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dance des Espagnols, si ce roi n'est sûr de leur af-
fection et de leur fidélité.

Les Bourbons ne peuvent plus régner en Eu-
rope. Les divisions dans la famille royale avaient
été tramées par les Anglais. Ce n'était pas le roi
Charles et le favori, que le duc d'Infantado, ins-
trument de l'Angleterre, comme le prouvent les
papiers récemment trouvés dans sa maison, vou-
lait renverser du trône, c'était la prépondérance
de l'Angleterre qu'on voulait établir en Espagne :
agprojet insensé dont le résultat aurait été une guerre-
de terre sans fin, et qui aurait fait couler des flots
le sang. Aucune puissance ne peut exister sur le
s just ontinent, influencée par l'Angleterre; s'il en est
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ui le désirent, leur désir est insensé, et produira
ou tard leur ruine.

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traire seulement à l'égoïsme et aux passions orgueilleuses des grands.

>> Si tels sont les sentimens des habitans de la ville de Madrid, que ses trente mille citoyens se rassemblent dans les églises; qu'ils prêtent devant le Saint - Sacrement, un serment qui sorte nonseulement de la bouche, mais du cœur, et qui soit sans restriction jésuitique qu'ils jurent appui, amour et fidélité à Joseph, mon frère; que les prêtres, au confessionnal et dans la chaire, les négocians, dans leur correspondance, les hommes de loi, dans leurs écrits et leurs discours, inculquent ces sentimens au peuple; alors je me dessaisirai du droit de conquête, je vous donnerai, pour vous gouverner, celui que vous me demandez, et je me ferai une douce tâche de me conduire envers les Espagnols en ami fidèle. La génération présente pourra varier dans ses opinions; trop de passions ont été mises en jeu, mais vos neveux me béniront comme votre régénérateur; ils placeront au nombre des jours mémorables, ceux où j'ai paru parmi vous, et de ces jours datera la prospérité de l'Espagne.

» Voilà, M. le corregidor, ajouta Napoléon, ma pensée tout entière. Consultez vos concitoyens, et voyez le parti que vous avez à prendre; mais, quel qu'il soit, prenez-le franchement, et ne me montrez que des dispositions vraies. »

La constitution faite pour l'Espagne par la junte assemblée à Bayonne, était à peu près calquée sur celle de l'empire Français. Le gouvernement se composait du roi, de ses ministres, d'un sénat, d'un conseil d'état, des cortès ou assemblée des députés de la nation, et de l'ordre judiciaire. Au lieu d'être choisis indifféremment parmi les nationaux, les députés, au nombre total de cent soixantedouze, devaient, en cela déjà différens des députés au corps législatif de France, être tirés des trois ordres du clergé, de la noblesse et du peuple. Le clergé devait fournir vingt-cinq députés, la noblesse vingt-cinq, et le peuple cent vingt-deux, savoir soixante-douze députés des provinces, tant d'Espagne qué des Indes, trente des principales villes, quinze négocians ou commerçans, et quinze députés des universités, savans ou hommes distingués par leur mérite, soit dans les sciences, soit dans les arts. Les députés de la noblesse et du clergé étaient à la nomination du roi, qui choisissait aussi les députés des principales villes, des tribunaux de commerce et des universités. Les soixante-douze députés, appelés à former spécialement la députation des provinces, étaient seuls nommés par le peuple, partagé conséquemment par arrondissemens d'élection, de manière que trois cent mille âmes fussent représentées par un député. Deux commissions étaient, comme en France, chargées de protéger la liberté individuelle et la liberté de

la presse. Tous les Espagnols, sans distinction, pouvaient prétendre aux emplois publics, et aucun impôt ne pouvait être émis que par les Cortès. Enfin l'ordre judiciaire était déclaré indépendant, et tous les juges inamovibles.

La perte de Madrid faillit entraîner celle d'une grande partie des meilleurs soldats que l'Espagne eût à opposer à Napoléon. Avant qu'il vînt prendre le commandement de l'armée française, une armée anglaise de trente-cinq mille hommes devait s'avancer en Espagne, pour aider ceux de ses habitans qui ne voulaient pas reconnaître le roi Joseph, à achever de chasser leurs ennemis de la péninsule. Cette armée, commandée en chef par sir John Moore, devait se composer de vingt mille hommes tirés de l'armée du Portugal, et de quinze mille hommes, expediés directement d'Angleterre. On avait fixé à ces derniers, pour lieu de débarquement, la Corogne, dans la province de Galice, Ils parurent vers le 15 octobre; les vingt mille hommes que fournissait l'armée du Portugal, ne se mirent en marche que vers la fin du même mois. Ces deux corps d'armée firent de longs détours et marchèrent lentement pour se réunir. Leur réunion enfin effectuée, sir John Moore, qui voyait que les circonstances étaient changées, voulut au moins s'en servir pour secourir Madrid. Il se dirigea donc du côté de Valadolid, menaçant les communications de l'armée française, et dans

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le dessein de faire ainsi une diversion utile aux défenseurs de la capitale. Cette ville étant déjà prise, ce mouvement mit sir John lui-même dans le plus grand danger. Il s'aperçut bientôt que tandis que Napoléon marchait droit à lui pour le combattre, ses lieutenans cherchaient à tourner l'armée anglaise, de manière à lui rendre toute retraite impossible. Il ne parvint à échapper au résultat de cette manœuvre, qu'en se retirant avec tant de précipitation, qu'il abandonna sur sa route une partie de son artillerie, et de son trésor, ses malades et ses bagages. Encore était-il suivi de si* près, après tous ces sacrifices, que probablement il aurait été bientôt atteint et forcé de livrer une bataille qui eût sans doute fini par la destruction entière de son armée, si Napoléon ne se fût trouvé subitement obligé par les nouvelles qu'il reçut, de quitter le commandement des troupes françaises, et de rétrograder avec sa garde sur Valadolid, d'ou il partit pour la France le 7 janvier, Cet affaiblissement de l'armée française, privée tout d'un coup de l'élite de ses soldats et de son général en chef sauva les Anglais. Poursuivis par le maréchal Soult, ils ne s'embarquèrent cependant à la Corogne, qu'après un dernier combat, dans lequel ils perdirent beaucoup de monde, et qui coûta la vie à sir Jonh, Le lieutenant général anglais, sir David Baird y eut aussi le bras emporté par un boulet,

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