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vieillesse y trouve des espérances d'immortalité. Leriche y puise des leçons et des exemples sur l'usage qu'il doit faire de ses richesses, le pauvre sur l'esprit dans lequel il doit supporter sa pauvreté. Chacun y est instruit sur les devoirs de sa profession; chacun y est éclairé sur ce qu'il lui importe le plus de savoir. C'estlà que sont consignés et les faits les plus certains de l'histoire ancienne, et les seules notions justes sur notre origine, et les traditions les plus authentiques, et le corps de la doctrine, et les preuves de la protection de Dieu sur les hommes, et celle de la vérité de la religion. Là vous trouvez réunis les miracles qui la démontrent, les prophéties qui l'ont annoncée, et les prières qu'elle met dans la bouche de ses enfans, et les espérances qu'elle leur propose. La religion est là toute en action, et la morale toute en pratique; ce qui est sans doute la meilleure manière de les inculquer. Est-il rien de si attachant que la suite de la vie des patriarches, que l'histoire si attendrissante de Joseph, que le récit de la sortie d'Egypte, et du voyage des Israélites vers la terre promise? Que de prodiges éclatans! que de traits signalés de la puissance de Dieu! que de faveurs pour ce peuple privilégié ! L'histoire de ses rois, ses prospérités, ses disgrâces, ses prophètes, les châtimens qu'ils lui annoncent, et qui sont toujours suivis de l'effet, mais qui cessent aussitôt qu'il rentre en lui-même et qu'il reconnoît ses fautes; les histoires incidentes de Tobie, d'Esther, des Machabées, tous ces récits ont un intérêt qui se fait sentir à tous les âges. Voulons-nous envisager ces livres divins sous un autre rapport? ils nous offrent des mo dèles de poésie et de sentiment. L'énergie des pensées y est relevée par la simplicité de l'expression.

Quelle onction dans les psaumes! quelle abondance d'images dans les prophètes! quels caractères de vérité dans les historiens! Ils ne font point de réflexions; ils disent le fait, racontent avec une égale impartialité le bien et le mal. Ils ne cherchent point à intéresser, ils ne veulent qu'être exacts. C'est donc avec raison qu'on a dit que quand même l'Ecriture sainte ne seroit pas le livre par excellence de la religion, le dépôt de la doctrine, le flambeau de la foi, elle seroit encore pour le savant, pour l'homme de goût, pour le critique, pour celui qui veut s'instruire dans l'histoire, un monument curieux et unique qui nous retrace notre origine, les mœurs des nations, et la suite d'un grand nombre d'événemens. Sans elle nous 'ne saurions rien de l'antiquité.

Parmi les divers extraits qui ont été faits de ce livre précieux, celui que nous annonçons se recommande par son ancienneté et son utilité. Il étoit autrefois d'un usage presque général dans les familles. On le mettoit de bonne heure entre les mains des enfans. Les gravures qui y sont jointes servoient d'aliment à leur curiosité. Elles amusoient leurs yeux, et étoient destinées à faire passer dans leur esprit les instructions dont elles étoient accompagnées. C'étoit là que le plus souvent ils apprenoient à lire, et qu'ils prenoient en même temps les premières notions de religion. J'ai oublié beaucoup de choses de mon enfance; mais ce livre est resté dans ma mémoire. Il fut, en quelque sorte, mon premier maître.

Nous devons l'idée de cet ouvrage aux solitaires de Port-Royal, à ces hommes laborieux qui avoient des idées si justes sur beaucoup de choses, et qui auroient été si fort utiles s'ils ne se fussent pas plongés

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dans d'interminables controverses sur les pas d'un guide qui les égara, l'abbé de Saint-Cyran. La Bible, dite de Royaumont, passe pour être le fruit des soins de Nicolas Fontaine, élevé à Port-Royal, et qui partagea l'esprit et les traverses de cette école. On dit qu'il le composa à la Bastille, où il avoit été mis avec le Maistre de Sacy, et que celui-ci, qui avoit plus de talent que Fontaine, l'aida beaucoup dans cet ouvrage. On ne sait pourquoi ils se cachèrent sous le nom de Royaumont, dans un ouvrage qui n'avoit point à craindre d'être vu de mauvais ceil. Mais on étoit accoutumé dans ce parti à dissimuler son nom, tantôt par modestie, et tantôt pour une autre cause. Le livre paroît avoir été publié, pour la première fois, en 1674. On le réimprima souvent, et particulièrement en 1723, et ce fut alors qu'on y mit le nom de le Maistre de Sacy, plus connu que celui de Fontaine.

