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drigo le 2 mai, à la pointe du jour ; le deuxième corps marcha sur Marialva; les huitième et neuvième sur Carpio, avec la réserve de cavalerie; le sixième sur Espeja, avec le reste de la cavalerie. Les corps avancés de l'ennemi furent repoussés avec la plus grande facilité, et l'armée française prit la position suivante : Le deuxième corps, en arrière et à droite de Gallegos; une division du huitième, à gauche de ce village, où furent placés les avantpostes; le sixième en arrière d'Espéja; et le neuvième, en réserve, en avant de Carpio. L'ennemi forma sa ligne de bataille derrière une petite rivière nommée la Duas-Casas, sur un coteau escarpé qui s'étendait de Fuentès-de-Onoro au fort de la Conception. Sa droite se prolongeait jusqu'à Navas-deAvel. Le quartier-général de lord Wellington avait été établi à Villa-Fermosa.

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Les Français s'avancèrent pour attaquer, le 3 au matin le deuxième corps, formant toujours la 'droite, et se portant sur Alaméda; une division du huitième à gauche de ce village, et le sixième, avec la cavalerie, poussant d'Espéja sur Fuentèsde-Onoro, Faisant effort sur la droite de l'ennemi, le prince d'Essling voulait se rendre maître de la communication de Castelbom. Au moment donc ou les deuxième et neuvième corps, et la division du huitième contenaient le centre de l'ennemi, le général en chef tira vers la droite avec le sixième corps, chassant devant lui l'arrière-garde ennemie,

qui fut, en grande partie, contrainte de se renfermer dans Fuentès-de-Onoro. La ligne des alliés avait à dos le lit de la Coa, dont les bords n'offrent presque partout que des précipices. Le prince d'Essling, instruit de cette circonstance, sentait dans quel désordre il jeterait les Anglo-Portugais, s'il parvenait à forcer leur ligne ; il ordonna au général Ferey d'attaquer Fuentès-de-Onoro, à la tête de la troisième division du sixième corps. Le général Ferey eut bientôt emporté ce village, quoiqu'il fût défendu vigoureusement; mais l'ennemi le reprit, à l'entrée de la nuit, après des efforts incroyables. Renforcé de quatre bataillons de réserve de la division Marchand, Ferey y rentra de nouveau, mais il ne put s'établir que dans la partie basse du village; les Anglo- Portugais restèrent maîtres de la partie supérieure, où ils s'étaient avantageusement embusqués. Au même moment, de fausses attaques, exécutées par le deuxième et le huitième corps, tenaient toute la ligne ennemie en alarme. La nuit venue, les Français restèrent en possession d'Alaméda.

Le 4, le prince d'Essling observa avec la plus grande attention, la droite de l'armée ennemie, gardée par de la cavalerie et des milices du pays: il remarqua que le terrain était accessible entre Navas-de-Avel et Pozo-Bello; partout ailleurs le front de la ligne des Anglo-Portugais était couvert par un ravin profond et rocailleux; son aile gauche

s'appuyait aux ruines du fort de la Conception, où lord Wellington avait placé des troupes et de l'artillerie. Pendant la nuit l'armée française fit tous les mouvemens nécessaires pour attaquer par Navasde-Avel. Le 5, à la pointe du jour, cette armée était ainsi placée : les première et deuxième divisions du sixième corps, vis-à-vis Pozo - Bello, la deuxième division du huitième corps en réserve; la cavalerie entière, excepté le détachement de la garde impériale placé en réservé, à gauche de cette infanterie; la troisième division du sixième corps, maîtresse de la partie inférieure du village de Fuentès-de-Onoro, et devant réattaquer la partie supérieure, composait le centre, jointe avec le neuvième corps qui se tenait en arrière et en réserve. A la droite était placé le deuxième corps: sa première division s'appuyait à Alaméda, et la deuxième avait été portée entre ce village et Fuentès-deOnoro. Ce corps d'armée devait aider par de petites attaques le grand mouvement de l'armée, et se gouverner de manière à se joindre à elle à mesure qu'elle pousserait l'ennemi. Le convoi qu'on avait dessein d'introduire dans Alméida, était parqué à Gallegos.

Le premier événement de la bataille fut l'occupation des bois et du village de Pozo-Bello par la brigade Maucune.

Presqu'au même moment, le général Montbrun dispersait la cavalerie de don Julien, chef de

partisans, ordinairement cantonné dans les bois entre Salamanque et Ciudad-Rodrigo, mais qui s'était réuni à l'armée anglo-portugaise depuis peu de temps. En arrière du village, l'ennemi avait une ligne de vingt escadrons, soutenus par de l'infanterie et douze pièces de canon. Montbrun, prolongeant son mouvement par la gauche, attaqua cette cavalerie, presque toute anglaise, et la mena battant fort loin. Il enfonça ensuite deux carrés formés par les grenadiers royaux qui avaient été chargés de couvrir l'aile droite ennemie contre les charges de la cavalerie française.

Cette aile de l'armée alliée, obligée de battre en retraite, fut poursuivie, pendant près d'une lieue, par la cavalerie et l'artillerie légère.

Cependant le centre avait affaire, dans le haut du village de Fuentès-de-Onoro, au comte d'Erlon, qui l'attaquait vigoureusement. La gauche ne pouvait le secourir, étant contenue par le général Reynier. Ce centre, serré de si près dans Fuentès-deOnoro, devait se trouver entièrement à découvert, dès que les Français seraient parvenus à jeter entièrement la droite en arrière de Castelbom. D'un moment à l'autre on pouvait lui couper toute retraite par la Coa.

Quand lord Wellington eut vu le désordre se mettre dans sa première ligne en avant de PozoBello, et sa droite fortement menacée, il fit retirer les parcs et les équipages de l'autre côté de la ri

1811. vière. Les soldats ennemis commençaient à paraître découragés et effrayés, et l'armée française gagnait toujours du terrain; la victoire semblait prête à se fixer. Tout d'un coup elle échappa par un incident singulier; les quatre divisions françaises qui se trouvaient en avant de Pozo-Bello, et toute la cavalerie, s'arrêtèrent soudain. Le général en chefn'était pas alors à portée de donner les ordres nécessaires, et le général Loison n'osa le suppléer; dèslors ce malheur fut sans ressource. L'ennemi reprit courage, et changea sa position. Lord Wellington fit un changement de front sur son centre, l'aile droite en arrière. Remarquant que l'armée française avait cessé de marcher en avant, il se reporta en force sur Fuentès - de - Onoro, et réussit à se rétablir et à se maintenir dans la partie haute.

Le feu cessa des deux côtés sur les deux heures de l'après-midi. Les Français avaient eu deux mille hommes mis hors de combat; la perte des AngloPortugais n'alla à guère moins de quatre mille. Le secours destiné à Alméida n'avait pu entrer dans cette place; partant, c'était inutilement que l'armée française, en venant attaquer ses adversaires, avait sacrifié deux milliers de ses braves. L'ennemi employa les journées des 6 et 7 avril à se fortifier sur tous les points, de façon à rendre sa position inabordable en front.

Le prince d'Essling, désespérant de secourir Alméida, résolut de faire des fortifications, un mon

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