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Pas-de-Calais, avec une population de vingt mille huit cent cinquante-six habitants.

César ne parle pas de Gessoriacum; le port où il s'embarqua pour son expédition de Bretagne, et qu'il désigne par l'expression de citerior portus, est probablement celui d'Ambleteuse, à trois lieues au nord de Boulogne (*). L'auteur le plus ancien chez qui l'on trouve le nom de Gessoriacum est Pomponius Mela (**); après lui tous les écrivains qui parlent des côtes septentrionales de la Gaule, font mention de cette ville (***). Quant au nom de Bononia, ce fut d'abord celui d'un fort bâti au commencement de l'ère chrétienne, au nord de Gessoriacum, de l'autre côté de l'Elna (aujourd'hui la Liane). Une communication fut établie par Drusus (****), au moyen d'un pont, entre Gessoriacum et ce fort, où Caligula fit élever un phare célèbre qui s'est conservé jusque sur la fin du dix-septième siècle, sous le nom de tour d'ordre, en latin, turris ardens, et par corruption, turris ordans ou ordrans. L'établissement de ce phare, attirant les marins de ce côté de la Liane, la population de Gessoriacum les y. suivit insensiblement; ce lieu fut bientôt abandonné; son nom disparut peu à peu, et la ville n'en eut plus qu'un seul, celui de Bononia, d'ou avons fait Boulogne.

nous

Depuis cette époque jusqu'à nos jours, Boulogne fut plusieurs fois assiégée; elle fut prise, en 292, par Constance Chlore, sur les troupes de Carausius, qui s'en était emparé, après avoir ceint, dans la Grande-Bretagne, la couronne impériale.

Les Normands, contre lesquels Charlemagne y avait équipé une flotte en 811, la prirent d'assaut en 882,

(*) Caesar, De Bell, Gall., lib. v. Voyez Walckenaer, Geographie ancienne des Gaules, t. I, p. 418 et suiv.

(**) De situ orbis, liv. 111, ch. 4. (***) Voyez Pline, liv. Iv, ch. 17; Ptolem. géogr., liv. 11, ch. 8; Geogr. min. Insignium urbium, lib. v11, ch. 2. = (****) Flor. lib. 1, ch. 11.

passèrent au fil de l'épée tous les habitants sans distinction d'âge 'ni de sexe, brûlèrent tous les édifices et renversèrent les murailles. Ce ne fut qu'en 912, après le départ de ces barbares, que l'on put commencer à relever les fortifications. Henri III, roi d'Angleterre,tenta inutilement de s'emparer de Boulogne en 1347. Henri VIII s'en rendit maître, en 1544, après un siége de six semaines; mais cinq ans après, Édouard VI la rendit à la France, moyennant quatre cent mille écus. Après la destruction de Thérouane par Charles-Quint, en 1553, le siége épiscopal qui se trouvait dans cette ville, fut transporté à Boulogne, où il subsista jusqu'en 1789.

Le lecteur trouvera, dans l'article suivant, l'histoire des grands événements dont Boulogne fut le théâtre sous le consulat et dans les premières années de l'empire. Disons seulement ici que ces événements furent pour cette ville une cause de progrès, et contribuèrent beaucoup à la prospérité dont elle jouit aujourd'hui. C'est, sans doute, au souvenir de ces obligations que les habitants de Boulogne ont au gouvernement de Napoléon, qu'il faut attribuer le choix fait de cette ville par son neveu, le prince Louis Bonaparte, pour y essayer, en 1840, une seconde tentative contre le gouvernement de juillet.

Boulogne possède des tribunaux de première instance et de commerce, une direction des douanes, un syndicat maritime, des vice-consulats etrangers, une école d'hydrographie de quatrième classe, un college communal, une bibliothèque publique de vingt et un mille volumes; enfin, l'établissement des bains de mer de Boulogne jouit d'une grande célébrité.

