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ce qui venait du passé se réduisait à de mesquines proportions, et de ridicules personnages étaient les héritiers et les représentants de ces abbés du moyen âge, grands par l'autorité de leur parole et la sainteté de leur vie, et dont l'importance, comme celle des abbés de Cîteaux, de Cluny, de Saint-Denis, par exemple, était bien supérieure à celle de la plupart des évêques (*).

A cette époque, lorsqu'un abbé de Saint-Denis sortait de son monastère, il était accompagné d'un bouteiller, d'un chambellan et d'un maréchal, qui tenaient leurs offices en fief. L'abbé de Saint-Riquier avait pour vassaux cent dix-sept nobles qui tenaient en fief des terres du monastère. Chaque jour il nourrissait trois cents pauvres, cent cinquante veuves et trois cents religieux. La ville de Saint-Riquier, qui lui appartenait, contenait, au temps de Charlemagne, deux mille cinq cents maisons, et chacune d'elles devait annuellement à l'abbé quatre deniers (plus de trente sous d'aujourd'hui), plus quatre poules, quatre chapons et trente œufs, en tout dix mille poules, dix mille chapons et soixante-quinze mille œufs. Enfin tout le peuple était partagé en quatre classes, devant chacune à l'abbé cent livres de cire et trois livres d'encens.

Dans l'intérieur de leurs monastères les abbés possédaient une autorité tantôt souveraine et tantôt limitée; parfois le prieur ou doyen l'assistait de ses conseils, nais on ne saurait rien dire de général à ce sujet.

Les seigneurs qui possédaient des abbayes étaient appelés abbés-comtes ou abbés séculiers. (Voyez les Annales,

(*) Cependant ceux-ci eurent toujours le pas sur les abbés, et furent chargés de leur donner la bénédiction ou consécration spirituelle qui était pour eux comme la cérémonie d'investiture de leurs abbayes. Les évèques jaloux de leurs prérogatives même les plus futiles, laisserent bien aux abbés le droit de porter la mitre et la crosse, mais à la condition qu'elles ne seraient décorées que d'ornements d'or sans jamais avoir de pierres précieuses.

127 et suiv., où nous avons nommé les plus importants monastères, et les mots ORDRES RELIGIEUX, MOINES. etc.)

Abbé de Sainte- Espérance ou de Sainte-Elpide, se disait proverbialement d'Un homme qui prenait la qualité d'abbé sans en avoir le titre; et Se promettre la vigne de l'abbé, pour Se promettre une vie de délices. Les meilleurs crus dans toutes les provinces étaient en effet entrés les uns après les autres dans les domaines des nionastères. Quand Château-Châlons, dit M. L. Leclerc, un de nos économistes les plus distingués, appartenait à une respectable abbesse qui faisait garder son beau vignoble jour et nuit, qui vendangeait tard, qui confiait le soin des celliers aux membres de son chapitre les plus exercés par une longue expérience, la renommée du vin de Château-Châlons n'était point supérieure à son mérite. Avec les riches chapitres et les opulents monastères, beaucoup de vins de France s'en sont allés, qui ne reviendront plus avec les droits réunis et les bans de vendange (*).

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Abbé régulier, supérieur de religieux, qui etait religieux lui-même et portait l'habit de son ordre.

Abbé en second, prieur d'un mo

nastere.

Abbé des abbés, titre qu'on donnait à l'abbé du Mont-Cassin, parce que tous les moines de l'Occident avaient d'abord reçu leur règle dans cette abbave.

Abbé œcuménique ou universel, titre que plusieurs moines grecs ont pris à l'imitation du patriarche de Constantinople.

Abbé-cardinal, titre honorifique, accordé par le pape. Il se disait particulièrement Des abbés en chef, lorsque des abbayes qui avaient été réunies venaient à être séparées.

Abbé, se disait, selon du Cange, de Ceux qu'on appelait de son temps Curés primitifs. Voy. PRIMITIF.

(*) Aperçu statistique de la France dans le Guide pittoresque, t. V, p. 52.

