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fois grave et moqueur, il lui présenta une casserole d'argent en lui disant : « Je te donne une casserole d'honneur (a). »

Bonaparte eut connaissance du fait; peut-être le considéra-t-il comme un grief de plus à ajouter à ceux qui le rendaient ennemi de Moreau.

L'ordre de la Légion d'honneur consacrait la réaction dans les principes républicains. Mais, sans y prendre garde, les Français se contentaient de répéter mille et mille fois : Rien ne manque à sa gloire; il a sauvé la république; c'est le héros sans pareil. Et les gravures exposées chez les marchands sont toutes à sa louange. En voici une dans laquelle il est représenté debout sur le globe de la France, de l'Europe ou du monde, comme on voudra.

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Une caricature, néanmoins, pronostiqua l'avenir. Elle s'appelait le Consulat. Bonaparte y est représenté ayant une couronne qui sort à moitié de sa poche. Il est escamoteur. Devant lui une table, sur laquelle on distingue, pour objets de prestidigitation, des pyramides avec une carte de l'expédition d'Égypte, et des montagnes où on lit: Alpes, Italie. Sur un pan de la draperie qui couvre la table, est écrit: PREMière représentATION DU CONSUlat, en atTENDANT UNE PIÈCE NOUVELLE. Lucien frappe à coups redoublés sur le tambour du 18 brumaire. L'armée prépare le trône, et Napoléon Bonaparte jette de la poudre aux yeux de la foule; il dit : « Citoyens! il y a des gens qui prétendent que je vous jette de la poudre aux yeux ! (a) »

Au commencement du chapitre suivant, nous dirons le résultat du scrutin des votes populaires, et nous verrons bien que le caricaturiste est doué d'une perspicacité rare : le peuple est fasciné; l'armée soutient son général par esprit de corps, et le premier consul rêve tout bas à l'empire.

(a) L'original de cette caricature est fort rare. Peut-être Fouché prit-il soin de la faire disparaître le plus promptement possible.

FIN DU CHAPITRE TRENTE-NEUVIÈME.

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CHAPITRE XL.

Discours du premier consul à vie aux membres du
Solennité du 15 août. L'étoile du

Les votes populaires sont favorables à Bonaparte.
Réponse de Bonaparte. L'impératrice des Gaules.
premier consul. Ordination de l'abbé Fesch.

sénat.

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Séance quasi-royale: Bonaparte préside pour la Malheurs de l'expédition de première fois le sénat. Quelques généraux font de l'opposition.

Saint-Domingue. Acte de médiation. - Bonaparte est Restaurateur de la République du Valais. Mauvaise foi de l'Angleterre. Une rupture est inévitable.

Rappelons-nous que des registres avaient été ouverts, et que l'on avait demandé au peuple si Napoléon Bonaparte serait ou non consul à vie. Les Français étaient invités par là à reconnaître cette royauté consulaire dont il avait été question si souvent. Ils furent consultés à l'improviste. Le dépouillement des votes populaires amena le résultat désiré. Le 2 août, « le sénat conservateur, réuni en nombre de membres prescrit par l'article 90 de la Constitution, délibérant sur le message des consuls de la république du 10 de ce mois (a); après avoir entendu le rapport de la commission spéciale chargée de vérifier les registres des votes émis par les citoyens français; vu le procès-verbal fait par la commission spéciale et qui constate que trois millions cinq cent soixantedix-sept mille deux cent cinquante-neuf citoyens ont donné leurs suffrages, et que trois millions cinq cent soixante-huit mille huit cent quatre-vingt-cinq citoyens ont voté pour que Napoléon Bonaparte soit nommé premier consul à vie; considérant que le Sénat établi par la Constitution, organe du peuple pour ce qui intéresse le pacte social, doit manifester d'une manière éclatante la reconnaissance nationale envers le héros vainqueur et pacificateur, et proclamer solennellement la volonté du peuple français de donner au gouvernement toute la stabilité nécessaire à l'indépendance, à la prospérité et à la gloire

(a) Il s'agit du précédent mois républicain.

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