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citerons les passages suivans, car l'inexorable histoire ne doit rien dissimuler : « Soldats >> dit le maréchal Soult à son armée, de nou» veaux combats vous appellent; il n'y aura » pour nous de repos, attaquans ou attaqués, » que lorsque cette armée, formée d'élémens >> si extraordinaires, sera entièrement anéantie, » ou qu'elle aura évacué le territoire de l'empire, quelle que soit sa supériorité numé» rique, et quels que soient ses projets.

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Soldats, le général qui commande l'armée >> contre laquelle nous nous battons tous les jours, a eu l'impudeur de vous provoquer >> et de provoquer vos compatriotes à la ré» volte et à la sédition. Il parle de paix, et >> les brandons de la discorde sont à sa suite ; » il parle de paix, et il excite les Français à » la guerre civile. Grâces lui soient rendues. » de nous avoir fait connoître ses projets! Dès >> ce moment nos forces sont centuplées, et » dès ce moment aussi il rallie lui-même aux aigles impériales ceux qui, séduits par de trompeuses apparences, avoient pu croire >> qu'il faisoit la guerre avec loyauté.

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» On a osé insulter à l'honneur national; >> on a eu l'infamie d'exciter les Français à >> trahir leurs sermens, et à être parjures

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» envers l'empereur cette offense ne peut >> être vengée que dans le sang. Aux armes! » que dans tout le midi de l'empire ce crí >> retentisse. Encore quelques jours, et ceux qui ont pu croire à la sincérité et à la » délicatesse des Anglais, apprendront à » leurs dépens que leurs artificieuses pro» messes n'avoient d'autre but que d'énerver >> leur courage et de les subjuguer; ils se rappelleront, ces êtres pusillanimes qui calculent » les sacrifices qu'ils doivent faire pour sauver » la patrie, que les Anglais, dans cette guerre, » n'ont d'autre objet que de détruire la France » par elle-même, et d'asservir les Français » comme les Portugais, les Siciliens, » tous les peuples qui gémissent sous leur do>>mination. Soldats! vouons à l'opprobre et » à l'exécration générale tout Français qui >> aura favorisé, d'une manière quelconque, » les projets insidieux des ennemis. Quant à » nous, notre devoir est tracé: combattons » jusqu'au dernier les ennemis de notre au» guste empereur et de notre chère France; respect aux personnes et aux propriétés ; >> haine implacable aux traîtres et aux ennemis » du nom français; guerre à mort à ceux qui » tenteroient de nous diviser pour nous dé

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» truire! Contemplons les efforts prodigieux » de notre grand empereur et ses victoires signalées; soyons toujours dignes de lui; » soyons Français, et mourons les armes à la » main plutôt que de survivre à notre dés>> honneur!

» Du quartier-général, le 8 mars 1814. »

Ainsi tout annonçoit de la part de l'armée du Midi et de son chef un dévouement tel qu'il sembloit défier même les revers. Des événemens plus décisifs encore, et le cri unanime de l'opinion publique pouvoient seuls démontrer à des hommes accoutumés à vivre dans les camps et au milieu du carnage, que la cause qu'ils défendoient avec tant de valeur, étoit incompatible avec l'intérêt de la patrie et le bonheur des Français. Tout étoit prêt en Guienne et en Languedoc pour cette révolution salutaire la défaite d'Orthès ne pouvoit manquer d'accélérer la restauration du Midi. Bordeaux restoit entièrement à découvert; les royalistes qui venoient de s'y organiser, attendoient avec la plus vive impatience, l'événement qui devoit les soustraire à la tyrannie, et leur restituer le souverain légitime.

Maître du terrain par la victoire, Wel

lington invita Mr le duc d'Angoulême à se rendre à son quartier-général de Saint-Sever. On y vit arriver bientôt un nouveau député royaliste, M. Bontemps Du Barry, qui, n'ayant pu passer à Londres, et s'étant replié sur Bordeaux, venoit renouveler les instances des Bordelais, et supplier lord Wellington de presser sa marche, donnant l'assurance formelle que les troupes de Napoléon évacueroient la ville à l'approche des alliés. Wellington n'hésita plus de répondre à l'attente des Français fidèles. Les manoeuvres difficiles auxquelles il devoit ses succès, ne formoient qu'une partie du grand plan qu'il avoit conçu ; elles n'étoient que le prélude de la marche en avant de toute son armée. Le maréchal Béresford fut immédiatement autorisé à se porter de Mont-de-Marsan sur Bordeaux, avec une colonne de quinze mille hommes, et à prendre possession de cette ville, dont l'occupation étoit d'une extrême importance militaire. Mr le duc d'Angoulême donna au marquis de la Rochejaquelein ses instructions et ses derniers ordres concernant la ville de Bordeaux. Ce gentilhomme poitevin y arrive secrètement le 10 mars, rassemble les chefs du parti royal, et leur annonce que les

troupes anglaises, qu'ils ont si vivement desirées, sont en marche, et se présenteront le surlendemain aux portes de la ville; qu'il ne reste plus qu'à se déclarer, si l'on veut jouir enfin de la présence du petitfils d'Henri IV, de l'époux de la fille de Louis XVI, du neveu du meilleur des rois. Tous les membres du conseil partagent l'impatience de M. de la Rochejaquelein; toutefois des réflexions, suggérées par la prudence, portent quelques-uns d'entre eux à proposer de différer de quarante-huit heures le mouvement, pour concerter les mesures, et pour mieux disposer le peuple; mais le caractère prompt et décisif de M. la Rochejaquelein repousse tout délai. Le digne frère du héros de la Vendée juge qu'en révolution, délibérer lorsqu'il faut agir, c'est tout compromettre; il réunit bientôt toutes les opinions, et les royalistes de Bordeaux arrêtent de se déclarer irrévocablement le 12 mars. Il falloit sans doute un grand courage pour se prononcer ainsi contre l'usurpateur, au moment même où les puissances européennes traitoient avec lui, au congrès de Châtillon; mais qu'on ne cherche pas dans les délibérations des Gascons les timides calculs inspirés par la circons

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