BOULOGNE (camp de). Non loin de la ville, à l'endroit peut-être d'où César effectua son passage en Angleterre, s'élève une colonne en pierre, construite sur le modèle de la colonne trajane. Ce monument, commencé en 1803, mais seulement achevé vingt ans plus tard, rappelle le souvenir du camp de Boulogne, où Napoléon rassembla

cent cinquante mille hommes, qu'un de ses plus beaux plans de campagne paraissait devoir infailliblement conduire à Londres.

Dès le début de la révolution, l'aristocratie anglaise s'appliqua sans relâche à nous susciter partout des ennemis. Son ancienne jalousie, augmentée encore par la crainte qu'inspiraient nos principes d'égalité, la décida à ne reculer devant aucune intrigue et devant aucun sacrifice pour étouffer le réveil du peuple français. Néanmoins, conformément aux traditions héréditaires de cette politique qui ne cessa jamais d'entretenir la division sur le continent européen, elle eut, au commencement, la prudence de ne pas descendre dans la lice. Ayant besoin de tous ses bras pour le service de sa marine et de son com

merce, qui, grâce au bouleversement du monde, allaient prendre une extension inouïe, l'Angleterre nous combattit d'abord avec le sang des autres peuples, les soudoyant en apparence, mais, en réalité, ne les payant qu'avec une partie de l'or que les bénéfices de son négoce leur avaient arraché. En un mot, elle employa contre la grande nation la même tactique qu'elle avait, un siècle auparavant, essayée contre le grand roi. C'étaient toujours la même ambition mercantile, le même machiavélisme, les mêmes calculs d'argent si familiers à une caste oligarchique, aux yeux de laquelle l'or était le meilleur, sinon le seul moyen de gouvernement, et pour ainsi dire la clef de la domination universelle.

De là ces coalitions de 1792, mais surtout de 1793 et de 1798, dont l'Angleterre était l'âme, et dans les rangs desquelles figuraient à peine quelques soldats anglais; car, pour ce qui concerne la guerre maritime, le cabinet de Saint-James la menait à lui seul et pour son propre compte, bien plus que dans l'intérêt commun des alliés. La France ne fut pas un seul instant dupe de cette politique tortueuse. Aussi, une fois que la Prusse et l'Autriche se furent avouées vaincues, l'une en 1795, à l'époque du traité de Bâle,

l'autre en 1797, lors du traité de Campo-Formio, tous les esprits, remontant à la cause première de ces ligues incessantes, se mirent à la recherche des moyens de transporter le théâtre de la guerre sur le sol anglais, qui avait été le véritable point de départ de toutes les hostilités contre la France. C'est dans ce but qu'après les campagnes d'Italie le Directoire avait nomme Napoléon général en chef de l'armée d'Angleterre, et l'avait envoyé en cette qualité sur les côtes de l'Océan.

Déjà précédemment, en 1796, le général Hoche, qui venait de pacifier la Vendée, avait eu l'idée généreuse de porter du secours aux Irlandais révol tés. Si ce projet avait réussi, l'Angleterre à son tour aurait eu sa Vendée, et le peuple le plus malheureux de l'Europe aurait brisé ses fers; mais une tempête furieuse assaillit l'escadre française, et la contraignit à regagner le port de Brest sans avoir pu toucher le rivage de l'Irlande, d'où tant de victimes avaient salué nos soldats comme des libérateurs. Peu encouragé par ce précédent, se sentant d'ailleurs entraîné vers l'Égypte, Bonaparte se contenta alors d'inspecter les principaux ports de l'Océan, et d'indiquer Boulogne comme un point d'attaque supérieur à celui de Calais. Jusque-là on avait donné la préférence à Calais, qui ne se trouve qu'à sept lieues de la côte anglaise, tandis que Boulogne en est distante de plus de neuf lieues; mais on avait négligé de tenir compte du courant général de la marée qui porte sur Douvres, avantage décisif pour le succès d'un débarquement.

Peu de temps après le départ de Bonaparte pour l'Orient, le Directoire adopta le système des petites expéditions, les seules qui fussent encore possibles depuis l'éloignement d'une partie de la flotte. Le 6 août 1798, le général Humbert partit de Rochefort à la tête de mille trente-deux hommes, montés sur deux frégates et un vaisseau, et, à la suite d'une traversée pénible, parvint à mettre pied à terre en Irlande. Les succès qu'il y obtint

avec une poignée de braves montrent combien était juste la pensée du général Hoche; malheureusement aucun secours ne put rallier la division Humbert; et, malgré des prodiges de valeur qui lui valurent l'admiration même des Anglais, elle fut réduite à mettre bas les armes.