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Abbé de l'oratoire du palais ou du sacré palais, Un des titres que portait l'archichapelain de la cour, sous nos anciens rois.

Abbé des Cornards, titre du président de la confrérie des Cornards. Voy. CORNARD.

Abbé-chevalier. Voy. CHEVAlier. ABBESSE. Les abbesses étaient les supérieures des abbayes de filles.. Elles s'attribuèrent tous les droits et prérogatives des abbés, et, malgré des réformes nombreuses, quelques-unes d'entre elles, notamment celles de Montmartre et de Saint-Antoine à Paris, se maintinrent jusqu'au dernier siècle en possession d'une juridiction presque épiscopale, nommant à des cures, portant la crosse, etc. Cependant les abbayes de filles restèrent soumises à l'autorité de l'évêque diocésain, tandis que les abbés parvinrent à s'en rendre indépendants. Les places d'abbesses, comme celles d'abbés, furent envahies par les familles nobles; et comme il fallait avoir dix ans de profession pour être abbesse, on déclarait religieuses des enfants au ber

ceau.

ABBEVILLE. Cette ville, d'une médiocre étendue et chef-lieu de l'une des sous-préfectures du departement de la Somme, ne fut, dans l'origne, qu'une maison de plaisance du riche et puissant abbé de Saint-Riquier (Abbatis villa), bâtie sur la Somnie, à cinq lieues de la mer (*). Peu à peu la villa abbatiale se transforma en un château entouré de maisons, et à la fin du dixième siècle Hugues Capet, trouvant cette position convenable, fortifia le bourg pour ar rêter les ravages des Normands dont les barques remontaient alors tous les fleuves de la France qui se jetaient dans l'Ocean, et y établit un de ses vassaux, qui porta le titre d'avoué parce

(*) Il paraît cependant, d'après le dernier historien d'Abbeville, M. Louandre, que sur l'emplacement d'Abbeville s'élevait dans l'antiquité une forteresse romaine; après l'invasion, les moines remplacèrent les légionnaires et camperent comme ceux-ci sur la Somme,

qu'il devait protéger les terres du monastere. Plus tard l'avoué s'adjugea le titre héréditaire de comte de Ponthieu. Au moyen âge, Abbeville fut une cité industrieuse et commerçante; elle fabriquait de gros draps qui trouvaient un grand débit aux foires de Champagne, où les marchands conduisaient aussi des troupeaux nombreux de porcs et de moutons. Colbert fit beaucoup pour son industrie en faisant venir de Courtrai Josse Van-Robais qui établit dans Abbeville des fabriques de draps fins, façon de Hollande et d'Angleterre. Ce fut alors le temps de sa plus grande prospérité, et le géographe Samson, qui vivait à cette époque et qui était de cette ville, porte le nombre de ses habitants à trente-cinq ou quarante mille âmes. Aujourd'hui elle n'en compte que 19,162. Mais les grands travaux que l'on exécute en ce moment à Saint-Valery, où aboutit le canal de la Somme sur lequel Abbeville est située, et qui ont pour objet d'améliorer le port de la première de ces deux villes, augmenteront sans doute la prospérité de l'ancienne capitale du Ponthieu. Elle occupe encore maintenant un rang important parmi nos viles industrielles par ses manufactures de draps, de velours et de moquettes.

Abbeville se vante de n'avoir jamais été prise, et se faisait appeler autrefois Abbeville-la-Pucelle..Tant que les Anglais restèrent maîtres de Calais, la possession d'Abbeville fut très importante, parce que cette ville, qui gardait la ligne de la Somme, couvrait une partie de la Picardie et de la Normandie. Aussi nos rois récompensèrent sa fidélité (semper fidelis était sa devise) par la concession d'importants priviléges dont plusieurs étaient encore conservés par ses majeurs au dernier siècle. C'étaient comme les restes de l'ancien droit de commune qui leur avait été accordé en 1130, et qui fut confirmé le 9 juin 1184 par le comte de Ponthieu. Le préambule de cette charte de confirmation expose la cause de l'insurrection populaire. Lorsque mon aïeul Guillaume Talvas, disait le comte, eut vendu la com

