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y trouvons des expressions outrées. Une chose peut être repréhensible saus être scandaleuse, et le zèle véritable sait conserver plus de mesure même lorsqu'il blâme.

M. de Beauchamp fera disparoître dans une troisième édition cette phrase: Qui n'étoit tenté de croire que le christianisme ne fut à la veille de succomber?. Il sait très-bien sans doute que cette phrase n'est pas françoise.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le 26 juillet, le Roi a dîné chez l'empereur d'Au. triche. Le Roi est parti des Tuileries à deux heures avec MONSIEUR et M. le duc de Berry. S. M. étoit assise à table à la gauche de l'empereur d'Autriche, et l'empereur de Russie à la droite. Il y avoit en tout à table seize personnes, souverains ou princes.

- MADAME, duchesse d'Angoulême, est arrivée, le 27, à Paris, à trois heures. S. A. R. avoit débarqué la veille à Dieppe, et avoit couché à Rouen. Elle a fait son entrée, escortée d'un détachement de cavalerie. M. le duc de Berry étoit allé au-devant d'elle avec les généraux Maison et Dessoles, et un nombreux état-major. Dans la soirée, la princesse s'est montrée plusieurs fois avec le Roi aux fenêtres de l'appartement de S. M. Le public lui a témoigné par de vifs applaudissemens sa joie de la revoir après de nouvelles épreuves. Cette princesse ne paroissoit point fatiguée de son voyage.

-La nouvelle de la prise de Buonaparte a rassuré ceux qui craignoient encore son ombre, et a achevé d'ôter toute espérance aux insensés qui pouvoient être tentés de désirer son retour. A Bruxelles le peuple a fait des feux de joie. A Londres, toute affaire a été suspendue. Ce n'est pas sans doute une petite jouissance pour le peuple anglois de voir son ennemi le plus acharné obligé de se jeter dans ses bras. C'est un phénomène à ajouter à l'histoire de ceux de notre révolution. C'est un de ces contrastes, une de ces réactions

où il est difficile de ne pas voir l'empreinte d'une Providence. Actuellement on se demande ce que va devenir Buonaparte. Les uns le placent à la tour de Londres; les autres au château de Dumbartom en Ecosse, qui, par sa position inaccessible, lui ôteroit les moyens de s'échapper. On a affiché dans Londres l'offre de 10,000 liv. sterl. pour celui qui livreroit Buonaparte à la justice, afin qu'on lui fit son procès comme coupable du meurtre du capitaine Wright. Combien de familles seroient en droit de le poursuivre ainsi, et quel terrible acte d'accusation ne pourroit-on pas dresser contre l'au teur de la mort du duc d'Enghien et de tant d'autres victimes?

Le sieur La Valette, ancien directeur-général des postes, a été arrêté, et a déjà subi plusieurs interrogatoires. Il est un des dix-neuf qui doivent être traduits devant des conseils de guerre.

Le sieur Harel, préfet des Landes, a été arrêté à Mont-de-Marsan même, le 16 juillet. Si ce qu'on dit de son administration est vrai, ce seroit un petit Séjan. Arrestations arbitraires, dilapidation de caisses, vexations, corruption, projets atroces; on l'accuse de tout ce qu'il y a de plus noir; ses administrés le gardent à vue, et attendent sur lui les ordres du gouvernement.

- Le général Decaën a permis d'arborer la cocarde blanche à Toulouse. La ville s'est livrée à la plus grande joie. Les fêtes se succèdent pareillement à Lille, à Bordeaux, à Rennes et dans beaucoup d'autres villes.

On dit que le traité de paix entre la France et les puissances alliées a été signé, et que les conditions en sont beaucoup plus avantageuses que n'affectoient de le répandre ceux qui prennent toujours à tâche de jeter l'alarme. L'intégrité de la France est reconnue d'après le traité de l'année dernière. Les conventions, soit pour le séjour des troupes, soit pour le paiement des indemnités aux puissances, concilieront la sagesse des précautions avec la modération dans les procédés. Les contributions déjà imposées iront en déduction de celles qui auront lieu. On s'attend que ce traité sera publié

incessamment.

Le maréchal Davoust est de retour à Paris.

— L'armée du Rhin, commandée par le général Rapp, a envoyé sa soumission au Roi.

Louis, etc.

Ordonnances du Ro1.

Considérant que rien n'est plus urgent que de rendre à leurs foyers ceux de nos sujets qui, depuis le 20 mars 1815, en ont été enlevés comme gardes nationaux pour être formés en bataillons d'élite, dans le dessein de les forcer à prendre une part active dans la guerre qui vient de se terminer. Nous avons ordonné, etc.

Art. 1. Les bataillons de gardes nationales d'élite, levés dans les divers départemens du royaume, depuis le 20 mars 1815 jusqu'à ce jour, seront sur-le-champ licenciés.

2. Les anciens militaires qui n'ont point légalement cessé d'appartenir à l'armée, et qui avoient été placés dans les bataillons d'élite de gardes nationales, recevront ultérieurement les congés absolus auxquels ils pourront avoir droit.