A son retour d'Égypte, Napoléon débuta par la bataille de Marengo, qui contraignit l'Autriche à subir le traité de Lunéville en février 1801. De son côté, à la suite de plusieurs entreprises inutiles contre Boulogne, l'Angleterre consentit à signer la paix d'Amiens, le 25 mars de l'année 1802. Mais cette puissance, qui n'avait considéré la paix que comme une trêve nécessaire pour le rétablissement de ses finances, refusa de donner à ses troupes l'ordre d'évacuer Malte, quoique l'article 10 du traité d'Amiens lui imposât l'obligation formelle de remettre cette île aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem dans les trois mois de la ratification du traité. Profitant alors de l'état de neutralité auquel il avait soumis les puissances absolues de l'Europe, Napoléon déclara la guerre aux Anglais en 1803, et reprit les hostilités avec l'intention avouée d'opérer enfin une descente dans leur île. A cet effet, il ordonna la formation de plusieurs camps dans les environs d'Ostende, de Dunkerque, d'Ambleteuse, d'Étaple et de Boulogne, ville où avait été concentrée une flottille dès 1801, et où furent alors dirigés environ cent cinquante mille hommes. Il fit en outre construire un nombre considérable de chaloupes canonnières, de prames, de péniches, de toutes sortes d'embarcations faibles d'échantillon, ne présentant presque pàs de prise à l'artillerie des gros navires par leur peu d'élévation au-dessus des eaux, mais également capables de servir aux transports des troupes, et de se défendre, par leur nombre, contre les attaques des vaisseaux de ligne. En quelques mois, mille embarcations de ce genre sortirent des chantiers et des rivières de la France, de la Belgique et de la Hollande. La rade de Boulogne fut le lieu de leur

réunion; de là, par un vent favorable, trois heures pouvaient suffire, dans les grandes marées, pour les conduire à Douvres avec les phalanges victorieuses qui, des plaines de l'Allemagne et de l'Italie, étaient venues se presser dans le camp retranché de Boulogne, en vue des côtes de l'Angleterre. Impatients de s'élancer sur les flots, mais ne pouvant devancer le signal du départ toujours ajourné par de nouveaux incidents, les soldats français s'exerçaient sans relâche à la manoeuvre des chaloupes canonnières. A trois reprises différentes, deux fois en 1803, et une fois en 1804, Napoléon vint les encourager par sa présence, et applaudir à l'intelligence et à la célérité avec lesquelles ils s'embarquaient et descendaient à terre. Cependant i modérait leur ardeur; et, ne pouvant avouer la cause de sa temporisation encore plus habile que prudente, il multipliait pour eux les motifs de distraction, soit en leur donnant des fêtes, soit en occupant leurs bras à des travaux de défrichement ou à la construction de nouvelles routes. Ce qu'il attendait, personne ne s'en doutait encore, et ce fut seulement en 1805 qu'il en fit l'aveu, après l'abandon de tous ces grands préparatifs qui avaient duré trois ans.

Les Anglais tournèrent d'abord en ridicule les projets du camp de Boulogne. Cependant, après avoir épanché leur verve satirique en un torrent de quolibets et de caricatures, après avoir beaucoup ri des menaces du dieu Mars, auquel ils opposaient le trident de Neptune, peu à peu ils ressentirent les atteintes de l'inquiétude, et aux premiers élans de leur gaieté succéda bientôt une terreur panique. « Une flotte anglaise ayant paru dans la rade de Torbay dans un moment où elle n'était point attendue, et n'ayant point répondu d'abord aux signaux de la côte, la consternation fut au comble sur ce point; le bruit de l'apparition des Français se répandit avec une effrayante rapidité, et les maisons furent abandonnées jusqu'à plus de vingt lieues dans les terres. Vainement on

