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l'autre un cavalier courant à gauche. Interrompue pendant la période romaine, la fabrique des monnaies de Bourges fut reprise sous la domination des Francs; on connaît, de cette époque, quatre tiers de sols d'or, qui portent les noms de quatre officiers monétaires différents, Agomarus, Antidius, Aulisius, Medo.... avec celui de la ville Beturgas ou Beoregas; ces triens n'ont rien, du reste, de bien remarquable. Leur type se compose d'une tête de profil, plus ou moins barbare, et d'une croix affectant différentes formes. A partir de Charlemagne, les monnaies de Bourges prirent une grande importance. Louis le Débonnaire, Pepin d'Aquitaine, Charles le Chauve, Charles d'Aquitaine, Louis III, Eudes, Lothaire firent monnayer dans cette ville de nombreux deniers, que le défaut d'espace nous empêche malheureusement d'analyser, et parmi lesquels nous nous contenterons de citer le denier de Charles le Chauve, qui porte la légende CARLVS IMP AVG, celui de Charles d'Aquitaine, à effigie, et enfin celui de Lothaire, qui conserve comme type le monogramme de Charles. Ce n'est pas tout encore: du temps de Raoul,les comtes de Bourges frappèrent aussi des espèces portant leur nom : celle de Guillaume II avec la légende de VVLELMO COMS et BIRTVIGES, retrouvée dernièrement par M. Adrien de Longpérier, est peut-être le plus ancien denier baronial que l'on connaisse. Quand le Berri eut été réuni au domaine de la couronne, les rois y continuèrent la monnaie locale, dont le type devint alors une tête de face, barbue et couronnée, autour de laquelle on lisait le nom du roi LVDOVICVS RIX, et au revers VRB BITVRICA, d'abord, sous Louis VI, autour d'une croix à branches égales, puis sous Louis VII et sous les règnes suivants, autour d'une croix archiepiscopale fleuronnée.

A partir du règne de saint Louis, la monnaie de Bourges disparut comme toutes les monnaies locales, mais on vit reparaître, du temps de Philippe le Bel, une espèce nouvelle, connue

sous le nom de Burgensis fortis ou novus, qui jouit d'un grand crédit jusqu'au règne de Philippe de Valois. Le type de ces espèces nouvelles n'était plus le même. Là tête avait disparu, et, à la place, on avait mis le mot FORTIS OU NOVUS, surmonté d'une couronne ou d'une fleur de lis. Le nom du roi avait passé du côté de la croix, qui, dans le burgensis novus, avait perdu les fleurons qui ornaient ses branches, tandis qu'elle les avait conservés dans le burgensis fortis. La valeur du burgensis fortis ou double bourgeois était égale à celle d'un double parisis, c'est-à-dire, qu'elle était à 6 deniers de loi ou à 6 parties d'argent fin contre 6 d'alliage, et qu'on en taillait 189 au marc. Le burgensis novus, qui était probablement le même que le bourgeois single ou simple dont parle l'ordonnance de 1311, était taillé au même degré de fin et à 378 pièces au marc. Il valait un denier parisis. Les ordonnances ne parlent pas d'une petite pièce, retrouvée dernièrement, et qui n'était que la moitié du bourgeois simple, c'est-à-dire, une obole bourgeoise. Malgré le nom de burgensis, que portait cette monnaie, on ne saurait affirmer que Bourges fût le seul lieu où elle fut frappée: il est au contraire probable que, de même que l'on monnayait en tous lieux des tournois et des parisis, on frappait aussi partout des bourgeois. Quoi qu'il en soit, en diparaissant tout à fait, cette monnaie laissa de profonds souvenirs; les gros à la queue et un grand nombre d'autres monnaies des derniers Capétiens proprement dits, et des premiers Valois, présentent dans leurs types de fréquentes imitations de l'empreinte bourgeoise.

Charles VII, pendant son séjour à Bourges, y fit fabriquer des espèces de tous métaux, qui se reconnaissent encore à la lettre B, placée à la fin de la légende. Cette ville posséda aussi, dans les temps modernes, un hôtel des monnaies, dont la lettre monétaire était Y, et qui fut fermé seulement en 1772.

