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CHAPITRE XXXIV.

République Parthénopéenne.

tentiaires français.

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Assassinat des ministres plénipo-
Fête funèbre en l'honneur de

Dissolution du congrès de Rastadt. Effet produit en France par cet événement. Bonnier, Roberjot et Jean Debry. Extraits de discours. Subvention de guerre. dans le directoire et dans le ministère, révolution du 30 prairial. - Situation de la France, d'après le nouveau directoire. Porte de la Victoire.

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Les Rois fainéants; épigramme. Rentrée de Bonaparte au Caire, par la

Jamais la république française ne s'occupa aussi activement de propager les formes républicaines chez ses voisins, qu'au moment où elle était près de se dissoudre elle-même. Elle avait établi les républiques lémanique, cispadane, transpadane, ligurienne, cisalpine, batave. Voici que le 10 janvier 1799 le général Championnet s'empare de Capoue, puis de Naples; que le roi Ferdinand se retire en Sicile, pendant que Mack implore la générosité des Français; voici que, le 23 du même mois, un gouvernement démocratique est organisé à Naples sous le nom de république parthénopéenne.-De cette singulière contradiction, il arriva que souvent la France s'imposait à ses protégés, et qu'elle les tyrannisait pour les rendre républicains, ainsi que cela eut lieu en Suisse. N'est-ce pas là un effet vraiment providentiel? Le directoire joue la comédie du libéralisme, dont un homme, en Égypte, s'apprête à venir faire lui-même le dénouement. Mais n'anticipons pas sur les événe

ments.

La France luttait avec avantage, sinon avec une supériorité prononcée, contre toute l'Europe. Bonaparte, Moreau, Masséna, Macdonald, Championnet, Jourdan, commandaient ses armées. Elle avait pris l'offensive; plus, elle devenait conquérante; elle traitait de gré à gré avec les vaincus, selon son bon plaisir. Bonaparte a fait une heureuse expédition en Syrie. ElArisch, Gasah, Jaffa, sont au pouvoir des Français, tandis qu'en Europe l'armée du Danube s'avance sur la rive droite du Rhin, et que Jourdan s'ap

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prête à combattre le prince Charles qui a été mis à la tête de l'armée autrichienne. Heureusement toutefois pour Bonaparte, les affaires de la guerre ne prenaient pas une aussi bonne tournure en Europe qu'en Egypte, et ses amis prétendaient que son absence s'y faisait péniblement sentir. En effet, une garnison française occupant Corfou, assiégée depuis quelques mois par une flotte saxo-russe, a été contrainte à capituler (a), et le prince Charles a gagné sur le général Jourdan la bataille de Pfullendorf; et ce dernier a été forcé à rétrograder, retraite habile sans doute, mais qui n'en a pas moins inspiré les esprits satiriques, les hommes qui applaudissent à chaque revers éprouvé par le pays.

Jourdan! accusé d'aimer la fuite! c'était condamner le malheur. Le directoire cependant pense qu'il est à propos de le remplacer le directoire n'aurait-il gardé des vertus républicaines que le défaut de l'ingratitude Masséna a succédé à Jourdan, en réunissant les deux armées de l'Helvétie et du Danube. Jourdan est malade, dit-on alors; et il se retire à Strasbourg. Près de Vérone encore, le général Shérer, par excès de confiance dans l'intrépidité de ses soldats, a attaqué l'armée autrichienne, double de la sienne, et a été battu, aussi bien qu'à Maguagno (b).

Nous disions donc avec raison, plus haut, que la lutte ne se soutenait pas pour la France avec une supériorité prononcée.

