtre, où elle créa, en 1634, les rôles de soubrette dans la Galerie du palais, de Corneille. Après 1650, on vit s'élever de nouveaux théâtres, qui, pour la comédie, rivalisèrent avec l'hôtel de Bourgogne : le théâtre du faubourg Saint-Germain, où débuta Molière, et qu'on nomma l'illustre théâtre, puis successivement les théâtres du Petit-Bourbon et du Palais-Royal, où la troupe de notre premier comique jouait alternativement avec les Italiens (voyez THÉATRE). Ce fut cependant toujours à l'hôtel de Bourgogne que jouèrent les meilleurs acteurs tragiques, et que furent représentées les meilleures tragédies. Ce fut là que jouèrent Floridor, Baron père, Brécourt, la Bé

jart, belle-mère de Molière, et surtout la célèbre Champmeslé. Ce fut là que l'on représenta les premières pièces de Corneille, depuis le Cid jusqu'à la Mort de Pompée, et toutes les tragédies de Racine, depuis Andromaque jusqu'à Phedre. Tandis que les comédiens de Monsieur quittaient, après la mort de Molière, le Palais-Royal pour la salle Guénégaud, où la troupe du Marais était venue se fondre avec eux, l'hôtel de Bourgogne était en proie à l'anarchie. Ses meilleurs acteurs l'abandonnèrent pour le théâtre de la rue Guénégaud; et ce fut dans cette dernière salle que se trouvèrent définitivement réunis, en 1680, tous les comédiens français. Alors les comédiens italiens se séparèrent d'eux, et vinrent habiter seuls l'hôtel de Bourgogne jusqu'en 1697, époque où le roi fit fermer ce théâtre, parce qu'on y avait désigné, dit-on, madame de Maintenon dans une pièce intitulée : la Fausse prude. Après une interruption de dix-neuf ans, une nouvelle troupe italienne s'y établit, et joignit à l'ancien répertoire, les comédies françaises de Marivaux, de Sainte-Foix, de Boissy, etc.; en 1762, on y entendit encore les opéras comiques de Philidor, de Monsigny, de Grétry, etc., et après la suppression de la comédie italienne, en 1779, les drames de Mercier, des vaudevilles, de petites comédies de Florian, des opéras comiques de Marsollier, etc. Enfin, en 1783, cette antique salle fut démolie; et, à l'endroit même où l'on avait entendu tant de chefs-d'œuvre de poésie et de musique, fut élevée la halle aux cuirs.

BOURGOIN (Edmond), prieur des jacobins de Paris, manifesta un grand fanatisme pendant les troubles de la ligue. Il osa, dans ses sermons, prendre la défense de son confrère Jacques Clément, le meurtrier de Henri III, comparer cet assassin à Judith et le proclamer martyr. Ennemi furieux de Henri IV, il excita sans cesse le peuple contre ce prince. En 1589, à l'assaut d'un faubourg de Paris, il fut pris les armes à la main par les soldats du Béarnais. L'année suivante, le parle

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ment de la ville de Tours, où il avait été conduit, le condamna au supplice de la

roue.

BOURGOIN (Étienne), tambour à la 56 demi-brigade de ligne, s'avança témérairement au milieu des Suisses à l'affaire de Villebœuf. Les ennemis voulurent, en lui appuyant la baïonnette sur la gorge, le forcer à crier vive Berne. Il ne leur répondit que par des cris de vive la république, répétés jusqu'à ce que l'ennemi lui eût tranché la tête.

BOURGOIN (Thérèse), née à Paris, en 1781, fit ses débuts sur la scène du Théâtre-Français, en 1800. Sans être dépourvue d'un certain mérite, mademoiselle Bourgoin s'est acquis du renom, moins par son talent que par l'éclat de sa beauté et la facilité de

ses mœurs.

BOURGOING (François), troisième général de la compagnie de l'Oratoire, fut un des six premiers prétres qui s'associèrent au cardinal de Bérulle, lorsque, dans les premiè res années du dix-septième siècle, ce prélat fonda la congrégation de l'Oratoire, dans le but de rétablir la discipline ecclésiastique que les guerres civiles avaient beaucoup relâchée, comme aussi peut-être pour enlever à l'influence ultramontaine ce qu'elle avait d'excessif, et rendre le retour des jésuites impossible. Fort de la protection de Richelieu, le P. Bourgoing consacra tous ses efforts à la consolidation de la nouvelle communauté, dont il voulait faire une espèce de corps enseignant pour le clergé français. Ne reculant devant aucun obstacle, ne se laissant décourager par aucune tracasserie, il fut, dans cette voie, le digne continuateur du cardinal de Bérulle. Le principal objet de son ambition, c'était de donner à la congrégation de l'Oratoire une organisation stable et régulière. A cet effet, il fit un grand nombre de règlements, auxquels on a justement reproché quelque chose de trop minutieux, mais qui avaient tous en vue le maintien du bon ordre. Bossuet, qui l'estimait beaucoup, prononça

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