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MM. Colaud, Sainte-Suzanne, Monge et Garnier-Laboissière. C'est à Lintz qu'ils la lui ont présentée.

ADRESSE du Sénat à l'empereur.

« Sire, il nous semblait entendre encore Votre Majesté impériale et royale nous adresser, du haut de son trône, les paroles mémorables qui ont donné, il n'y a que peu de jours, le signal des combats; et déjà Votre Majesté a fixé le destin de la Germanie.

» Elle a paru, ou dispersées.

et les armées de l'Autriche ont été détruites

» La grande nation répond par ses vives acclamations aux chants de victoire dont la grande armée fait retentir les rives du Danube, de l'Iller et de l'Iser, délivrées par les armes de Votre Majesté.

» De toutes les parties de l'Empire s'élancent de nombreuses phalanges, impatientes de combattre sous les yeux de Votre Majesté. Ces jeunes Français n'ont qu'un désir, celui d'arriver dans les camps de Votre Majesté impériale avant que tous les ennemis de la tranquillité de l'Europe n'aient disparu devant Votre Majesté.

» Le Sénat, Sire, pénétré de la nouvelle et si honorable marque de la bienveillance de Votre Majesté, vous présente l'hommage de l'admiration et de l'amour du grand peuple.

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» Les trophées de votre gloire, ces témoins de la valeur des braves, que dirige la puissance irrésistible de votre génie, vont orner le lieu de nos séances; ils y attesteront à la postérité vos merveilleux triomphes, et la reconnaissance des Français. Il faudra bien des monumens, Sire, , pour que l'histoire puisse rendre croyables les prodiges que vous opérez !

>> Le Sénat tout entier voudrait aller vous exprimer tous les sentimens qui l'animent. Un devoir sacré peut seul le retenir loin de Votre Majesté son respect, son dévouement et ses vœux vous suivront partout où la gloire conduira vos légions victorieuses. »

DIRE de Napoléon aux généraux autrichiens. PROCLAMATION aux soldats de la grande armée.

Le sixième bulletin était daté du 26 vendémiaire; le neuvième l'était du 29: une victoire par jour. C'est dans le neuvième que l'on trouve le passage suivant :

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L'empereur a dit, aux généraux autrichiens qu'il avait appelés près de lui pendant que l'armée ennemie défilait :

« Messieurs, votre maître me fait une guerre injuste. Je vous le dis franchement, je ne sais point pourquoi je me >> bats; je ne sais ce qu'on veut de moi.

>>

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» Ce n'est pas dans cette seule armée que consistent mes res» sources. Cela serait-il vrai, mon armée et moi ferions bien du » chemin. Mais j'en appelle au rapport de vos propres prisonniers, qui vont bientôt traverser la France; ils verront quel esprit anime mon peuple, et avec quel empressement il » viendra se ranger sous mes drapeaux. Voilà l'avantage de ma »> nation et de ma position. Avec un mot, deux cent mille >> hommes de bonne volonté accourront près de moi, et en » six semaines seront de bons soldats; au lieu que vos recrues ne marcheront que par force, et ne pourront qu'après plusieurs années faire des soldats.

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»Je donne encore un conseil à mon frère l'empereur d'Allemagne ; qu'il se hâte de faire la paix. C'est le moment de sé rappeler que tous les empires ont un terme : l'idée que la » fin de la dynastie de la maison de Lorraine serait arrivée doit l'effrayer. Je ne veux rien sur le continent; ce sont des vaisdes colonies, du commerce que je veux, et cela vous » est avantageux comme à nous. » (M. Mack a répondu que l'empereur d'Allemagne n'aurait pas voulu la guerre, mais qu'il y avait été forcé par la Russie:) «En ce cas, a repris l'empereur, vous n'êtes donc plus une puissance! »

>> seaux,

PROCLAMATION.

Du quartier général impérial d'Elchingen, le 29 vendémiaire an 14.

« Soldats de la grande armée, en quinze jours nous avons fait une campagne. Ce que nous nous proposions est rempli : nous avons chassé les troupes de la maison d'Autriche de la Bavière, et rétabli notre allié dans la souveraineté de ses états. Cette armée, qui, avec autant d'ostentation que d'imprudence, était venue se placer sur nos frontières, est anéantie. Mais qu'importe à l'Angleterre ? Son but est rempli; nous ne sommes plus à Boulogne, et son subside ne sera ni plus ni inoins grand.

» De cent mille hommes qui composaient cette armée, soixante mille sont prisonniers: ils iront remplacer nos conscrits dans les travaux de nos campagnes. Deux cents pièces de canon, tout le parc, quatre-vingt-dix drapeaux, tous les généraux sont en notre pouvoir; il ne s'est pas échappé de cette armée quinze mille hommes. Soldats, je vous avais annoncé une grande bataille; mais, grâce aux mauvaises combinaisons de l'ennemi, j'ai pu obtenir les mêmes succès sans courir aucune chance; et, ce qui est sans exemple dans l'histoire des nations, un aussi grand résultat ne nous affaiblit pas de plus de quinze cents hommes lors de combat.

Soldats, ce succès est dû à votre confiance sans borne dans votre empereur, à votre patience à supporter les fatigues et les privations de toute espèce, à votre rare intrépidité.

» Mais nous ne nous arrêterons pas là; vous êtes impatiens de commencer une seconde campagne. Cette armée russe que l'or de l'Angleterre a transportée des extrémités de l'univers, nous allons lui faire éprouver le même sort.

» A ce combat est attaché plus spécialement l'honneur de l'infanterie; c'est là que va se décider pour la seconde fois cette question qui l'a déjà été en Suisse et en Hollande, si 'l'infanterie française est la seconde ou la première de l'Europe. Il n'y a point là de généraux contre lesquels je puisse avoir de gloire à acquérir; tout mon soin sera d'obtenir la victoire avec le moins possible d'effusion de sang: mes soldats sont Signé NAPOLÉON. »

la

mes enfans.

