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1808 gateurs devant les pères du peuple au nom duquel je vous parle; que ce que vous lui devez vous fasse souvenir de ce que vous vous devez à vousmême, à votre honneur et à la religion sainte que vous professez.

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cru,

Cette espèce de proclamation, datée du 30 octobre 1806, excita l'attention de Napoléon, qui la prétendit secrètement dirigée contre lui. Il en fit demander l'explication au prince de la Paix, qui ne put que se rejeter, sans espoir d'être sur la crainte d'une attaque de l'empereur de Maroc. On vit néanmoins se resserrer plus tard, par le traité du 27 octobre 1807, les liens d'amitié qui paraissaient unir la France et l'Espagne. En admettant qu'alors Napoléon se souvînt encore de l'échaufourée du prince de la Paix, et en conservât dụ ressentiment, il faudrait regarder ce traité comme un appât traîtreusement présenté à la cour de Madrid. L'abbé de Pradt assure avoir entendu Napoléon dire, après la cession du trône d'Espagne à Bayonne : « Ils ont voulu me jouer en 1806, et dès ce temps-là je jurai que je saurais bien m'en

venger. >>

Quoi qu'il en puisse être, il parut croire d'abord, qu'il lui avait suffi de vouloir la grande révolution qu'il avait envie de faire en Espagne, pour qu'elle s'accomplit sans difficulté. A peine eut-il fait partir le prince des Asturies et son frère le prince D. Carlos, pour Valençay, ainsi que Charles IV, la reine

son épouse, les autres membres de la famille royale, et le prince de la Paix pour Compiégne, lieux où ils devaient être gardés à vue, qu'il reprit la route de Paris, où on le vit s'occuper de diviser en départemens la Toscane et les duchés de Parme et de Plaisance, de donner une nouvelle organisation à l'université, de créer le grand duc de Berg roi de Naples, et de faire passer cette qualité de grand duc de Berg au fils du roi de Hollande.

Il se rendit aussi en septembre à Erfurt, où il semble avoir tenu une sorte de conseil souverain avec l'empereur de Russie, les rois de Bavière, de Wurtemberg, de Westphalie, et le prince Primat.

Il paraît qu'il fut surtout question dans ce conseil des projets contre l'Angleterre, et des obstacles qu'ils pouvaient rencontrer sur le continent. L'empereur de Russie reconnut Joseph et Murat, l'un en qualité de roi d'Espagne, et l'autre en qualité de roi de Naples, et il promit d'unir ses armes à celles de Napoléon, si ce dernier venait à être attaqué par l'Autriche.

On fit néanmoins, en commun, une démarche pacifique auprès du gouvernement anglais. « Sire, disaient les empereurs de Russie et de France au roi d'Angleterre, dans la lettre qu'ils lui écrivirent, les circonstances actuelles de l'Europe nous ont réunis à Erfurt: notre première pensée est de céder au vœu et aux besoins de tous les peuples, et de chercher, par une prompte pacification avee

votre majesté, le remède le plus efficace aux malheurs qui pèsent sur toutes les nations. Nous en faisons connaître notre sincère désir à votre majesté, par cette présente lettre. La guerre longue et sanglante, qui a déchiré le continent est terminée sans qu'elle puisse se renouveler..... »

Cependant, encore une fois de retour à Paris, Napoléon, le 25 octobre, peignit, de la manière suivante, au corps législatif, sa situation et ses projets:

<< Les dernières lois ont posé les bases de notre système de finances. C'est un monument de la puissance et de la grandeur de l'empire. Nous pourrons désormais subvenir aux dépenses que nécessiterait même une coalition générale de l'Europe, par nos seules recettes annuelles. Nous ne serons jamais contraints d'avoir recours aux mesures désastreuses du papier-monnaie, des emprunts et des arriérés. J'ai fait, cette année, plus de mille lieues dans l'intérieur de mon empire. Le système de travaux que j'ai arrêté pour l'amélioration du territoire se poursuit avec activité. La vue de cette grande famille française, naguère déchirée par les opinions et les haines intestines, aujourd'hui prospère, tranquille et unie, a sensiblement ému mon âme; j'ai senti que pour être heureux, il me fallait d'abord l'assurance que la France fût heureuse.

» Le traité de paix de Presbourg, celui de Tilsitt, l'attaque de Copenhague, l'attentat de l'An

gleterre contre toutes les nations maritimes, les révolutions de Constantinople, les affaires de Portugal et d'Espagne ont diversement influé sur les affaires du monde. La Russie et le Danemarck se sont unis à moi contre l'Angleterre ; les ÉtatsUnis d'Amérique ont préféré renoncer au commerce et à la mer, plutôt que d'en reconnaître l'esclavage. Une partie de mon armée marche contre celles formées ou débarquées dans les Espagnes. C'est un bienfait particulier de cette Providence qui a constamment protégé nos armes, que les passions aient assez aveuglé les conseils anglais, pour qu'ils renoncent à la protection des mers, et présentent enfin leur armée sur le continent. Je pars dans peu de jours pour me mettre moi-même à la tête de mon armée, et, avec l'aide de Dieu, couronner, dans Madrid, le roi d'Espagne, et planter mes aigles sur les forts de Lisbonne.

>> Je ne puis que me louer des sentimens des princes de la confédération du Rhin. La Suisse sent, tous les jours davantage, les bienfaits de l'acte de médiation. Les peuples de l'Italie ne me donnent que des sujets de contentement,

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L'empereur de Russie et moi, nous nous sommes vus à Erfurt. Notre première pensée a été une pensée de paix; nous avons même résolu de faire quelques sacrifices, pour faire jouir plus tôt, s'il se peut, les cent millions d'hommes que nous représentons, de tous les bienfaits du commerce

maritime. Nous sommes d'accord, et invariablement unis pour la paix comme pour la guerre.

>> J'ai ordonné à mes ministres des finances et du trésor public, de mettre sous vos yeux les comptes des recettes et des dépenses de cette année. Vous y verrez, avec satisfaction, que je n'ai pas besoin de hausser le tarif d'aucune imposition mes peuples n'éprouveront aucune nouvelle charge, etc. >>

« Sire, lui répondit le président, en venant, un peu plus tard, à la tête du corps législatif, lui présenter l'adresse d'usage, le corps législatif vient apporter aux pieds de votre majesté, l'adresse de remercîment que vote avec lui tout le peuple français. Les sentimens paternels contenus dans le discours que vous avez prononcé du haut du trône, ont répandu partout l'amour et la reconnaissance. Le premier des capitaines voit donc quelque chose de plus héroïque et de plus élevé que la victoire! Oui, sire, nous le tenons de votre propre bouche, il est une autorité plus puissante et plus durable que celle des armes ; c'est l'autorité qui se fonde sur de bonnes lois et sur les institutions nationales. Les codes que dicta votre sagesse pénètrent plus loin que vos conquêtes, et règnent, sans effort, sur vingt nations diverses dont vous êtes le bienfaiteur. Le corps législatif doit surtout célébrer ces triomphes paisibles qui ne sont jamais suivis que des bénédictions du genre humain. La législation et les fi

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