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qu'il n'étoit point juge. Depuis il abandonna son siége cessa toutes fonctions, et les instances de ses confrères ne purent l'engager à les reprendre. Long-temps avant sa mort, il avoit déposé entre les mains d'un curé de Gap sa profession de foi, et son adhésion à toutes les décisions de Pie VI sur les affaires de l'Eglise de France. Il fut remplacé dans son titre d'évêque constitutionnel par M. André Garnier, qui a tenu la même conduite. Nommé à la cure d'Avançon, au Concordat, il s'est réconcilié avec le saint Siége, et a envoyé au souverain Pontife, dès avant sa captivité; une déclaration trèsprécise de ses sentimens. Il vit dans la pratique des bonnes œuvres, el se rend utile dans le ministère malgré son grand âge. Il emploie la pension que le gouvernement lui donne à nourrir les pauvres, à faire du bien à l'église d'Avançon, à distribuer du blé. Ainsi le schisme constitutionnel a été abandonné ici par ceux qui y avoient pris le plus de part.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. M. le duc de Wellington, ambassadeur extraordinaire d'Angleterre, a pris congé du Roi, le 24, dans une audience secrète qui s'est prolongée long-temps.

M. le duc de Wellington se rend au congrès de Vienne, et lord Fitz-Roi Sommerset est désigné pour remplacer S. Exc. pendant son absence, en qualité de ministre plénipotentiaire. (Journal officiel.)

- Lord Wellington n'est parti que le 24 au matin. La nouvelle du départ du lord Castlereagh de Vienne pour Londres est au moins prématurée. Ce qu'il y a de certain, c'est que des lettres arrivées le 24 portent qu'il étoit encore à Vienne le 15. Il paroît même par ces lettres que rien n'annonçoit son prochain départ, et encore moins qu'on y attendoit lord. Wellington. D'un autre côté, les journaux anglois du 20, reçus ce soir, affirment que lord Castlereagh doit avoir quitté

Vienne, et que, dans tous les cas, ce ministre sera à Londres pour la prochaine ouverture du parlement.

- L'état de Mme. la duchesse d'Orléans est toujours satisfaisant. Cette princesse a montré au moment même de son accident le plus grand calme, et consoloit en quelque sorte Mme. la duchesse de Duras, chez laquelle ce malheur lui est arrivé. S. A. S. a été placée, le 25, sur le lit mécanique de Daujon.

- M. le duc de Rohan-Chabot vient d'être nommé premier gentilhomme à la place de M. le duc de Fleury. C'étoit le beau-père de cette jeune princesse de Léon, ravie à sa famille et à la société par un événement cruel.

-M. de Boufflers, membre de l'Institut, connu si longtemps sous le nom de chevalier de Boufflers, mourut la semaine dernière. Il porta quelque temps le petit collet, et prit ensuite la carrière des armes. Il s'étoit fait remarquer dans les sociétés par les grâces et la légèreté de son esprit, et par des poésies dans un genre alors fort goûté. Grimm, dans sa Correspondance, traite assez sévèrement l'auteur, et se moque un peu de ses succès. M. de Boufflers voulut depuis se faire une autre réputation. On fut étonné de voir le versificateur léger donner un traité sur le libre arbitre. Les malins prétendirent que sa métaphysique, un peu moins gaie que ses poésies, étoit néanmoins tout aussi frivole. L'auteur à l'air de ne pas savoir ce qu'il doit penser de la liberté, et il laisse son lecteur dans la même incertitude. Depuis plusieurs mois la santé de M. de Boufflers dépérissoit sensiblement. Nous avous appris avec plaisir qu'il avoit demandé un confesseur, et que les principes de religion qu'il avoit reçus dans sa jeunesse l'avoient consolé dans ses derniers momens.

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LIVRE NOUVEAU.

Sacrifice de foi et d'amour au saint Sacrement de l'autel, par Je P. Gourdan, chanoine-régulier de Saint-Victori: nouvelle édition. 1 vol. in-12; prix, 2 fr. 5o c. en feuilles, et franc de port, 3 fr. 6o e. A Paris, chez Audot, et au bureau du Journal,

Nous rendrons compte de cet ouvrage,

DIEU, la Nature et la Loi; par M. Le Chevalier Desquiron de Saint-Agnan, ancien magistrat (1).