« NAPOLÉON, etc.

De mon camp impérial d'Elchingen, le 29 vendémiaire an 14.

» Considérant que la grande armée a obtenu par son courage et son dévouement des résultats qui ne devaient être espérés qu'après une campagne;

» Et voulant lui donner une preuve de notre satisfaction impériale, nous avons décrété et décrétons ce qui suit :

Le mois de vendémiaire de l'an 14 sera compté comme une campagne à tous les individus composant la grande armée. >> Ce mois sera porté comme tel sur les états pour l'évaluation des pensions et pour les services militaires. >>

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Bataille d'Austerlitz. Circonstances diverses.
Paix de Presbourg.

Le mois de brumaire fut une seconde campagne. Le 22 l'armée française occupait Vienne. Napoléon, après avoir visité cette capitale, s'établit pendant quelques jours à Schoenbrunn, palais bâti par Marie-Thérèse, et résidence ordinaire de la cour des empereurs d'Allemagne. Une administration française fut immédiatement organisée dans la Haute et la Basse - Autriche. La grande armée se répandait, toujours victorieuse, dans la Bohême et dans la Hongrie ; elle occupait le Tyrol.

<< A tous ces trophées de gloire est venue se joindre une scène qui » a touché l'âme de tous les soldats. Pendant la dernière guerrc le » soixante - seizième régiment de ligne avait perdu deux drapeaux » dans les Grisons; cette perte était depuis longtemps pour ce corp's >> le motif d'une affliction profonde. Ces braves savaient que l'Eu>> rope n'avait point oublié leur malheur, quoiqu'on ne pût en ac>>cuser leur courage. Ces drapeaux, sujet d'un si noble regret, se » sont retrouvés dans l'arsenal d'Inspruck : un officier les a reconnus'; » tous les soldats sont accourus aussitôt. Lorsque le maréchal Ney >> les leur a fait rendre avec pompe, des larmes coulèrent des yeux » de tous les vieux sôldats. Les jeunes conscrits étaient fiers d'avoir » servi à reprendre ces enseignes, enlevées à leurs aînés par les vi» cissitudes de la guerre. L'empereur a ordonné que cettè scène >> touchante soit consacrée par un tableau. Le soldat français a pour » ses drapeaux un sentiment qui tient de la tendresse ; ils sont l'objet » de son culte comme un présent reçu des mains d'une maîtresse. » (Vingt-cinquième bulletin de la grande armée. )

Cependant Napoléon s'était mis à la poursuite des Russes. Il allait les atteindre et les frapper dans Brunn, capitale de la Moravie, lorsqu'il apprend que l'empereur d'Autriche, dont la fuite est précipitée comme la marche des Français, vient d'arriver en cette ville. Napopoléon veut donner « une preuve d'égard à ce prince ; il s'arrête un jour. Le lendemain Brunn est à la grande armée. L'empereur d'Autriche se retire à Olmutz, et de là vers la Pologne. Ce monarque, sans états et presque sans troupes, demande un armistice: de part et d'autre on nomme des plénipotentiaires. Mais ces négociations n'a

vaient pour but que de surprendre la vigilance de l'empereur des Français; l'armée russe et les débris de toutes les armées autrichiennes, sous le commandement en personne des empereurs Alexandre et François, se préparaient à une vive attaque. Napoléon s'en aperçoit, et il se prépare à vaincre. Ce n'est qu'après l'événement « qu'il témoignera quelque mécontentement de ce qu'on lui eût en» voyé des plénipotentiaires la veille de la bataille, et qu'on eût » ainsi prostitué le caractère diplomatique. Mais cela était digne de M. de Cobentzel ( chancelier d'état d'Autriche). » (Trente-deuxième bulletin.)

PROCLAMATION. Au bivouac, le 10 frimaire an 14.

Soldats, l'armée russe se présente devant vous pour venger l'armée autrichienne d'Ulm. Ce sont ces mêmes bataillons que vous avez battus à Hollabrunn, et que depuis vous avez constamment poursuivis jusqu'ici.

» Les positions que nous occupons sont formidables; et pendant qu'ils marcheront pour tourner ma droite, ils me présenteront le flanc.

» Soldats, je dirigerai moi-même tous vos bataillons. Je me tiendrai loin du feu si, avec votre bravoure accoutumée, vous portez le désordre et la confusion dans les rangs ennemis ; mais, si la victoire était un moment incertaine, vous verriez votre empereur s'exposer aux premiers coups; car la victoire ne saurait hésiter dans cette journée surtout, où il y va de l'honneur de l'infanterie française, qui importe tant à l'honneur de toute la nation.

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Que sous prétexte d'emmener les blessés on ne dégarnisse pas les rangs, et que chacun soit bien pénétré de cette pensée qu'il faut vaincre ces stipendiés de l'Angleterre, qui sont animés d'une si grande haine contre notre nation.

» Cette victoire finira notre campagne, et nous pourrons reprendre nos quartiers d'hiver, où nous serons joints par les nouvelles armées qui se forment en France; et alors la paix que je ferai sera digne de mon peuple, de vous et de moi. Signé NAPOLÉON. »

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TRENTIÈME BULLETIN de la grande armée.

AUSTERLITZ, le 12 frimaire an 14. (3 décembre 1805.)

Le 6 frimaire l'empereur, en recevant la communication des pleins pouvoirs de MM. de Stadion et de Giulay, offrit préalablement un armistice, afin d'épargner le sang, si l'on avait effectivement envie de s'arranger et d'en venir à un accommodement définitif.

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