T. III. 13 Livraison (DICT. ENCYCL., ETC.)

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échoué dans cette entreprise. Dès le septembre 1801, cet amiral s'était pré senté une première fois devant Boulo gne avec trente bâtiments de guerr de toutes grandeurs. Une division d la flottille légère française était mouil lée à cinq cents toises de l'entrée d port. Les bombardes anglaises com mencèrent le feu au point du jour, dix-neuf cents toises de la ligne fran çaise; plusieurs fois la flotte anglais voulut s'avancer; les soldats embar qués à bord de la flottille demandaier l'abordage. Vers midi, Nelson, voyar qu'il n'avait pu forcer cette avan garde à rentrer dans le port de Bot logne, s'éloigna après avoir jeté inut lement huit à neuf cents bombes, q n'atteignirent personne.

reconnut promptement la cause de l'erreur, des mesures excessives furent adoptées à la hâte par les agents du gouvernement. On donna l'ordre de déployer le drapeau rouge sur toute l'étendue des côtes du royaume-uni, avec injonction de ne faire aucun quartier aux Français, dans la crainte que le nombre des prisonniers venant à augmenter, ces barbares, quoique désarmés, ne parvinssent à compromettre la sûreté de l'État. On établit, dans toutes les directions, des signaux, au moyen desquels cinquante mille hommes armés pouvaient être réunis sur le même point. Tous les chevaux, toutes les voitures furent mis à la disposition du gouvernement. La levée en masse fut ordonnée, et, comme on manquait de fusils pour armer cette milice, on eut recours au moyen employé en France en 1793; on distribua des piques et d'autres instruments offensifs. On décréta aussi une levée extraordinaire de cent mille matelots; et la presse, cette odieuse mesure de recrutement, fut exercée avec une rigueur qui n'avait pas encore eu d'exemple. On arma avec une artille-çaise d'observation annonça l'attaqu rie formidable les côtes les plus menacées; on construisit même, à grands frais, des écluses pour inonder tout le comté d'Essex; enfin le gouvernement prit des dispositions pour qu'à la première nouvelle du débarquement des Français, on incendiât les forêts, les villages, les moyens de transport, on détruisît les chemins, les canaux, on démantelât les villes, on égorgeât tous les bestiaux qui ne pourraient pas être emmenés dans l'intérieur du pays. Les plus riches habitants de Douvres se réfugièrent à Cantorbéry, et des travaux de fortifications furent commencés autour de Londres (*). »

Ce n'était pas sans cause que les Anglais avaient ainsi passé d'un excès de sécurité à un excès de trouble. Toutes les manœuvres de leurs marins avaient été impuissantes pour détruire la flottille de Boulogne; Nelson, luimême, le vainqueur d'Aboukir, avait

(*) Victoires et conquétes, t. XV, p. 76.

Cinq jours après, la flotte de Nelso reparut plus nombreuse et accomp gnée d'un grand nombre de frégate de péniches, de bricks et de chaloup canonnières. Il mouilla à trois mil toises de l'avant-garde française, q occupait toujours une position à cir cents toises en avant du port. A m nuit trois quarts, une chaloupe fra

le feu commença des deux côtés av la plus grande vivacité. Les bombe le canon, la mousqueterie prése taient au milieu des flots un spectac tout à fait imposant; aucune batter de terre ne put tirer, de peur d'atteind les chaloupes françaises au lieu de fra per celles des ennemis. Six péniches a glaises attaquèrent la chaloupe cano nière l'Etna, le capitaine Pévrieu qui la commandait, tua de sa ma deux matelots ennemis. Presque tout les chaloupes canonnières français furent en même temps abordées; ma les péniches anglaises trouvèrent pa tout une résistance vigoureuse; pa tout elles furent repoussées. Les pl braves des Anglais qui tentèrent l' bordage furent tués, blessés ou fai prisonniers; la chaloupe la Surprise couler bas quatre péniches anglaise Pendant que le front de cette ligne so tenait le combat avec un tel avantag une division anglaise s'efforçait de tourner en passant entre la terr

mais, comme à Algésiras, les Anglais furent trompés dans cette manoœuvre. Foudroyés par l'artillerie de terre et le feu des chaloupes, ils se retirèrent après une perte considérable. Les actions de courage se multiplièrent durant cette nuit; on vit des soldats arracher des mains des Anglais les piques dont ils étaient armés, et les percer ensuite avec leurs propres lances, tandis que d'autres leur renvoyaient les grenades lancées sur leur bord.

