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» Vous vous empresserez, sénateurs, d'adopter le projet de senatus-consulte que S. M. impériale et royale vous a fait préS.M.

senter.

»

Vous y reconnaîtrez d'ailleurs la sollicitude de S. M. impériale et royale pour tous le intérêts de la nation.

» Parmi les conscrits de: quatre classes appelées par le titre premier de ce senatus -consilie,

» Ceux qui sont mariés le se sépareront pas de la nouvelle famille qu'ils ont donnée à lEtat;

>> Ceux qui ont été réfornés légalement resteront dans leurs foyers.

» Aucun nouveau continent ne sera demandé aux conscrits des années qui ont précéé 1806.

"Les quatre-vingt mille baves qui vont se rendre à la voix de la patrie ont déjà atteint l'ge où l'on n'a pas besoin d'être préparé aux fatigues de la guere.

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Que sont à côté des ressarces de la France celles de ces gouvernemens qui, dépensant lans un an les revenus de plusieurs années, et consommant lurs capitaux les plus précieux, ne soldent les hommes que leurpays peut à peine leur fournir qu'avec ces monnaies fictives dat la valeur idéale, diminuant chaque jour, entraîne dans l'abne et la fortune de l'Etat et la richesse des particuliers, et, ce ui est encore plus funește, la bonne foi de tous!

» L'empereur fait entendre levoix de la patrie outragée et de l'honneur blessé ; de cet honner objet de l'enthousiasme des nations généreuses, qui avec tat de raison se regarderaient comme dénuées de tout si elles pavaient le perdre, et croient que tout est sauvé tant qu'elles ne'ont pas perdu.

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Les Français vont répondre dette voix sacrée.

» Il réclame un nouveau gage e leur amour.

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>>

Avec quelle ardeur ils account vers lui!

Oui, rien ne peut ébranler Impereur dans le devoir qui lui est imposé d'assurer la prospéré de la France, la tranquillité de nos neveux, la paix de Europe, la gloire de notre patrie; cette gloire sans laquelle grand peuple ne verrait, dans un avenir assez rapproché, qe l'insulte, l'outrage, et un déplorable asservissement!

Et toujours le Sénat et le peile seconderont l'empereur dans ce qu'il croira devoir entrependre pour garantir de si grands intérêts.

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Sur ce rapport, et immédiateme, le Sénat adopte, avec le senatus-consulte relatif aux levées deonscrits, le projet d'adresse qui lui est proposé par M. Lacépède.

Adresse du Sénat à l'empereur ét roi.

Sire, le Sénat a entendu avec une émotion profonde le message de Votre Majesté impériale et royale.

• Il a reçu avec une vive et respectueuse reconnaissance la communication que Votre Majesté a bien voulu lui faire des différens traités relatifs à l'Espagne, des Constitutions acceptées par la Junte espaguole, et du rapport fait à Votre Majesté sur la situation de vos armées dans les diverses parties du monde.

» Il a adopté à l'unanimité (1) le senatus-consulte que Votre Majesté impériale et royale lui a fait présenter; et ceut soixante mille braves vont être associés à la gloire immortelle de vos nombreuses et si redoutables armées.

:

» Vous croyez à la paix du continent, Sire; mais vous ne voulez pas dépendre des erreurs et des faux calculs des cours étrangères vous voulez défendre des traités solennels, librement consentis; maintenir des Constitutions librement discutées, acceptées, et jurées par une Junte nationale; briser la hache d'une anarchie féroce, qui, couvrant l'Espagne de sang et de deuil, menace nos frontières; délivrer les véritables Espagnols du joug honteux qui les accable; leur assurer le bonheur d'être gouvernés par un frere de Votre Majestě; détruire les phalanges anglaises qui ont réuni leurs armes aux poiguards de la terreur; venger le sang frauçais lâchement répandu; garantir la sécurité de la France et la tranquillité de nos neveux; rétablir et perfectionner l'ouvrage de Louis XIV, accomplir le vœu des plus illustres de vos prédécesseurs, et particulièrement de celui qui aima le plus la France; déployer votre immense puissance pour diminuer les calamités de la guerre, et pour forcer plutôt l'ennemi du continent à cette paix maritime et générale seul but de vos projets, et seul noment du repos et de la véritable prospérité de notre patrie.