Les conscrits de 1815, qui ont fait partie des bataillons d'élite, rentreront également dans leurs foyers, en restant néanmoins dans la situation où les avoient placés les ordonnances des 18 mai et 12 décembre 1814.

3. Tous les officiers de l'armée de ligne, quel que soit leur grade, qui sont attachés aux bataillons d'élite, se rendront dans leurs foyers, où ils jouiront du traitement auquel ils auront droit, et qui sera ultérieurement déterminé.

Louis, etc.

Signé, LOUIS.

D'après le compte qui nous a été rendu sur les réunions connues sous le nom de corps-francs,

Avons ordonné et ordonnons :

Art. 1. Tous les corps-francs sont licenciés.

2. Tous les commandans, officiers et soldats de ces corps se retireront dans leurs foyers.

3. Les généraux, officiers et soldats qui ne se conformeront pas à la présente ordonnance, ou qui s'opposeroient au licenciement des corps-francs, seront arrêtés et traduits devant les conseils de guerre, pour être jugés conformément aux lois militaires.

Signé, LOUIS.

Note officielle. Les ministres ont pris en mûre considération les ouvertures que le ministère du Roi leur a fait parvenir, par S. Exc. M. le baron Louis, dans le but de régu lariser la marche de l'administration dans les pays occupés par les armées alliées. Ils sont trop pénétrés de la nécessité de prendre à cet égard les mesures les plus urgentes et les plus efficaces, , pour ne pas entrer avec empressement dans les vues qui ont dicté ces propositions. Ils croient donc que les dispositions suivantes, qui viennent d'être arrêtées, seront les plus propres à concilier les désirs du Roi, avec la situation où se trouveront les armées alliées pendant leur séjour en France.

1o. Pour prévenir les inconvéniens qui résultent de l'incertitude où sont encore les armées alliées, relativement à leurs cantonnemens, une ligne de démarcation déterminera les départemens qui seront occupés par elles, et qui seront plus spécialement assignés à leur sustentation.

2. Ces départemens seront partagés entre les différentes armées, de manière à ce que chacune d'elles ait un rayon, et que par conséquent, dans le même département, il n'y ait que des troupes de la même armée.

3o. Cependant, dans ces différens rayons, et en général dans tous les départemens occupés par les alliés, on suivra un systême uniforme pour toutes les affaires qui concernent l'administration et se rapportent aux besoins des armées.

4°. Les autorités du Roi seront immédiatement rétablies dans ces départemens, et les préfets et sous-préfets remis dans l'exercice de leurs fonctions.

5°. Afin de protéger ces autorités, et d'assurer en même temps que, d'un côté, tout ce qui tient au service et aux besoins des armées alliées s'exécute avec exactitude, et que, de l'autre, celles-ci observent le plus grand ordre, il sera nommé des gouverneurs militaires pour les départemens qui forment les rayons de chaque armée; mais ce ne sera que pour les objets qui concernent le service et la sûreté de ces armées que les préfets et autres fonctionnaires publics recevront les directions des gouverneurs militaires des puissances alliées.

6. Ces objets seront encore plus spécialement déterminés;

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mais l'entretien des différentes armées aura lieu sur des prin cipes qui seront uniformément adoptés.

7°. Une commission administrative vient d'être établie à Paris, et se mettra, aussitôt que possible, en rapport avec la commission nommée par le Roi.

8. Des ordres ont été donnés pour que la rentrée des contributions en argent, dont plusieurs villes et départemens ont été frappés, ne soit pas ultérieurement poursuivie, et qu'à l'avenir aucune contribution de ce genre ne soit demandée par des ordres isolés des intendans des différentes armées. Ces arrangemens allant aussi loin que le permettent pour le moment aux alliés le soin de leurs propres armées et leur situation militaire, les soussignés se flattent que le ministère du Roi y reconnoîtra le désir sincère qu'ils ont de contribuer au rétablissement de l'autorité royale, et à l'adoucissement des charges de la guerre, autant que les circonstances leur en laissent la possibilité.

Ils ont l'honneur d'assurer S. A. M. le prince Talleyrand de leur haute considération.

Paris, le 24 juillet 1815.

Signé, METTERNICH, NESSELRODE,

CASTELREAGH, HARDENBERG.

AS. A. le prince Talleyrand, etc.

Nous n'avons pu donner, dans le numéro XCIX, que les articles les plus importans de l'acte du congrès du 9 juin, qui fixe l'état futur de l'Europe. Cet acte renferme encore une foule de dispositions, qui, quoique d'un intérêt moins grand, méritent néanmoins d'être connues; car l'ordre qu'elles établissent sera sans doute durable, et doit faire espérer de longs jours de repos.

Le roi de Prusse aura la grande Pologne, sous le titre de grand-duché de Posen. L'empereur d'Autriche conservera la Gallicie. Chacun d'eux donnera à ces pays des institutions fixes et convenables..

Une partie du royaume de Saxe est réuni à la Prusse, qui

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