C'EST un cadre bien vaste que celui que présente ce titre, et qui, pour le remplir, sembleroit exiger de nombreux volumes. L'auteur en convient ; mais ne pouvant, dit-il, oublier que le secret d'ennuyer est celui de tout dire, il s'est borné à faire le sommaire des chapitres que d'autres pourront composer après lui. Ce n'est pas toutefois qu'il n'ait assez long-temps médité son dessein pour écrire plus au long. Il assure s'en être occupé pendant dix ans, et en avoir employé deux autres à rédiger son livre. Enfin, il faut que son ouvrage soit moins de raisonnement que de sentiment; car ce livre, c'est toujours l'auteur qui parle, ne doit ressembler en rien aux autres productions des savans qui l'ont précédé dans la carrière qu'il parcourt, et la raison en est, qu'ils ont écrit avec tout leur esprit, et qu'il a écrit avec toute son ame. Il est assez clair que dans cette comparaison des autres écrivains avec lui-même, l'auteur n'a pas prétendu s'attribuer la plus mauvaise part; mais j'ai cru que cette manière dont il parle de ses vues en composant son ouvrage, et de la forme qu'il

(1) I vol. in-8°. prix; 5 fr. et 6 fr. franc de port. A Paris, chez Fayolle, rue Saint-Honoré, n°. 284; et au bureau du Journal. Ce livre se vend au profit des pauvres orphelins, et les recettes sont versées entre les mains de M. l'abbé Goll, un des vicaires de Saint-Sulpice.

Tome IV. L'Ami de la R. et du R. No. 82. D

a voulu lui donner, le feroit mieux connoître que ce que je pourrois en dire.

il n'en a encore donné qu'un volume, lequel est divisé en deux parties. Dans la première, l'auteur traite de l'homme par rapport à Dieu. Il prend l'homme à la création, examine quelle est sa nature, et la forme que lui a empreinte la main du Créateur. 11 parcourt ensuite toute ses facultés, l'instinct, l'esprit, l'ame, tout ce qui a rapport à elle, etc. Dans un autre livre, il considère l'homme dans sa dépendance envers l'auteur de l'univers, parle de la nécessité d'une croyance, parcourt différens systêmes philosophiques, l'optimisme, le pyrrhonisme, le stoïcisme, etc. De là l'auteur passe à la théocratie des anciens. Il donne une idée de celle des différens peuples. Des considérations sur quelques faux prophètes, la religion révélée, par conséquent, Moïse et Jésus-Christ, les réformateurs, c'est-à-dire, Luther, Calvin, etc., la tolérance, l'emploi de la vie, la mort, fournissent la matière des différens livres et chapitres.

L'état primitif de l'homme fait le sujet de la seconde partie. L'auteur y considère les besoins de l'homme et ses facultés, la dissemblance qui se trouve entre quelques espèces, et même celles qu'introduisent dans ses formes extérieures, des jeux ou des écarts de la nature; il cite à ce sujet des faits trèsextraordinaires pris dans les livres des voyageurs, et qui, par cela seul, d'après un proverbe bien connu, auroient grand besoin d'être bien vérifiés.

Viennent ensuite, pour le sujet d'autres livres, le terme commun de la vie, et par conséquent les exemples de longévité extraordinaire; les devoirs de l'homme envers lui-même et envers ses sembla

bles, sa sociabilité, l'esclavage, l'amour de soi, l'état de famille, les maladies de l'ame et du corps, l'amitié, la piété filiale, etc.; et de même que la première partie finit par la mort, la seconde finit

par les inhumations et la religion des tombeaux. La nature de l'ouvrage m'a obligé à cette nomenclature, parce qu'il échappe à toute autre espèce d'analyse, à cause de la diversité des matières, du nombre et de la briéveté des chapitres et même des livres. Il est tel livre qui n'a qu'un seul chapitre, lequel n'a luimême qu'une page ou même une demie page. Le chapitre où il est traité de l'égalité n'a que quatre lignes. Heureuse peut-être la société, si on n'avoit jamais écrit plus au long sur ce sujet, tant ce mot magique, délayé dans des dissertations prétendues philosophiques, a causé de maux! Le chapitre de la propriété n'a pas cinq lignes. On voit que l'auteur veut bien plus donner à penser qu'à lire, et je crains même qu'il n'ait recherché ce but avec quelque affectation, et qu'il n'ait montré quelquefois plutôt de la prétention à la profondeur, que de la profondeur

même.

Il y a dans la première partie un chapitre de la foi. Ce mot, dans le christianisme, étant consacré à exprimer un don qui nous vient d'en haut, et qui nous fait donner notre assentiment à une vérité révélée, on penseroit d'abord que c'est de cette foi dont il est question: mais il paroît que par le mot de foi, l'auteur n'entend que la lumière naturelle, au moyen de laquelle nous parvenons à la connoissance d'un Dieu créateur, unique, racine et principe de toutes les perfections, qui, nous faisant réfléchir sur nousmêmes, nous convainc que cette terre est un lieu

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