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1801

Cette fête est citée entre les plus belles données par Bonaparte.

Mille estampes rappelèrent ce jour du 18 brumaire an X. L'une disait allégoriquement :

RIEN NE MANQUE A SA GLOIRE (a).

Une autre ajoutait :

EN DEUX ANS

IL RÉUNIT

TOUS LES PARTIS,

VAINQUIT ET pacifia L'europe.

«La sagesse dicte et Bonaparte écrit les traités de paix entre la répu-blique, l'Angleterre, le Portugal, etc., etc. Autour d'un piédestal, toutes les nations réunies et dansant ensemble expriment l'union et la joie universelle. Au fond, sur une mer tranquille, quelques vaisseaux indiquent l'heureux retour du commerce et de l'abondance. Enfin un génie porte au temple de mémoire le nom chéri du héros à qui la France doit sa gloire et l'Europe va devoir son bonheur (b). »

D'autres gravures représentent « Bonaparte ramenant la paix en France, les bienfaits de la paix. »

Des médaillons célèbrent la paix de l'an X :

DOUCE PAIX!

LOIN DE NOUS LES ORAGES!!!...

ET COMBLEZ NOS DÉSIRS.

Sous ce titre Le soutien de la France, paraît l'allégorie suivante : « Le fanatisme révolutionnaire, armé jusqu'aux dents du poignard des partis, tenant d'une main les chaînes de l'esclavage et de l'autre le flambeau de la discorde, a conduit la France aux bords d'un abîme où il se jette lui-même : l'ignorance, sa fidèle compagne, est prête à la précipiter. Bonaparte montre à la France le danger où l'a réduite l'esprit haineux des factions, lui présente les attributs et les charmes de la justice, de l'union, de la paix et de l'abondance. La renommée publie ses exploits et la bienfaisance impartiale du gouvernement (c). »

Enfin, on public le Tableau général de la France, terminé par celui de la paix, très-grande estampe qui ne tarda pas à décorer les appartements des partisans du premier consul. En voici l'explication, telle que la donne le dessinateur lui-même :

(4) Cartons de la Bibliothèque royale.

(b) Collection de M. Laterrade.

(c) Nous citons ici les textes explicatifs des gravures. Elles se ressemblent presque toutes, et n'ont piut assez d'originalité pour être reproduites, une ou deux exceptées.

« Sur le premier plan du tableau, on voit le temple de la Concorde avec cette inscription: Au 18 brumaire. Minerve, représentée assise, et tenant dans sa main le symbole de la Victoire, se repose sur le bouclier de la république française. Au-devant du portique du temple sont les consuls entourés des ministres, présentant à la France les préliminaires de la paix avec l'Angleterre. Le Premier Consul donne la main, en signe d'alliance et d'amitié, au ministre de Sa Majesté britannique, qui laisse voir son union avec l'Autriche. Les ministres russes, portugais et ottomans ont déjà accepté l'olivier : son rameau, placé près d'un globe, caractérise la paix générale. Le ministre de l'intérieur, au milieu des attributs des sciences, des arts et du commerce, accueille, au nom du gouvernement, l'orphelin, la veuve et le vieillard, victimes des maux que la paix doit réparer. Un groupe de guerriers de toutes armes fait flotter les drapeaux des armées victorieuses auprès de l'enceinte du temple. Un phare signale la paix maritime et la prospérité du commerce. Les deuxième, troisième et quatrième plans représentent dans le lointain les Constitutions et les Révolutions de l'an III, de 1793 et de 1791 (a). »

Outre l'emphase et le pathos mythologique par lesquels ces estampes diverses ressemblent à celles publiées quelques années auparavant, la froideur y brille par-dessus tout.

La paix générale inspirait les peintres et les graveurs sous sa douce influence s'ouvrit la quatrième session du corps législatif.

Deux faits importants ont signalé l'année 1801: le concordat et les préliminaires de la paix générale. Ces deux faits, cependant, n'étaient pas encore complétement consommés. Ainsi qu'on le verra ultérieurement, le premier seul produisit d'heureux résultats, et les réjouissances des Français firent bientôt place à de nouvelles imprécations contre l'Angleterre.

(a) Cabinet de M. Maurin.

FIN DU CHAPITRE TRENTE-huitième.

CHAPITRE XXXIX.

Consulta extraordinaire de la république italienne. Une écharpe de distinction. Comparaison da vin et du pouvoir. - Comité secret, et sourdes menées. — Principaux articles du concordat; extraits du discours de Portalis. - Proclamation du concordat. Messe-basse officielle dite à Notre-Dame. Prestation du serment du clergé de France entre les mains du premier consul Bonaparte.- Le triomphe de la religion en France sur l'athéisme révolutionnaire, etc. — Les Janus anarchistes. Lois d'organisation.-Bonaparte est réélu premier consul pour dix années.-On consulte le peuple pour savoir si Napoléon Bonaparte sera consul à vie.— Institution de l'Ordre de la Légion-d'Honneur.— La Casserole d'honneur. Apogée de la gloire de Bonaparte. Première représentation du Consulat en attendant une pièce nouvelle.

Les travaux du Code civil occupaient tous les instants des magistrats, et Bonaparte en prenait sa part. La république cisalpine avait été en révolution, et sa consulta avait décidé (a) que, pour fixer les bases d'une nouvelle constitution, une consulta extraordinaire serait convoquée à Lyon. « Le premier consul était invité à suspendre les immenses travaux de la magistrature, pour partager avec les députés de la consulta extraordinaire le poids de leurs délibérations. » Le 31 décembre dernier, quatre cent cinquante-deux notables italiens s'étaient assemblés dans la ville de Lyon. Murat et Pétiet, l'ancien président du corps-législatif de la république cisalpine s'y trouvaient ainsi que les deux ministres Talleyrand et Chaptal.

Encore un nouveau triomphe pour Bonaparte! - Le 11 janvier 1802, il arriva dans la ville choisie pour les délibérations. La salle de l'hôtel de ville, où il fut conduit, avait été magnifiquement décorée par les habitants, de lauriers et de couronnes. Le premier consul fut choisi pour présider la république cisalpine, ou mieux, italienne; il accepta et rendit compte de la manière dont il avait choisi les principaux magistrats de la république alliée : il parla italien, embrassa le vice-président de l'assemblée, et se retira après avoir été comblé d'honneurs, et après avoir donné aux maires de la ville de Lyon, une écharpe de distinction, en témoignage du contentement qu'il avait éprouvé

(a) Le 12 novembre 1801.

T. II.

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