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LORSQUE j'eus heureusement conclu la paix avec la République française , mon premier soin fut de procurer le même avantage aux autres puissances, particulièrement à celles dont les princes me sont attachés par les liens du sang. La République a bien voulu recevoir mes bons offices pour les uns, et ma médiation pour les autres. Depuis cette époque, j'ai fait plusieurs tentatives pour procurer au Portugal une paix avantageuse qui y aurait ramené la sécurité. Dans ce but, que j'envisageais uniquement pour le bonheur du Portugal, mon intention était de le séparer de l'Angleterre , à laquelle il procurait de grands avantages par sa situation maritime, et la contraindre par ce moyen, s'il était possible, à une paix désirée de toute l'Europe, et qu'elle s'obstine seule à troubter. Mes conseils réitérés semblèrent vaincre la répugnance que le cabinet portugais, influencé par celui de Londres, montra toujours pour

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espérances, se

entrer en négociation avec la République française : son plénipotentiaire signa à Paris , en 1797, un traité plus avantageux pour elle, que la situation respective des deux puissances ' n'aurait pu le faire espérer; cependant l'Angleterre, voyant qu'on lui arrachait des mains l'instrument si utile à ses vues ámbitieuses, redoubla d'efforts, et trompant la crédulité de ce cabinet par des idées chimériques d'agrandissement, lui fit prendre l'étrange résolution de se refuser à la ratification, frustrant ainsi toutes mes

se manquant à lui-même, et à ce qu'il devait à ma puissante intervention.

Depuis ce temps, la conduite de ce cabinet a pris un caractère plus audacieux; et, non content d'offrir à l'Angleterre, mon ennemie, tous les moyens qui ont été en son pouvoir pour me nuire, ainsi

que

la République française mon alliée, il a porté l'extravagance jusqu'à nuire ouvertement à mes sujets, et à manquer au respect qui m'est dû, par une résisa tance opiniâtre à mes conseils. Ainsi, l'Europe l'a vu avec scandale, offrir dans ses ports un asile assuré

si aux escadres ennemies, et des croisières avantageuses d'où

ses corsaires exerçaient utilement leurs hostilités contre mes vaisseaux, et ceux de mon alliée la République française. On a vu les navires portugais mêlés avec ceux des ennemis, former partie de leurs escadres, faciliter leurs approvionnemenş et leurs trans

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ports, et prendre part à tous les actes d'hostilités que les Anglais commettaient contre moi. On a vu leurs équipages de guerre et les officiers de leur marine, insulter les Français jusque dans le port de Carthagène ; le Portugal les y autoriser par le refus de donner une satisfaction convenable, et commettre 'au Ferrol de semblables excès sur mes sujets. Les ports du Portugal sont le marché public des prises espagnoles et françaises, faites sur leurs côtes mêmes et à la vue de leurs forts, par les corsaires ennemis, tandis que leur amirauté condamne les prises que mes sujets font en pleine mer, et conduisent pour les vendre dans ces mêmes ports. Mes vaisseaux n'y ont jamais été bien accueillis. Dans la rivière de Guadiana, des soldats portugais se sont livrés contre mes sujets pacifiques aux plus violens excès; ils les ont attaqués et ont tiré sur eux comme si c'eût été en pleine guerre, sans que le gouvernement portugais ait donné aucun signe d'improbation. En un mot, le Portugal, sous l'apparence de l'amitié, a agi constamment contre mes royaumes en Europe et dans les Indes; et l'évidence de sa conduite rend inutile de rapporter les faits nombreux que l'on pourrait citer à l'appui de cette vérité. Et quelle a été ma conduite à moi, au milieu de tous ces outrages? La République française, justement irritée contre le Portugal, voulait en tirer une juste vengeance; et

ses armes victorieuses en tous lieux, auraient mille fois semé la désolation dans ses provinces, si mon attachement fraternel pour la reine très-fidèle et ses augustes fils, ne m'eût fait arrêter le coup dont la République mon alliée le menaçait. Ma médiation a toujours arrêté les Français. Mon amour paternel pour ces provinces, me faisant oublier à chaque grief les griefs précédens, m'engageait à me prévaloir du succès des armes françaises, pour l'engager à la paix avec bienveillance. Je représentai vivement à la cour de Portugal, les dangers auxquels elle s'exposait; j'employai dans les épanchemens de mon cœur, l'aimable langage de la tendresse paternelle, et de l'amitié la plus sincère pour l'obtenir.

L'obstination du Portugal m'obligea bientôt à prendre un langage plus sévère. Je tâchai, par des représentations raisonnables, par des menaces de mon courroux, et par des avis respectables, de le rappeler à ses devoirs. Cependant, la cour de Portugal toujours sourde à ma voix, n'a cherché qu'à gagner du temps par de vaines promesses, envoyant plusieurs fois des plénipotentiaires sans pouvoirs ou avec des pouvoirs limités, apportant des retards, des chicanes, et usant de tous les subterfuges que dicte une politique fallacieuse et versatile. L'aveuglement du Prince - régent est venu au point de nommer son allié le roi de la Grande-Bretagne, dans une lettre

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