Dans ces conjonctures, tous les esprits se tournèrent vers le congrès de Rastadt. Mais longtemps avant le 30 germinal (19 avril), la légation française s'apercevait que les moyens de tout genre étaient employés par les ennemis de la paix pour opérer la dissolution du congrès, et l'on comptait effectivement le voir expirer insensiblement par la retraite successive de ceux qui le composaient. » Le 13 avril, le ministre plénipotentiaire de l'Autriche quitta Rastadt, et la députation de l'empire déclara le congrès suspendu. Nos ambassadeurs se retirèrent à Strasbourg, attendant l'issue des événements, et bientôt le directoire comprit qu'il n'y avait pas d'arrangement possible avec les puissances de l'Europe. Successivement, les troupes autrichiennes arrêtèrent les pontonniers qui passaient la correspondance diplomatique, et firent prisonnier, malgré sa plaque et ses passeports, le courrier de la légation française.

Ces violations du droit international furent suivies d'un acte unique dans les fastes de l'Europe. Le 28 avril, les ministres français, quittant la ville de Rastadt, furent assassinés par des individus revêtus d'uniformes autrichiens. Bonnier et Roberjot succombèrent; Jean Debry seul échappa à la mort. Cet acte inouï excita en France l'indignation générale. Quelques gens en firent un prétexte pour nier le patriotisme et le zèle du directoire. La masse lança

(a) Le 3 mars.

b Près de Vérone, le 25 mars; à Maguagno le 5 avril.

`l'anathème sur l'Autriche, qui ne « devait plus peser sur l'humanité. (a) » Le conseil des Cinq-Cents décida que les siéges des victimes resteraient vides. qu'on mettrait à leurs places leurs costumes de représentants couverts d'un crêpe; que les noms des ambassadeurs seraient compris dans l'appel nominal; qu'alors tout le monde, les députés et le public des tribunes, se lèverait avec respect; que les secrétaires du conseil répondraient pour eux, et qu'enfin le président ajouterait: Assassinés au congrès de Rastadt... Que leur sang retombe sur les auteurs de l'horrible massacre!

A son tour, le directoire fit imprimer, à l'imprimerie nationale, une affiche qui fut placardée dans toutes les communes de France, et qui portait en gros caractères : « Le 9 floréal an VII, à neuf heures du soir, le gouvernement autrichien a fait assassiner, par ses troupes, les ministres de la république française, Bonnier, Roberjot et Jean Debry, chargés par le directoire exécutif de négocier la paix au congrès de Rastad. Mort au tyran! »>

Chaque armée de terre et de mer reçut une oriflamme tricolore ayant pour inscription:

LA NATION A ÉTÉ OUTRAGÉE DANS LA PERSONNE de ses plénipOTENTIAIRES, ASSASSINÉS A RAStadt par les satellites de l'autriche. VENGEANCE!

Une fête funèbre en mémoire des victimes fut célébrée dans toute la France. A Paris, publiquement, le président du directoire « voua à la vengeance des peuples et à l'exécration de la postérité, les gouvernements coupables de l'assassinat des ministres français (b), » et les corps de musique exécutèrent des hymnes de guerre. A Doullens, un orateur s'écria.

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Cieux, tonnez sur l'atriche, et foudroyez la tête

Du tyran qui surous commande le forfait!
Ministres égorgés, suscitez la tempête

Qui doit externer l'assassin de la paix!!

Tyran de l'Autriche, chef d'assassins, puisse le ciel en courroux lancer sur ta tête ses carreaux embrasés! Tes entrailles de fer sont inaccessibles aux remords dévorants, mais sois livré aux furies infernales pour te déchirer. Déjà la Renommée, indignée, dénonce partout tes forfaits. Tous les peuples, nos fidèles alliés, sont debout, et, avec les républicains, je les entends crier: Guerre à l'Autriche! Vengeance! vengeance! vengeance!

« Les cris de vengeance! poussés par l'orateur ont été chaque fois répétés par tous les citoyens et militaires présents, ces derniers levant les armes (c). »

(a) Expression de Joseph-Marie Chénier, dans son panégyrique de Boursier et de Roberjot.

(b) D'après la disposition d'une loi du 21 floréal.

(e) Procès-verbal de la fete funéraire célébrée dans le canton de Doullens.

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