Après la rupture de la paix d'Amiens, les Anglais demeurèrent pendant six mois tranquilles spectateurs des mouvements des chaloupes françaises, et ne purent empêcher d'arriver à leur destination les embarcations que l'on y conduisait des côtes de la Belgique et de la Hollande, de Dieppe et du Havre. Un engagement eut lieu entre une division venant d'Ostende, commandée par l'amiral hollandais Verhuel, et une escadre de bâtiments de guerre anglais, composée de vaisseaux de ligne, de frégates et de corvettes. Ils firent un feu terrible, mais ils ne purent arrêter la marche des chaloupes, qui continuèrent, malgré leurs décharges, de louvoyer le long des côtes, et endommagerent beaucoup la flotte: l'avantage demeura aux chaloupes. Au printemps de l'an née 1804, Napoléon, nommé empereur, s'empressa de créer la Légion d'honneur, dont l'aigle devait être désormais la récompense de tous les services éminents rendus à la patrie. Cette honorable distinction avait été

distribuée pour la première fois dans le temple de la valeur guerrière, au sein des Invalides, en présence des cendres de Turenne. Ce fut au milieu des braves qui menaçaient l'Angleterre sur les côtes de Boulogne que l'empereur décerna pour la seconde fois, le 15 août 1804, le prix de la vertu militaire. Les troupes françaises étaient barraquées sur l'emplacement d'un ancien camp romain. De son trône, Napoléon apercevait les côtes; il était entouré, non des images de ses ancêtres, mais d'un trophée d'armes formé des drapeaux pris à Montenote, Arcole,

Rivoli, Castiglione, aux Pyramides, à Aboukir, à Marengo. Le soldat le voyait assis sur le siége antique de Dagobert; mais ces étendards lui rappelaient que Napoléon devait toute sa renommée, tout son pouvoir, à sa valeur guerrière et à ses talents militaires. Devant lui étaient portées les décorations de la Légion d'honneur dans les boucliers et les casques de Duguesclin et de Bayard. Saisis d'une émotion religieuse, on vit des officiers et des soldats venir baiser le bouclier du chevalier sans peur et sans reproche. L'empereur paraît; l'allégresse est universelle; les troupes agitent leurs armes, et voient avec joie les plus braves recevoir une décoration que tous espèrent mériter.

Cependant, tandis que Napoléon Bonaparte encourageait ainsi ses soldats à de nouveaux combats, l'Angleterre méditait avec ses armes ordinaires d'incendier Boulogne et sa flotte. Le 3 octobre 1804, l'amiral Keith parut en vue de Boulogne, avec cinquante-deux vaisseaux; vingt-cinq étaient de petits bricks de peu d'ap parence; leur faible échantillon fit juger à l'amiral Brueix que ce devaient être des brûlots. Toutes les circonstances étaient favorables aux Anglais pour diriger ces bâtiments incendiaires sur les Français; les vents et la marée por taient en même temps vers la côte. L'amiral Brueix jugea en conséquence qu'il allait être attaqué. Des barrages furent établis en avant de la ligne française, à la droite et au centre; des canots bien armés furent envoyés avec des péniches à gros obusiers pour détourner les brûlots. L'attaque commença effectivement sur les dix heures du soir. Les Anglais détachèrent sur tout le front de la ligne française plusieurs brûlots qu'ils dirigèrent, avec leurs embarcations, jusqu'à une certaine distance; et, lorsqu'ils les avaient abandonnés, le vent et les flots les poussaient également sur les chaloupes françaises. A leur vue, ces bâtiments ouvraient un passage, de manière que presque tous les brûlots éclatèrent en dedans de la ligne, très-.

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