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la base et l'appui de la morale la plus pare. Cette søconde partie a fini par une exhortation noble et pathétique à la jeunesse dont l'orateur étoit principalement entouré. Ce discours, qui a été écouté avec un vif intérêt, excitoit de temps à autre dans l'auditoire des témoignages muets d'approbation et d'admiration, quí prouvent que le goût du beau et du bon n'est pas perdu parmi nous, et qu'on sait apprécier les raisonnemens concluans, la diction éloquente, le choix, la méthode, la réserve, le jugement et la clarté d'un digne apologiste de la religion. On entendoit chacun, en sortant, se communiquer les impressions que lui avoit faites ce discours. Tous étoient honorables pour l'auteur, et ce qui sans doute est encore plus précieux pour lui, toutes montroient que ces efforts n'étoient pas perdus, et qu'il avoit triomphé des préventions des uns et du froid dédain des autres.

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BRUXELLES. L'article de Louvain, inséré dans un des derniers numéros, n'est pas entièrement exact. Il est des règles établies en Belgique, comme dans tous les autres Etats catholiques, pour les relations avec la cour de Rome; loin de s'y soumettre, Mgr. Ciamberlani ne s'est présenté à aucune autorité. Au lieu de se contenter de prendre de simples informations, comme il paroît que cela lui étoit recommandé, il s'est permis, sans doute contre l'intention du souverain Pontife, de juger et de condamner publiquement la conduite des administrateurs légitimes. du diocèse. Il n'a justifié auprès de personne les pouvoirs dont il se disoit porteur. Ce n'est donc pas un envoyé du chef de l'Eglise que l'on a renvoyé du pays, mais un inconnu, dont la conduite mystérieuse et peu discrète a dû attirer l'attention du gouvernement. Point de doute qu'un envoyé du saint Siége qui légitimera ses pouvoirs, ne soit toujours reçu en Belgique avec tous les respects et les égards qui sont dus à un représentant du chef commun des fidèles; d'autant plus que S. A. R. a déjà fait les premières démarches auprès de la cour

de Rome en lui envoyant un ministre, et qu'elle désire en recevoir un de sa Sainteté pour arranger à l'amiable toutes les affaires de l'Eglise en Belgique. J'ai cru devoir vous communiquer ces détails, et vous prier de les faire connoître à vos abonnés,, parce que cette affaire a été rapportée diversement, et présentée d'une manière propre à jeter l'alarme dans l'esprit des personnes pieuses, et à répandre du blâme sur un ministre qu'on peut avec raison considérer comme le plus ferme appui de la religion catholique dans la Belgique.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. La semaine dernière, au moment où le Ror alloit sortir de son appartement pour se rendre à la messe, M. le maréchal prince Berthier, se jetant à ses pieds, lui remit un rouleau contenant les titres de propriété de la terre de Grosbois, que S. M. possédoit avant la révolution. Le Ror accueillit le maréchal avec beaucoup de bonté, prit le rouleau et le mit dans sa poche. Mais après la messe, il a appelé le maréchal, et lui a dit avec grâce: Voilà une heure que je suis propriétaire de Grosbois; j'ai acquis le droit de disposer, et c'est à vous, M. le maréchal, que j'en fais présent.

Réponses aux diverses objections des incrédules anciens et modernes contre tous les livres de l'Ecriture sainte, par M. l'Abbé Duclot, ancien curé de Vins, en Sallas, diocèse de Chambéri.

Tel est le titre d'un ouvrage dont on a répandu le Prospectus. Ce Prospectus, après avoir déploré l'inondation générale de livres contre la religion, et surtout contre l'Ecriture sainte, annonce le nouvel ouvrage comme un abrégé des meilleures réponses faites à ces livres. L'auteur pensant que les ecclésiastiques, auxquels il destine principalement son travail, n'ont ni le temps de lire, ni les moyens d'acheter tous les traités des anciens et des modernes apologistes de la religion, a cru se rendre utile à l'Eglise, en réunissant dans le

