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ragone,» répondit noblement Bianchini. Au jour de l'assaut, ce brave, de service sur un autre point, sollicita comme une faveur d'être relevé de son poste, et courut prendre part à l'escalade. Il y fut tué en parvenant, comme il l'avait dit, le premier sur la brèche.

Un corps de la garde impériale figura glorieusement en Espagne dans les campagnes de 1810 et de 1811. Commandé d'abord par le duc d'Istrie, on le vit ensuite aux ordres du général Dorsenne, colonel des grenadiers à pied de cette garde. Ce fut ce corps qui fournit le détachement que le duc d'Istrie joignit à l'armée du prince d'Essling à l'époque de la bataille de Fuentès-de-Onoro. Le général Dorsenne se distingua éminemment à la tête de la troupe d'élite dont le commandement lui avait été ainsi remis.

Instruit qu'une armée espagnole, formée dans la Galice, s'était emparée d'Astorga, et se préparait à aider l'armée anglo-portugaise dans ses desseins sur la province de Salamanque, il résolut de la chercher pour la combattre et la repousser jusque dans les montagnes, se concertant toutefois avec le duc Raguse, afin que celui-ci contînt les Anglo-Portugais. Les troupes, rassemblées par général Dorsenne pour cette opération, se trouvèrent, le 24 août 1811, en ligne sur l'Esla, la droite s'appuyant à Léon, et la gauche à Castro-Gonzalès. Le général espagnol Abadia, commandant l'armée

le

dè Galice, tenait son avant-garde à Saint-Martin-de-Torrès, et s'était emparé du pont de Cebronès; six mille hommes étaient placés à la Baneza, douze mille à Puente - de - Orbigo, et trois mille à Astorga. Le 25, à cinq heures du matin, le général Bonnet, que Dorsenne avait attiré à lui avec une partie de sa division, et les généraux Dumoustier et Roguet, à la tête de deux divisions de la jeune garde, eurent ordre de passer l'Esla, et de marcher ensuite, le premier, par la route de Léon à Astorga sur Puente-de-Orbigo; le second, de Valencia-de-Don-Juan sur la Baneza; le troisième, par Bénévente, sur le même point. La réserve, composée des troupe de la vieille garde, et menée par le général Dorsenne en personne, prit par Villaquéjida, la route de Cebronès.

Le général Abadia, frappé de terreur par ce mouvement, évacua en toute hâte ses positions, et se retira dans le plus grand désordre sur Astorga. Son avant-garde, ayant seule tenté de résister sur les hauteurs de San-Martin-de-Torrès, fut trèsmaltraitée par des chasseurs à cheval et des cheyau-légers polonais de la garde, à la tête desquels combattait le chef d'escadron, Martin. Le général Dumoustier entrait dans le même moment à la Baneza, et le général Roguet à Cebronès; le général Bonnet prenait position en ayant de l'Orbigo, On croyait que le général espagnol réunirait ses troupes à Astorga pour tenter le sort d'une bataille on

s'était trompé; il abandonna cette place pendant la nuit, et se retira vers la Galice. Le général Bonnet, le poursuivant avec deux brigades d'infanterie et six cents chevaux, poussa jusqu'au-delà de VillaFranca. Cependant, le général Roguet éclairait les débouchés des Asturies. Le 27, le général Bonnet joignit l'arrière-garde ennemie, forte de cinq mille hommes, sur les hauteurs de Riego-de-Ambrosio, et enleva cette position à l'arme blanche. Abadia continua de se retirer par les montagnes d'Orensée. La veille, les Français avaient fait leur entrée dans Astorga : le 28, ils étaient maîtres de Villa-Franca; une grande quantité d'armes et de munitions y tomba entre leurs mains.

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Cette expédition terminée, le général Dorsenne donna les ordres nécessaires pour la réparation des fortifications d'Astorga, et s'occupa de former, à Salamanque, un grand convoi de vivres pour Ciudad-Rodrigo. Lord Wellington ayant fait un mouvement vers cette place, et le duc de Raguse ayant marché à sa rencontre, le général Dorsenne s'avança pour soutenir ce dernier. La jonction des deux armées françaises, du Portugal, et du nord (ainsi nommait-on celle du général Dorsenne) eut lieu à Tamamès, le 22 septembre. Le résultat de leurs communes opérations fut la levée du siége de Ciudad-Rodrigo par les Anglais.

Le général Dorsenne ne tarda point ensuite à ramener ses soldats dans la Vieille-Castille, la Bis

caye etla Navarre. Ils avaient été destinés par Napoléon à former comme un corps de réserve qui assurerait les communications avec la France, et prêterait en même temps la main aux opérations dans le nord de la péninsule.

Par ce que firent, dans l'année 1811, les armées incomplètes que nous avions en Espagne, on peut juger de ce qu'on aurait obtenu d'elles, si on les eût portées à un nombre d'hommes plus considérable, et que l'une d'elles surtout, présentant une masse imposante, eùt été réservée uniquement à combattre les Anglais, et à leur ôter, pour l'avenir, tout moyen de l'introduire dans le pays. La présence du chef suprême des troupes françaises, ajoutée encore à ce déployement de forces, en eût garanti le succès. En faisant, comme nous l'avons dit un peu plus haut, aboutir toutes les opérations particulières à un résultat général, elle eût aussi étouffé les rivalités entre les officiers commandant des corps d'armée ou des armées entières, et l'on prétend que dans la guerre d'Espagne ces rivalités furent cause de plus d'un revers, et empêchèrent plus d'un triomphe,

FIN DU SECOND VOLUME.

NOTES.

(Note ire. ) CONSTITUTION DE L'EMPIRE.
TITRE I.- - De l'empire.

Art. I. Le gouvernement de la république est confié à un empereur, qui prend le titre d'EMPEREUR DES FRANÇAIS. La justice se rend en son nom par les officiers qu'il institue.

II. Napoléon Bonaparte, premier consul actuel de la république, est EMPEREUR DES FRANÇAIS.

TITRE II.- - De l'hérédité.

III. La dignité impériale est héréditaire dans la descendance directe, naturelle et légitime de Napoléon Bonaparte, de mâle en mâle, par ordre de primogéniture, et à l'exclusion des femmes et de leur descendance.

IV. Napoléon peut adopter les enfans ou petits-enfans de ses frères, pourvu qu'ils aient atteint l'âge de dix-huit ans accomplis, et que lui-même n'ait point d'enfans mâles au moment de l'adoption. Ses fils adoptifs entrent dans la ligne de la descendance directe. L'adoption est interdite aux successeurs de Napoléon Bonaparte et à leurs descendans.

V. A défaut d'héritier naturel et légitime, ou d'héritier adoptif de Napoléon, la dignité impériale est dévolue à Joseph Bonaparte et à ses descendans.

VI. A défaut de Joseph Bonaparte et de ses descendans mâles, la dignité impériale est dévolue et déférée à Louis Bonaparte et à ses descendans, eic.

VII. A défaut des héritiers naturels et légitimes de Napoléon, de Joseph et de Louis, un sénatus-consulte organique, proposé au sénat par les titulaires des grandes dignités de l'empire et soumis à l'acceptation du peuple, nommera l'empereur, et règlera dans sa famille l'ordre de l'hérédité.

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IX. Les membres de la famille impériale, dans l'ordre de

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