Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Manifestes con

tre l'Autriche.

entre les différentes nations d'origine teutonique. L'Autriche n'avoit pas inspiré une confiance capable de réunir ces peuples sous sa bannière; et il étoit impossible qu'elle se fit illusion sur l'impression que ses proclamations devoient produire. En lisant ces pièces, on croit s'apercevoir de la gêne qu'éprouvoient leurs rédacteurs. Au lieu de l'énergie que respirent les proclamations espagnoles, on ne remarque dans celles de Ï'Autriche qu'une pompe affectée; c'est que les premières sont dictées par la passion, tandis que, dans les autres, il s'agit d'une idée alstraite, et qu'un enthousiasme factice y domine.

Cinq souverains de la confédération du Rhin crurent devoir répondre à ces proclamations en déclarant la guerre à l'Autriche. Le roi de Bavière, attaqué dans ses états, en donna l'exemple le 17 avril 1809. Il fit, dans son manifeste, daté de Dillingen, un appel à l'attachement de ses sujets. Maximilien-Joseph avoit mérité que ses peuples y répondissent. Mais on ne lit pas sans étonnement, dans la même pièce, quelques assertions qui paroissent hasardées. Si l'on y accuse l'Autriche de vouloir faire revivre ce pouvoir arbitraire qu'elle exerçoit anciennement sous le titre sans prétention de chef de l'empire, ce reproche est évidemment exagéré. Qui ne sait que si le titre d'empereur romain marquoit beaucoup de prétention,

le pouvoir attaché à cette dignité se réduisoit à de chose? « C'est notre couronne, conpeu tinue le manifeste, qu'on menace de sa perte; c'est le nom de Bavière qu'on se propose d'effacer du rang des puissances. Nos ennemis ne cachent pas leurs vues: la Bavière est destinée à être morcelée; de ses débris on se propose de former des baronnies dépendantes du cabinet de Vienne. » Le cabinet de Munich n'a publié aucune piècé qui justifiât une si grave accusation: il nous paroît qu'il auroit été de sa dignité de ne pas l'avancer sans preuve.

La déclaration du roi de Würtemberg est du même jour, et porte la date de Louisbourg. Elle reproche à l'Autriche d'avoir refusé la restitution des fonds de religion des provinces ci-devant autrichiennes, cédées par la paix de Presbourg. Elle voit dans le rappel du ministre d'Autriche à Stuttgard, dont nous avons dit le motif, la preuve des intentions hostiles de cette puissance contre le royaume de Würtemberg. Un dernier reproche se rapportoit à une violation du droit des gens, que le cabinet de Vienne étoit supposé s'être permise envers le ministre du roi: une accusation si grave ne se fonde sur aucun fait, si ce n'est que le roi étoit depuis quelques semaines sans nouvelles de ce ministre.

Le prince-primat ne déclara pas la guerre en son propre nom; son manifeste, qui est du 22 avril, tend à prémunir les peuples contre

les assertions des ennemis de leur tranquillité, qui prétendoient que les souverains, formant la confédération du Rhin, avoient été forcés d'entrer dans une union qui faisoit leur sûreté, et qui les mettoit en état de jouir de tous les avantages dépendans de l'indépendance souve→ raine. Au reste, le prince-primat représente l'invasion de la Bavière par l'Autriche comme un motif de guerre pour la confédération.

La déclaration du roi de Saxe, comme tel et en sa qualité de duc de Varsovie, est datée du 24 avril. Elle reproche à l'Autriche d'avoir violé la paix en envahissant le duché de Varsovie, et en y répandant des proclamations hostiles.

« Par suite des obligations que nous imposent notre qualité de membre de la confédération du Rhin, dit le grand-duc de Darmstadt dans sa proclamation du 24 avril, ainsi que nos devoirs de souverain, d'écarter tous les dangers qui peuvent menacer la tranquillité intérieure, nous croyons devoir prendre des mesures pour la défense de la confédération du Rhin, et pour préserver nos sujets des maux que pourront causer des appels à l'insurrection, que le droit des gens repousse. >>

L'armée autrichienne étoit divisée, comme nous l'avons dit', en neuf corps: six d'entre eux, sous le commandement en chef de l'archiduc

'Pag. 213.

Charles, étoient destinés à agir en Allemagne; ils étoient sous les ordres des généraux Bellegarde, Kollowrat, Hohenzollern-Hechingen, Rosenberg, archiduc Louis et Hiller, et formoient 220,000 hommes, y compris deux réserves, l'une de 20,000, et l'autre de 10,000 hommes, confiées au prince Jean de Lichtenstein et à Kienmayer. Le septième corps, de 36,000 hommes, commandé par l'archiduc Ferdinand d'Este, devoit entrer en Pologne; deux corps, celui du marquis de Chasteller, et celui du comte Giulay, ensemble de 80,000 hommes, sous les ordres de l'archiduc Jean, étoient destinés à envahir l'Italie.

Les forces françoises en Allemagne, au commencement de la guerre, se composoient: 1.o du corps de Davoust à Ratisbonne ; 2.o. du corps de Masséna, à Ulm; 3.o de celui d'Oudinot, à Augsbourg; 4.° de trois divisions. bavaroises du prince royal, à Munich, de Deroy à Landshut, de Wrede à Straubing, toutes trois sous le commandement en chef du maréchal Lefebvre; 5.o de la division würtembergeoise à Heidenheim, sous les ordres de Vandamme; enfin, 6.o de la grande armée dont le quartier-général étoit à Strasbourg. Le tout forma une masse de 212,000 hommes, indépendamment des Saxons, dont Bernadotte avoit pris le commandement. Le prince Poniatowski commandoit les Polonois, au nombre de 12,000 hommes; 70,000 hommes en Italie

Déclaration de

la France.

divisés en trois corps, sous Macdonald, Grenier, et Baraguey d'Hillier, étoient confiés au viceroi Eugène.

Les hostilités commencèrent le 9 avril: ce jour, le marquis de Chasteler entra dans le Tirol, où il fut reçu à bras ouverts. Le 10, l'armée autrichienne passa l'Inn, et entra en Bavière. Ce fut le 12 que le ministre Champagny fit à son maître un rapport qu'on peut regarder comme la déclaration de guerre françoise. Ce rapport commence par une de ces tirades que les ministres de Buonaparte prenoient pour de la fierté. «Sire, dit M. de Champagny, vos armes victorieuses vous avoient rendu maître de Vienne; la plus grande partie des provinces autrichiennes étoit occupée par vos armées. Le sort de cet empire étoit entre vos mains. L'empereur d'Autriche vint trouver V. M. au milieu de son camp. Il vous conjura de mettre fin à cette lutte devenue si désastreuse pour ceux qui l'avoient provoquée. Il offrit de vous laisser désormais libre d'inquiétudes sur le continent, employer toutes vos forces à la guerre contre l'Angleterre, et reconnut que le sort des armes vous avoit donné le droit d'exiger ce qui pouvoit vous convenir. Il vous jura une amitié et une reconnoissance éternelle. V. M. fut touchée de ce triste exemple des vicissitudes humaines: elle ne put voir, sans une profonde émotion, ce monarque, naguère si puissant, dépouillé de sa force et de sa grandeur. Elle se montra

[ocr errors]
« ZurückWeiter »