BOURGES (de).- Des médecins de

ce nom ont été pendant longtemps en possession de la confiance de la cour. Jean de BOURGES, à qui remonte la célébrité de cette famille, fut médecin de Charles VIII et de Louis XII. IL était né à Dreux. Son fils, Louis de BOURGES, né à Blois en 1482, successivement médecin de Louis XII et premier médecin de François Ier, contribua, dit-on, à abréger la captivité de ce prince, en persuadant à Charles-Quint que son illustre prisonnier n'avait plus longtemps à vivre. Ainsi, ce serait dans la crainte que la mort de François Ier ne lui permît pas de profiter de ses avantages que le monarque espagnol aurait consenti à se relâcher de ses prétentions. Louis de Bourges a également rempli les fonctions de premier médecin de Henri II. Il mourut en 1566, à l'âge de soixantequatorze ans, après avoir ainsi donné les soins de son art aux trois rois de France Louis XII, François Ier et Henri II. - Simon de BOURGES, né à Blois, et mort en 1566, fut médecin de Charles IX. - Jean de BOURGES devint doyen de la Faculté de Paris en 1654; il mourut en 1661. Son fils, Jean de BOURGES, médecin de l'HôtelDieu, est mort en 1684. BOURGOGNE. Le nom de Bourgogne s'est appliqué à diverses contrées. Dans la plus grande extension du nom, la Bourgogne comprenait tout le bassin du Rhône; dans sa plus petite extension, le nom de Bourgogne a été appliqué au pays borné au nord par la Champagne, à l'est par la FrancheComté, au sud par le Beaujolais, et à l'ouest par le Bourbonnais et le Niver

nais.

,

Le nom de Bourgogne, en latin Burgundia vient des Burgondes (Burgundi ou Burgundiones), peuple germain qui s'établit dans ce pays au cinquième siècle. Ce peuple, d'origine germanique (voyez BARBARES), paraft avoir été une tribu de la nation vandale (*). Il est mentionné pour la première fois par Pline, et habitait, à

(*) Vindili, quorum pars Burgundiones, Pline, t. IV, c. £4.

l'époque où vivait cet auteur, aux embouchures de la Vistule, sur les bords de la Baltique. Chassés de ce pays par Les Gépides, vers 245, ils vinrent s'établir dans la partie de la Germanie comprise entre l'Elbe, l'Oder et le Danube, à l'est des Alemans, c'est-àdire dans les pays appelés aujourd'hui Bohême, Thuringe et Bavière septentrionale. C'est de là qu'après quelques guerres contre les Romains, pendant les règnes de Probus (277) et de Maximien-Hercule (287), ils se dirigèrent sur la Gaule.

Ce fut en 407 que, guidés par leur roi Gondicaire, ils passèrent le Rhin, décidés à prendre aussi leur part du pillage des Gaules, ravagées alors par les Alains, les Suèves et les Vandales. Ils se rendirent d'abord maîtres de l'Helvétie jusqu'au mont Jura, puis, en 413, s'emparèrent du pays des Séquanes et des Édues jusqu'à la Loire et l'Yonne. A la nouvelle de ces hos tilités, Constance marcha contre eux; mais ils demandèrent la permission de s'établir dans les pays qu'ils avaient envahis, offrant sans doute en échange leur alliance à l'empire. Constance engagea l'empereur à leur céder ce territoire, et leur roi Gondicaire fut reconnu pour ami et allié de l'empire.

En 435, Gondicaire, s'ennuyant d'un trop long repos, porta le ravage dans la Belgique (*); mais il fut défait par Aëtius, et obligé de demander la paix. L'année suivante, les Burgondes furent attaqués par les Huns, qui envahirent leur pays (**). Gondicaire fut tué dans une bataille, et vingt mille de ses soldats y périrent avec lui. Après cette victoire, les Huns dévastèrent le pays, pillant les campa gnes et massacrant les habitants. Suivant un poëme du septième siècle, Attila aurait alors commandé les Huns, et, dès cette époque, il aurait ravagé les Gaules jusqu'au Rhône.

(*) Cf. Sid. Apoll. Paneg. Avit. 7, v. 233. (**) Sur cette invasion des Huns, voyez Hist. de Bas-Empire de Lebeau, la note de M. Saint-Martin, t. VI, p. 86.

Selon d'autres auteurs, le roi des Huns était alors Uptar, après la mort duquel les Burgondes se relevèrent et taillèrent les Huns en pièces. Ils restèrent ensuite indépendants jusqu'en 534. Voici la liste chronologique des rois de leur nation: Gondicaire, 407-436. Chilpéric, 436-491. Gondebaud, 491-516.. Sigismond, 516-523. Gondemar, 523-534.

Nous n'entreprendrons point ici de faire l'histoire des règnes de ces princes. Nous avons dit tout ce qu'on sait de Gondicaire. Le lecteur trouvera les détails qu'il pourra désirer sur les successeurs de ce prince, dans les articles spéciaux que nous leur avons consacrés. Nous avons dû nous borner ici aux traits généraux de l'histoire des Burgondes. Voyons maintenant quel était le caractère de ces peuples.

