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« MM. les représentans du peuple batave, << J'ai toujours regardé comme le premier intérêt de ma couronne de protéger votre patrie..... J'adhère à vos vœux. Je proclame roi de Hollande le prince Louis. Vous, prince, régnez sur ce peuple; protégez ses libertés, ses lois, sa religion, mais ne cessez jamais d'être Français....... >>

Le prince Louis répliqua alors :

« Sire, j'irai régner en Hollande, puisque les Hollandais le désirent, et que Votre Majesté l'ordonne. Votre Majesté permettra que j'éprouve des regrets en m'éloignant d'elle, mais ma vie et ma volonté lui appartiennent.

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Le sénat apprit par un même message cette nou velle et celle de l'élévation du cardinal Fesch, oncle de son souverain, à la dignité de coadjuteur de l'électeur archi-chancelier de l'empire d'Allemagne.

Deux mois auparavant on avait donné à ce premier corps de l'empire français, lecture de six décrets impériaux, qui avaient aussi leur importance sous plus d'un rapport.

Le premier prononçait la réunion au royaume d'Italie, des provinces vénitiennes cédées par l'empereur d'Allemagne dans le traité de Presbourg.

Le second assurait le trône de Naples au prince Joseph et à sa descendance légitime et masculine. Les troisième et quatrième donnaient en toute souveraineté, l'un au prince Murat, les duchés de Clèves et de Berg; l'autre, à la princesse Pauline

(une des sœurs de Napoléon), et au prince Borghèse, son époux, la principauté de Guastalla.

Le cinquième décret investissait le maréchal Berthier, de la principauté de Neufchâtel.

Le sixième réunissait, au profit de la princesse Élisa et du prince Bacciochi, son époux, les pays de Massa, Carrara et Garfaguana, à la principauté de Lucques.

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Le septième enfin fondait, dans les états de Parme et de Plaisance, deux grands fiefs héréditaires qui plus tard furent conférés, l'un à l'archi-chancelier de l'empire, Cambacérès, sous le titre de grandduc de Parme; et l'autre à l'archi-trésorier, Lebrun, sous celui de grand-duc de Plaisance.

Napoléon avait d'abord réussi à obtenir une espèce d'aveu tacite du roi de Prusse pour toutes celles de ces dispositions politiques qui pouvaient l'inquiéter, en lui faisant à lui-même don du Hanovre; mais bientôt un dernier empiètement, qu'on ne voulut lui laisser balancer par rien, mit les armes à la main de ce prince, qui du reste n'eut, dans le moment, qu'à gémir sur sa résistance. Le 12 juillet, les ministres de différens princes d'Allemagne signèrent à Paris, avec l'empereur des Français, un pacte fédératif dont nous allons offrir à nos lecteurs les principales dispositions.

1o. Les états de leurs majestés les rois de Bavière et de Wurtemberg, de leurs altesses les électeurs archichancelier et de Bade, le duc de Berg et de

Clèves, le landgrave de Hesse - Darmstadt, les princes de Nassau, etc., seront séparés à perpétuité du territoire de l'empire germanique, et unis entre eux par une confédération particulière sous le nom d'états confédérés du Rhin;

2o. Chacun des rois et princes confédérés renoncera à ceux de ses titres qui expriment des rapports quelconques avec l'empire germanique; 3o. L'électeur archichancelier prendra les titres de prince primat et d'altesse éminentissime ;

4°. L'électeur de Bade, le duc de Berg, le landgrave de Hesse-Darmstadt, prendront le titre de grand-duc, et jouiront des droits, honneurs et prérogatives attachés à la dignité royale;

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5o. Les intérêts communs des états confédérés seront traités dans une diète dont le siége sera à Francfort, et qui sera divisée en deux colléges5 savoir le collége des rois et le collége des princes; 6o. Les princes devront nécessairement être indépendans de toute puissance étrangère à la confédération, et ne pourront prendre de service, en aucun genre, que dans les états confédérés ou alliés à la confédération ;

7o. Sa Majesté l'empereur des Français ser proclamé protecteur de la confédération, et en cette qualité, au décès de chaque prince primat, il en nommera le successeur;

8°. Le prince primat réunira à ses états, et pos

sédera en toute propriété et souveraineté la ville et le territoire de Francfort;

9o. Chacun des rois et princes confédérés possédera en toute propriété les terres équestres enclavées dans ses possessions;

10o. Les membres des ordres militaires ou religieux qui, en conséquence du présent traité, seront dépossédés ou sécularisés, recevront une rente annuelle et viagère proportionnée au revenu dont ils jouissaient;

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11o. Il y aura entre l'empire français et les états confédérés, collectivement et séparément, une alliance, en vertu de laquelle toute guerre continentale que l'une des parties contractantes aurait à soutenir deviendra immédiatement commune à toutes les autres;

12o. Dans le cas où une puissance étrangère à l'alliance, et voisine, armerait, les hautes parties contractantes, pour ne pas être prises au dépourvu, armeront pareillement, d'après la demande qui en sera faite par le ministre de l'une d'elles à Francfort;

13°. Le contingent à fournir par chacun des alliés, en cas de guerre, est fixé comme il suit :

La France fournira deux cent mille hommes de toutes armes; la Bavière, trente mille; le Wurtenberg, douze mille; le grand duché de Bade, huit mille; le grand duché de Berg, cinq mille; Darm mille.

stadt, quatre

14°. Les hautes parties contractantes se réservent d'admettre, par la suite, dans la confédération, les princes et états d'Allemagne qu'il sera trouvé de l'intérêt commun d'y a admettre.

En vertu de ce traité, si connu sous le nom de Confédération du Rhin, le 1er septembre, la diète de Francfort fut dissoute, et fit place aux représentans du nouveau corps germanique.

Au fond, le roi de Prusse se trouvait ainsi presqu'à la merci de l'empereur des Français. Ayant sur un point de sa frontière, pour voisin, un roi, frère de Napoléon, il se voyait encore, d'un autre côté, en péril d'être attaqué par une confédération puissante, au moindre signe d'un homme qui ne haïssait pas les occasions de guerre. Il témoigna le désir de former une Confédération du Nord, dans laquelle il comprendrait tous les états non nommés dans la Confédération du Rhin. Contrarié dans ce væu, et menacé peut-être par Napoléon, il se hâta d'assembler son armée pour prévenir son ennemi, et éclata même avant que les Russes, qui se mettaient en mouvement pour lui prêter la main, fussent à sa portée. Le 9 octobre, on vit sortir de son quartiergénéral d'Erfurt, le manifeste suivant, qui fut le signal des hostilités.

*MANIFESTE DU ROI DE PRUSSE.

« Sa Majesté le roi de Prusse, en prenant les armes pour la défense de son peuple, croit nécessaire de faire connaître à la nation et à l'Europe'

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