» La volonté du peuple français, Sire, est la même que celle de Votre Majesté.

La guerre d'Espagne est politique; elle est juste; elle est nécessaire.

» Les Français, pénétrés pour le héros, qu'ils admirent de cet amour qu'ils viennent de vous exprimer avec un si grand et si juste enthousiasine partout où ils ont eu le bonheur de

(1) Cela n'est pas; jusque là l'opposition, quoique toujours impuisante, ne s'était encore montrée aussi forte.

XIX.

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vous voir, vont répondre avec ardeur à la voix de Votre Majesté, et rien ne pourra ébranler la résolution du Sénat et du peuple de seconder Votre Majesté impériale et royale dans tout ce qu'elle croira devoir entreprendre pour garantir les plus grands intérêts de l'Empire.

de

Que Votre Majesté impériale et royale daigne agréer le nouvel hommage de notre respect, de notre dévouement, notre fidélité. »

Les événemens de la péninsule rendaient pressante non seulement cette nouvelle levée d'hommes, mais encore la prompte réunion de troupes déjà exercées:

de

Le général Dupont, par une série de fautes inexcusables, et dans lesquelles il se montra autant inhabile à la guerre que privé de courage civil, avait compromis l'honneur de l'armée française; treize mille hommes sous ses o: dres, et en rase campagne, s'étaient soumis par l'enà la honteuse capitulation de Baylen, qui fut encore violée nemi: ces treize mille hommes devaient être ramenés en France sur des vaisseaux espagnols, ils furent conduits à Cadix, et entassés dans des pontons. L'insurrection était organisée dans toutes les provinces l'Espagne. Le roi Joseph n'avait pu rester que huit jours à Madrid. Une Junte nationale avait déclaré la guerre à la France, et de nouveau proclamé roi Ferdinand : en son absence elle exerçait le pouvoir suprême. Le peuple déployait un courage qui approchait beaucoup plus de la fureur que de l'héroïsme; et c'était la fureur d'un peuple fanatique. Des prêtres commandaient; ils publiaient des miracles, et prêchaient l'assassinat : leurs hommes croyaient et obéissaient. Les soldats français n'étaient plus appelés à des combats dignes d'eux; ils avaient à se défendre contre des individus qui répétaient comme « Dis-moi, mon enfant, article de foi cette espèce de catéchisme grâce de Dieu. — Que veux-tu dire Quel est l'ennemi de notre félicité? Qui est-ce? C'est un méchant, le destructeur de tous les biens, le Combien a-t-il de natures?

» qui es-tu ? — Espagnol par la
par là? Homme de bien.
» L'empereur des Français.
la source de tous les maux,
» foyer de tous les vices.
» la nature humaine et la diabolique.

-

Deux; Combien y a-t-il d'empe

» reurs des Français? —Un véritable, en trois personnes trompeuses. Comment les nomme-t-on? Napoléon, Murat et Manuel

» Godoi. Lequel des trois est le plus méchant?
tous trois également. De qui dérive Napoléon?

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Murat?

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- De Napoléon. — Et Godòï? — De la fornication des deux. Quel est l'esprit du premier?-L'orgueil et le despotisme. »Du second? La rapine et la cruauté.

Du troisième?- La

cupidité, la trahison et l'ignorance. - Que sont les Français?

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» D'anciens chrétiens devenus hérétiques. » l'Espagnol qui manque à ses devoirs?

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-La mort et l'infamie des

Comment les Espagnols doivent-ils se conduire?

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et

» D'après les maximes de notre seigneur Jésus-Christ.- Qui nous » délivrera de nos ennemis? La confiance entre nous autres, » les armes. Est-ce un péché de mettre un Français à mort? » Non, mon père; on gagne le ciel en tuant un de ces chiens d'hérétiques. >>

:

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D'un autre côté le général Junot, privé de secours de la France, avait été obligé d'évacuer le Portugal en insurrection, et occupé par les Anglais toutefois il ne l'abandonna à ces derniers qu'en vertu d'une convention très honorable; l'armée française se retirait avec armes et bagages, chevaux et artillerie, et conservait la faculté de servir aussitôt sa rentrée en France..

