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vait être détruite par elle : nous l'avons vue naître et s'agrandir au milieu des combats; nous allons la voir décroître et s'anéantir enfin dans le conflit des mêmes événemens.

Nous avons laissé les Anglais sc rembarquant, vers le milieu de janvier 1809, dans le port de la Corogne, tandis que Napoléon retournait en France, se préparer à la guerre contre l'Autriche.

Le 24, le duc de Dalmatie, qui avait si glorieusement achevé la défaite des auxiliaires de l'Espagne, reçut les clés de la ville du Férol. Son corps d'armée passa ensuite sous le commandement du duc d'Elchingen (le maréchal Ney), destiné à jouer, dans la Galice, le rôle honorable de pacificateur.

Le duc de Dalmatie se porta, avec un autre corps, sur le Portugal.

Les Français étaient aussi vainqueurs sur tous. les autres points. Le 13 janvier, le roi don Joseph (comme on appelait alors celui des frères de Napoléon qui avait été proclamé roi d'Espagne), battit complètement, à Alcazar, la même armée espagnole qui avait été, avant la prise de Madrid, vaincue à Tudéla, Le duc. de Bellune, qui commandait sous le roi, se fit le plus grand honneur dans cette journée. On y remarqua aussi le général d'artillerie Sénarmont, que Napoléon avait fait général de division à Madrid, pour les services éminens qu'il avait déjà rendus dans son arme, Les

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Charlemagne, la France n'avait jamais été si puissante à l'extérieur, et que jamais non plus sa situation intérieure n'avait promis à ses enfans, autant de prospérités de tous les genres. Un gouvernement fort et vigoureux, assurait la tranquillité publique, en comprimant tous les partis, et essayant de rattacher tous les intérêts au grand intérêt de l'état. Une institution perfectionnée de l'ancienne chevalerie présentait au mérite et à la vertu un glorieux incitament, et semblait une garantie certaine, qu'à l'avenir, les fiers descendans des Francs ne seraient plus soumis qu'à des autorités respectables et à de nobles déférences. Un code civil, savamment formé, simplifiait les procédures, et mettait chacun en état de juger par lui-même, dans chaque affaire, de son bon droit et de la manière de le faire valoir. Les sciences, les lettres et les arts, sagement soutenus et encouragés, sortaient des ténèbres où les avait plongés la révolution, et brillaient déjà d'un éclat radieux. Les monumens nationaux, dignes des beaux temps d'Athènes et de Rome, et les établissemens utiles, qui se construisaient sur tous les points, eussent à eux seuls suffi pour remplir tous les cœurs de joie et de satisfaction. Les yeux n'osaient plus en quelque sorte se reporter sur l'origine d'une autorité exercée avec tant d'avantage pour l'universalité des citoyens de l'empire, et son emploi étourdissait sur sa fondation. Mais fondée par la guerre, cette autorité de

vait être détruite par elle : nous l'avons vue naître et s'agrandir au milieu des combats; nous allons la voir décroître et s'anéantir enfin dans le conflit des mêmes événemens.

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Nous avons laissé les Anglais sc rembarquant vers le milieu de janvier 1809, dans le port de la Corogne, tandis que Napoléon retournait en France, se préparer à la guerre contre l'Autriche.

Le 24, le duc de Dalmatie, qui avait si glorieusement achevé la défaite des auxiliaires de l'Espagne, reçut les clés de la ville du Férol. Son corps d'armée passa ensuite sous le commandement du duc d'Elchingen (le maréchal Ney), destiné à jouer, dans la Galice, le rôle honorable de pacificateur.

Le duc de Dalmatie se porta, avec un autre corps, sur le Portugal.

Les Français étaient aussi vainqueurs sur tous. les autres points. Le 13 janvier, le roi don Joseph (comme on appelait alors celui des frères de Napoléon qui avait été proclamé roi d'Espagne), battit complètement, à Alcazar, la même armée espagnole qui avait été, avant la prise de Madrid, vaincue à Tudéla, Le duc. de Bellune, qui commandait sous le roi, se fit le plus grand honneur dans cette journée. On y remarqua aussi le général d'artillerie Sénarmont, que Napoléon avait fait général de division à Madrid, pour les services éminens qu'il avait déjà rendus dans son arme. Les

généraux Latour - Maubourg, Villate, Ruffin et Sémélé, les colonels Meunier, Lacoste, Pescheux, Combelle et Mouton-Duverney méritèrent encore d'être cités.

Le jeune Sopransi, chef d'escadron au premier régiment de dragons, s'étant jeté au milieu des Espagnols, en rapporta six drapeaux au duc de Bellune.

Le nombre des prisonniers fut de douze mille environ, et parmi eux on compta deux genéraux, sept colonels, vingt lieutenans - colonels et trois cents officiers. Le général Venegas, qui commandait les Espagnols, périt dans le combat. Les Espagnols perdirent en outre trente drapeaux et toute leur artillerie.

Il ne manquait plus, en ce moment, au triomphe des armées françaises en Espagne, que la destruction des troupes de La Romana, stationnées en Portugal. Le duc de Dalmatie passa, le 6 mars, le pont de Minho à Orenzée. Il fut victorieux à Juzo, à Allaritz, et près de Monterey, et mena La Romana battant jusqu'au val dOrez.

L'ennemi fut encore défait à Draga, où il perdit toute son artillerie, et près de six mille hommes.

Le duc de Damaltie eut à livrer, en avant d'Oporto, une nouvelle bataille; il y eut affaire aux troupes portugaises, soutenues par un grand nombre de paysans armés. Les Portugais furent culbutés et écrasés; plus de dix mille furent tués ou pris. Ils

ne sauvèrent pas une pièce de canon, de toute leur artillerie, et Oporto finit par être emporté d'assaut : les habitans de cette ville et leurs propriétés n'en furent pas moins respectés par les soldats français, qui donnèrent, dans cette occasion, un bel exemple de discipline militaire.

Tandis que ces choses se passaient en Portugal, une armée de trente mille hommes assiégait dans Sarragosse cinquante mille insurgés. Ils s'y défendirent avec une opiniâtreté remarquable femmes, enfans, vieillards et moines, tout combattait. Chaque couvent était devenu une forteresse qu'il fallait enlever d'assaut. Soixante maisons furent prises à la sape. Animés par le fanatisme, et croyant défendre leur religion, les assiégés combattaient comme des lions. Ils firent plusieurs sorties heureuses. Une maison était-elle prise, ils se retranchaient aussitôt derrière une autre, et la victoire semblait aussi incertaine qu'auparavant. Le siége dura cinquante-deux jours, et il coûta aux Français trois mille hommes, dont douze officiers de génie et le général La Coste, officier rempli de mérite et d'une bravoure à toute épreuve.

Sarragosse se rendit le 21 février; dix-sept mille hommes, dont deux mille de cavalerie, mirent bas les armes à la porte de Portillo, et y rendirent quarante drapeaux et cent cinquante pièces de canon, Les insurgés ayaient perdu vingt mille hommes

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