<<mune aux bourgeois d'Abbeville, à cause des injustices et des vexations ⚫ que les grands de sa terre leur faisaient subir fréquemment, etc. » Abbeville avait donc alors, comme les autres communes, son maire, ses échevins, ses arbalétriers, sa milice du guet, ses corporations d'arts et métiers, son beffroi, le droit de battre monnaie, une juridiction étendue, etc. Plus tard la charge de majeur ennoblit celui qui en était revêtu. — Avant la révolution le gouvernement d'Abbeville, aussi bien que la justice, la police et la milice de la ville et des habitants, appartenaient encore au majeur. A cette époque l'élection d'Abbeville renfermait cinq bailliages et le comté de Ponthieu. C'est à Abbeville que fut jugé et exécuté l'infortuné Delabarre (voyez ce nom). Abbeville a vu naître Millevoie et M. de Pongerville. C'est aussi la patrie de M. Lerminier, qui, après avoir été saint-simonien, puis rédacteur d'une feuille républicaine, est aujourd'hui maitre des requêtes au conseil d'État. ABDICATION. Si l'on omet l'abdication forcée de quelques princes mérovingiens tonsures et enfermés dans un cloitre, et l'abdication volontaire de Carloman, frère de Pepin, qui se retira au mont Cassin, nous n'avons en France d'autre abdication que celle de Napoléon en 1814 et 1815, et celle de Charles X en 1830.

Abdication de 1814. · A la fin de 1813, la France se trouvait, comme vingt ans auparavant, menacée sur ses propres frontières. Alors elle avait victorieusement repoussé l'invasion; mais en 1813, épuisée par tant de combats, rassasiee de conquêtes et de gloire militaire, elle écoutait avec faveur ceux des membres du corps législatif qui, muets si longtemps, profitaient de sa détresse pour demander à Napoléon du repos et de la liberté. L'intention 14 était bonne, sans doute, mais le moment était bien mal choisi pour commencer une opposition violente contre l'homme qui seul était capable de sauver la France du plus grand des malheurs qu'un pays puisse souffrir, une invasion armée; et d'ailleurs Napo

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léon était toujours l'élu du peuple, le représentant en Europe de la révolu tion française, le chef d'une glorieuse démocratie, qui avait sans doute mé connu, mais non oublié de quelle source découlait son pouvoir. Peut-être que l'expérience et les revers lui auraient apporté d'utiles enseignements; et mieux valait, après tout, se fier à un enfant de la révolution qu'à ces hom mes qui combattaient depuis si long. temps contre la France, leur patrie, et revenaient avec leurs anciens res sentiments.

L'opposition intempestive du corps législatif porta ses fruits. Napoléon a beau faire, dans la campagne de 1814, des efforts gigantesques, remporter les belles victoires de Champ-Aubert, de Montmirail, de Montereau, partout les défections éclatent. Bordeaux ouvre ses portes aux Anglais, et Joseph, que son frère a chargé du commandement de Paris, capitule, après un combat honorable pour la garde nationale, quand Napoléon accourait pour sauver sa capitale et écraser peutêtre l'armée combinée.

C'était dans la nuit du 30 au 31 mars que Paris avait capitulé, et, dès le 31 au matin, M. de Talleyrand, président du sénat, le baron Louis et l'abbé de Pradt avaient vivement sollicité l'empereur Alexandre de se prononcer en faveur des Bourbons. Le sénat auquel Napoléon avait accordé l'initiativé dans les plus grandes affaires, fut invité par le czar à pourvoir aux besoins des circonstances et au salut de l'État. Habitué d'obéir, il se rassembla sur l'or. dre de l'empereur russe, proclama la déchéance de Napoléon qui lui était demandée, et nomma un gouvernement provisoire. Cependant le duc de Vicence, envoyé par Bonaparte auprès des alliés, avait parlé de régence et d'abdication en faveur du roi de Rome. Ces propositions avaient été écoutées, car il fallait ménager l'Autriche qui semblait avoir intérêt à faire confier le gouvernement de la France aux mains d'une archiduchesse; et les partisans des Bourbons n'avaient pas encore assez travaillé la population de

