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pas de notions assez claires de l'honneur pour sentir qu'il est honteux de ne pas respecter une telle infor time. Dirons-nous qu'il faudroit traduire le coupable devant les tribunaux? La justice trouveroit sans doute dans son délit assez de gravité pour lui infliger quelque peine, et si M.... a été écouté dans ses récla mations contre un écrivain qui l'avoit inculpé, si le Censeur s'est cru fondé à attaquer en calomnie un journaliste qui l'avoit accusé d'être un ennemi du Roi, la majesté royale n'auroit-elle pas droit à une répara tion éclatante pour un outrage aussi grave, et pour une imposture aussi noire? De petits auteurs se mon➡ trent si courroucés quand on les attaque sur leurs opinions; ne seroit-il pas permis à un prince, dont la réputation est un peu plus importante, de poursuivre celui qui lui impute un crime atroce, et qui cherche à le diffamer? Quoi qu'il en soit, si les tribunaux ne font pas justice de cet odieux accusateur, il est à croire que le mépris public le mettra à sa place. On le couvrira d'opprobre, lui et sa brochure. Déjà nous savons qu'on s'est occupé d'une réfutation en règle de ce libelle. Il ne sera pas difficile sans doute de confondre la calomnie, et de réduire en poudre les vains argumens du jacobin. Peut-être aurons-nous à rendre compte de cette réfutation. En attendant nous n'avons pu résister au désir de signaler une production monstrueuse, digne d'être enfantée par le même esprit de haine qui a présidé à tous les crimes de la révolution.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

BAYEUX. En vertu d'une lettre pastorale de M. l'évêque, on a célébré dans tout le diocèse une messe solen

nelle d'actions de grâces, suivie d'une procession pendant laquelle on a chanté des prières pour le Ror. Cette cérémonie a été annoncée par le son des cloches. M. l'évêque, dans sa lettre pastorale, qui est du 20 juillet, expose les raisons de son silence pendant l'usurpation, et célèbre le retour du Roi. Il presse tous les François de se réunir à lui. «Hommes égarés, dit-il, qui avez dit: Nous ne voulons pas que Louis règne sur nous : No-* lumus hunc regnare super nos; nous vous disons, au nom du Seigneur, par qui règnent les rois : Louis régnera et sur nous et sur vous, pour notre bonheur et, pour le vôtre, si, ouvrant vos cœurs à un salutaire repentir, vous implorez sa clémence. Abjurez, nous vous en conjurons, abjurez pour toujours ces maximes perverses et anti-chrétiennes qui ont été la source de tous vos écarts, et qui ont plongé la France dans un abîme de crimes et de malheurs. Ne nous vantez plus cette prétendue souveraineté du peuple, qui, selon vous, peut à son gré créer et déposer les rois; dites franchement avec nous que c'est de Dieu que les rois tiennent leur autorité, et que Dieu seul peut la leur ravir. Vous voulez, ditesvous, que la France soit libre et indépendante. Nous le voulons comme vous; mais est-ce donc sous l'heureuse domination de ses rois qu'elle a vu régner la terreur, qu'elle a gémi dans l'oppression, qu'elle a été conquise...? N'est-ce pas plutôt parce que l'on a voulu franchir les limites qu'avoient tracées nos pères, parce que l'on a osé méconnoître, avilir, dégrader l'autorité royale, que la France, après avoir successivement passé de l'anarchie la plus affreuse au despotisme le plus absolu, a vu deux fois les armées étrangères envahir son territoire, et occuper sa capitale? Ah! si, comme vous le répétez sans cesse, vous aimez votre patrie, s'il est vrai que son bonheur vous touche, jetez-vous, comme nous, aux pieds de ce bon Roi qui seul peut la sauver, et par votre inviolable attachement à son service, par votre entier dévouement à son auguste personne, méritez que

Dieu vous pardonne et vos égaremens et vos crimes ». ALENÇON. Les amis de la religion et du Roi ne se sont pas contentés de manifester la plus grande allé-. gresse en apprenant le retour de Louis-le-Désiré dans sa capitale, ils ont encore fait éclater la plus vive reconnoissance Persuadés que le véritable moyen d'obtenir du ciel de nouvelles faveurs, c'est de le remercier de. celles qu'il nous accorde, des dames vraiment pieuses firent célébrer, en l'église paroissiale de Notre-Dame, deux messes solennelles où on déploya toute la pompe possible. La première fat célébrée le vendredi 15 juillet; la seconde le lundi suivant. A celle-ci un enfant présenta un petit drapeau blanc richement orné, et offrit à la sainte Vierge une couronne magnifique: on fit la quête pour les pauvres. Après l'Evangile, M. l'abbé Collet, prêtre habitué de ladite église, prononça un discours qui fut écouté avec la plus grande attention, et qui méritoit de l'être. A la fin de la messe, on chanta le Domine, salvum fac Regem, qui fut répété avec un tel enthousiasme qu'un grand nombre d'assistans ne pouvoient retenir leurs larmes. Depuis cette époque on célèbre et on continuera de célébrer, chaque jour, pendant un an, le saint sacrifice de la messe, pour obtenir la conservation de notre bon Roi et de sa famille, la bénédiction du ciel sur ses entreprises et le bonheur de la France.

