3401.AU GÉNÉRAL DUGUA.

Quartier général, au Caire, 8 vendémiaire an VII (29 septembre 1798). Lorsque vos troupes, Citoyen Général, seront arrivées à El-Menzaleh, vous m'enverrez l'état de situation exact des forces que vous aurez à Mansourah, à Damiette et à El-Menzaleh, et alors je vous enverrai des ordres ultérieurs sur la position que doit prendre votre division.

Votre division est composée dans ce moment-ci et doit rester composée de trois bataillons de la 2e d'infanterie légère, de deux bataillons de la 25° et de deux bataillons de la 75°. Les 120 hommes du 1 bataillon de la 75 sont, dans ce moment-ci, à Myt Ghamar avec le général Lanusse; ils vont rejoindre leur bataillon à Damiette. BONAPARTE.

Collection Napoléon.

3402.AU GÉNÉRAL ANDRÉOSSY.

Quartier général, au Caire, 8 vendémiaire an VII (29 septembre 1798). Je reçois, Citoyen Général, votre lettre du 3 vendémiaire. Je crains que vous ne puissiez pas parvenir à Peluse en suivant la plage de la mer. S'il est possible de faire entrer des bateaux par le passage de Dybeh, il faudra faire passer deux djermes, sur des rouleaux, du Nil dans le lac. C'est le seul moyen qui puisse nous mettre à même de nous emparer du lac et de faire la reconnaissance à Peluse; celle que vous faites le long de la mer servira toujours d'autant.

Collection Napoléon.

BONAPARTE.

3403. AU GÉNÉRAL VIAL, A DAMIETTE.

Quartier général, au Caire, 8 vendémiaire an VII (29 septembre 1798). Je crains, Citoyen Général, que le général Andréossy ne puisse parvenir à Peluse par le chemin qu'il a pris; en tout cas, dès l'instant que vous serez maître du lac Menzaleh, il faut envoyer des bateaux par le lac pour le suivre et le soutenir, s'il en avait besoin.

BONAPARTE.

Faites reconnaître les bords de la mer jusqu'au lac Bourlos.
Comm. par M. Laverdet.

3404.AU GÉNÉRAL BELLIARD, A GYZEH.

Quartier général, au Caire, 9 vendémiaire an VII (30 septembre 1798). Le service de l'artillerie me paraît un peu fort, parce qu'il faut

qu'il fournisse aux travaux. Réduisez à 13 hommes, officiers et sousofficiers compris, le poste de la porte de Gyzeh; à 7, celui de la mosquée; à 5, celui de la porte du Nil. Diminuez également, autant que cela sera possible, les autres petits postes. Envoyez demain un espion aux pyramides de Saqqarah et un aux grandes pyramides. BONAPARTE.

Le général Desaix a dû arriver hier à El-Làhoun.

Dépôt de la guerre.

3405. AU GÉNÉRAL BERTHIER.

Quartier général, au Caire, 9 vendémiaire an VII (30 septembre 1798). Le 11, à midi, vous ferez partir de Boulàq le convoi d'artillerie et de vivres avec un officier du génie, pour se rendre à Sàlheyeh, sous l'escorte de deux petites djermes armées, la Corcyre et l'Albanie.

Vous nommerez un officier supérieur pour commander ledit convoi. Le général du génie donnera l'itinéraire de la route qu'il faut suivre. Vous lui donnerez pour escorte tous les hommes de la division du général Reynier qui se trouvent au dépôt.

Le convoi ira jusqu'à l'endroit où il doit quitter le Nil pour entrer dans le canal qui conduit à Sàn, et vous donnerez l'ordre au général Murat de l'escorter avec toutes ses forces jusqu'à Sàn.

Il sera recommandé aux djermes composant le convoi de marcher réunies, en ordonnant à celles qui sont le plus en avant d'attendre les autres.

Quartier général, au Caire, 9 vendémiaire an VII (30 septembre 1798). Les nommés Jean-Baptiste Lenati, Benedite et François Sala, accusés et convaincus d'avoir coupé des grappes de dattes dans un jardin turc, ont été condamnés, d'après le titre VI de la loi du 21 brumaire', à être promenés, deux fois dans un jour, dans le camp, la garde assemblée, au milieu d'un détachement, portant ostensiblement les grappes de dattes, leur habit retourné et portant sur la poitrine un écriteau sur lequel était écrit : Maraudeur.

Par ordre du général en chef.

Dépôt de la guerre.

1 An V.

Quartier général, au Caire, 10 vendémiaire an VII (1er octobre 1798).

Je suis extrêmement satisfait, Citoyen Ordonnateur, du compte que vous me rendez de la frégate la Junon. Réunissez vos efforts pour l'armer le plus promptement possible.

Il ne faut pas désarmer les flûtes, mais il faut prendre dessus l'artillerie et les agrès qui pourraient vous être nécessaires pour armer les bâtiments de guerre.

Puisque vous pensez que la Courageuse, notre meilleure marcheuse, à ce que je crois, est en état de faire une traversée dans la Méditerranée, vous trouverez ci-joint l'ordre de l'armer avec seize pièces de 8, et, si vous le jugez à propos, deux de 12.

Placez sur les bâtiments armés en guerre les meilleurs officiers. Quand je vous ai écrit que le quart seul des fonds mis à votre disposition serait pour le personnel, je ne comprenais pas les hôpitaux ni les vivres comme personnel.

Les 7,240 livres que vous avez données à l'ordonnateur Blanc pour les lazarets doivent être défalquées de ce que vous avez à lui remettre. Désormais, on lui fera des fonds séparés.

