Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

gaises, déposa les armes sur les glacis, Parmi ses chefs figuraient le général William Cox et deux autres officiers anglais.

La prise d'Alméida avait coûté treize jours de tranchée. Lord Wellington, qui, pendant le siége, s'était tenu en observation derrière cette ville, battit en retraite, et alla prendre poste dans la vallée du Mondego, sur le chemin de Lisbonne.

L'armée française, qui marchait ainsi sur le Portugal, ne s'élevait pas à plus de quarante-six mille hommes effectifs; savoir, quarante mille hommes d'infanterie et six mille de cavalerie. Il faut, sans exagération, évaluer à cent cinquante mille hommes le nombre des troupes anglo-portugaises postées seulement entre le Ducro et le Tage pour s'opposer à l'invasion, et la repousser par tous les moyens imaginables.

Le prince d'Essling fit répandre dans le pays, une proclamation ainsi conçue :

<< Portugais,

» Les armées du grand Napoléon sont sur vos frontières, et vont entrer sur votre territoire en amis et non en vainqueurs. Elles ne viennent pas pour vous faire la guerre, mais pour combattre ceux qui vous portent à la faire. Portugais, ouvrez les yeux sur vos intérêts. Qu'a fait l'Angleterre pour que vous souffriez la présence de ses soldats sur votre sol? Elle a détruit vos fabriques, ruiné votre commerce, paralysé votre industrie, dans

ses

la seule vue d'introduire chez vous des objets ma- · nufacturés dans ses ateliers, et de vous rendre ses tributaires. Que fait-elle aujourd'hui pour que vous embrassiez la cause injuste qui a soulevé contre elle toutes les puissances du continent? Elle vous trompe sur les résultats d'une campagne où elle ne veut rien risquer; elle se fait un rempart de vos bataillons, comme si votre sang devait être compté pour rien; elle se tient en mesure de vous abandonner quand cela conviendra à ses intérêts, dûtil en résulter des dommages pour les vôtres; et pour mettre le comble à vos maux et à son insatiable ambition, elle envoie ses vaisseaux dans vos ports pour emmener dans colonies ceux de vos enfans qui auront échappé aux dangers auxquels elle les expose sur le continent, La conduite de son armée devant Ciudad-Rodrigo ne vous ditelle pas assez ce que vous devez attendre de sem-. blables alliés? N'ont-ils pas excité la garnison et les malheureux habitans de cette place par des promesses trompeuses,et ont-ils brûlé une seule amorce pour les secourir? Plus récemment encore, ont-ils jeté quelques-uns des leurs dans Alméida, si ce n'est un gouverneur chargé de vous engager à une défense aussi mal entendue que celle de Rodrigo? et ne vous ont-ils pas fait outrage, en mettant ainsi dans la balance un seul Anglais contre six mille de votre nation? Portugais, ne vous laissez pas abuser plus long-temps : le puissant souverain, dont

tant de peuples bénissent les lois, la force et le génie, va assurer votre prospérité; mettez-vous sous sa protection, accueillez ses soldats en amis, et vous trouverez sûreté pour vos personnes et pour vos propriétés. Les maux qui résultent de l'état de guerre vous sont connus; vous savez qu'ils vous menacent dans tous ce que vous avez de plus cher, dans vos enfans, vos parens, vos amis, vos fortunes et votre existence politique et privée. Prenez donc une résolution qui vous offre tous les avantages de la paix : restez tranquilles dans vos habitations; livrez-vous à vos travaux domestiques; ne regardez comme vos ennemis que ceux qui vous conseillent une guerre dont toutes les chances sont contre le bien de votre pays. »

L'armée française se remit en mouvement le 15 septembre. Lord Wellington s'était couvert de l'Alva, rivière dont le cours fournit une position inexpugnable; il paraissait decidé à tenir dans ce poste. L'y voyant établi, le maréchal prince d'Essling songea à gagner Coimbre par la rive droite; mais il fut malheureusement obligé de s'arrêter deux jours en route, pour attendre son artillerie : les Anglais vinrent, en toute hâte, occuper la Sierra de Busaco, qui commande la rive droite du Mondego, et défend Coimbre. Le 27, il y eut dans cet endroit un engagement considérable, qui, à cause de son importance, reçut même le nom de bataille de Busaco. Les troupes anglo

[ocr errors]

portugaises, réunies sur ce point, montaient à cinquante-neuf mille hommes d'infanterie et trois mille hommes de eavalerie, soutenus de quatrevingts pièces de canon de tout calibre. La position occupée par les Anglo - Portugais offrait le plus grand avantage; c'était une hauteur d'un accès très-difficile ajoutons à cela que l'état du terrain se trouvait tel, qu'en attaquant, les Français ne pouvaient faire aucun usage de leur artillerie. Aussi furent-ils repoussés, après avoir fait, toute la journée, des prodiges de valeur.

: :

Mieux avisé, le prince d'Essling tourna la Sierra de Busaco dans les journées des 28 et 29. L'ennemi se retira en bon ordre, et repassa le Mondego. L'armée française fit son entrée dans Coimbre, le 1er. octobre. Elle trouva cette ville abandonnée par ses habitans. Tous les Portugais, habitans des villes et des campagnes, avaient, en général, reçu des chefs de l'armée anglo-portugaise,l'ordre de se retirer dans l'intérieur du pays, à l'approche des Français, en emportant ou détruisant tout ce qui pourrait être de quelque utilité à l'armée envahissante. On trouva néanmoins plus d'une ressource dans Coimbre.

Continuant d'avancer, l'armée quitta cette ville le 4. Elle coucha, le 5, à Condexavelha, à trente lieues de Lisbonne. Bientôt elle fut en vue des montagnes de Villa-Franca, sur lesquelles les Anglo-Portugais, toujours reculant, avaient formé des lignes de défense en avant de la capitale du Por

tugal. Ces montagnes étaient retranchées, palissadées sur plusieurs points, et hérissées d'artillerie de tout calibre. L'ennemi y avait formée trois lignes, appuyées au Tage par la droite, et à la mer près de l'embouchure du Sizandro par la gauche. La première de ces lignes avait sa droite à Alhandra, et sa gauche à la mer, entre Torres Vedras et Mafra, passant par les hauteurs d'Arrnda, de MonteGrace, et se terminant à Ponte - Real. Elle était soutenue, dans toute sa longueur, par trente-deux ouvrages armés de cent quarante bouches à feu. La seconde ligne avait sa droite à Alveira; elle renfermait dans son enceinte les défilés de Bucellas, Montachique et Mafra, et était défendue par soixante-cinq ouvrages et cent cinquante bouches à feu. La troisième ligne, destinée', en cas de revers, à faciliter la retraite de l'armée anglo-portugaise et son embarquement au fort Saint-Julien, était protégée par onze ouvrages et quatre-vingt-treize bouches à feu. Elle se prolongeait de Belem à Cascaès,

Le lieutenant-général Hill était à Alhandra et Bucellas; les divisions des généraux Crawfurd es Leith à Caldas; celle de sir Spencer au centre et à la gauche; les généraux Picton, Cole et Campbell à Torres - Vedras, Duas - Portas et Ribaldiera, Sir Cotton, commandant la cavalerie, avait son quar→ tier-général à Mafra.

Les lignes de Torres Vedras, naturellement

« ZurückWeiter »