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vait à Carmona, sur le chemin de Séville, et lé duc de Trévise (le maréchal Mortier) à Ecija.

Le 4 février, le quatrième corps, celui qui s'était emparé de Grenade, rencontra, en avant de Malaga, une colonne ennemie, qu'il mena si rudement, qu'il entra pêle-mêle avec elle dans la ville. On trouva le port armé de cent quarante pièces de canon de tout calibre. Malaga renfermait encore un équipage de vingt-trois pièces de campagne, destiné pour l'armée espagnole de Catalogne. Les magasins abondaient en munitions de guerre.

Séville était couvert de retranchemens: on croyait donc que l'ennemi le défendrait sérieusement; il l'évacua cependant sans la moindre résistante. Le roi Joseph, s'attendant à toute autre chose, avait ordonné au duc de Dalmatie, d'ajourner l'attaque de Cadix, et ce fut ce qui sauva cette place. Elle se trouvait presque sans garnison dans ce premier moment; mais quand l'armée française songea tout de bon à la réduire, le duc d'Albuquerque y était entré, amenant avec lui un renfort de sept mille hommes. Il répondit en ces termes à la sommation que lui adressa le duc de Dalmatie: «L'unanimité du sentiment qui a déterminé les Espagnols à se soustraire à une domination inique, règle la conduite de chaque individu, Nous soutenons les droits de Ferdinand VII, notre légitime souverain. La justice de notre cause nous donne lieu d'espérer le

secours de Dieu. Sitous les combats ne nous ont pas été favorables, nous devons ces revers à notre inexpérience; elle diminue chaque jour, et nos forces augmentent Les Espagnols ne poseront jamais les armes sans avoir recouvré leurs droits imprescriptibles. Une armée de cent mille hommes ne saurait réduire la forteresse de Cadix. Je conseille à votre excellence de renoncer à une entreprise dans laquelle vous sacrifieriez en vain votre armée entière. A l'égard de l'intérêt que vous daignez prendre au sort des habitans de Cadix, je dois vous assurer que l'illustre nation britannique n'a pas, comme vous l'insinueż, le dessein de s'emparer de cette place; son unique but, en réunissant ses armes aux nôtres, est de nous défendre. Au surplus, si votre résolution est d'assiéger une forteresse imprenable, j'ai l'honneur de vous prévenir que nous traiterons les prisonniers français avec les ménagemens en usage chez les nations policées. On aurait horreur de suivre l'exemple donné par les troupes françaises en immolant cruellement les Espagnols sous la dénomination d'insurgens. Vous me proposez une conférence; elle est inadmissible. >>

Le siége de Cadix fut fertile en événemens, et long; il dura jusqu'au 25 août 1812, jour où il fat levé. Nous allons en raconter de suite les circons tances les plus remarquables.

Le duc de Bellune en avait été chargé par le duc de Dalmatie. En position devant Cadix, il coni

mença par attaquer le fort de Matayorda, qui était comme un des dehors de la place. Ce fort fut abandonné par les Anglais aux assaillans au bout de douze jours, le 23 mars 18to, et la garnison se retira entièrement dans Cadix et dans l'île de Léon, Cette île a la figure d'un triangle assez régulier, baigné de deux côtés par la mer. Un canal, appelé SanPedro ou Santi-Petri, la sépare du continent par le troisième côté : ce canal est un bras de la rivière Guadalete. A l'extrémité du triangle, c'est-à-dire, au point le plus éloigné du continent, est placée la ville de Cadix, qui n'offre à l'œil qu'une ligne de fortifications remplissant toute la largeur de la langue de terre qui termine cet angle de l'île de Léon.

Cadix avait alors une garnison de vingt-deux mille hommes. Le duc d'Albuquerque n'y commandait plus; le général anglais, Blake, avait été appelé de la Catalogne par la junte, pour le remplacer. Dans cet état de choses, les Français ne pouvaient guère songer à une attaque ordinaire; la place étant, par elle-même, très-forte, et les Anglais en ayant encore augmenté les fortifications. Le duc de Bellune cantonna et retrancha ses troupes, de manière à couper toute communication par terre; les assiégés pouvaient, au reste, recevoir par mer, en hommes et en munitions, tous les secours qui leur deviendraient nécessaires; ce qui rendait la réduction de la ville, si non impossible, du moins

très-difficile. Les assiégeans cherchaient à investir la rade et l'île de Léon. On les eût bientôt vus, malgré les efforts de l'ennemi, créer une flottille nombreuse, composée de chaloupes canonnières, de péniches et d'embarcations; mais, tandis qu'ils s'occupaient ainsi des moyens de resserrer et d'affamer leurs adversaires, eux-mêmes étaient comme bloqués dans leur camp. Des partis ennemis, battant de tous côtés la campagne, inquiétaient les convois et contenaient les fourrageurs. De Grenade le duc de Dalmatie écrivait dès le mois de mars : « Il devient chaque jour plus difficile de se préserver des intrigues fomentées par les agens anglais, tant que le de Saint-Roch ne sera pas occamp cupé par les troupes françaises. Le roi y aurait en· voyé la division du général Dessolles, si on pouvait la retirer de la Sierra- Morena, où elle est indispensable pour maintenir la communication entre les montagnes de l'Andalousie, et pour contenir la population entière des province de Jaen et de Cordoue, tourmentées par des nuées de soldats dispersés. On élève à plus de trente mille le nombre de ces soldats vagabonds et indisciplinés. . . . . . » On comprend qu'il est question là des guérillas, que nous avons, un peu plus haut, fait connaître à nos lecteurs.

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Le 14 octobre, le général anglais, Blayney, débarqua quatre mille hommes sur la côte de Cadix. Le projet était d'enlever d'un coup de main

une

le fort de Fuengirola gardé seulement par cent soixante hommes. Pendant que les Français, dégarnissant Malaga, se seraient avancés de ce côté pour reprendre le fort et repousser les troupes débarquées, celles-ci auraient promptement remis à la voile, et, jointes à d'autres troupes parties de Gibraltar, se seraient jetées sur Malaga, qu'elles espéraient emporter de vive force, avec le secours des habitans. Une telle entreprise, couronnée du succès, eût donné pour le moment du moins, grande force aux bandes insurgées qui infestaient le pays, et le disposaient peu à peu à une insurrection générale : la levée du siége de Cadix en eût pu être le résultat; elle manqua entièrement. Le débarquement se fit à Cala-de-Mora. Le 15 au matin, Blayney et les siens prirent poste sur les hauteurs qui environnent le fort de Fuengirola, et y établirent une batterie de cinq pièces; puis le fort fut sommé de se rendre. On paraissait regarder cette sommation comme une simple formalité : elle resta néanmoins inutile; le capitaine Mlokosiewietz, chef de la garnison, ne voulut même pas écouter le parlementaire. On fit alors sur sa petite place un feu horrible; mais l'arrivée du général Sébastiani, à la tête de trois mille hommes, ne tarda point à troubler cette expédition. Les Anglo-Espagnols furent, en quelques instans, attaqués et culbutés. La garnison fit en même temps une sortie, et s'empara des cinq pièces de canon, Peu d'Anglais et d'Es

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