Les Burgondes ne formaient pas une tribu remuante, guerrière. « Cette bonhomie, qui est l'un des caractères actuels de la race germanique, se montra de bonne heure chez ce peuple. Avant leur établissement à l'ouest du Jura, presque tous les Burgondes étaient gens de métiers, ouvriers en charpente ou en menuiserie. Ils gagnaient leur vie à ce travail dans les intervailes de paix, et étaient ainsi étrangers à ce double orgueil du guerrier et du propriétaire oisif, qui nourrissait l'insolence des autres conquérants barbares.

Impatronisés sur les domaines des propriétaires gaulois, ayant reçu ou pris à titre d'hospitalité les deux tiers des terres et le tiers des esclaves, ce qui probablement équivalait à la moitié du tout, ils se faisaient scrupule de rien usurper au delà. Ils ne regardaient point le Romain comme leur colon,

comme leur lite, selon l'expression germanique, mais comme leur égal en droits dans l'enceinte de ce qui lui restait. Ils éprouvaient même devant les riches sénateurs, leurs copropriétaires, une sorte d'embarras de parvenus. Cantonnés militairement dans une grande maison, pouvant y jouer

le rôle de maîtres, ils faisaient ce qu'ils voyaient faire aux clients romains de leur noble hôte, et se réunissaient de grand matin pour aller le saluer par les noms de père ou d'oncle, titre de respect fort ușité alors dans l'idiome des Germains. Ensuite, en nettoyant leurs armes ou en graissant leur longue chevelure, ils chantaient à tuetête leurs chansons nationales, et, avec une bonne humeur naïve, demandaient aux Romains comment ils trouvaient cela (*). »

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« C'est à moi, écrivait Sidonius à un << ami vivant en Italie, c'est à moi que <«<tu demandes un épithalame pour « Dioné de Fescenna, à moi qui vis au << milieu des peuples à la longue che-* « velure, qui ai à supporter l'idiome germanique, qui suis contraint d'applaudir malgré moi aux chants d'un Bourguignon bien repu, dont la che« velure est arrosée d'un beurre rance. << Veux-tu que je te dise ce qui brise « ma lyre? Thalie, fugitive devant les «< instruments barbares, méprise les « vers de six pieds depuis qu'elle voit « des patrons qui ont sept pieds de « hauteur. Heureux tes yeux et tes << oreilles ! heureux, oui heureux ton << nez vers lequel ne s'exhale pas, dix « fois chaque matin, l'odeur infecte de << l'ail et de l'oignon! heureux toi que << ne viennent pas saluer avant l'auro«re, comme un aïeul ou comme un père nourricier, ces géants si grands << et si nombreux, que la cuisine d'Al<«< cinous aurait peine à les contenir ! << Mais ma muse se tait; elle s'arrête après avoir badiné en quelques vers << de onze syllabes: je craindrais qu'on << ne vît ici une satire. >>

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Tel est le peuple qui, pendant un siècle, posséda les provinces orientales de la Gaule. L'étendue de son empire était, en 534, assez considérable (**).

A leur arrivée dans les Gaules, les Burgondes avaient adopté l'arianisme.

(*) Thierry, Lettres sur l'histoire de France, 2e édit., p. 99.

(**) Voyez carte 4 de l'Atlas joint aux ANNALES.

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de Lyon, la Savoie et le Dauphiné; il
avait Lyon pour capitale.
Charles, 855-863.

Ses fils Louis et Lothaire, 863.
Bozon, 879.

Louis l'Aveugle, 890.

Hugues, Raoul, Charles-Constan tin, Bérenger, 929.

ROIS DE LA BOURGOGNE TRANSJURANE.

Le royaume de Bourgogne transjurane était composé de la Suisse jusqu'à la Reuss, du Valais, du pays de Genève, du Chablais et du Bugey. Il se forma en 888, pendant l'anarchie qui suivit la déposition de Charles le Gros; il porta successivement les divers noms de Bourgogne-Supérieure, Gaule-Cisalpine, Bourgogne-Jurane ou Transjurane. Il n'eut que deux rois.

Rodolphe Ier, 888-911.
Rodolphe II, 912-933.

ROIS D'ARLES.

En 933, Rodolphe II ayant fait la conquête du royaume de Provence, réunit cet État au sien, et fonda ainsi un nouveau royaume qui prit le nom de royaume d'Arles. Ce nouvel État comprenait les pays situés entre la Méditerranée, l'Italie, l'Allemagne et l'Aquitaine, sauf le comté de Vienne, que Constantin s'était réservé, et qui était dans la mouvance de la France, Les rois d'Arles furent : Rodolphe II, 933-937. Conrad le Pacifique, 937-993. Rodolphe III le Fainéant, 9931033.