plus petit nombre de volumes et ces objections et ces réponses. Quelques personnes ont demandé là-dessus s'il n'y avoit pas quelque inconvénient à rassembler ces objections que tout le monde ne connoît pas. Les réponses seront-elles du moins bien choisies? Seront-elles concluantes? Cela dépend beaucoup du talent de M. l'abbé Duclot. On dit qu'il a déjà fait quelques ouvrages. Nous ne les connoissons pas ainsi nous ne pouvons avoir aucune opinion sur le mérite présumé de la compilation qu'il annonce. Nous aimons à croire que s'il présente les objections dans toute leur force, il saura aussi y proportionner les réponses, et qu'il a assez de discernement, de jugement et de goût pour rendre la solidité de ces réponses sensible, et pour dissiper les nuages de l'irréligion. Nous aimons à croire qu'il a autant d'instruction que de zèle, et qu'il saura choisir et disposer ses matériaux dans le meilleur ordre. Son Prospectus n'est point mal fait, et peut prévenir favorablement pour lui. Cependant nous devons lui dire qu'on a trouvé ses volumes un peu minces. Ils ne doivent contenir que 448 pages. C'est bien peu de chose pour un in-8°. Je sais qu'il y a à cet égard dans ces dernières années d'illustres exemples, et que des auteurs très-renommés se sont mis sur le pied de nous donner de très-petits volumes qu'ils vendent fort cher. Il est tel ouvrage en trois volumes, qui pourroit être réduit à deux ou même à un. On emploie pour tromper le lecteur de petits artifices, un gros caractère, une justification très-courte, des lignes bien espacées, de grandes marges, de telle sorte qu'une page in-8°. ne contient tout au plus que ce que renfermoit autrefois une page in-12; et comme les volumes sont moins épais, il se trouve qu'un in-8°. peut renfermer un quart de moins que les anciens in-12. Chaque volume de Bullet renferme de 500 à 560 pages. Les volumes annoncés n'iront que jusquà 448. Quant au prix, il ne sera que de 3 fr. 50 cent. pour les souscripteurs. Les autres paieront 5 fr. Les livraisons, chacune de deux volumes, doivent paroître, suivant l'annonce, en avril, en juin et en août de cette année. L'auteur se flatte que vu l'importance du sujet la souscription sera bientôt remplie. Il promet que l'ouvrage sera imprimé avec soin. Un ecclésiastique de la capitale doit donner ses soins à l'impression. On souscrit, à Paris, au. bureau du journal. Nous formons des vœux pour que cette entreprise ait tout le succès qu'elle mérite.

VIE de saint Bruno, instituteur de l'ordre des Chartreux; par M. Ducreux, chapelain honoraire de l'Hôtel-Dieu de Rouen, avec cette épigraphe: Ecce elongavi fugiens, et mansi in solitudine; à judiciis. enim tuis timui (1),

L'UN des instituts qui a le plus honoré l'Eglise par la perfection de la vie cénobitique, est celui des Chartreux. D'autres ont commencé avec des réglemens aussi austères; mais peu à peu le relâchement s'y est introduit; il a fallu, ou mitiger la règle, ou rappeler ces établissemens dégénérés à leur sévérité première par des réformes. L'ordre des Chartreux n'a point eu besoin d'y avoir recours. Dans les derniers temps de son existence, il étoit à peu près tel qu'à son origine. Même éloignement du monde, même assujettissement à une retraite rigoureuse, même vie pénitente, même silence, même exactitude au jeûne et à tous les exercices d'une vie mortifiée.

A la vie contemplative et à la prière, les Chartreux joignoient le travail. Ils n'avoient, pendant l'année, que trois jours de travail commun; c'étoit au supérieur à en déterminer le genre; mais ils devoient être occupés dans leurs cellules. Avant l'invention de l'imprimerie, leur travail le plus ordinaire consistoit à transcrire des manuscrits. Quel nombre de

(1) 1 vol. in-12 de 470 pages; prix, broché, 3 fr. et 4 fr. franc de port. A Rouen, chez l'auteur; et à Paris, au bureau du Journal.

Tome IV. L'Ami de la R. et du R. No. 88. K

précieuses copies n'a pas dû sortir de ces mains laborieuses, pendant plus de trois cents ans qu'ils en ont fait leur occupation journalière, et quelle obligation doivent leur avoir les sciences et les lettres! Aussi la bibliothèque de la grande Chartreuse étoitelle prodigieusement riche en manuscrits, et leur historien remarque qu'une magnifique argenterie leur ayant été offerte pour leur église, ils préférèrent des cuirs et des parchemins, qui leur étoient plus nécessaires, parce qu'ils servoient à leurs travaux habituels.

C'est à dom Ducreux, dernier prieur de la Chartreuse de Bourbon-lez-Gaillon, en Normandie, qu'on doit cette nouvelle Vie de saint Bruno. Il a su y faire entrer non-seulement ce qui concerne ce pieux fondateur, mais encore les commencemens de l'ordre, ses progrès, des anecdotes curieuses relatives à l'histoire ecclésiastique du temps, et à celle des Papes contemporains. Il appartenoit à un enfant de saint Bruno d'élever ce monument à la mémoire de son ordre, au moment où, avec toutes les institutions du

même genre, il étoit prêt à disparoître de presque tous les pays de la catholicité, et il est consolant pour les ames religieuses de voir retracer dans son livre les mœurs et la vie presque céleste de ces respectables solitaires. Dom Ducreux paroît encore avoir été déterminé à cette entreprise par un autre motif. Quoique la vie de saint Bruno eût été souvent écrite en latin, jamais, dit-il, elle ne l'avoit été en notre langue. Il ne s'est pas rappelé que le P. de Tracy, Théatin, en avoit donné une en françois; Paris, 1786, in-12.

On sait que dans les anciennes Vies de saint Bruno, on donnoit pour motif de sa conversion le prodige

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