Si, d'ici à quelques mois, vous êtes content des services du citoyen Boyer, garde-magasin, on lui donnera l'avancement qu'il demande. Le citoyen Coraubon est maître de s'en retourner en France.

Vous trouverez ci-joint l'ordre par lequel le citoyen Tropez-Cauvin est nommé capitaine du port marchand de Malte. Il jouira des appointements d'enseigne de vaisseau depuis le moment de sa sortie de Malte jusqu'à ce qu'il entre en exercice de sa place.

Collection Napoléon.

3408.

ORDRE DU JOUR.

BONAPARTE.

Quartier général, au Caire, 10 vendémiaire an VII (1er octobre 1798).

Il s'est glissé une erreur dans l'ordre du jour du 5 vendémiaire concernant la manutention du pain, dont le prix est annoncé être fixé à 2 sous 8 deniers, au lieu qu'il est réellement fixé à 28 deniers ou 2 sous 4 deniers.

Les corps sont prévenus que le général en chef a décidé qu'on supprimerait le sous-pied du pantalon-guètre de l'infanterie. En conséquence, on recommande aux soins du capitaine chargé de l'habillement l'économie d'étoffe qui résultera de ce changement, qui peut suppléer en partie à la demi-guêtre.

Les employés d'administration étant sous les ordres immédiats de leur agent en chef, les commissaires des guerres ne doivent point s'opposer à l'exécution des ordres donnés aux préposés qui sont sous leur police, soit pour changement de résidence, soit pour tout autre besoin du service.

Le général en chef est prévenu que la plupart des soldats que les corps ont fournis pour infirmiers dans les hôpitaux servent comme domestiques d'un côté et d'autre; il sait également qu'on engage des soldats sortant des hôpitaux à servir de même.

En conséquence, le général en chef ordonne que tout soldat, hussard, dragon ou chasseur, qui serait employé auprès de quelque individu, ait à rejoindre son corps ou autre destination où il est provisoirement employé, soit comme infirmier ou boulanger; que tout individu qui, à dater du 10 du présent mois, conserverait auprès de lui un soldat, dragon, hussard ou chasseur pour le servir ou lui être attaché de quelque manière que ce soit, éprouvera, sur ses appointements, une retenue d'un louis pour autant de jours qu'il aura gardé ledit militaire, pour être affectée à la masse d'entretien. Le militaire, rentré à son corps, y éprouvera une peine correctionnelle, et, suivant qu'il y aurait lieu, serait jugé comme déserteur, et celui qui l'aurait retenu ou caché, comme embaucheur.

Aucune permission donnée à un soldat pour être employé provisoirement comme infirmier, boulanger, etc., ne sera valable que lorsqu'elle sera donnée par le général en chef, signée du général chef de l'état-major général, ou portée à l'ordre du jour.

Les chefs de corps sont spécialement chargés, ainsi que les officiers et sous-officiers, de suivre les dispositions du présent ordre, pour en donner connaissance à l'état-major général, chargé de l'exécution.

Les nuits étant très-humides et la saison étant celle des brouillards, le général d'artillerie donnera des ordres pour que les caissons renfermant des munitions soient couverts de prélarts toute la nuit.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

3409.AU GÉNÉRAL MARMONT.

Quartier général, au Caire, 10 vendémiaire an VII (1er octobre 1798). Je reçois, Citoyen Général, vos lettres des 4 et 5 et la note du 6 vendémiaire. Je vous prie de m'envoyer un plan du canal d'ElRahmanyeh à Alexandrie, en y marquant toutes les positions que vous

occupez, tous les villages qui peuvent s'y trouver. Il serait nécessaire, pour l'intelligence des dispositions que vous avez faites, que l'on eût le plan de deux lieues en avant du canal; cela pourra servir pour une autre fois. Ayez soin surtout de marquer exactement les distances et l'inondation.

Tenez-moi instruit de toutes les nouvelles d'Alexandrie.

Le moyen que vous me proposez pour retenir l'eau du canal à son plus grand niveau me paraît devoir être utile.

Quel est l'éloignement du camp de Lelohà d'Alexandrie?

Collection Napoléon.

BONAPARTE.

3410. AU GÉNÉRAL BERTHIER.

Quartier général, au Caire, 11 vendémiaire an VII (2 octobre 1798). Vous voudrez bien, Citoyen Général, donner l'ordre au commandant à Alexandrie de profiter du moment où le canal est navigable pour faire passer à El-Rahmanych le plus de cartouches et d'objets d'artillerie qu'il sera possible, et surtout les selles et objets de ca

valerie.

Vous écrirez au général Manscourt qu'il ne fasse partir la légion nautique que lorsque les citernes seront remplies, et que la plus grande partie des effets que nous attendons sera expédiée.

Recommandez-lui de décombrer la ville d'Alexandrie de tous les individus inutiles, soit en faisant rejoindre l'armée à ceux qui doivent y être, soit en faisant partir de nuit, sur des bâtiments neutres, les blessés ou autres individus qui sont intéressés à partir, soit en faisant enrôler dans la légion maltaise les Napolitains, les Grecs et les Liguriens, et autres Italiens qui voudraient s'y engager.

BONAPARTE.

Dépôt de la guerre.

3411. AU GÉNÉRAL DUGUA.

Quartier général, au Caire, 11 vendémiaire an VII (2 octobre 1798). J'ai reçu votre lettre du 6 vendémiaire. J'attends, Citoyen Général, avec impatience la nouvelle que vous êtes maître du lac Menzaleh, que vous avez un grand nombre de barques à votre disposition, que vous vous êtes emparé des villages d'El-Menzaleh, de Mataryeh, et que le général Andréossy est parti.

1 Le général Manscourt, par intérim.