En 1033, le royaume d'Arles fut rad le Salique, que Rodolphe III avait réuni à l'empire d'Allemagne par Con

nommé son héritier. Conrad et ses suc cesseurs n'eurent en réalité que le titre de roi d'Arles; tout ce royaume s'était partagé en une foule de principautés héréditaires sous la simple mouvance. citerons: de l'empire. Parmi ces vassaux nous

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L'évêque de Bâle.

de Bellai.

de Genève.

de Grenoble.'

de Lausanne.

de Gap. de Die.

de Valence.

Tous décorés des titres de princes et comtes d'empire.

Quant aux fiefs, le comté de Bourgogne, le Dauphiné, la Provence, le Lyonnais, ils furent réunis à la France; la Savoie forma un Etat libre; la Suisse, démembrée à l'infini, resta à l'Allemagne.

Après avoir fait sommairement l'histoire des royaumes de Bourgogne, nous revenons à celle de la Bourgogne proprement dite. Dans le partage de l'empire entre les fils de Louis le Débonnaire, en 843, la partie de l'ancien royaume de Bourgogne située à l'ouest du Rhône et de la Saône, et formant le duché de Bourgogne, fut séparée du reste du royaume de Bourgogne, et resta attachée à la France. Ce duché fut l'un des fiefs les plus importants du royaume, et il fut successivement possédé par plusieurs dynasties.

PREMIÈRE DYNASTIE DES DUCS DE BOURGOGNE.

Ducs bénéficiaires.

1 Richard le Justicier, 877.

2° Raoul, 921.

3 Giselbert, 923.

4° Hugues le Noir et Hugues le Grand, 938. 5o Otton, 956.

Ducs propriétaires.

6° Henri le Grand, 965. Réunion au domaine, 1002.

Ducs de la première race,

7° Henri II, 1015.

8° Robert dit le Vieux, 1032.

9° Hugues Ier, 1075.

100 Eudes Ier, dit Borel, 1078.

11° Hugues II, dit le Pacifique, 1102. 12° Eudes II, 1142.

130 Hugues III, 1162.

14° Eudes III, 1193.

15 Hugues IV, 1218.

16° Robert II, 1272.

17 Hugues V, 1305.

18° Eudes IV, 1315.

19° Philippe Ier de Rouvre, 1350. Ducs de la seconde race.

20° Philippe II le Hardi, 1363.
21° Jean sans Peur, 1404.
22° Philippe III le Bon, 1419.
23° Charles le Téméraire, 1467.

A la mort de Charles le Téméraire, Louis XI réunit la Bourgogne à la France.

Cette province forma depuis un gouvernement militaire, auquel on ajouta la Bresse. Ce gouvernement était un pays d'états. Les états s'assemblaient à Dijon de trois en trois ans. Dans la division de la France en départements, la Bourgogne et la Bresse ont formé les quatre départements de la Côte-d'Or, de l'Yonne, de Saône-et-Loire et de l'Ain.

BOURGOGNE (première maison royale de). Deux branches de la famille capétienne ont possédé tour à tour la Bourgogne à titre de duché. La première maison de Bourgogne eut pour chef Robert le Vieux, deuxième fils du roi de France, Robert Ier. Son frère aîné, qui monta sur le trône de France sous le nom de Henri Ier, avait porté d'abord le titre de duc de Bourgogne. Robert, qui était l'objet des préférences de sa mère Constance, fut poussé par elle à la révolte contre son frère. Le but de cette reine était de placer son fils de prédilection sur le trône, au mépris du droit qui y appelait l'aîné. Robert réussit à soulever une partie des vassaux turbulents de la couronne, et s'empara de quelques places dont l'activité de son frère ne le laissa pas maître longtemps. Il échoua dans son entreprise, et fut trop heureux de recevoir, en échange de ses prétentions à la couronne, le duché de Bourgogne que lui abandonna le roi Henri, non point à titre d'apanage, mais en toute propriété pour sa race, ainsi que le font observer les auteurs de l'Art de vérifier les dates. Robert était d'un caractère violent et farouche. Il tua, dans un accès de colère, le seigneur de Semur, son beau-père, avec qui il s'était pris de querelle au milieu d'un repas. Ce crime eut pour conséquence un pèlerinage à Rome et la fondation d'un prieuré, sur les portes duquel il fit sculpter l'histoire de ce meurtre. Ce monument subsistait encore dans le siècle dernier.

Robert le Vieux abandonna le soin

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