Dans ces conjonctures une partie des corps de la grande armée qui occupaient la Prusse et l'Allemagne avait été dirigée en toute hâte sur la péninsule. La France entière salua sur leur passage les héros d'Austerlitz et de Friedland ; mais des fêtes brillantes les attendaient dans la capitale : la ville de Paris leur distribua les couronnes d'or qu'elle leur avait votées deux ans auparavant.

En passant en revue l'avant-garde de ces braves, le 11 novembre 1808, Napoléon leur dit :

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Soldats, après avoir triomphé sur les bords du Danube et de la Vistule, vous avez traversé l'Allemagne à marches forcées; je vous fais aujourd'hui traverser la France sans vous donner un moment de repos.

» Soldats, j'ai besoin de vous ! La présence hideuse du Léopard souille les continens d'Espagne et du Portugal. Qu'à votre aspect il fuie épouvanté! Portons nos aigles triomphantes jasques aux colonnes d'Hercule; là aussi nous avons des outrages à venger!

n

Soldats, vous avez surpassé la renommée des armées moderues; mais avez-vous égalé la gloire des armées de Rome, qui dans une même campagne triomphèrent sur le Rhin et sur l'Euphrate, en Illyrie et sur le Tage?

» Une longue paix, une prospérité durable seront le prix de vos travaux. Un vrai Français ne peut, ne doit pas prendre de repos jusqu'à ce que les mers ne soient ouvertes et affranchies. Soldats, tout ce que vous avez fait, tout ce que vous ferez encore pour le bonheur du peuple français et pour ma gloire sera éternellement dans mon cœur. "

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Après les arrangemens de Bayonne, terminés en juillet, Napoléon tétait revenu à Paris pour obtenir et organiser les forces nécessaires à

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leur accomplissement. A la fin de septembre il se rendit à Erfurth, célèbre par sa seconde entrevue avec le czar Alexandré ; les deux amis se quittèrent invariablement d'accord pour la paix et pour la guerre. Napoléon était de retour à Paris le 25 octobre, pour l'ouverture de la session du Corps législatif ( voyez plus haut.) Le 3 novembre il se retrouvait à Bayonne, et presque aussitôt à la tête de ses armées, où sa présence ramena la victoire.

LETTRE de Napoléon au président du Corps législatif.

"Monsieur le président du Corps législatif, mes troupes yant, au combat de Burgos, pris douze drapeaux de l'armée d'Estramadure, parmi lesquels se trouvent ceux des gardes walones et espagnoles, j'ai voulu profiter de cette circonstance et donner une marque de ma considération aux députés des départemens, au Corps législatif, en leur envoyant ces drapeaux, pris dans la même quinzaine où j'ai présidé à l'ouver, ture de leur session. Que les députés des départemens et les colléges électoraux dont ils font partie y voient le désir que j'ai de leur donner une preuve de mon estime. Cette lettre n'étant à autre fin, je prie Dieu qu'il vous áit, monsieur le président du Corps législatif, en sa sainte et digne garde. »En mon camp impérial de Burgos, le 12 novembre 1808. Signé NAPOLEON.

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Cet envoi de drapeaux donna lieu, comme de coutume, à une adresse contenant l'expression de la reconnaissance et de l'admiration du Corps législatif; trois députés, MM. Salm-Dick, Stanislas Girardin et Delamardelle, furent chargés de la porter à l'empereur. Mais en même temps, conformément à une proposition de M. Bruneau-Beaumetz, le Corps législatif voulut présenter à l'impératrice, restée à Paris, de respectueuses félicitations sur la victoire remportée par son anguste époux. La députation fut reçue aux Tuileries le 20 novembre, et l'impératrice Joséphine répondit en ces termes au discours du président, M. de Fontanes :

« Monsieur le président, messieurs, je suis infiniment sensible à » la démarche du Corps législatif, et trèssatisfaite que le premier sen»timent que Sa Majesté ait éprouvé après sa victoire ait été pour le » Corps qui représente la nation. »

Cette réponse si juste, clairement entendue de tous les assistans, fut imprimée par ordre du Corps législatif avec le discours de son président, et répétée dans la plupart des journaux, le Moniteur exccpté. «Peu de jours après elle parvint à Napoléon, qui la condamna comms

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