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la preuve des triomphes de vos armées royales.

Nos ennemis (qu'on pourrait mieux appeler amis et parens préoccupés ) ne purent plus différer; et

' ledit jour 6 juin , je signai la paix que votre majesté avait suspendue avec tant de regret. Par elle, les ports de la Lusitanie sont fermés à tous bâtimens de l’Angleterre, privant ainsi ces pirates de tout accès et de tout moyen de bloquer, obstruer, et en quelque manière fermer les nôtres ; ce qui était le principal et même l'unique point, qui irritait le cpeur paternel de votre majesté envers cette puissance, notre alliée et amie naturelle. Cet avantage, quoique le plus précieux, n'est pas le seul qui résulte de cette paix. Les grands dépôts de marchandises prohibées qui , situés sur toute la frontière du Portugal, étaient des sangsues pour le trésor public, et un puissant aiguillon pour l'avidité d'un grand nombre de malheureux dont ils occasionnaient la perte ; ces dépôts ont été éloignés dans l'intérieur. La province d'Olivenza, une des plus fertiles de la péninsule , appartient à votre majesté ainsi que sa forte capitale; ce qui assure l'Estramadure, et prive le Portugal de tout moyen de nous menacer à l'avenir par nos derrières. On pourrait ajouter à ces avantages, celui d'avoir abrégé l'effusion du sang de nos compatriotes, la modicité des dépenses infiniment moindres

que dans toute autre expédition militaire , quelle qu'elle

soit , et enfin celui de n'avoir pas souffert le moindre

revers.

Je suis loin, sire, de me croire la cause de ces heureux événemens. La Providence, qui connait la droiture et la piété du coeur de votre majesté, les a procurés , se servant pour cela de la valeur et du dévouement de vos troupes, dignes sous tous les rapports, de la bienfaisance de leur souverain. C'est pour moi néanmoins une extrême satisfaction, et une joie singulière que de présenter à votre majesté le laurier et l'olivier qui ont couronné ses armes , dont j'ai été le moteur. Mon coeur est pénétré d'un doux plaisir , en considérant que dans cette occasion, la fortune me présente aux yeux de vos majestés, correspondant par les moyens qui me sont possibles, aux grâces singulières et multipliées dont elles ont honoré ma loyauté et mon amour pour leurs augustes personnes , et à mes vifs et ardens désirs

pour la perpétuité de la gloire et des prospérités de vos majestés.

Enfin, sire, je ne puis me taire en cette occasion, de ce que vos majestés, pères et amis de leurs troupes, ont daigné venir aujourd'hui pour la première fois, les voir réunies dans cette armée, et éprouver cette douce émotion qui est sentie avec attendrissement par des rois justes aimant leurs peuples, et étant aimés et placés au milieu d'une armée dans laquelle

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ils trouvent réunies la valeur, la loyauté et les vertus nationales. Mais ma voix est trop faible , mes expressions sont trop limitées pour être l'organe de ses sentimens, et pour exprimer son allégresse , son impatience de voir et de saluer vos majestés, son désir de se sacrifier à votre service , et son espoir d'être rés compensée de ses travaux. Que le ciel comble de ses bénédictions les desseins de vos majestés, autant que le désire votre plus loyal sujet!

Signé, MANUEL DE GODOY.

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Réponse du roi Charles IV à la lettre du prince

de la Paix.

Badajoz , le jer juillet 180r. J'ai reçu avec grande satisfaction les drapeaux pris aux ennemis en Portugal, et que vous m'avez fait présenter , ainsi que le rapport que vous m'avez transmis. Je vois dans ces actes répétés les preuves de votre amour et de votre loyauté pour ma personne, et que vous avez rempli en tout mes intentions, comme vous l'avez toujours fait. Recevez un témoignage public de ma satisfaction. J'ai mandé à mon secrétaire par interim des dépêches de la guerre, de vous remettre deux des drapeaux que vous m'avez présentés, afin que vous les conserviez dans votre maison, et que vous les ajoutiez à vos

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armes. Je me rappellerai toujours ces nouveaux services, pour vous donner de nouvelles preuves de mon amitié et de mon attachement.

Signé, CHARLES.

Proclamation du Prince-régent de Portugal, à l'occasion de la paix avec l'Espagne, conclue à Badajoz.

AYANT été mis, par la grâce de Dieu, en état de mettre fin à l'effusion du sang humain ; et sa toutepuissante providence ayant fait succéder les bénédictions de la paix aux horreurs de la guerre, béné– dictions qui nous ont été assurées par sa divine puissance au moyen d'un traité de paix et d'amitié conclu à Badajoz, le 6 juin de l'année présente, entre moi et le roi d'Espagne ; ce qui a été suivi de ratifications formelles, définitivement échangées dans la susdite ville de Badajoz par les mêmes autorités, le 16 du même mois de juin : en vertu duquel traité de paix et de ses ratifications, une amitié sincère et constante, et la bonne harmonie se sont rétablies entre moi et sa majesté catholique Charles IV, nos héritiers, successeurs, royaumes, états, provinces et sujets de toute condition quelconque, sans exception de personnes ni de rangs. C'est ce que nous faisons connaître à notre conseil suprême (Desembargo

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de Paço) pour qu'il ait à promulguer dans toute l'étendue de mon royaume, qu'à compter du jour de cette publication , après avoir fait des remercimens au Tout-Puissant pour une si grande bénédiction, tous mes sujets, de quelque rang et condition qu'ils soient, aient à s'abstenir de toute espèce d'actes d'hostilité, et de ne plus poursuivre aucune hostilité contre les personnes et propriétés de ladite cour d'Espagne ou ses sujets ; mais de renouveler, comme ci-devant, une communication ouverte, une amitié sincère et une correspondance réciproque , ainsi que d'user de tous les

moyens pour

obtenir le rétablissement d'une entière union. Et quiconque agirait en sens contraire, encourra les peines et punitions infligées aux perturbateurs du repos public. Nous avons, par l'intermédiaire de notre conseil, fait afficher la présente , afin de la faire connaître aussi généralement que possible.

Donné en notre Palais à Queluz, le 20 juillet 1801.

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Truité de paix entre la France et le Portugal ,

conclu à Madrid le 29 septembre 1801.

Le premier Consul de la république française au nom du peuple français, et S. A. R. le Prince régent du royaume de Portugal et des Algarves, également animés du désir de rétablir les liaisons de commerce et d'amitié qui subsistaient entre les

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