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quées sur les frontières de l'Italie, le 10 avril, après une note encore semblable aux deux que nous avons déjà citées. Le coup étant tombé sur les plus avancées, elles furent obligées de se replier pour se réunir sur leurs derrières au reste de l'armée. Cette armée, rassemblée en quelques jours, se préparait à prendre à son tour l'offensive, quand la retraite de l'archiduc Jean rappelé aussi au secours de Vienne, lui en fournit naturellement l'occasion. Cette retraite ne se fit pas sans beaucoup de perte le vice-roi du royaume d'Italie, n'était pas homme à souffrir qu'il en fût autrement. Le premier événement de ce mouvement militaire fut une bataille sur les bords de la Piave. L'armée franco-italienne y prit aux Autrichiens, seize pièces de canons attelées, deux généraux, quatre mille soldats, trente caissons, sept mille fusils, des munitions et des bagages. Poursuivis avec la plus grande vivacité, et réduits chaque jour à sacrifier quelques-uns des leurs pour sauver le reste, ils engagèrent encore, dans la position de Tarvis, une action à la fin de laquelle ils laissèrent sur le champ de bataille, un grand nombre de morts, trois mille prisonniers et dix-sept pièces de canon. De telles poursuites exercées sur des armées qui battaient en retraite vers leur capitale, avaient cette importance, qu'en réduisant ces armées à un petit nombre d'hommes, et les désorganisant, elles en faisaient des renforts à peu près illusoires, quelque part

que pût s'opérer leur réunion aux troupes de leur nation.

L'armée franco-italienne, avant d'opérer sa jonction avec la grande armée française à Bruck, le 27 mai, rendit encore le service de détruire près de Léoben, un corps de sept à huit mille Autrichiens, composé en grande partie des débris du corps de Jallachich, que nous avons vu poussé si vivement par le général bavarois de Wrede, qui faisait partie de l'armée franco-italienne. Le prince vice-roi, qui lui avait confié pendant toute la route, la conduite de son aile droite, reconnaissait lui devoir une partie de ses succès.

Le 28 mai, les deux armées furent jointes à Fiume par l'armée de Dalmatie sous les ordres du maréchal duc de Raguse. Ce dernier corps, avant ́d'arriver au point de réunion, avait défait successivement les Autrichiens dans les combats du MontKitta de Gradehotz, de la Liéca et d'Ortochatz, et pris le général en chef Stoïsservich. Avant de l'attaquer, on avait cherché à effrayer ou à gagner son chef par la lettre suivante, écrite au moment où les corps les plus avancés de l'armée d'Italie étaient obligés de battre provisoirement en retraite: << Monsieur le duc,

» Le bruit des victoires remportées par mes armes sera, sans doute, parvenu jusqu'à vous. Six jours de combats consécutifs ont poussé l'armée

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française, des bords de l'Isonzo au delà de la Piave; mon avant-garde a passé ce fleuve, et ne trouve d'autre obstacle à combattre que celui de dix mille prisonniers à conduire, de l'artillerie et des charrois immenses qui couvrent les chemins. Le peuple, en Tyrol, s'est soulevé à l'approche des troupes autrichiennes, et a désarmé les corps bavarois répandus dans ce pays. Enfin, de tous côtés les plus brillans succès ont couronné nos efforts. Ces avantages, et l'assurance que l'armée que j'ai devant moi, n'a plus de nouvelles réserves à me présenter, m'ont mis dans le cas de disposer d'une forte colonne que je vais diriger sur la Dalmatie. Dans cet état de choses, des hostilités de votre part seraient sans but; le sang qu'elles coûteraient, inutilement versé, serait dès-lors perdu pour la gloire. C'est donc, monsieur le duc, dans les vues de votre propre intérêt, autant que par le désir de diminuer les maux de la guerre, que je viens vous demander de mettre bas les armes, avec le corps que vous commandez. Des conditions honorables, telles que le mérite la réputation de vos troupes, ainsi que le haut rang que vous occupez, vous seront accordées; mon intention est de venir au secours de l'humanité, et non point d'humilier des braves.

>> J'espère donc, monsieur le duc, que vous répondrez d'une manière satisfaisante à l'ouverture que je viens de vous faire, et je désire vivement

que vous me procuriez bientôt l'occasion de vous témoigner personnellement l'estime et la considération avec laquelle je suis, etc.

» Au quartier-général de Conegliano, avril 1809.

le 17

Signé JEAN, archiduc d'Autriche. » Pour toute réponse à cette lettre, d'une contexture assez singulière, le duc de Raguse mit à l'ordre du jour la proclamation que l'on va lire :

« SOLDATS!

>> Depuis trois ans nous gémissions dans le repos; depuis trois ans, malgré nos voeux, nous sommés étrangers aux prodiges qui étonnent l'Europe nos désirs sont enfin comblés; un vaste champ s'ouvre devant nous.

» Une puissance, tant de fois vaincue, ose reprendre les armes! de nouvelles victoires répondront à cette folle audace.

>> Soldats! nous éprouverons de grandes fatigues, de grandes privations, mais vous les supporterez avec courage, car la constance qui les fait surmonter n'est pas moins nécessaire pour vaincre, que la valeur sur le champ de bataille. Vous serez dignes de vous-mêmes; vous serez les dignes soldats du plus grand des empereurs.

» Soldats! Napoléon-le-Grand vous regarde, et les récompenses dont il aime à combler ses armées, seront aussi votre partage, car vous les mériterez.

>> Soldats! nous marcherons bientôt, et si nous

française, des bords de l'Isonzo au - delà de la Piave; mon avant-garde a passé ce fleuve, et ne trouve d'autre obstacle à combattre que celui de dix mille prisonniers à conduire, de l'artillerie et des charrois immenses qui couvrent les chemins. Le peuple, en Tyrol, s'est soulevé à l'approche des troupes autrichiennes, et a désarmé les corps bavarois répandus dans ce pays. Enfin, de tous côtés les plus brillans succès ont couronné nos efforts. Ces avantages, et l'assurance que l'armée que j'ai devant moi, n'a plus de nouvelles réserves à me présenter, m'ont mis dans le cas de disposer d'une forte colonne que je vais diriger sur la Dalmatie. Dans cet état de choses, des hostilités de votre part seraient sans but; le sang qu'elles coûteraient, inutilement versé, serait dès-lors perdu pour la gloire. C'est donc, monsieur le duc, dans les vues de votre propre intérêt, autant que par le désir de diminuer les maux de la guerre, que je viens vous demander de mettre bas les armes, avec le corps que vous commandez. Des conditions honorables, telles que le mérite la réputation de vos troupes, ainsi que le haut rang que vous occupez, vous seront accordées; mon intention est de venir au secours de l'humanité, et non point d'humilier des braves.

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J'espère donc, monsieur le duc, que vous répondrez d'une manière satisfaisante à l'ouverture que je viens de vous faire, et je désire vivement

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