2 Livraison. (PICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE, ETC.)

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Paris pour en obtenir, en faveur d'une restauration, des acclamations qui pussent engager les rois alliés à appeler eux-mêmes Louis XVIII sur le trône. Mais il fallait une prompte décision, et Napoléon, qui avait reçu à Fontainebleau le duc de Vicence, dans la nuit du 2 au 3 avril, refusait de s'expliquer.

«Le soldat était bien disposé et accueillait par des cris de joie le projet d'arracher la capitale à l'ennemi; les jeunes généraux n'écoutaient que leur ardeur guerrière, redoutant peu de nouvelles fatigues; il n'en était pas de même dans les rangs plus élevés, où l'influence de Paris se faisait évidemment sentir.

« On frémissait à l'idée des malheurs particuliers qu'une seule marche pouvait attirer sur les hôtels où l'on avait laissé femmes, enfants, parents, amis, etc. La disposition que montrait la troupe à s'élancer dans ce grand désordre achevait de jeter l'effroi; on tremblait aussi de perdre, par ce que l'on appelait un coup de tête, la fortune et le rang qu'on avait si péniblement acquis, et dont on n'avait pas encore pu jouir en repos. Peut-être Napoléon a-t-il déjà parlé à trop de personnes de l'abdication qu'on lui demande; cette question délicate est livrée au public; on l'agite dans la galerie du palais, et jusque sur les degrés de l'escalier du Cheval-Blanc. Malheureusement l'abdication convient à bien du monde; c'est un moyen qui s'offre de quitter Napoléon sans trop de honte, on se trouve ainsi dégagé par lui-même, on trouve commode d'en finir de cette façon; et si Napoléon se refusait à ce grand parti, quelquesuns parlent déjà de briser le pouvoir dans sa main.

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« C'est dans ces dispositions que l'on apprend que le sénat a proclamé la déchéance. Napoléon a reçu le sénatusconsulte, dans la nuit dù au 4, par un exprès du duc de Raguse. La nouvelle est connue presque en même temps de tous les personnages marquants qui sont à Fontainebleau, et c'est le sujet général des conversations.

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Cependant, le 4, les ordres étaient donnés pour transférer le quartier impérial entre Ponthiéry et Essonne. Après la parade, qui avait lieu tous les jours à midi dans la cour du Cheval-Blanc, les principaux de l'armée avaient reconduit Napoléon dans son appartement. Le prince de Neufchâ tel, le prince de la Moskowa, le duc de Dantzick, le duc de Reggio, le duc de Tarente, le duc de Bassano, le duc de Vicence, le grand maréchal Bertrand, quelques autres, se trouvaient réunis dans le salon; on semblait n'attendre que la fin de cette audience pour monter à cheval et quitter Fontainebleau. Mais une conférence s'était ouverte sur la situation des affaires; elle se prolonge dans l'après-midi, et, lorsqu'elle est finie, on apprend que Napoléon a abdiqué. Une seule chose a frappé Napoléon, c'est le découragement de ses vieux compagnons d'armes, et il a cédé à ce qu'on lui dit être le vœu de l'armée.

« Mais s'il abdique, ce n'est qu'en faveur de son fils et de sa femme régente. Il en rédige l'acte de sa main et en ces termes :

« Les puissances alliées ayant pro«< clamé que l'empereur Napoléon était « le seul obstacle au rétablissement de la paix en Europe, l'empereur Na

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poléon, fidèle à son serment, déclare qu'il est prêt à descendre du trône, « à quitter la France et même la vie <«< pour le bien de la patrie, inséparable « des droits de son fils, de ceux de la régence de l'impératrice, et du main<< tien des lois de l'empire.

