Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

fortes, avaient encore été soumises à tous les travaux qui pouvaient les rendre inexpugnables.

Le prince d'Essling posta les différens corps de l'armée française de manière à pouvoir les réunir en quatre heures. Les hauteurs qu'ils occupèrent eux-mêmes, en regard de celles sur lesquelles l'ennemi s'était fortifié, formaient un second arc de cercle concentrique. Dans cette position les deux armées se trouvaient séparées par un vallon assez étroit, situé entre Villa-Franca et Alhandra; on établit de part et d'autre les postes avancés sur un petit ruisseau qui partageait cevallon en deux portions à peu près égales.

Une immense population, celle de tout le pays parcouru jusque-là par l'armée française, campait entre la seconde ligne anglo-portugaise et les faubourgs de Lisbonne.

Au moment de l'établissement des Français, il y eut entre les troupes des deux partis quelques affaires de peu d'importance; mais elles restèrent ensuite dans une inaction complète, s'observant réciproquement, et chacun attendant que le manque de vivres forçât ses adversaires de changer de position. De ce côté le désavantage était pour les Français : l'armée anglo-portugaise, maîtresse du Tage et de la mer, recevait abondamment toutes les provisions dont elle pouvait avoir besoin; l'armée française, n'ayant derrière elle qu'un pays ruiné, dont les troupes irrégulières de l'ennemi lui dispu

taient encore la possession, devait bientôt se trouver dans la plus affreuse détresse, ce qui arriva effectivement. Il fallut avoir recours à la maraude, et elle ne se fit pas toujours heureusement et sans danger. La mauvaise nourriture produisit des maladies; les pluies continuelles en amenèrent d'autres : enfin on vit peu à peu l'armée française réduite à treute-cinq mille hommes. Loin de diminuer en proportion, l'armée anglo-portugaise s'augmentait au contraire chaque jour. Quand le marquis de la Romana l'eût joint, le 19 octobre, à la tête d'un corps de dix mille hommes, son effectif se monta à trente-six mille Anglais, trente-cinq mille hommes de troupes régulières portugaises, treize mille hommes de milices au moins, et dix mille Espagnols.

Au bout d'un mois de souffrance, le prince d'Essling se résolut à reculer sur Santarem. Cette position offrait de nouvelles ressources en vivres et en fourrages, et le prince crut qu'il lui convenait d'y attendre le général Foy, qu'il avait envoyé solliciter de Napoléon, à Paris, des renforts etdes instructions.

Le 18 novembre, l'armée française occupa son nouveau poste; le deuxième corps à Santarem, gauche au Tage, et son front couvert par le RioMayor; le général Loison, à Golega, avec une di→ vision; le huitième corps sur l'Alviella, la gauche à Torres-Novas, son centre à Pernès, sa droite à Alcanhede; le sixième corps et la cavalerie à Ley

fortes, avaient encore été soumises à tous les travaux qui pouvaient les rendre inexpugnables.

Le prince d'Essling posta les différens corps de l'armée française de manière à pouvoir les réunir en quatre heures. Les hauteurs qu'ils occupèrent eux-mêmes, en regard de celles sur lesquelles l'ennemi s'était fortifié, formaient un second arc de cercle concentrique. Dans cette position les deux armées se trouvaient séparées par un vallon assez étroit, situé entre Villa-Franca et Alhandra; on établit de part et d'autre les postes avancés sur un petit ruisseau qui partageait cevallon en deux portions à peu près égales.

Une immense population, celle de tout le pays parcouru jusque-là par l'armée française, campait entre la seconde ligne anglo-portugaise et les faubourgs de Lisbonne.

Au moment de l'établissement des Français, il y eut entre les troupes des deux partis quelques affaires de peu d'importance; mais elles restèrent ensuite dans une inaction complète, s'observant réciproquement, et chacun attendant que le manque de vivres forçât ses adversaires de changer de position. De ce côté le désavantage était pour les Français : l'armée anglo-portugaise, maîtresse du Tage et de la mer, recevait abondamment toutes les provisions dont elle pouvait avoir besoin; l'armée française, n'ayant derrière elle qu'un pays ruiné, dont les troupes irrégulières de l'ennemi lui dispu

taient encore la possession, devait bientôt se trouver dans la plus affreuse détresse, ce qui arriva effectivement. Il fallut avoir recours à la maraude, et elle ne se fit pas toujours heureusement et sans danger. La mauvaise nourriture produisit des maladies i les pluies continuelles en amenèrent d'autres : enfin on vit peu à peu l'armée française réduite à treute-cinq mille hommes. Loin de diminuer en proportion, l'armée anglo-portugaise s'augmentait au contraire chaque jour. Quand le marquis de la Romana l'eût joint, le 19 octobre, à la tête d'un corps de dix mille hommes, son effectif se monta à trente-six mille Anglais, trente-cinq mille hommes de troupes régulières portugaises, treize mille hommes de milices au moins, et dix mille Espagnols.

Au bout d'un mois de souffrance, le prince d'Essling se résolut à reculer sur Santarem. Cette posi→ tion offrait de nouvelles ressources en vivres et en fourrages, et le prince crut qu'il lui convenait d'y attendre le général Foy, qu'il avait envoyé solliciter de Napoléon, à Paris, des renforts et des instructions.

Le 18 novembre, l'armée française occupa son nouveau poste; le deuxième corps à Santarem, sa gauche au Tage, et son front couvert par le RioMayor; le général Loison, à Golega, avec une di→ vision; le huitième corps sur l'Alviella, la gauche à Torres-Novas, son centre à Pernès, sa droite à Alcanhede; le sixième corps et la cavalerie à Ley

ria et Thomar; le grand quartier-général à TorresNovas.

Cette position était du plus grand avantage. Elle opposait à l'ennemi un double rideau boisé assez étendu, d'une défense facile, et que l'on fortifia promptement par des abattis d'arbres entiers, Le Monte Junto, montagne impraticable, couvrait la droite; la gauche s'appuyait au Tage. L'ennemi ne pouvait chercher à tourner cette position, qu'il ne mît par son mouvement l'armée française à même de marcher sur Lisbonne.

Le 19, l'armée anglo- portugaise, quittant ses lignes, marcha en colonnes d'attaque sur Santarem. Cette ville est placée sur la crête d'une chaîne de montagnes élevées et presque perpendiculaires, devancée par une autre chaîne de collines un peu plus basses sur lesquelles était établie la première ligne de l'armée française. Le Rio-Mayor et le Tage coulaient au pied de ces hauteurs. Pour arriver aux Français, il fallait que les Anglo-Portugais traversassent un large espace de terrain marécageux, sur deux chaussées complétement dominées, ainsi que le pont, par l'artillerie de leurs adversaires. Le seul endroit par lequel on pût déboucher sur Santarem, était un pont de plus de quatre cents toises de long; le deuxième corps y avait mis son poste avancé. Ce pont franchi, il fallait encore pour parvenir jusqu'à la ville, suivre, l'espace de mille toises, une route encais

« ZurückWeiter »