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CHAPITRE XLIV.

Dessalines, successeur de Toussaint-Louverture à Saint-Domingue. - Massacre des blancs. Le gouver neur de Paris et le gouverneur de la France. Gravure de la machine infernale. Conspiration de Georges Cadoudal et Pichegru. Débarquement; conférences des conjurés. — Portrait de Cadoudal le grand chouan. — Enlèvement du due d'Enghien; son procès, sa mort. — COLIN-COURT. Condamnation des collègues de Cadoudal; suicide de Pichegru. Bonaparte est déclaré empereur des Français; Carnot parle contre. - Message au premier consul. - Le sénat et le conseil d'État. Cambacérès au premier consul; allocution de l'empereur Napoléon Bonaparte.

Toussaint-Louverture, qui avait proclamé le premier l'indépendance de Saint-Domingue, qui s'était déclaré l'adepte de Raynal (a), ramené prisonnier en France, était mort le 27 avril 1803. La guerre avait continué entre les blancs et les noirs. Après d'incroyables efforts pour dompter une rébellion sans cesse renaissante, Rochambeau, après la mort de Leclerc, beaufrère de Bonaparte, avait été forcé de capituler.

Le 1er janvier 180, les noirs de Saint-Domingue proclamèrent de nouveau leur indépendance. L'ile reprit son nom originaire d'Haïti, et le général Dessalines en fut nommé gouverneur-général à vie par les indigènes. Aussitôt, l'expédition devint de plus en plus désastreuse. Le nouveau chef parla au nom de la liberté. Quelques mois après (b), il provoqua un massacre général des blancs, en s'écriant : « Mon bras, suspendu au-dessus de leur tête, a trop

(a) Il paraît que ce nègre célèbre était parvenu à apprendre à lire à plus de quarante ans, et qu'un des premiers livres qui lui tomba sous la main fut l'Histoire philosophique des deux Indes, Nous donnons un fac-simile de son écriture.

par Raynal.

(b) Proclamation de Dessalines, gouverneur de Saint-Domingue, en date du 28 avril 1804. Nous anticipons sur les faits, pour en finir avec l'expédition.

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longtemps différé de frapper..... Soyez cruels et sans merci, semblables à un torrent en fureur qui a rompu ses digues, et qui entraîne tout ce qui tente de s'opposer à ses flots; votre fureur vengeresse a renversé et emporté toute chose dans son cours impétueux..... Où est le vil Haïtien, si indigne de la régénération, qui croit n'avoir point accompli les décrets de l'Éternel, en exterminant ces tigres altérés de sang? S'il en est un, qu'il se retire par la fuite! La nation indignée le rejette de notre sein; qu'il aille cacher sa honte loin de chez nous ! L'air que nous respirons n'est pas fait pour ses organes grossiers; c'est l'air pur de la liberté auguste et triomphante. Oui, nous avons rendu à ces vrais Cannibales, guerre pour guerre, crime pour crime, outrage pour outrage! Oui, j'ai sauvé ma patrie; j'ai vengé l'Amérique. L'aveu que j'en fais à la face du ciel et de la terre fait mon orgueil et ma gloire... Guerre à mort aux tyrans! voilà ma devise. Liberté, indépendance! voilà notre cri de ralliement. » Or, si Toussaint-Louverture avait été le Brutus des Haïtiens, Dessalines voulait en être le César. Les blancs ayant été complétement massacrés ou chassés, le 8 octobre 1804, il prit le titre d'empereur d'Haïti, sous le nom de Jacques 1er (a).

Mais revenons à notre sujet proprement dit.

A Paris, c'était Bonaparte qui rêvait le titre d'empereur. La session de

GORPS

SISSION DE ZAY
XII.

(b)

l'an XII, ouverte le 6 janvier, devait être favorable à ses desseins. Le 15, le code civil avait été adopté en entier. Beaucoup de gens plaçaient le premier consul au-dessus de Charlemagne et de Justinien; beaucoup de gens avisaient au moyen de rendre même la comparaison plus admissible en tous points. Murat, son protégé le plus direct, avait été nommé gouverneur de Paris; et comme toute chose fournissait l'occasion d'encenser le protecteur, on avait écrit quelque part :

(a) Le peu de blancs qui reștaient à Saint-Domingue furent massacrés par l'ordre de Dessalines, le

15 mai 1806.

(b) Carte d'entrée pour cette session. Pas d'emblème républicain, ainsi que nous l'avons déjà dit.

Tu sauras gouverner Paris

Comme il sait gouverner la France (a).

Cependant, bien que l'affreux événement de la rue Saint-Nicaise fut toujours présent à la mémoire des citoyens, bien qu'on l'eût personnifiée ainsi :

La machine infernale (b).

mettant les conspirateurs au rang des exclusifs des 2 et 3 septembre, et que les uns et les autres fussent voués à l'exécration publique,-un nouveau complot s'organisa et fut découvert.

Sans doute le lecteur se rappelle que nous avons signalé plus haut l'existence d'un comité secret, et de sourdes menées dans toute la France. Quelques historiens prétendent que les conspirateurs venaient en droite ligne de Londres, et qu'ils débarquèrent à trois reprises différentes sur le continent. Il est de fait que le Courrier de Londres avait publié la traduction du pamphlet intitulé: Tuer n'est pas assassiner, pamphlet écrit sous le protectorat de Cromwell, en y ajoutant ces mots, qui se rapportaient à la situation actuelle des Français Necesse est unum mori pro populo (en traduction libre : Il est nécessaire qu'un seul homme meure pour le bonheur de tout un peuple). Il est de fait encore, que le 30 janvier on avait affiché, sur les murs de Londres, un écrit commençant par cette phrase: « L'assassinat de Bonaparte et la restauration de Louis XVIII devant arriver, la plupart des Français s'en retourneront en France. » Tous les matins, on annonçait à la bourse de Londres assassinat du premier consul (c).

:

(a) Par J. M. Noel. (Journal de Paris.)

(b) Cette gravure est, au fond, la même que la gravure de l'Exclusif, au chapitre 16 de cet ouvrage. moins toutes les inscriptions républicaines. Nous avons fait comme l'auteur de l'original, qui effaça simplement ces inscriptions. On a vu d'autres gravures où le conspirateur met le feu à un canon.

(c) Moniteur universel des 3 et ventose.

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