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de ce vœu que vingt peuples réunis, impatiens de consolider leur liberté, reçurent à Lyon une organisation commune, et déférèrent à Votre Majesté la première magistrature. Cette institution indéterminée par sa dénomination, et indécise par sa durée, ne répondait qu'à l'intérêt et au besoin d'associer les affections et d'apaiser les inquiétudes du moment. Mais si l'organisation de la France avait permis à ces peuples de s'ouvrir sans réserve sur le gouvernement qu'ils préféraient, dès lors ils auraient exprimé à Votre Majesté tout ce que› depuis la fondation de l'empire, l'armée italienne? les autorités constituées et des réunions nombreuses de citoyens lui ont unanimement exposé dans leurs adresses....

» Ainsi Votre Majesté règnera en Italie, et pendant quelque temps l'empire et le royaume que vous avez institués, liés par les mêmes affections, engagés par les mêmes intérêts, s'éleveront, s'affermiront à l'abri du même pouvoir.

>> Tout n'est pas incertain dans l'avenir : les âmes fortes et les esprits élevés savent y distinguer ce qui est du domaine de leur prudence et ce qui appartient au grand arbitre des événemens. Votre Majesté prévoit avec certitude l'événement futur de l'affranchissement de Malte (occupée par les An¬ glais), et l'indépendance légitime de la république ionienne (occupée par une armée russe). Elle ne veut

pas mettre un prix à la séparation des couronnes de France et d'Italie, et c'est pour cela même qu'elle en détermine l'époque.

» L'avenir et le passé sont pour la malveillance ùn texte inépuisable de mensonges : elle calomnie par de vains présages, elle calomnie par de vaines comparaisons. N'a-t-elle pas souvent affecté d'abuser de l'éclat des victoires de Votre Majesté en exagérant leurs résultats? N'a-t-elle pas cherché à répandre l'alarme en rappelant la gloire, le nom et lå destinée d'Alexandre et de Charlemagne ? Frivoles et trompeuses analogies!

» Charlemagne n'a eu ni successeurs, ni voisins. Son empire ne lui a pas survécu. Il fut partagé; il devait l'être. Charlemagne a été conquérant, et non fondateur. Les fondateurs gouvernent pendant pas leur vie, et ensuite pendant des siècles. Charlemagne vivait à une époque où l'esprit humain, affaibli par l'gnorance, ne pouvait se porter sur l'avenir.

» Alexandre, en reculant sans cesse les limites de ses conquêtes, ne fit que se préparer des funérailles sanglantes. La grande, l'héroïque pensée de succession n'entra jamais dans son esprit. Charlemagne et Alexandre léguèrent leur empire à l'anarchie.

>> Comme ces grands hommes, nous avons vu Votre Majesté porter avec rapidité ses armes en Europe et en Asie. Comme eux, elle a su embrasser en peu de temps la plus vaste étendue et franchir les plus grandes distances. Mais dans ses plus glorieuses

expéditions et dans ses entreprises les plus hardies, a-t-elle été entraînée par la passion d'envahir et de dominer? Non, Votre Majesté a voulu rappeler la France à des idées d'ordre, et l'Europe à des sentimens de paix.

>> En agissant toujours d'après son caractère, en organisant un état nouveau, Votre Majesté est occupée du soin de manifester à tous les peuples ses principes de stabilité, de conservation et de justice. Elle donne en même temps à la paix future un gage généreux de ses invariables dispositions.

» La France, l'Italie vous choississent comme fondateur de leurs lois, et comme défenseur de leurs droits. L'Europe révère en vous le conservateur de ses intérêts; et un temps viendra où l'Angleterre même, vaincue par l'ascendant de votre modération, abjurera ses haines, et, à l'exemple de tous les peuples contemporains, ne manifestera plus envers vous que le sentiment de l'estime, de l'admiration et de la reconnaissance qu'en secret, même aujourd'hui, les hommes justes et éclairés de cette nation ne refusent pas à Votre Majesté.

» Le sénat va entendre avec reconnaissance la communication des actes constitutionnels qui ont fondé le royaume d'Italie. »

M. de Marescalchi, ministre des relations extérieures de la république italienne, donna alors à l'assemblée, connaissance de ces actes, qui n'étaient qu'une répétition de ce que M. de Melzi avait déjà lu aux

Tuileries; puis tous les membres, tant de la consulte que de la députation, prêtèrent serment de fidélité à leur nouveau souverain, qui, prenant la parole, dit :

« Sénateurs, et vous, messieurs les députés du royaume d'Italie, nous avons voulu dans cette circonstance nous rendre au milieu de vous, pour vous faire connaître sur un des objets les plus importans de l'état notre pensée tout entière.

» La force et la puissance de l'empire français sont surpassées par la modération qui préside à toutes nos transactions politiques.

>> Nous avons conquis la Hollande, les trois quarts de l'Allemagne, la Suisse, et l'Italie tout entière. Nous avons été modérés au milieu de la plus grande prospérité. De tant de provinces, nous n'avons gardé que ce qui nous était nécessaire pour nous maintenir au même point de considération et de puissance où fut toujours la France. Le partage de la Pologne, les provinces soustraites à la Turquie, la conquête des Indes et de presque toutes les colonies avaient rompu, à notre détriment, l'équilibre général.

Tout ce que nous avons jugé inutile pour le rétablir, nous l'avons rendu. L'Allemagne a été évacuée; sés provinces ont été restituées aux descendans de tant d'illustres maisons, qui étaient perdues pour toujours, si nous ne leur eussions accordé une généreuse protection.

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