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ligne par la route de Passau, et le maréchal prince d'Eckmuhl, après avoir rejeté l'archiduc Charles dans la Bohême, devait former l'arrière-garde.

Le 29, le général bavarois de Wrède, détaché à la poursuite du corps autrichien du général Jallachich, qui gagnait à marches forcées, le Tyrol, dispersa entièrement ce corps auquel il fit aussi un grand nombre de prisonniers. Dans ce moment, le maréchal duc de Dantzick (le maréchal Lefèvre) après avoir réintégré le roi de Bavière dans Munick, sa capitale, s'avançait du même côté, avec le reste des troupes bavaroises. Sa mission était de pénétrer dans le Tyrol, pour en chasser les Autrichiens, et garantir sur ce point les derrières de l'armée française.

Le 3 mai, l'avant-garde du maréchal duc de Rivoli, arriva à Linz. Elle y trouva l'aile, gauche de l'armée autrichienne, présentant encore dans cet instant une trentaine de mille hommes environ, retranchée dans une position avantageuse en avant de la Traun. Les Autrichiens ne gardèrent cependant pas cette position: ils se mirent bientôt en retraite sur Ebersberg, pour y passer la rivière. Dans ce passage s'engagea un combat terrible et à jamais mémorable. Napoléon avait ordonné au général Oudinot et au maréchal duc d'lstrie, de s'avancer dans la direction d'Ebersberg, pour appuyer le mouvement du duc de Rivoli. La division Claparéde, du corps d'Oudinot,

qui marchait en tête, atteignit dans la matinée l'arrière-garde autrichienne en avant d'Ebersberg. Le général Coehorn, à la tête des bataillons des tirailleurs du Pô et des voltigeurs corses, se précipita sur l'ennemi au moment même où celui-ci était engagé sur le pont d'Ebersberg qui se prolonge sur plusieurs îlots et bras que forme la rivière. Repoussé dans plusieurs charges, le général Coehorn ne tarda pas à être soutenu par le reste de la division ayant à sa tête le général Claparéde luimême. Le pont fut alors franchi victorieusement; mais le feu ayant pris à ses premières arches et les ayant ruinées, le général Claparéde et ses sept mille braves se trouvèrent tout d'un coup séparés du reste du corps d'armée, et en présence des trente mille Autrichiens formés en bataille sur les hauteurs en arrière du village. Ils soutinrent glorieusement ce combat inégal, et donnèrent aux troupes qui devaient les soutenir, le temps d'éteindre le feu et de rétablir les communications. Tout le corps français étant réuni, les Autrichiens se mirent promptement en retraite, laissant quatre pièces de canon, deux drapeaux et un monceau de morts dans le village d'Ebersberg. La division du général Claparéde n'avait pas perdu.dans l'action, moins de trois cents hommes tués, et de sept cents blessés griévement. La journée coûta aux. Autrichiens quatre mille cinq cents hommes tués ou blessés, et six à sept mille prisonniers. Une

compagnie de voltigeurs corses, à la poursuite de l'ennemi, prit à elle seule sept cents hommes dans un bois.

Aucun obstacle sérieux ne devait désormais arrêter la marche de Napoléon sur Vienne.

L'archiduc Charles, suivi depuis le 24 avril jusqu'au 30, par le prince d'Eckmuhl, s'était décidément enfoncé dans la Bohême, paraissant se porter sur Vienne par les routes qui y conduisent de ce royaume, le Danube entre deux.

Le 7, l'aile gauche de l'armée autrichienne, arrivée à San-Potlen, se partagea en deux parties : la plus nombreuse traversa le Danube sur le pont de Krems; l'autre, composée de troupes légères, prit, à marches forcées, la route de Vienne, pour aider à sa défense jusqu'à l'arrivée de l'archiduc, qui espérait encore se voir bientôt maître d'opérer sur les deux rives du Danube.

Le 10, à neuf heures du matin, Napoléon arriva de sa personne devant Vienne, avec le corps du maréchal duc de Montebello : « c'était, dit le bulletin officiel, à la même heure, le même jour, et un mois juste après que l'armée autrichienne avait passé l'Inn pour envahir la Bavière. » Il avait couché au château impérial de Schoenbrun, à une demi-lieue vers le midi.

L'archiduc Maximilien, jeune frère de l'impératrice, commandait dans Vienne, ayant sous ses

1809. ordres une garnison d'une quinzaine de mille hommes. Il voulut essayer de résister dans la ville proprement dite, dont l'enceinte contient environ quatre-vingt mille âmes et treize mille maisons. Les faubourgs, qui renferment cinq mille maisons et plus de deux cent vingt mille âmes, avaient été cédés, sans résistance, aux Français. La ville est défendue par des bastions et une contrescarpe.

Le duc de Montebello envoya une sommation par un aide-de-camp. Cet officier fut blessé par un boucher, au milieu d'une émeute, et retenu prisonnier. Napoléon fit alors partir une députation des faubourgs, avec une lettre pour l'archiduc Maximilien. On réclamait, dans ce message, la liberté de l'officier parlementaire, et la cessation d'une défense inutile. L'archiduc ayant refusé d'éteindre son feu, le chef de l'armée française ne songea plus qu'à le forcer dans son poste.

Il fit aussitôt occuper, par trois cents voltigeurs, un petit pavillon situé sur la rive gauche du Danube, et d'où l'on pouvait protéger la construction d'un pont de bois. Un bataillon de grenadiers, qui défendait ce passage, en fut repoussé par la mitraille de quinze pièces de canon, et par ces voltigeurs. A huit heures du soir, les matériaux du pont se trouvèrent réunis sur la grêve. On était au i ide mai. Le capitaine Pourtalès, aide-de-camp du major-général, et le sieur Susaldi, aide-de-camp

du général Boudet, avaient, les premiers, traversé le fleuve à la nage, pour aller chercher des bateaux qui étaient sur la rive opposée.

Dès neuf heures du soir, on fit jouer une batterie de vingt obusiers établie par les généraux Bertrand et Navelet, à cent toises de la cité. La ville fut bientôt en feu.

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L'archiduc Maximilien, pendant la nuit, lança deux bataillons de grenadiers sur le pavillon qu'on lui avait enlevé si vivement, mais ces bataillons reçus à bout portant par la mousqueterie et par l'artillerie des Français,furent rejetés bien loin, dans le plus grand désordre.

Le prince autrichien comprenant enfin que sa résistance serait inutile, et jugeant même aux mouvemens des Français, qu'elle pourrait servir à le faire couper, si elle se prolongeait davantage, se retira, laissant le commandement au général O'Reilly, qui, le 12, au point du jour, avertit les assiégans qu'une députation allait se rendre auprès de Napoléon. Cette députation fut présentée au conquérant dans le parcde Schoenbrun. Elle était composée de plusieurs membres des états, du haut clergé, des magistrats et des conseillers de la ville. Elle fut favorablement accueillie.

La capitulation ayant été signée dans la soirée, le général Oudinot et ses grenadiers prirent possession de la ville. Il s'y trouva cinq cents pièces de canon, trente mille fusils, beaucoup d'affûts, une

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