Ce livre ne se trouvoit plus que difficilement dans la librairie. M. Blaise vient d'en publier une nouvelle édition, parfaitement conforme à l'ancienne. Il n'y a rien voulu changer. Le format, les gravures, le texte, tout a été reproduit avec la plus exacte fidélité. Le religieux éditeur, qui-paroît avoir été guidé dans cette entreprise par d'autres motifs que ceux de l'intérêt et de la cupidité, a cru devoir donner dans son intégrité un ouvrage qui, sous cette forme, avoit eu le plus grand succès. Il a respecté le talent des auteurs et les habitudes des familles. Il a eu le plaisir de voir de grandes autorités consacrer par leurs suffrages le fruit de son zèle et de ses soins. Il a obtenu de dédier son livre au Roi, et S. M. l'a reçu de ses mains avec beaucoup de bonté. Il en a offert également des exemplaires à MONSIEUR et à MADAME, duchesse

d'Angoulême. Il a lieu d'espérer que les personnes pieuses accueilleront également une production si utile. Les familles chrétiennes seront bien aises de voir reproduire un livre qui leur est spécialement destiné. Ce sera pour elles comme un meuble de première nécessité. Le mélange de gravures, de faits et de réflexions, y parle en même temps à l'œil et à l'intelligence de l'enfant. Ses premiers regards se porteront ainsi sur les grandes scènes de la religion, et il en sucera, en se jouant, et les pensées et les sentimens. Ce volume est accompagné de deux cartes de la Terre-Sainte. Le caractère et l'impression sont agréables à l'œil.

Un ouvrage de cette nature ne pouvoit paroître à une époque plus favorable. Chacun, instruit par de tristes expériences, sent la nécessité de redonner à l'éducation le ressort puissant de la religion. Ce doit être l'objet des soins redoublés des parens et des maîtres, et ils sauront gré à l'éditeur de la Bible de Royaumont, d'avoir travaillé à la fois, et pour un but si honorable, et pour un âge si intéressant.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. La veille de Noël, les premières vêpres furent entonnées dans la chapelle du Quirinal par S. S., accompagnée des cardinaux, prélats et chefs d'ordres. Elle bénit l'épée et le chapeau ducal qu'il étoit d'usage que le souverain Pontife envoyât aux princes catholiques. Le saint Père étant ensuite passé dans la chapelle Pauline, assista au chant des matines avec dix-neuf cardinaux. La messe solennelle de la nuit fut chantée par le cardinal Pacca, comme camerlingue. Le jour de la fête,

S. S. se rendit à la basilique du Vatican, se revêtit de ses habits pontificaux, prit la tiare, et fut portée en grande pompe à l'autel papal. Après la cérémonie de L'obédience, elle célébra la messe solennelle avec le recueillement et la piété qui la distinguent. Le cardinal Mattei étoit évêque assistant, le cardinal Doria diacre assistant, et Ms. Tassoni, auditeur de rote, sous-diacre. Le roi Charles IV, la reine son épouse, et les princes et princesses de sa famille, assistoient à la cérémonie. S. S. s'est servi, dans cette occasion, d'un calice d'or massif, enrichi de pierreries, qui fut donné, en 1790, à l'église de Saint-Pierre, par feu Mgr. François de l'Assomption et Brito, archevêque de Goa, et qui n'a été apporté que dernièrement à Rome par le chevalier de Rossi, venant du Brésil.

S. S. a conféré divers bénéfices à Mers. Naro, son majordôme; Georges Doria, maître de la chambre; Charles Mauri, substitut de la secrétairerie d'Etat; Dominique Testa, secrétaire des brefs aux princes; Raphaël Mazio, secrétaire des lettres latines; Michel-Ange Borsi, Paulin Fiorenza-Martorelli, et au P. Fontana, général des Barnabites.

-Le chevalier Nuti, envoyé extraordinaire du grandduc de Toscane près le saint Siége, a été présenté, le 28 décembre, à S. S. par le chevalier de Lebzeltern. Il en a été accueilli avec beaucoup de bonté.

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L'exposition du saint Sacrement pour les quarante heures, qui se fait successivement dans toutes les églises de Rome pendant tout le cours de l'année, a eu lieu, selon l'ancien usage, aux fêtes de Noël, dans l'église de Saint-Louis des François. Son Exc. l'ancien évêque de Saint-Malo, ambassadeur extraordinaire de S. M. T. C. près le saint Siége, a fait la funzione, c'est-à-dire, la cérémonie, accompagné de Mr. l'ancien évêque de Sénez et de Mgr. l'évêque d'Orthosia. On y a remarqué l'ancienne pompe, et surtout la décence et la piété qui distinguoient autrefois cette église. L'illumination, composée

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