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cence. Les hommes du gouvernement provisoire n'ont pas cessé d'obséder les Souverains pour en obtenir l'exclusion définitive de la régente et de son fils. « La peur qu'ils ont du père ne leur permet d'espérer désormais quelque sûreté que par la chute de la famille entière. Ils ne quittent donc pas les salons des princes alliés. Les plénipotentiaires les ont trouvés à ce poste; ils ont vu avec inquiétude l'air de contentement qui règne sur leur visage. Un personnage survient, et l'inquiétude des plénipotentiaires est au comble.... Le duc de Raguse, à qui ils venaient de parler en changeant de chevaux à Essonne, ils le voient entrer la tête haute dans le salon des alliés; bientôt tout s'explique: ils apprennent de la bouche de l'empereur Alexandre que les troupes du maréchal ont été conduites par le général S.... (*) à Ver• sailles, et que la désertion du camp d'Essonne laisse la personne de Napoléon à la discrétion des alliés.

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Jusqu'ici les souverains avaient cru devoir user de ménagements envers Napoléon, qui s'appuyait sur les vœux et les affections de l'armée. Tant qu'on l'avait vu à la tête de cinquante mille hommes d'élite postés à une marche de Paris, les considérations militaires l'avaient emporté sur bien des intrigues. Maintenant que Fontainebleau a cessé d'être une position militaire, et que l'armée semble abandonner la cause de Napoléon, la question a changé de face; le temps des ménagements est passé l'abdication en faveur de la régente et de son fils ne suffit plus à un ennemi rassuré; on déclare aux plénipotentiaires qu'il faut que Napoléon et sa dynastie renoncent entièrement au trône.

« Il faut donc aller chercher de nouveaux pouvoirs à Fontainebleau, et c'est le duc de Vicence qui remplit encore cette pénible mission.

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Le premier mouvement de Napoléon, en le voyant, est de rompre une

(*) On avait vu la veille, à Fontainebleau, ce même général puisant deux mille écus dans la bourse de Napoléon. (Note de M. Fain.)

négociation qui devient si humiliante. Poussé à bout, il veut secouer les entraves dont on l'embarrasse depuis quelques jours. La guerre n'offre plus rien de pire que la paix; c'est un fait qui doit être clair maintenant pour tout le monde, et il espère que les chefs de l'armée sont désabusés de. leurs chimères. Il reporte toutes ses pensées vers les opérations militaires. Peut-être peut-on encore tout sauver; les cinquante mille soldats du maréchal Soult qui sont sous les murs de Toulouse, les quinze mille hommes que le maréchal Suchet ramène de Catalogne, les trente mille hommes du prince Eugène, les quinze mille hommes de l'armée d'Augereau que la perte de Lyon vient de rejeter sur les Cévennes, enfin les nombreuses garnisons des places frontières, et l'armée du général Maison, sont encore des points d'appui redoutables sur lesquels Napoléon peut manoeuvrer avec ce qui lui reste autour de Fontainebleau... Il parle de se retirer sur la Loire.

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A ce cri de rupture, l'alarme se répand de nouveau dans les quartiers généraux de Fontainebleau et dans les galeries du palais. On s'unit pour rejeter toute détermination qui aurait pour résultat de prolonger la guerre. La lutte a été trop longue, l'énergie est épuisée; on le dit ouvertement : on en a assez! On ne pense plus qu'à mettre à l'abri des hasards ce qui reste de tant de naufrages; les plus braves finissent par attacher quelque prix à la conservation de la vie qu'ils ont réchappée de tant de dangers! Peut-être aussi se sent-on entraîné par une vieille aversion contre la guerre civile. Tout enfin devient contraire à ce qui ne serait pas un accommodement. Non-seulement la lassitude a dompté les esprits, mais chacun des chefs qui en valent la peine a déjà reçu de Paris des paroles de conciliation et des promesses pour sa paix particulière. On se plaît à envisager la révolution nouvelle comme une grande transaction entre tous les intérêts français, dans laquelle il n'y aura de sacrifié qu'un intérêt, celui de Napoléon. C'est à qui

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