MORNANT, près Lyon. Dès que l'usurpateur fit son entrée à Lyon, il se forma, à Mornant, une pieuse association pour fléchir la colère du ciel. A toutes les heures du jour des fidèles zélés se relevoient pour aller prier devant le saint-sacrement, et cette pratique a été constamment observée pendant l'interrègne. La cessation de nos maux a été célébrée par huit jours d'actions de grâces, et par une messe solennelle à laquelle tous les associés ont assisté. La municipalité avoit refusé unanimement et sans exception le serment à l'intrus. On élut en conséquence de nouveaux maire et adjoint; mais ceux-ci

déclarèrent, comme les autres, qu'ils ne feroient rien contre leur conscience, et alors on laissa les anciens en place. Dans ces derniers jours cette paroisse, grâces à la surveillance du maire et de la garde nationale, a évité le sort des paroisses environnantes, qui ont été rançonnées par des débris de la garnison de Lyon. Ils en vouloient surtout aux curés, leur prenoient leur argent et pilloient leurs presbytères. Nous espérons que ces vexations touchent à leur fin.

BRUXELLES. Le 19 juillet, S. M. le roi des Pays-Bas a donné à M. le baron Goubau d'Hovorst, chambellan de l'empereur d'Autriche, le titre de son conseiller privé extraordinaire au département des affaires étrangères, et l'a chargé provisoirement des relations avec la cour de Rome pour les matières ecclésiastiques.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le 2 août, à une heure, l'empereur Alexandre a fait une visite au Roi. LL. MM. sont restées ensemble pendant une heure.

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L'empereur d'Autriche, accompagné seulement d'un général, a fait, à quatre heures, une visite à S. A. R. MADAME. La visite a duré également une heure.

-MONSIEUR a eu, dit-on, une longue conférence avec l'empereur de Russie.

-On parle d'un voyage que l'impératrice d'Autriche feroit à Paris, avec l'archiduchesse Léopoldine, sa belle-fille, et qui auroit sans doute plus d'un objet.

le Roi.

Lord Castlereagh a eu une longue conférence avec

-Le sieur Labédoyère, qu'on avoit déjà dit arrêté plusieurs fois, et qui l'avoit été en effet, mais qui s'étoit échappé, se trouvoit en Auvergne au moment où il eut connoissance de l'ordonnance royale qui le concerne. Embarrassé sans doute

de sa situation et de la conduite qu'il avoit à tenir, il prit le parti de venir à Paris, où il espéroit probablement trouver plus de moyens qu'ailleurs de se soustraire aux recherches et à l'exécution des mesures dont il étoit l'objet. Il partit dimanche dernier de Riom, se jeta en route dans une diligence qui venoit à Paris, prit un travestissement et un faux nom, et arriva ainsi mardi soir dans la capitale. Il s'y logea provisoirement chez une amie de sa femme, où il a été découvert et arrêté hier, à six heures du soir. Conduit à la préfecture de police, il y a déjà subi, dit-on, un premier interrogatoire. On croit qu'il sera livré à un conseil de guerre.

- On mande de Tours que le général Brayer a disparu ces jours derniers, pendant la nuit.

Le général Lefebvre-Desnouettes, qui avoit d'abord paru vouloir faire une guerre de partisan, est parti du cantonnement qu'il occupoit dans le Berry, et depuis le 31 juillet on n'a eu aucune connoissance de la direction qu'il a prise. Il avoit feint de se mettre à la tête de quelques détachemens de cavalerie, comme pour faire prendre le change sur ses intentions; il a disparu tout à coup, sans guides et sans suite, après avoir pris un travestissement. Il avoit chargé un de ses domestiques de vendre ses chevaux et équipages de campagne; ce qui a été fait dès le lendemain de son départ.

-Le général Lamarque s'est constitué prisonnier et remis à la disposition du gouvernement.

Le général Drouot en a fait autant.

-Le général Drouet (comte d'Erlon) a inopinément abandonné son corps d'armée, pour se soustraire à l'exécution de l'ordonnance du Roi.

Enfin, le général Vandamme a également pris la fuite, et il est évident que les corps d'armée auxquels appartenoient tous ces généraux maintenant fugitifs, ne se sont pas montrés en disposition de les soutenir dans leur rebellion.

Un journal annonce qu'on s'est assuré de Félix le Pelletier, de Boulay de la Meurthe, du général Piré, de Garnier de Saintes, de Félix Desportes; ces mesures feront peut-être enfin baisser le ton à leurs partisans.

-M. Durbach qui s'étoit prononcé si fortement contre les

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