sont reparties successivement, comme ci-dessus, pour retourner au grand trône. Le Pape a continué la messe. A l'élévation, LL. MM. étant toujours sur le grand trône, le grand- électeur a ôté la couronne de l'Empereur; et la dame d'honneur et M. le maréchal Murat, celle de l'Impératrice. LL. MM. se sont mises à genoux. Après l'élévation, LL. MM. se sont relevées, et le grand-électeur a remis la couronne de l'Empereur, et la dame d'honneur et M. le maréchal Murat, celle de l'Impératrice. A l'Agnus Dei, le grand-aumônier, accompagné du premier aumônier de l'Empereur et du premier aumônier de l'Impératrice, a été recevoir le baiser de paix de S. S., cum instrumento pacis, et l'a porté à LL. MM. La messe a continué. La messe finie, S. S. s'étant transportée à la sacristie du trésor, y a déposé les ornemens pontificaux. Pendant ce tems le grandaumônier, averti par le grand-maître des cérémonies et par M. l'abbé de Pradt, maître des cérémonies du clergé, et toujours assisté des premiers aumôniers de LL. MM., a apporté de nouveau à l'Empereur le livre des évangiles, et s'est tenu debout à la gauche de S. M.; le grand-électeur a appelé et présenté à S. M., LL. EE. MM. Français de Neuchdteau, président du sénat; Defermon, le plus ancien des présidens du conseil d'Etat ; Fontanes, président du corps-législatif; et Fabre de l'Aude, président du tribunat, qui, après avoir mis sous les yeux de S. M. la formule du serment constitutionnel, se sont rangés à la gauche du trône, sur les premières marches, le grand-maître des cérémonies se tenant de l'autre côté de l'escalier, vis-à-vis le président du sénat. L'Empereur assis, la couronne sur la tête et la main levée sur l'évangile, a prononcé le serment en ces termes : « Je jure de maintenir l'intégrité du terri»toire de la République; de respecter et de » faire respecter les loix du concordat et la » liberté des cultes; de respecter et faire res» pecter l'égalité des droits, la liberté poli>>tique et civile, l'irrévocabilité des ventes. » des biens nationaux ; de ne lever aucun im; כל pôt, de n'établir aucune taxe qu'en vertu » de la loi ; de maintenir l'institution de la » légion d'honneur; de gouverner dans la » seule vue de l'intérêt, du bonheur et de la gloire du peuple français. כג כל Ce serment prononcé, M. le capitaine Du verdier, héraut d'armes, faisant fonctions de chef des hérauts, averti par l'ordre du grand maître, a dit d'une voix forte et élevée : Le très-glorieux et très - auguste Empereur NAPOLÉON, Empereur des Français, est couronné et intronisé; vive l'Empereur? Les cris prolongés de vive l'Empereur, vive l'Impératrice, se sont fait entendre de toutes les parties de l'église. Une décharge d'artillerie a annnoncé le couronnement et l'intronisation de LL. MM. Pendant ce tems-là, M. Maret, ministre-secrétaire d'Etat, rédigeait le procèsverbal de la prestation de serment. Alors le clergé est revenu au pied du trône avec le dais, pour reconduire LL. MM. Au même instant, Les hérauts d'armes, Les Pages, Les aides des cérémonies, Les maîtres des cérémonies, Le grand-maître des cérémonies, ' Se sont avancés par la droite du trône pour rejoindre le portail et la galerie. Les grandsofficiers portant les honneurs de l'Impératrice, ont passé successivement par le couloir de la droite, ont descendu l'escalier, et sont allés reprendre leur ordre devant le dais de l'Impératrice. L'Impératrice est descendue du trône, accompagnée des princesses, et suivie de sa dame d'honneur, de sa dame d'atours, de ses dames du palais et des officiers des princesses. Ensuite elle s'est mise sous le dais, et a continué sa marche jusqu'à l'archevêché. Les sept grands - officiers qui portaient les honneurs de l'Empereur, ont passé successivement par le couloir de gauche, et sont allés reprendre devant son dais le rang qu'ils occupaient en venant de l'archevêché à l'Eglise. L'Empereur a repris des mains de l'archichancelier et de l'archi-trésorier le sceptre et la main de justice, et est descendu du trône, snivi par les princes et dignitaires qui portaient son manteau, et par les grands-officiers qui le suivaient en venant à l'église. Lorsqu'il est sorti de la nef, les ministres, les maréchaux et autres grands-officiers militaires, ont repris pareillement leur rang dans le cortége pour retourner à l'archevêché. Lorsque LL. MM. ont été rendues à l'archevêché, le Pape est rentré dans l'église, et a été aussi reconduit sous le dais par le clergé au palais archiepiscopal. Pendant la marche de S. S. la musique impériale a répété l'antienne Tu es Petrus, à grand chœur et symphonie. Le cortége impérial, et ensuite celui du Pape, ont suivi, pour revenir aux Tuileries la rue du Parvis Notre-Dame, la rue du Mar ché-neuf, la rue de la Barillerie, le Pont-auChange, la place du Châtelet, la rue SaintDenis, les Boulevarts, la rue et la place de la Concorde, le Pont-Tournant et le jardin des Tuileries qui étaient illuminés. Un concours immense de peuple remplissait tous ces lieux, et élevait jusqu'au ciel ses acclamations et ses vœux pour la prospérité et la durée du règne de LL. MM. Le sénat, le conseil d'Etat, le corps-législatif, le tribunat et la cour de cassation sont retournées avec leur escorte, savoir; le conseil d'Etat aux Tuileries, et les autres Corps à leur palais respectifs. Le présent procés-verbal a été dressé par nous grand-maître des cérémonies. A Paris, les jours et an susdits. L. P. SÉGUR. Le cortége était éclairé par cinq cents torches. Le soir, outre le jardin des Tuileries, les principaux édifices de la ville et les boulevars furent illuminés. Des flammes de Bengale furent allumées sur les édifices les plus élevés. |
